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EAN : 9782246812296
208 pages
Grasset (17/01/2018)
3.73/5   35 notes
Résumé :
Une grande ville au bord de la guerre civile, quelque part au Moyen-Orient. Saïd y rencontre Nadia, une jeune femme indépendante, sensuelle et déterminée. Jour après jour, les explosions, les échanges de tirs et les points de contrôle sauvages transforment un peu plus la vie des habitants en enfer. Nadia et Saïd doivent se cacher pour vivre leur passion naissante, mais l’escalade de la violence finit de les transformer en prisonniers et les pousse à tout tenter pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Beaucoup de surprises et beaucoup d'émotions aussi avec ce roman d'un auteur que je ne connaissais pas mais que je souhaitais découvrir depuis un petit moment. Je savais ce roman présent dans les listes de nominations de nombreux prix dont celle du Man Booker Prize que j'attends toujours avec une certaine impatience mais je ne souhaitais pas en savoir davantage. Je préfère découvrir un roman par moi-même plutôt qu'à travers le regard des autres lecteurs et j'évite généralement les chroniques des blogueurs ou des youtubers tant que je n'ai pas lu le livre en question. Pour Exit West je savais simplement que c'était une histoire d'amour dans un pays en guerre quelque part au Moyen-Orient mais en réalité c'est bien plus que ça.

L'auteur a su, par la construction de son récit et de ses personnages, en faire une histoire totalement universelle et hors du temps. Exit West pourrait se passer dans n'importe quel pays en guerre, entre un homme et une femme que tout semble séparer au départ. Alors oui on pense à la Syrie, à l'Irak ou aux révolutions du printemps arabe, à tous les bouleversements qui ont eu lieu ces dernières années dans ces parties du monde, on pense à la montée de l'intolérance et des intégrismes de tout bord mais ce court roman met en lumière bien plus que cela. Il amène le lecteur à revoir ses perspectives, à se questionner sur ses propres priorités… Est-ce que je pourrai prendre de tels risques pour quelqu'un que je viens de rencontrer, est-ce que je serai prêt à quitter mon pays et à laisser des gens que j'aime derrière moi, est-ce que l'inconnu vaut mieux que la lutte au quotidien et la résistance passive auprès de son peuple ? C'est un livre qui développe de nombreux thèmes : l'amour, l'exil, la fuite, les migrants, l'abandon, le deuil, la séparation, la religion, l'intégration dans un autre pays… Comment faire le deuil d'une vie qui semblait toute tracée, le deuil d'un parent, le deuil d'une relation ? Comment réussir à se sentir chez soi dans un pays qui n'est pas le nôtre ?

J'ai beaucoup aimé l'intensité de ce récit et cette écriture magnifique où chaque mot est à sa place et d'une justesse incroyable. Cela donne de l'ampleur à l'histoire alors que le roman n'est pas très long. Les personnages sont attachants et j'ai apprécié qu'ils ne deviennent pas des clichés ou des catalyseurs de tout ce qui peut être véhiculé sur les migrants et l'exode. D'ailleurs dans ce livre, pas de traversée sur des bateaux de fortune ou de périples interminables sur les routes, mais une odyssée magique à travers des portes qui vous mènent d'un lieu à un autre sans que vous connaissiez votre destination. Et pour tous les candidats au départ il y aura une part de hasard, un soupçon de chance, une dose d'inconscience et de courage. Finalement cela reste très universel, peu importe le moyen de transport ; le risque, la peur, les mauvaises rencontres, la mort pour certains et la renaissance pour d'autres font partie de l'histoire…

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En 2014, en librairie, j'avais remarqué la couverture de « Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante », le troisième livre traduit de Mohsin Hamid. Mon libraire me l'avait conseillé en appuyant sur le côté exotique et farceur du livre. Faute de temps, je n'avais pas pu suivre ses conseils. Aujourd'hui, j'ai pu enfin rattraper mon retard avec son dernier né.

Ce roman n'est pas comique et traite plutôt d'un thème grave. Il nous fait vivre la crise migratoire sous la forme d'un conte. le lecteur est aux côtés des protagonistes et il suit leur quotidien. le récit est concentré sur l'histoire d'amour de Nadia et Saïd, mais en fond, on comprend aussi le monde qui les entoure. Avec le prétexte du destin de deux êtres, l'auteur s'intéresse à une situation globale. Il nous raconte l'exil que ces personnes, nées au mauvais endroit à la mauvaise époque, vont devoir entreprendre pour pouvoir seulement survivre.

Toute la magie de ce texte repose sur la poésie dégagée. A aucun moment, l'auteur ne condamne ou ne prend parti. Il préfère mettre en lumière des petits acteurs de ce drame afin de mieux rendre compte de la situation de ces migrants. L'innocence du couple permet une critique sous-jacente d'un système qui bouleverse le cours des vies. On voit ainsi comment les destinées peuvent être détournées au fil des évènements subis. Les différentes étapes de leur voyage vont jouer un rôle important dans leurs sentiments amoureux qui vont s'effriter sous le poids de l'Histoire. La lecture est à l'image de cette relation : tour à tour passionnée, triste, optimiste, désespérée… mais toujours avec une petite touche d'humour et de fantastique.

Avec délicatesse et bienveillance, Mohsin Hamid nous offre une belle et poignante fable sur l'exode des peuples, qui résonnera dans mon esprit pendant longtemps. Il a su trouver le bon ton pour aborder ce sujet d'actualité pourtant délicat. Ce n'est ni déprimant, ni édulcoré, juste réel !
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Mohsin Hamid est connu aux Etats-Unis pour son livre The reluctant fondamentalist, adapté au cinéma. Si le titre était prometteur, la lecture m'en avait un peu déçu. Son dénouement ne tenait pas ses promesses. Néanmoins je distinguais déjà la voix particulière de l'auteur, un style bien à lui, dépouillé.

Il n'est pas facile d'écrire simplement des situations complexes, d'écrire comme on conte, faire en sorte que son lecteur suive l'histoire sans la simplifier. C'est le propre de cet écrivain pakistanais. Il tient cette fois ses promesses dans le récit simple et percutant d'Exit west.

Exit west raconte avant tout la rencontre de deux personnes, Saeed et Nadia, a priori musulmans dans un pays a priori musulman et a priori en proie à l'islamisation et à la guerre civile.

Saeed est pratiquant traditionnel. Il travaille et comme tout garçon respectueux, il vit avec ses parents, professeurs. On comprend que c'est un garçon cultivé et pieux.
Nadia porte une longue robe traditionnelle la couvrant entièrement, pour avoir la paix, échapper aux regards et questions et vivre indépendante. Se cacher pour mieux exister.
Ils se rencontrent et tombent amoureux. Malheureusement le contexte vient perturber cette histoire naissance en en devenant un élément essentiel. Pour survivre, Nadia et Saeed vont devoir partir. Heureusement pour eux, il existe des portes, des portes vers l'Occident. Exit West pourrait-on presque y lire, mais on n'y lit rien car Mohsin Hamid a voulu concentrer son récit et son message sur l'homme et son destin. Il choisit d'éluder la traversée du migrant en introduisant cet élément fantastique des portes, à l'instar du terrier du lapin dans lequel tombe Alice dans le fameux conte de Lewis Caroll. Ils tombent eux aussi, ou plutôt passent une sorte de vortex temporel et spatial qui leur permet de passer d'un point A à un point B.

On peut regretter le parti-pris de l'auteur ou le suivre, le laisser nous porter dans cette histoire d'homme et de femme. Les migrants sont pour les Européens une foule compacte et indistincte qui n'ont pour seule histoire à nous présenter que leur voyage. Nous ne savons rien d'eux. Ils viennent sans bagage et sont un seul et même visage pour nous, Occidentaux. En lisant ce livre, j'ai eu le sentiment que Mohsin Hamid a eu à coeur de mettre un visage et une histoire sur ces gens, de faire en sorte qu'en refermant le livre, chaque fois que nous entendrons parler d'un naufrage en pleine mer ou d'une manifestation de sans-papiers, nous ne pensions plus à une foule compacte mais à Nadia et Saeed, et c'est une mission amplement réussie.

Je recommande vivement ce très beau livre de Mohsin Hamid, très accessible qui plus est en version originale (anglais car l'auteur est devenu britannique).
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Exit West oscille entre science-fiction et littérature blanche. C'est une recommandation de Barack Obama hum pourquoi pas mais de mon côté c'est surtout le fait que ce soit un auteur pakistanais qui m'a attirée.
Dans un futur où catastrophes climatiques, guerres et autres horreurs sont devenus la routine, apparaissent, de manière aléatoire, des portes qui donnant n'importe où ailleurs sur Terre. Quand une porte apparait, on ne sait pas où l'on va débarquer mais ça sera toujours vers le même endroit pour chaque porte et globalement on change toujours de pays. L'intrigue commence au Pakistan où deux protagonistes tombent amoureux et prennent la décision de fuir ensemble vers un monde meilleur. Ils cherchent activement une porte et vont probablement en enchaîner un certain nombre.
Le début m'a fortement rappelé ma lecture de la force de l'eau de Jayaprakash Sataymurthy. J'ai préféré la force de l'eau à exit west mais celui-ci à un aspect très intéressant et qui correspond à tout ce qui n'est pas vraiment science-fiction. le point fort de ce roman est de suivre comment chacun s'intègre ou non. Quelle est la vie en tant qu'émigré ? Quelles sont les différents de façon de s'adapter ? Comment vont évoluer les personnages ? Comment est vécu leur immigration ? Tous ces aspects sont bien amenés et présente toute la diversité des sentiments : l'évolution liée au fait de découvrir un ou plusieurs nouveaux pays, la volonté de s'intégrer ou de rester entre soi, la nostalgie d'avant… C'est très bien fait mais ça reste pourtant une lecture mitigée pour moi. Mon principal problème est lié à la variété des portes. Quand on passe de porte en porte, et on ne va pas forcément suivre que les deux petits amoureux. Ca donne quelque chose d'un peu fouillis, il y a des paragraphes où l'on se demande pourquoi ce paragraphe. En résumé, c'est à la fois intéressant et en même temps il manque un petit quelque chose. Je suis contente de l'avoir lu mais ça ne va pas rester dans les annales.
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Mohsin Hamid, auteur notamment de L'intégriste malgré lui et de Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante, se définit lui-même comme un "écrivain globalisé" et un "étranger partout." Un écrivain à la plume plutôt acide et cinglante qui, avec Exil West, change un peu de ton, choisissant celui de la douceur, empreinte tout de même d'une soupçon d'ironie. le livre raconte la rencontre puis la vie commune, sans mariage, de Saïd et de Nadia, d'abord dans une ville du Moyen-Orient peu à peu livrée aux exactions de bandes d'extrémistes. Puis c'est l'exil, de Mykonos à San Francisco, en passant par Londres. Témoignage réaliste de la vie précaire de migrants, le roman n'est pas que cela, ajoutant une touche de fantastique, les "voyages" d'un point à un autre s'effectuant à l'aide de portes magiques. Les deux aspects -l'histoire d'amour avec ses hauts et ses bas, la violence anti-migratoire qui atteint son paroxysme dans les passages londoniens- se marient le plus souvent avec bonheur dans cette fable humaniste qui a le mérite de nous faire vivre de l'intérieur l'existence de gens qui ne sont, à l'instar de l'auteur, chez eux nulle part. Et semblables, selon Hamid, à une grande partie des habitants d'un monde où ces mouvements migratoires ne pourront que s'accentuer à l'avenir. Et avec ceux-ci, milite Mohsin Hamid, la nécessité que le regard des citoyens dits de "souche" change radicalement pour aller vers l'acceptation et la solidarité.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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critiques presse (3)
Bibliobs
17 mai 2023
Né au Pakistan, l’auteur de « Exit West » raconte, dans une fable sur le racisme et l’identité, le destin d’un homme blanc dont la peau se met à noircir.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LePoint
23 avril 2018
Le romancier britannique né au Pakistan publie « Exit West » (Grasset), puissant roman d'amour autour de l'exil.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
22 février 2018
Mohsin Hamid a commencé « Exit West » au début de la crise des réfugiés. La littérature jeunesse lui a donné les clés pour écrire ce roman d’exil et d’amour.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au fil du temps, le ciel au-dessus de la ville est devenu trop bouché par la pollution pour que l'on puisse vraiment contempler les étoiles, mais par les nuits dégagées, après toute une journée de pluie, il arrive encore au père de Saïd de sortir le télescope sur le balcon où la petite famille sirote du thé vert, se laisse rafraîchir par la brise nocturne et vient tour à tour poser l'oeil sur l'objectif afin de regarder des astres dont la lumière a été émise le plus souvent bien avant qu'aucun d'entre eux n'ait vu le jour, un rayonnement venu d'autres siècles et millénaires qui ne parvient que maintenant à la Terre. Le père de Saïd dit que c'est leur voyage dans le temps.
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"Tout autour de la planète, des gens s'échappent de là où ils ont vécu, fuyant des plaines jadis fertiles mais maintenant craquelées par la sécheresse, des villages côtiers asphyxiés par les marées montantes, des villes surpeuplées et des champs de bataille sanglants, et ils s'éloignent aussi de leurs semblables même si l'amour les avait auparavant liés, comme dans le cas de Nadia qui prend ses distances avec Saïd, et lui avec elle."
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Le premier vendredi suivant l'instauration du couvre-feu, Saïd va prier avec son père. Il prie pour la paix, son père prie pour Saïd et dans son sermon le prédicateur exhorte tous les fidèles à prier pour que les Justes obtiennent la victoire dans cette guerre, tout en s'abstenant soigneusement de préciser dans quel camp il estime que ces Justes se situent.
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Ils sont en plein dans la phase initiale de leur histoire d'amour, affamés l'un de l'autre, se touchant et se caressant mais sans proximité physique, sans assouvissement. Ils ont commencé à se sentir pénétrés, l'un et l'autre, alors qu'ils ne sont pas encore embrassés.
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Videos de Mohsin Hamid (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mohsin Hamid
Dans "Le dernier homme blanc" (Grasset), Anders, jeune homme sans histoire, constate au réveil que sa couleur de peau a changé. Rapidement, alors que des émeutes racistes éclatent dans la ville, il comprend qu'il n'est pas le seul à subir une telle mutation. Écrit à la la manière d'une parabole, ce court roman nous interpelle sur la question raciale et la violence dans nos sociétés occidentales.
Mohsin Hamid répond à nos questions en vidéo.
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