Je poursuis ma remise à niveau en littérature classique anglaise par ce roman au combien dramatique, émouvant et poétique de
Thomas Hardy.
Dans une atmosphère champêtre, bucolique, au milieu de ces descriptions minutieuses de la campagne anglaise et des métiers de la terre, nous suivons le destin de la douce Tess, ainée d'une fratrie de paysans, voix sage mais néanmoins naïve au milieu de parents un peu loufoques, qui ne sauront pas la préserver.
Il s'agit de mon deuxième roman de
Thomas Hardy et si
Loin de la foule déchainée m'avait enchantée et laissée rêveuse, le destin tragique de
Tess d'Urberville attriste et révolte.
Le poids si lourd des conventions,
Thomas Hardy le note, le met en exergue avec beaucoup de justesse ; si ces conventions sociales, auxquelles on s'attache comme à une bouée sont en réalité le boulet qui nous fera sombrer… quelle légitimité au regard des lois de la nature ?
C'est une belle analyse sous-jacente de l'absurdité d'un ordre social broyeur, surtout pour les femmes, que nous propose
Thomas Hardy. Les personnages sont aboutis, romanesques sans être idéalisés, leurs réactions sont crédibles, humaines, même si le dévouement excessif de Tess pour un mari obnubilé par l'image qu'il se fait de la perfection féminine agace, interpelle.
Que dire de Tess. L'abnégation dont elle fait preuve, jusqu'à perdre la raison, l'amour qu'elle porte, jamais loin d'un coup de folie, la tristesse d'un destin subie par une jeune femme qui n'aspirait à rien qu'être toujours juste et honnête et se retrouve la victime d'un don juan cruel et égoïste, en font une héroïne classique par excellence.