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EAN : 9782253152477
246 pages
Le Livre de Poche (13/03/2002)
3.58/5   44 notes
Résumé :
Cinquante ans est une échéance difficile. Lorsque Delphine Maubert la voit surgir dans sa vie, elle se dit qu'il est temps de faire le point.Son mari est mort onze ans plus tôt. Elle vit seule, très proche de sa mère. Pauline, et de ses enfants, Mathilde et Paul. Comme c'est le temps des vacances, elle part pour l'Italie, où elle pense à sa vie, à sa jeunesse surtout...Au retour, une mauvaise grippe se déclare, guérit mal, et son médecin. François Letellier, découvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Delphine Maubert qui vient de fêter ses cinquante ans apprend peu après qu'elle est atteinte d'un cancer du poumon inopérable et insoignable et qu'il ne lui reste qu'entre 6 mois et 1 an à vivre.

Veuve depuis 11 ans, elle trouve auprès de sa mère âgée de 77 ans et de ses 2 enfants, Mathilde et Paul, la force de surmonter ces longs mois d'agonie, d'abord leur avouer sa maladie et puis le courage de vivre ses derniers instants de vie.

Son médecin, François Letellier, tombe amoureux d'elle, lui qui ne l'a jamais été de personne en particulier mais leurs rapports en resteront aux conversations philosophiques au sujet de la mort et de la vie.

De la vie principalement car Delphine partage ses derniers mois dans un "jeu" entre sa mère et sa fille, un jeu consistant à se faire rire en se rappelant les bons souvenirs de leurs vies et en s'en informant l'une l' autre , une manière de se transmettre tout le bon avant l'inéluctable séparation.

Un roman sans pathos ni tremolo où la mourante dotée d'un caractère positif et très bien entourée vit ses derniers instants comme peut-être les meilleurs de sa vie.

Faible mais ne ressentant nulle souffrance physique, on souhaiterait une mort pareille, hormis l'âge. Trois générations de femmes, la mère, Pauline, la malade, Delphine et sa fille, Mathilde passent leurs derniers mois ensemble à rire plutôt qu'à pleurer même si les larmes surgissent parfois dans leur intimité. Résolues à absorber tous les bons souvenirs de leurs vies, elles font semblant (et ça devient réalité) de vivre une période chaleureuse et resserrent les derniers liens que le temps leur accorde.

Entourée également d'un médecin qui ne peut sauver sa patiente mais l'aime de tout son coeur, Delphine connaîtra une mort douce chez elle, entourée des siens.

Un livre tout en pudeur, en retenue, qui donne la meilleure part aux souvenirs, à la famille. Des gens qui s'aiment de tout leur coeur et qui, dignes au plus haut degré, ne veulent retenir de la vie que le meilleur qu'elle leur a offert, des gens qui s'écoutent, se souviennent et rient malgré leur chagrin. Profitons de ce qu'on a et qu'on a eu avant l'éclipse finale.

Une écriture fine, pudique, réaliste qui caractérise si bien Jacqueline Harpman, qui, il ne faut pas l'oublier, était psychanaliste. Une personne que j'ai rencontrée et davantage admirée encore.
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Tout-à-fait consciente qu'il ne s'agissait en rien d'une lecture divertissante propre à la saison estivale, mais plutôt d'un livre lourd et difficile, j'ai néanmoins décidé de me tourner vers ce roman de Jacqueline Harpam, Récit de la dernière année. J'avais envie de retrouver l'écriture élégante et si particulière de cet écrivain belge, dont je vante les mérites à chacune de mes critiques. Par ailleurs, j'ai toujours été le genre de personne qui se pose mille et une questions sur la vie, la mort et le sens de tout cela. le sujet me semblait de ce fait intéressant.
Ce livre a donc parfaitement répondu à mes attentes, puisque l'écriture est impeccable et la thématique bouleversante En effet, la mort n'est pas un sujet facile à aborder. Il en est souvent question autour de nous, que ce soit en réalité ou en fiction, mais il est rare que quelqu'un se risque à approfondir un tel sujet dont personne n'a réellement envie d'entendre parler. Pourtant, comme le dit si bien la quatrième couverture, cette histoire, construite comme une messe mortuaire, n'a rien de morbide. Elle ne s'apparente pas non plus à une plainte et n'emprunte rien au registre du pathétique. Au contraire, il s'agit d'une ode à la vie, décrivant la force et la hargne du corps à vivre et à être humain jusqu'au bout. Ainsi, alors qu'il ne reste que quelques mois à Delphine, elle réalise avec stupeur qu'elle peut encore dormir, s'ennuyer, aimer de nouvelles personnes et parler de tout et de rien.
J'ai aussi trouvé très touchante la relation qui unit Delphine, Mathilde et Pauline, trois générations de femmes unies par le sang. Après le premier choc suite à l'annonce de la maladie, elles parviennent à trouver un équilibre, à mettre en place des habitudes et des conventions leur permettant de continuer à vivre malgré la folie et l'invraissemblabilité de la vie. de jour en jour, elles apprennent l'une de l'autre, jouent à s'inventer des vies et à remonter le temps. Il n'est donc pas uniquement question de maladie et de mort dans ce roman, mais également des femmes et de la transmission des générations.
Par ailleurs, et bien que je m'étais promise de ne pas faire de redites par rapport à mes précédents articles, j'ai aimé le fait que Jacqueline Harpman, comme dans le bonheur dans le crime et dans Orlanda, ne soit pas totalement exclue de la narration. Ici, il arrive même que Jacqueline et Delphine se confondent, que les sentiments de l'une répondent aux sentiments de l'autre. le personnage créé par l'auteur prend alors des allures d'exutoire, permettant à l'auteur de comprendre ce qu'elle-même traverse et ressent.
Mais ce qui m'a sans doute le plus plu, ce sont les références au quotidien, à ces réflexions qui nous passent tous un jour par la tête et dans lesquelles il est facile de se reconnaître. Qui n'a pas déjà pris conscience avec horreur de son caractère éphémère ? Qui ne s'est pas un jour étonné d'être si impatient quand le temps nous est compté ? Qui n'a pas un jour été stupéfait (voire indigné) de voir ses souvenirs se désagréger ? Qui n'a pas souhaité se rappeler un jour d'un moment tout à fait banal, simplement pour se donner l'illusion de contrôler le temps ? A nouveau, comme elle l'avait fait dans Moi qui n'ai pas connu les hommes, par l'intermédiaire d'une histoire qui ne nous concerne pas directement, Harpman nous renvoie à nos propres interrogations et nous fait prendre conscience de l'étrangeté de notre existence.
le livre pose également la question de notre rapport à la mort et de la manière dont il a changé par rapport aux siècles précédents. Ainsi, l'auteur avance l'idée qu'une mort imprévisible ou supposée (dans le cas du marin qui ne revient jamais auprès de son épouse) est plus facile a accepter. Aujourd'hui, la médecine est capable de comprendre, de prévoir et de prévenir, et dans les cas où il n'y a plus rien à faire, Delphine se demande si c'est réellement une bonne chose. Je trouve cette remarque très intéressante, on peut même se demander pourquoi l'homme éprouve ce besoin de savoir, quand l'ignorance peut être si reposante.
Je recommande bien évidemment ce livre à tous, à condition d'avoir le moral bien accroché. Effectivement, malgré tout ce que j'ai pu dire, Récit de la dernière année reste une lecture très difficile et qui n'a rien de joyeux. A lire avec modération, donc.


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Delphine a 50 ans, est veuve et vient de passer ses vacances en Italie. Des son retour on lui constate un cancer du poumon, déjà très avancé. Elle n'en a plus pour très longtemps, elle l'accepte.
Durant sa dernière année elle est bien entourée par sa fille comme par sa mère. Son médecin de famille vient encore à s'éprendre d'elle.
La vie et la mort se rapprochent l'une de l'autre.
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Delphine Maubert est âgée de seulement cinquante ans quand elle apprend qu'il ne lui reste que 6 à 12 mois à vivre. Elle est atteinte d'une forme de cancer incurable. Pendant ces derniers mois, elle ressasse son passé, se questionne sur la vie, s'interroge sur sa mort,... Et surtout, elle s'abreuve à ses proches : Pauline (sa mère), Mathilde et Paul (ses enfants) et ce bon Letellier (le médecin même qui lui a annoncé le diagnostic fatal). Une sorte de folie douce flotte dans l'air lorsqu'ils sont tous ensemble...

Le style de Jacqueline Harpman est toujours un délice. J'ai aimé suivre Delphine et son entourage durant cette drôle de fin de vie. J'ai écouté leurs échanges de souvenirs, j'ai pris part aux réflexions du personnage principal, j'ai assisté à leurs discussions. Mais je dois dire que je n'ai pas autant apprécié ce roman que "Moi qui n'ai pas connu les hommes" ou "La dormition des amants". C'est peut-être la thématique ou bien le fait de ne pas m'être identifiée aux personnages.

N'ayez pas peur en lisant le résumé, il y a tout de même de la légèreté dans ce livre ! Si vous êtes fan de l'écriture de Jacqueline Harpman, vous serez - comme d'habitude - comblé.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous allons errant, musardant, pressés ou distraits, ne regardant jamais la vieille femme en noir qui est accroupie à l'horizon, mais elle ne nous quitte pas des yeux. Soudain, la voilà si proche que nous ne pouvons plus l'ignorer. Nous tentons de ralentir le pas,et, terrifiés, nous découvrons que nous ne sommes pas maîtres du temps, il nous pousse par derrière, nous trébuchons, haletants, désespérés, nous cherchons quelque appui, il faut se raccrocher, mais déjà la vague est sur nous et nous emporte hurlant vers le silence.
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Elle avait le sentiment de marcher dans le chaos. J'ai cinquante ans et Je vais mourir : ces mots-là désignaient deux états d'esprit qui lui semblaient incompatibles, car le premier implique d'inventer une nouvelle façon de concevoir son avenir et le second dit qu'il n'y a pas d'avenir. Elle aurait voulu en jeter un hors de soi, comment fait-on cela ? Elle se sentait double : une qui allait et venait, travaillait, mangeait et respirait - respirait ? - comme d'habitude, une femme qui vivait avec aisance, rieuse, compétente, en qui elle se reconnaissait, et l'autre, immobile, tapie dans l'ombre et qui grandissait lentement, s'enflant de soi-même, nourrie par chaque minute qui passait, aspirant peu à peu sa substance, monstre silencieux qui la dévorait, trou noir, une demi-morte aux yeux brûlés dont les chairs se détachent déjà, avide d'une vivante qu'elle dévore, insatiable, vampire, cancer.
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Chacun de nos âges est intact en nous et emprisonné dans les coffres scellés de la mémoire, le parfum furtif des madeleines est une imposture, juste une illusion qui passe et que l'on recherche en vain, jamais on ne retrouve la réalité des voix qui résonnent et des bras qui enlacent.
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Nous allons, errant, musardant, pressés ou distraits, ne regardant jamais la vieille femme en noir qui est accroupie à l'horizon, mais elle ne nous quitte pas des yeux. Soudain, la voilà si proche que nous ne pouvons plus l'ignorer. Nous tentons de ralentir le pas et, terrifiés, nous découvrons que nous ne sommes pas maîtres du temps, il nous pousse par derrière, nous trébuchons, haletants, désespérés, nous cherchons quelque appui, il faut se raccrocher, résister, mais déjà la vague est sur nous et nous emporte hurlant vers le silence
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Tous les soirs elle dînait sur une terrasse fleurie, buvait un seul verre d'un vin rouge sucré, si fort qu'elle en était saoulée, et se couchait tôt. ce régime convenait à son teint, les miroirs répétèrent leurs messages rassurants, mais elle n'était pas femme à se laisser berner facilement et se dit que sa route longeait un précipice qu'elle ne quitterait plus.
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Videos de Jacqueline Harpman (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacqueline Harpman
Lectomaton, extrait de "La plage d'Ostende", de Jacqueline Harpman, lecture par une étudiante IESSID, bibliothécaire documentaliste.
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