En route pour la gloire

Pour se faire une idée du style de ce roman , il faut jeter un oeil au quatrième de couverture , le style de l'auteur et le ton du roman y sont tout à fait pertinemment et éloquemment présents .

J'aime beaucoup la façon dont le personnage principal est dessiné et il y a quelque chose de très plaisant dans l'aura de douce ironie gentille et désabusée qui entoure ce personnage .
Il s'agit d'un jeune homme , américain et démobilisé, qui est très bien élevé , un vrai bon garçon en fait . Il se paye un petit tour en Europe avant de rentrer chez lui aux Etats-Unis ...
Son voyage le mènera évidement , jusque la côte d'azur , où il compte bien prendre le soleil et draguer un peu et cela un peu ( à peine ) malgré lui aussi , car ses hormones le mèneront un peu trop par le bout du nez ( sourires ) .

Ce personnage m'a fait l'effet d'être un véritable couillon authentique et très sympathique , un couillon qui sera un peu déboussolé ( à peine ) par toutes les déroutantes aventures qui vont se présenter devant lui ( en grande partie parce qu'il aura le plus clair du temps la tête ailleurs ) :

« C'est là que mes ennuis ont commencé : je me suis retrouvé dans un monde parallèle, à pourchasser des rats gros comme des loups, des dragons cracheurs de feu (évidemment), et même un Ogre, tout en essayant d'échapper aux Fantômes à Longues Cornes et autres Ecumeurs des Eaux Glacées. Sans compter Celui-Qui-N ‘a-Jamais-Vu-Le-Jour et Celui-Qui-Dévore-Les-Âmes. Et tout ça pour récupérer un oeuf de Phénix... «

Le style de ce roman est inimitable et c'est impossible de ne pas sourire devant ces pages exquises de précision , qui dessinent un univers palpable où notre héro aura l'occasion de prouver que pour sa dame , on se démène , on se bouge , et que quand le monde change , le plus important c'est quand même que la « fée « soit mignonne « et de garder la pèche ainsi que de rester concentré sur l'objectif ....

Pour les amateurs du genre , ce roman présente un intérêt un peu plus particulier , car en filigrane le lecteur aura la réponse à la question : comment dissimuler un roman de science-fiction derrière des attributs de fantasy et faire d'une pierre , deux coups , ni vu ni connu .. ?

Ce roman est donc , un délice pour les amateurs d'ironie douce , pour les amateurs de couillons de fiction aussi , pour les amateurs de science-fiction et de fantasy enfin .
Une distraction de qualité en compagnie de mots qui n'ont pas l'ombre d'une ride et d'un univers fantasque , très drôle également , servis par des quiproquos savoureux et des descriptions ciselées assorties à une caractérisation quasi parfaite ....

Il n'y a qu'à voir le titre pour commencer , et le comparer aux premiers chapitres du roman qui introduisent notre héros .

Enfin les premières pages démontrent que l'auteur de Starship trooper ( qui est un véritable bijoux de science-fiction militaire ) , a été coiffé à tort par certains , d'un bonnet de militarisme effréné et d'une casquette de fasciste convaincu , alors qu'il était au contraire parfaitement capable d'être assez désabusé par rapport à une armée et a des militaires qu'il estimait par ailleurs , et le lecteur comprendra peut-être aussi à cette occasion , que l'auteur ne portait pas vraiment non plus dans son coeur , l'engagement militaire américain au Vietnam ...

PS : si vous êtes également un couillon , alors ce bouquin vous plaira aussi ( sourire ) ....
Et , je me suis toujours demandé si R . Heinlein n'avait pas mis , un peu , beaucoup même , de lui-même dans ce personnage principal ? c'est une bonne question , à mon humble avis .

Ecrit en 1963, le livre a, somme toute, plutôt bien vieilli.
On parle ici de dragons, d'épées et de magie.


Départ pour des univers parallèles. le livre est en deux parties : la quête (réussie vous vous en doutez) et l'après, ce qui est plutôt original, savoir ce qui se passe après : Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...


Le style Heinlein, toujours aussi agréable à lire, avec ses idées bien arrêtées sur la société, la place des femmes ...


Très agréable moment de détente, qui ne restera pas dans les annales comme une référence de fantasy, mais qui, si on aime Heinlein se lit très bien.

Démobilisé et rapatrié du Sud-est asiatique, Oscar, un ex-GI, ne sait plus trop quoi faire de sa vie. Il n'avait pas fini ses études quand il est parti à la guerre. En prenant tout son temps, il décide de rentrer chez lui en passant par l'Europe. Il ne ramène qu'une grande balafre en travers de la figure et un ticket de Sweepstake irlandais gagné au poker. Il est en train de se prélasser sur une plage de la Côte d'Azur quand il rencontre et tombe amoureux d'une très belle femme, Aster, qui l'entraine dans de rocambolesques aventures sur de lointaines planètes. Il doit pourchasser des rats gros comme des loups, des dragons cracheurs de feu et vaincre une sorte d'ogre dans un duel à l'épée. Tout cela pour récupérer un oeuf de Phénix caché dans une tour de basalte noir pour permettre à sa dulcinée, « Impératrice des 20 Univers », d'acquérir toute la sagesse nécessaire à sa tache et pour devenir un héros…
Après l'uchronie (« Sixième colonne »), la SF plus classique (« Les maîtres du monde »), Heinlein aborde avec ce livre un genre différent : la « Fantaisie médiévale » déjantée et plutôt au second degré qu'au premier. Enormément d'humour, de détachement et même d'autodérision dans cet ouvrage. On sent que l'auteur s'est beaucoup amusé pour l'écrire et qu'il en a profité pour exposer ses idées peu conformistes sur l'armée, les femmes, l'amour, la fidélité et même la démocratie qui se retrouve rhabillée pour l'hiver ! A l'inverse d'un Pratchett qui part dans des délires gratuits et pas toujours agréables à suivre, Heinlein passe tout à la moulinette, mais c'est celle du bon sens, de la lucidité, de la logique et de l'intelligence désabusée. C'est sous cet aspect surprenant qu'il cache certaines vérités qui fâchent et qu'il fait découvrir au lecteur que folie n'est pas forcément où l'on croit. Un vrai régal !
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