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Hemingway nous livre dans ce livre de courts récits son dégoût envers la guerre et la mort qu'elle engendre. L'auteur ne nous décrit pas seulement les traumatismes pendant la guerre, mais également post-guerre, comment les anciens soldats ne ressentent plus ou beaucoup moins les émotions. Comment ils ont été anesthésiés de la beauté de la vie à cause de toute la cruauté et l'horreur de la guerre. On ne les a pas tués eux, mais on a tué un bout de leur coeur, de leurs amours pour autrui et pour soi-même. Ainsi, les blessés de guerre vivent avec ce sentiment de mort inachevé et ont le sentiment d'imposture du vivant.
Hemingway nous livre ce sentiment de détresse psychologique et sentimentale des vétérans de la guerre, comment ils se sentent à part du monde et des autres. Ils se sentent incompris par autrui, ceux qui n'ont pas vécu cela. Seul un autre camarade peut le comprendre, ils se referment donc sur eux-mêmes et revivent la boucle de la guerre dans leurs âmes et leurs têtes.
De plus, la mort frappe à tout étage, riche, jeune, vieux, pauvre, femmes... Mais surtout, on se dit que la mort ne tombe que sur autrui et pas soi. Et d'autres fois, quand on pense que c'est la personne la plus proche de la mort qui sera en première à être emporté par elle, en fait non. La vie (ou la mort) nous réserve toujours des surprises.
Je m'attendais donc à des textes poignants et percutants, mais finalement, j'ai été déçue par la plume d'
Hemingway, alors qu'il avait si bien réussit à rendre poignant "
Le vieil homme et la mer"... L'auteur m'a laissé sur ma faim. En effet, il décrit avec minutie l'aspect corporel de la mort, les blessés de la guerre, la chair déchirée. Mais je n'ai pas su apprécier ni le message ni le fond qu'il nous livre dû à une écriture au final plus anatomique qu'émouvante...