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EAN : 9791093835532
384 pages
Hauteville (16/09/2020)
3.86/5   92 notes
Résumé :
« Un roman inventif et profondément émouvant. J'ai autant ri que pleuré. » Karen Joy Fowler

« Maintenant que le moment approchait, elle sentait flancher sa résolution. Elle s'empara des lettres de Jane. N'aurait-elle pas dû éprouver une profonde joie à l'idée de renouer avec sa soeur quelques heures durant ? Et pourtant, cette perspective la faisait frémir. Elle se laissa lourdement choir contre le coussin trop dur. Cela aurait été tellement plus simp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Au dix- neuvième siècle, on n'avait pas le téléphone, les e mails etc... de sorte que pour se tenir au courant de ce qu'il arrivait chez les uns et chez les autres, on s'écrivait. Sur du papier ..Si, si !
♫Je vous parle d'un temps que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaître ♫

Si vous aimez et connaissez un peu la vie de Jane Austen, vous savez que la grande majorité de ses lettres , ( celles les plus révélatrices ) ont été détruites ou censurées (entre autres) par sa soeur Cassandra, qui ne voulant pas qu'on médise, colporte des ragots , s'est assurée que rien de négatif ne viendrait ternir l'image de sa soeur. La vie privée devait rester privée. Oh , combien elle était visionnaire !
Une grande soeur perspicace, qui avait pressenti que la célébrité de Jane ne ferait que croître, une grande soeur persuadée de l'immense talent de Jane, persuadée que la curiosité de son lectorat ferait que même les lettres seraient publiées !
(160 sur 3000 l'ont été... )
Comme elle a été fine, comme elle avait raison ! Je ne connais aucune autrice dans le monde qui a suscité autant de passion, de fan clubs, de fan fictions , que celui de Jane Austen. D'ailleurs n'a -t-on pas inventé le mot "Austenerie" ? On en compte à ce jour plus de 600...
On est en 2020 et Gill Hornby , ( soeur de Nick Hornby, et auteure anglaise de l'excellent La Reine des abeilles ) revisite ce qui a dû être une épreuve, une quête : Cassandra partant à la recherche de ces lettres , devant les relire...

On est en 1840 et Cassandra, plus de vingt-ans après le décès de sa petite soeur morte à 42 ans, apprend que le presbytère de Kintbury va changer de "locataire". Elizabeth Fowle (petite fille et fille de pasteur) va devoir partir , déménager, trier ses affaires; et donc que les lettres adressées à la famille Fowle par Jane, ou plus largement par la famille Austen, vont changer de main. Des mains peut- être mal intentionnées...
Aussitôt , ni une , ni deux, la vieille dame s'invite chez Elizabeth, et va fouiner dans les secrétaires, vieilles malles etc, pour préserver l'image et les secrets de sa soeur. C'est qu'en ces temps là, on s'invitait fréquemment les uns chez les autres, et l'hôte ne pouvait refuser.
La famille Fowles a toujours été liée aux Austen. Cassandra était fiancée au fils, Tom qui est mort avant de lui passer la bague au doigt, Les belles-filles, devinrent des amies , les petites filles devinrent des nièces. Des frères Austen épousèrent des Fowles Et les soeurs Austen séjournaient fréquemment chez les uns et les autres, elles étaient très amies avec Eliza , la mère d'Elizabeth. Cassandra allait aider courageusement les jeunes mères (affublées de 11 enfants ...). Bref tout le monde se fréquentait, échangeait des confidences , dont une de taille : Jane est passé par plusieurs épisodes dépressifs dans sa trop courte vie. Et ça Cassandra ne voulait pas que ça se sache.
Quelle était belle cette relation sororale ! Et comme Gill Hornby la remet bien en scène (et aussi en perspective. Cassandra qui a renoncé à un joli mariage pour rester avec sa soeur...)
Rarement un écrivain s'est coulée aussi bien, (et avec une apparente facilité ), dans la peau d'une Austen, dans sa plume, dans le langage de l'époque. On s'y croirait... Pour celles qui lisent avec affection Jane Austen, tout y est : le caractère des personnages, l'humour. on retrouve tout.
Un joli hommage ( en clin d'oeil ) à une écrivain bien trop tôt disparue.
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Vous aimez Jane Austen mais vous avez malheureusement déjà lu et relu tous ses livres ?
Ce roman très joliment écrit nous fait surtout découvrir le personnage de Cassandra, la soeur de Jane Austen, dont elle était très proche.
Le récit démarre alors que Jane Austen est décédée depuis 20 ans déjà et sa soeur, sa légataire testamentaire, essaie de récupérer toute la correspondance de Jane, car celle-ci, souvent ironique et mordante a pu laisser des écrits qui pourraient nuire à sa réputation posthume.
Cassandra va séjourner chez un membre de leur famille, sur le point de déménager après un deuil, dans le but caché de retrouver des lettres de sa soeur et de les faire disparaitre ni vu ni connu.
Le roman est un mélange de correspondances entre Jane et divers membres de la famille et de passages relatant des épisodes de sa vie, en compagnie de sa famille, de ses amis, en train de rédiger tel ou tel de ses romans.
On découvre alors une femme pas toujours commode, ayant des sautes d'humeur, n'étant pas facile du tout à vivre au quotidien.
Bien sûr, comme dans tous les romans de Jane Austen, les histoires sentimentales seront à l'honneur.
Les nombreux passages relatant la condition des femmes célibataires à cette époque sont effarants, on voit bien qu'elles n'avaient aucun droit, qu'elle ne pouvait pas vivre comme elles le désiraient, leur célibat les condamnait à s'occuper de leurs parents et plus tard de leurs neveux, nièces ou de quiconque avait besoin de leurs services.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, qui certes est une fiction, mais nous permet de passer un peu de temps en compagnie de Jane Austen, de sa soeur et de ses romans.
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Je n'ai découvert Jane Austen qu'en 2019. Honte sur moi. Ou pas. Cette absence d'intérêt jusqu'ici m'a permis de faire une orgie, presque, de ses livres. Enfin, une boulimie. La seule fois où, plus tôt, j'ai touché un livre de Jane Austen, c'était dans mon enfance. Un livre relié en toile bleue, en petit format "Pride and Prejudice", en langue anglaise, appartenant à ma mère qui, je pense, ne l'a toujours pas lu. Donc, j'ai décidé de lire Orgueil et Préjugés, chroniqué ici en Avril 2019, et dans les jours qui ont suivi j'ai lu pratiquement tous les livres de Jane Austen. À part Sanditon, et Lady Susan,je crois, romans inachevés.
Dans ce livre, il ne s'agit pas de Jane Austen, mais de sa soeur Cassandra, sa soeur la plus proche d'elle. L'histoire : En 1840, plus de vingt ans après la mort de Jane Austen, sa soeur, Cassandra, retourne dans le village de Kintbury pour séjourner chez Elizabeth Fowle, une amie de la famille. Elle sait que la correspondance d'Elizabeth, cachée dans un recoin du presbytère, contient de nombreuses lettres de Jane et probablement des secrets de famille qu'elle veut à tout prix protéger.
Tout en se remémorant sa jeunesse et ses relations avec sa soeur adorée, elle isole les lettres les plus intimes. Elle se trouve alors devant un choix difficile : les détruire pour protéger la réputation de Jane, ou bien permettre à la postérité de savourer l'esprit brillant et acéré d'une auteure disparue trop jeune.
C'est Cassandra qui parle, seule, vieillissante, peu à peu on fait sa connaissance, on apprend sur sa vie, qu'on connaît à travers de nombreux ouvrages, biographies de Jane Austen, par la publication des lettres de Jane, si peu de lettres par rapport à ce qu'on sait de son activité épistolaire mais qui permettent de se faire une idée de sa famille proche comme éloignée.
Cassandra connaît tellement bien sa soeur, la facilité avec laquelle elle critique son entourage, son humour souvent grinçant, qu'en retrouvant les lettres envoyées par sa soeur à sa cousine Eliza elle sait qu'elle va devoir en cacher une bonne partie.
Sa cousine Elizabeth, qui vient de décéder, habitait le presbytère où elles ont vécu auparavant, lorsque leur père Mr Austen était le pasteur de la communauté. Eliza et son mari Fulwar leur ont succédé dans ce presbytère. Décédés tous les deux, un nouveau clergyman va rentrer en fonction, et donc il faut tout vérifier, débarrasser les objets qui restent, les choses privées.
Sous prétexte d'aider les filles d'Éliza dans ce travail, Cassandra, vingt ans après la mort prématurée de sa soeur Jane, va faire un tri drastique dans les écrits cachés de Jane Austen, en secret.
Car depuis la mort de Jane Austen et encore aujourd'hui, le mystère reste entier au sujet de la disparition de sa correspondance. On sait que Cassandra a quelque chose à y voir.. l'auteure de ce roman, Gill Hornby, se met à la place de Cassandra, et on a la chance de voir à quoi auraient pu ressembler ces lettres : avec l'appui de la biographie des Austen -j'ai été obligée de revenir cent fois sur le Wikipedia consacré à Jane Austen, et surtout sur son arbre généalogique, pour comprendre qui était qui.. je ne suis pas une spécialiste de l'auteure, malgré mon goût pour son style et ses romans... mais c'est passionnant. On retrouve le style Austenien, les entourloupes, les mensonges, les secrets, la prétention, les commérages, et la moquerie qu'on aime chez Austen. la traduction est une petite merveille.
Je précise qu'il y a une description des personnage en début de livre.

.Pour ceux qui aiment , et ceux qui ne connaissent pas la vie réelle de Jane Austen et de sa famille, c'est un petit bijou de style et d'humour caustique. Et de l'Angleterre durant la Régence, et le monde très codé de la gentry de l'époque ! J'ai a-do-ré.

Lien : https://melieetleslivres.wor..
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J'ai depuis l'adolescence une affection particulière pour les romans de Jane Austen, en particulier Orgueil et Préjugés, grâce à qui j'ai découvert l'autrice mais également mon amour des classiques anglais. Et pourtant je ne sais pas tant de choses sur la vie de l'autrice. L'année dernière, je me suis décidé à regarder Jane, que j'ai beaucoup aimé et qui m'a motivée à acheter Miss Austen, qui circulait alors pas mal sur Insta. Je ne l'ai finalement lu que maintenant !

Nous sommes en 1840, plus de 20 ans après la mort de Jane. Cassandra, au crépuscule de sa vie, retourne à Kintbury, dans le presbytère où vécut son fiancé Tom Fowle, mais également Eliza, proche amie de Cassandra et Jane.
Accueillie par la fille d'Eliza au prétexte de l'aider à vider le presbytère en vue de l'arrivée du nouveau pasteur, Cassandra a en réalité l'intention de récupérer la correspondance échangée entre Eliza et Jane, et qui pourrait mettre à mal la réputation posthume de sa soeur, dont le succès et la reconnaissance vont grandissants.
Au fil des pages, Cassandra replonge dans ses souvenirs, 40 ans plus tôt, à l'époque où Jane et elle n'était encore que de jeunes filles de pasteur…

D'après les souvenirs de famille, Cassandra examina dans ses dernières années les lettres échangées avec sa soeur, et brûla toutes celles qui lui paraissaient trop personnelles. On ne retrouva quasi rien de la correspondance nombreuse que Jane avait échangé tout au long de sa vie.
Partant de cette situation réelle, l'autrice imagine cette quête de Cassandra, réécrit les lettres oubliées, et romance les dernières années de Jane et Cassandra Austen, deux soeurs si proches qu'elles ne se quittèrent finalement jamais.

Difficile de séparer le réel de ce qui n'est qu'invention de l'autrice. Les lettres du roman sont, bien sûr, complètement fictives. Cependant, un certain nombre des faits relatés sont, eux, le juste reflet de la vie de Jane et Cassandra.

Dans le cadre de la lecture commune pendant laquelle j'ai découvert le roman, je sais que certaines ont été plus qu'agacées par le personnage de Cassandra, pour qui semble-t-il « la fin justifie les moyens ». de mon côté, Cassandra est un personnage qui m'a tout à la fois amusée, touchée et émue.

La Cassandra de 1840 est une vieille dame qui sait ce qu'elle veut, qui n'hésite pas à jouer de son âge pour arriver à ses fins. Elle a certes l'esprit un peu étriqué, mais comme de nombreuses personnes âgées, en réalité, qui n'arrivent pas à assimiler l'évolution du monde qui les entoure. Si elle émet des jugements péremptoires, notamment sur ses nièces, s'immisçant dans des choix qui ne la concernent pas, ce n'est en réalité jamais fait méchamment : c'est simplement qu'elle applique son expérience de vie sur des jeunes filles pour qui elle souhaite le meilleur possible.

Car Cassandra est également une femme seule, marquée par les deuils, et qui sait par expérience combien la vie d'une femme célibataire est compliquée. le roman est très intéressant pour sa description de la vie d'une « vieille fille » à l'époque. Ces femmes qui n'ont droit à rien, ne sont considérées comme rien ; sujettes à la bonne volonté des mâles de leur famille, perçues au mieux comme la bonne tante qui peut aider à s'occuper des enfants, au pire comme une femme seule qui par définition, n'aura que peu de besoins (pensez à la description que fait Jane Austen, au début de Raison et Sentiments, des soeurs Dashwood et de leur mère suite au décès de leur père… ).

J'ai beaucoup aimé l'image donnée de Jane Austen, même si je ne sais pas dans quelle mesure elle est réelle : j'ai aimé son enthousiame, mais aussi sa fragilité qui en fait un personnage très touchant, plus réel. Sa relation avec Cassandra est également très belle, plus que des soeurs, ce sont des âmes soeurs.

Enfin, j'ai beaucoup aimé le style du roman. On replonge avec délice dans l'époque des romans de Jane, cette ambiance a quelque chose de très cocooning, avec ses tea-time et ses longues balades dans la campagne anglaise.
Bref, sans aller jusqu'au coup de coeur, c'est un roman que j'ai beaucoup aimé, et que je conseille à tous les amoureux de Jane Austen.
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J'avoue que le côté suranné de la couverture de ce livre m'a plu ! le design de couverture a été réalisé par Anne-Claire Payet qui illustre plus souvent des romans vampiriques et gothiques. le fait d'avoir dessiné une belle rose ancienne sur un fond neutre a donné un charme fou à ce volume.
Ensuite, une représentation du village de Kintbury vers 1840 m'a permis de situer avec précision l'église , le Presbytère et le cottage de Mary-Jane, l'épouse de James-Edward Austen, celui qui a été adopté dans sa jeunesse par de riches cousins et a eu une vie aisée de gentleman.
Puis, l'auteur parle des familles : Les Austen, les Fowle et les Lloyd qui se sont entrecroisées dans leurs descendances. Dommage qu'il n'y ait pas eu d'arbre généalogique, cela aurait peut-être aussi aidé à la bonne compréhension de la lignée.
Dans le Prologue, il est cité que Tom Fowle demande en mariage Cassandra Austen en 1795 et elle a alors vingt-deux ans.
Puis au chapitre premier, on saute en mars 1840 où dans le presbytère de Kintbury, le pasteur vient de mourir et comme ses frères ne veulent pas de cette cure, Isabella, sa fille, a deux mois pour débarrasser la maison qui fut occupée pendant près d'un siècle par trois générations de Fowle.
Et ainsi de suite ! On passe de la jeunesse des deux soeurs, Cassandra et Jane, à la fin de la vie de Cassandra dictée par la nécessité de retrouver l'abondante correspondance de Jane Austen qu'elle va lire puis détruire en majeure partie. Mais ce n'est pas ennuyeux car il y a beaucoup de dialogues intéressants entre les différents personnages mais aussi Gill Horny a su reconstituer et nous faire lire les lettres les plus significatives de Jane. Même si c'est de la fiction, elle est tellement bien imaginée ou sans doute qu'elle s'appuie sur tellement de faits connus et avérés que j'ai pris beaucoup de plaisir à relire la vie de Jane et de son entourage.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Aux bénédictions d'un revenu important et d'un certain nombre d'acres, il pouvait ajouter trois charmants enfants et une belle épouse nantie d'une fortune personnelle. Pourquoi l'argent devait-il toujours épouser l'argent, alors que le monde eut été tellement plus heureux s'il n'en avait pas été ainsi ?
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- Il y a tant à faire que je ne sais par où commencer, soupira Isabella. Il faut tout organiser...arranger... trier.
Autant de tâches pour lesquelles je n'ai aucun talent.
Elle avait donc des talents ? Cassandra aurait bien voulu qu'on les lui montrât, car elle n'avait jamais rien remarqué. Mais il fallait pourtant bien qu'elle en eût, si l'on croyait en un grand dessein de Dieu dans lequel chacun avait un rôle à jouer.
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Elizabeth était sincère quand elle disait penser avant tout à l'intérêt de ses belles-soeurs, mais l'idée qu'elle se faisait de ses intérêts était conditionnée à sa propre expérience. Comme la plupart des gens, elle était incapable de se décentrer.
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" Les hommes ont toujours eu sur nous l'avantage d'avoir pu écrire l'histoire à leur façon (...) et ce sont eux qui tenaient la plume."
Persuasion
Jane Austen
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Bien sûr, il était normal de pleurer ses parents : c'était le devoir de tous les enfants. Mais certains méritaient plus que d'autres le chagrin de leur progéniture.
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