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sur 1280 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
● le théâtre hugolien est injustement méconnu et négligé. Sa puissance exceptionnelle, son énergie, son humanité, son originalité, sa profondeur, restent choses complètement inconnues et méprisées. Et, lorsqu'on considère, la grandeur du théâtre de Hugo, l'on se dit que c'est fort dommage. le théâtre hugolien, dont Hernani est l'une des belles réussites, est un théâtre à trois facettes : d'abord, c'est un théâtre lyrique. Ensuite, c'est un théâtre politique. Et pour finir, c'est un théâtre humain. C'est un théâtre lyrique, parce que ses accents intimistes comme ses accents épiques ont quelque chose en eux de puissamment poétique. C'est un théâtre politique, car c'est un théâtre historique, qui étudie L Histoire, les moeurs d'un autre temps, les rapports entre le peuple et les puissants, c'est un théâtre historique, enfin, parce qu'il étudie un épisode historique, pour mieux éclairer toute L Histoire, dans son fonctionnement, dans sa manière de se dérouler, et d'être. C'est un théâtre humain, parce que c'est l'histoire des misères et des joies des hommes.
Le théâtre d'Hugo n'est pas un théâtre de pure distraction comme on l'a cru trop souvent ; quand cette erreur cessera-t-elle donc ?

● La puissance poétique, l'inventivité hugolienne, l'environnement historique très bien retranscrit, le sens de la formule, tout cela caractérise ce drame d'Hugo. La poésie, la couleur, le sens artistique que l'on sent dans ce texte sont autant de qualités. L'univers à demi chevaleresque de la Renaissance, les personnages passionnés, l'analyse psychologique parfaite, contribue au plaisir de lecture.
Il s'agit d'un texte profondément beau, plein de passion et de beautés. Un texte plein de panache, aussi.
De panache, de beautés, d'idées, de puissance poétique…
Le caractère des personnages correspond si bien à leur rôle, leur psychologie est si fine, le manichéisme si bien évité, la peinture si juste et si imaginative, le vers si beau, la passion si puissante que l'enchantement fut là.
Un texte comme seul un grand écrivain sait en faire.
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Je pense que pour goûter tout à fait cette pièce et sans doute bien d'autres de cette époque, il est préférable d'avoir lu les oeuvres dont elle prend le contrepied. D'abord pour bien réaliser en quoi elle est révolutionnaire, puis pour pouvoir comparer le traitement de certaines situations, l'amour contrarié, le devoir envers la mémoire du père, le pouvoir… avec celui fait par les prédécesseurs. A tout le moins la lire dans une édition critique. Voire deux.
Mais si l'on veut juste avoir le plaisir de lire, pas besoin de notes en bas de page ou de dossier en fin d'ouvrage. Parce qu'elle est, à ma grande surprise (béotienne que je suis) fort plaisante.
D'abord c'est enlevé, que de coups de théâtre, d'entrées en scène opportunes (pour l'action, pour les protagonistes pas toujours), les personnages ont du caractère, et ils ne sont pas toujours ou tout blanc ou tout noir, voir en particulier Don Ruiz Gomez de Silva et Don Carlos. Et enfin l'humour n'est pas absent, parfois des situations mais surtout des dialogues.
Vous l'avez compris, j'ai aimé. Allez, si vous avez peur de ne pas apprécier, empruntez-le. A la bibliothèque, à votre enfant, à la voisine… Mettez le nez dedans, que risquez-vous, de passer un moment agréable, ou de perdre une demi-heure avant de vous dire que décidément ce n'est pas pour vous. Vous avez le droit de ne pas aimer mais vous saurez pourquoi. Et si vous ne vous souvenez pas de ce que la (le) prof avait dit de la bataille d'Hernani et de Théophile Gautier, de ce que pensait Victor Hugo de l'unité de temps et de l'unité d'action, si même vous avez oublié ce que c'est, ce n'est pas grave, si finalement vous aimez l'Hernani de ce brave père Hugo. Enfin père, quand il l'a fait jouer, il n'avait que 28 ans. Pas mal pour un presque débutant.
Victor, je vous admire comme homme, je lis volontiers vos poèmes, je sens qu'un jour peut-être je dirais « comment peut-on ne pas lire Victor Hugo ». Mais cela est une autre histoire.

Critique faite dans le cadre du Challenge ABC 2014-2015
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Quel panache !... Quel lyrisme !... Quel génie !... Victor Hugo nous livre, avec "Hernani", l'une de ses meilleures oeuvres. Je raffole de ses vers beaux, lyriques, sublimes, qui m'enchantent complètement.
Dans "Hernani", nous avons un sommet de l'oeuvre hugolienne, parfait, avec des personnages, tous héroïques, à leur manière, dont le panache égale celui des héros du "Cid".
Il m'est difficile de ne pas vanter les mérites d'Hugo, dans cette oeuvre… On sent ici un ogre, un volcan, qui ne sait écrire qu'avec intelligence, panache et beauté !... Que c'est beau !...
Un magnifique drame hugolien.
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Vous aimez les légendes ? En voici une… littéraire : la bataille d'Hernani (25 février 1830) n'a pas eu lieu ! En tous cas pas comme on nous l'a raconté : il y a eu certes quelques échauffourées mais si l'on en croit les journaux de l'époque, les témoignages de contemporains (acteurs, journalistes) et les chiffres donnés par le « Théâtre-Français », l'animation (réelle) était à peine plus sensible que celle qui présidait à toute première : la bronca qui fit tomber « La nuit vénitienne » de Musset le 1er décembre suivant était d'une autre nature. La « bataille » se dilua sur plusieurs semaines, principalement dans la presse, et sporadiquement sur le terrain.
Alors la légende ? Elle a été bâtie par les romantiques eux-mêmes, à partir de trois sources : « Mes Mémoires » (Alexandre Dumas – 1852-1855), « Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie » (Adèle Hugo, derrière laquelle il faut voir sans doute la plume de son mari – 1863) et « L'Histoire du romantisme » (Théophile Gautier – 1872).
A lire sur le sujet la lumineuse étude d'Anne Ubersfeld : « le roman d'Hernani » (1985).
Ce préambule posé, passons à la pièce elle-même : il est vrai qu'elle était de nature délibérément polémique : sur le fond et dans la forme. le sujet est simple : Don Carlos (le roi de Castille) aime Doña Sol, promise à Don Ruy Gomez, et amante d'Hernani. Les relations complexes entre ces quatre personnages constituent le noeud de la pièce. Tenus par les codes de l'honneur, de la chevalerie et de l'hospitalité et en même temps par les ravages de la passion, ils vont se déchirer jusqu'au drame final.
Victor Hugo avait annoncé la couleur dans la préface de « Cromwell » : le romantisme doit amorcer une révolution formelle et esthétique, en rénovant et au besoin en brisant les règles du théâtre classique, en mélangeant les genres, et en appliquant les principes (idéaux) de la politique : universalité (mise à niveau des classes sociales), tolérance et liberté.
Dans « Hernani » la liberté se traduit sur le plan politique par la critique à peine déguisée du régime monarchique. Celui-ci, qui avait déjà censuré « Marion Delorme » l'année précédente, s'attirant les foudres de tous, y compris ses propres partisans (Chateaubriand, par exemple), n'osa pas trop condamner le poète à de nouvelles sanctions, et se contenta de coupures mineures.
Sur le plan purement formel, c'est un feu d'artifice : les trois unités volent en éclat, et le texte (en vers) donne lieu à beaucoup d'audaces, de hardiesses qui ne peuvent que heurter les tenants d'un classicisme quelque peu révolu : les premiers vers (déclamés par Doña Josefa Duarte, la duègne de Doña Sol), imposent d'entrée le plus célèbre « rejet » du théâtre romantique :
« Serait-ce déjà lui ? C'est bien à l'escalier
Dérobé. Vite, ouvrons. Bonjour beau cavalier ! »

Victor Hugo voulait frapper un grand coup avec cette pièce, destinée à illustrer les théories théâtrales qu'il concevait et imposait (comme ses amis Dumas et Vigny, et plus tard Musset). Ce succès, pourtant, n'est pas le meilleur ni de l'auteur, ni du théâtre romantique : « Ruy Blas » est autrement représentatif de ce théâtre. Et les plus belles réussites sont à l'actif De Musset (« Lorenzaccio ») et Vigny (« Chatterton »).

Succès dramatique certain, mais dont l'effet provocateur et novateur a nui sans doute à la compréhension du drame lui-même, « Hernani » reste une pièce majeure de notre patrimoine théâtral, et constitue une des nombreuses marches qui mènent Victor Hugo à la célébrité… et même au Panthéon de la littérature.
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Mon petit faible de midinette pour les histoires de grandes passions et pour les alexandrins s'est avéré particulièrement actif à la lecture de cette sublime "Hernani". Quel chef d'oeuvre, quel grand classique de l'amour que cette pièce sublimissime !

Intrigues sensuelles, amours plurielles, fascination et culte de la femme, une somptueuse romance en vers chez les royaux du XVIème siècle... Les ingrédients idéaux pour faire battre mon petit coeur naïf qui veut encore faire semblant d'y croire !
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J'aime lire du théâtre, toute sorte de théâtre. Les alexandrins ne me font pas particulièrement peur, Hugo, dont j'adore l'écriture, non plus. Alors, quand on m'a dit qu'il y avait Hernani au bac de littérature, je me suis dit "Super! Un livre sympa à lire, en plus ça nous éviteras un truc indigeste". J'avais raison!
Hernani est une pièce qui a marqué les esprits, précurseur du drame romantique dont la bataille à marqué l'histoire de la littérature... Oui tout ça est vrai et pour cela cette pièce est fondamentale. Hugo a évidemment voulu ce bouleversement que l'on ne peut donc pas oublier.
Mais. Mais Hernani c'est avant tout l'histoire de l'amour. L'amour d'un vagabond et d'une jeune noble. L'amour d'Hernani pour Doña Sol. L'amour de Don Carlos pour Doña Sol. L'amour du Duc de Silva pour Doña Sol. L'amour de tout ce petit monde pour les traditions, les ancêtres, l'honneur, le pouvoir. Il y a beaucoup de Corneille dans cette pièce: l'amour impossible, les jeux de pouvoir, le dilemme (forcément)... Il y a beaucoup de Corneille mais repris à la Victor Hugo: avec un style inimitable d'une modernité exceptionnelle et un talent que l'on ne retrouve nulle part ailleurs... Victor tu es bel et bien le plus grand écrivain français!
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À ce moment de ma période "grands classiques", il fallait en passer, ô poète vautré et déchu dans un monde virant de plus en plus au médiocre, par cette célèbre pièce d'Hugo. Aligner le pied gauche après le pied droit.
Hernani, un proscrit ligué contre le roi d'Espagne Charles, futur Charles Quint (l'action se déroule en 1519) est follement épris des beaux yeux noirs de sa Dona, son soleil noir si j'osais ; mais cette dernière est aimée du roi et d'un vieux duc, son oncle. Sacré Victor ! Mais oscillant entre mélodrame et tragédie, ce drame romantique étonne par ses alexandrins d'emblée bousculés, vers aux enjambements boiteux et qui n'ont pas manqué de faire réagir les nostalgiques conservateurs d'alors, un drame dont certains vers furent même sifflés (choisir une édition bien anotée) en 1830, pièce passablement censurée, carrément chahutée certe, et qui étonne encore par le mélange opéré entre solennité toute tragique (5 actes, alexandrins sonnants et trébuchants, part faite à la noblesse attachée à ses valeurs têtues) et le prosaïque populaire, le trivial vaudevillesque (acte I), la familiarité que l'expression des sentiments peut prendre signe pour moi du désordre de 2 jeunes coeurs sincèrement amoureux. de cette pièce étrange et pimentée, monte toujours la belle musique hugolienne, l'appel même du poétique qui nous jete sans cesse dans les affres du Beau, alors qu'au-delà même de la seule forme, quelque chose, au fil de la lecture, suspend son lecteur au bord du gouffre amer des malheurs sublimes.
Et puis tout ça nous traverse, passe, s'oublie mais quelque chose, toujours, reste. Magie des belles lettres !
Comme une petite piqüre de rappel pour les amoureux de la musique des mots avant toute chose !
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Existe-t-il d'autres oeuvres semblables à Hernani, qui abritent en elles la quintessence d'un nouveau souffle? Quelle pièce stupéfiante! Hernani porte en lui les prémisses de la révolution romantique. Toutefois, même si Victor Hugo revendique le choix de faire table rase de l'héritage classique, il ne rompt pas en visière avec le passé: ne trouvez-vous pas que plusieurs éléments dans Hernani nous ramènent vers les oeuvres shakespeariennes? Au temps de la Restauration, le public redécouvre les pièces du père d'Othello et de Macbeth; Shakespeare apparaît aux futurs partisans du romantisme comme le contraire du modèle néo-classique que les anciennes générations s'évertuent à maintenir. Dans Hernani, chaque acte se déroule dans un environnement bien distinct. Victor Hugo fait le choix de ne pas tenir compte de la règle des trois unités: la durée de l'action s'étale sur deux ou trois mois, et plusieurs enjeux majeurs viennent cristalliser les intérêts des personnages. Quelle pièce extraordinaire! Mon passage favori est indubitablement l'acte IV, dans son intégralité: nous sommes au coeur du tombeau de Charlemagne, dans un lieu où tout rappelle la mort... et c'est dans ce même lieu que se jouent les événements qui vont définitivement sceller le sort de certains personnages, et que des secrets longtemps demeurés ensevelis vont refaire surface. Et je peux vous dire que j'apprécie aussi bien cette pièce assis dans un siège, que depuis un fauteuil d'orchestre.

Hernani est une oeuvre de jeunesse dans tous les sens du terme: Hernani et Dona Sol représentent une jeunesse en quête d'elle même qui veut prendre son envol (Dona Sol m'a d'ailleurs fait songer à Agnès, dans L'école des Femmes de Molière, ainsi qu'à Rosine, dans le Barbier de Séville, laquelle revendique le droit de faire ses propres choix). Victor Hugo n'avait pas encore trente ans lorsqu'il la rédigea. Par conséquent, la valeur n'attend pas le nombre d'années. Que j'aimerais revenir six ans en arrière et repasser mon bac l'avec cette pièce au programme! J'espère pouvoir un jour découvrir une pièce comme celle-ci, imprégnée du génie créatif de son auteur!
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Tout d'abord je tiens à vous dire que cette pièce de théâtre est LA pièce à lire si vous voulez lire du théâtre sans vous ennuyer !
J'ai décidé de vous faire part de ma lecture car j'ai rarement lut une pièce de théâtre comme cela bien que l'ambiance m'ai fait légèrement fait repenser au Cid et à l'Espagne cornélienne . Tout d'abord cette pièce est peuplé de petits rebondissements inquiétants et mystérieux. L'aventure se déroule dans l'Espagne 🇪 de notre Renaissance ( on parle d'ailleurs d'un certain François roi de France ;) à Saragosse puis en Allemagne 🇩à Aix-la-Chapelle.

Un combat pour un empire , une lutte pour un amour fort mais pourchassé de part et d'autre, des alliances, une promesse finale à tenir.... Que d'événements versifiés de toute beauté !!!! On connaît sans doute les Misérables de Hugo mais Hernani est également à connaître ;)

Astuces : Pendant ma lecture je résumais chaque scène par de courtes phrases ce qui m'a aidé à apprécier et relier les différents moments forts des différents actes ;)
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Mon âme fut surprise dans sa mélancolie amoureuse par la puissance émotionnelle de ce chef d'oeuvre, qui est à mon sens aussi bien un des symboles les plus reluisants de l'art romantique qu'une oeuvre d'art au coeur d'une bataille dont elle mérite amplement la victoire.
Si peu de mots devant tant de magnificence ! L'acte V me produisit l'effet d'une flèche que Cupidon m'aurait tiré en plein coeur pour me faire saigner du sang de mon âme que sont mes larmes. La langueur dans laquelle se noient les deux amants me rappelle mon histoire personnelle dans les ivresses de la passion amoureuse. L'élégance des verts me surprit tellement que j'en ai presque pleuré sous l'omnipotence des sentiments que ces discours éveillèrent en mon esprit !
Mais que dire sur l'indicible à part qu'on ne peut point l'expliciter ?
À vrai dire, je ne m'attendais pas à tant de délicatesse de la part de Victor Hugo, auteur qui, oui mes lecteurs, je ne connaissais pas assez. Maintenant, je l'adore, je l'admire, et je le vénère. Il est, et j'en persuadé, supérieur à bien d'autres mortels grâce à l'énergie de sa plume et à sa persévérance qu'il exprime dans tous ses écrits, d'une ardeur impétueuse et irrépressible. Victor Hugo déchaîne ici la fureur fantastique et mirobolante d'une âme qui s'élève bien au-dessus des austères hommes qui daignèrent siffler et rire face à une finesse qu'ils n'étaient point aptes à reconnaître.
L'extravagance frappe toujours à première vue, puisqu'elle n'est parfois en réalité qu'une somptuosité encore plus grande qui se déguise aux yeux des ignorants.
Cinq futiles étoiles ne suffiront pas à décrire l'état dans lequel cette pièce m'a plongé, du début à la fin de ma lecture, tel un crescendo inexprimablement époustouflant.
Comment peut-on oser se moquer de Hernani ?
Lisez-vous mes dires sans avoir lu cette pièce ?
Qu'attendez-vous mes amis ?! Foncez acheter ou emprunter ce livre, qu'importe, tant que laisserez vos yeux y nager et y rêver.
L'étreinte passionnelle de Hernani et de Doña Sol elle celle à laquelle tous les couples d'aujourd'hui devraient aspirer, car ces hauts sentiments sont tellement nobles que nul n'oserait briser de telles amours entre deux êtres qui s'aiment, passionnément et éternellement.

SHDB.
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