AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 7506 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il fallait que je lise « Un grand classique de la littérature française », choisi dans deux listes bien précises. Comme, en ce début d'automne, j'ai plutôt tendance à piquer du nez sur mes bouquins, je n'avais pas envie de me lancer dans un grand roman, ni dans quelque chose de trop difficile ou de trop capilotracté. Et puis, je me suis vite aperçue aussi que j'avais déjà lu la plupart des livres référencés dans lesdites listes… (ça aide, les études en langues et littératures romanes...). J'étais un peu coincée… Jusqu'à ce que je me souvienne que je n'avais jamais lu « le dernier jour d'un condamné ». C'était donc l'occasion.

Le roman, construit comme un journal intime, véritable monologue intérieur, nous propose la « chronique d'une mort annoncée » : celle d'un condamné, qui semble lettré, laissant derrière lui une mère, une femme et sa fille Marie, encore petite ; un condamné dont on ne connait ni le nom ni le crime qu'il a commis. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il va être guillotiné. C'est sans doute un peu déstabilisant de ne pas pouvoir identifier plus le narrateur mais, en restant volontairement vague, l'auteur fait un peu de son détenu un « condamné universel », image de tous les condamnés à mort.

Par ce texte très court (à peine une centaine de pages), Victor Hugo nous propose une vraie réflexion sur la peine de mort, sur les douleurs physiques et morales, sur l'angoisse que peut vivre un détenu en attente de son exécution, sur le repentir, l'envie de vivre et d'échapper à sa condamnation. Et, surtout, sur le caractère vain d'une telle pratique. C'est un vrai réquisitoire contre la peine de mort, un plaidoyer pour son abolition, que le lecteur doit construire en partie lui-même, en rassemblant les réflexions du condamné.

A l'heure où certaine·s réclament le retour de la peine de mort dans des pays où elle a été abolie tandis que d'autres continuent chaque jour à lutter pour son abolition, ce texte écrit il y a 190 ans est toujours d'actualité et mérite qu'on le (re)lise.
Commenter  J’apprécie          101
Dans cette lecture puissante qui remue notre humanité, Hugo nous emmène au plus près des pensées et des émotions d'un condamné à mort, à la façon d'un journal qu'il aurait lui-même écrit.

Pour quel crime est-il conduit à l'échafaud? Nous ne le saurons pas et l'objet du roman n'est pas là.
Cet anonyme va suivre ce chemin de la mort, comme tant d'autres avant lui, dans des cellules où le confort est froid et humide, entouré de murs criant les graffitis de ses prédécesseurs et éclairé d'une lumière emplie de leur désespoir.
Une marche inéluctable jusqu'à l'objet qui le fera frémir, un long parcours vers une fin ignoble qui interroge sur ce droit que la justice de l'époque s'octroyait : celui d'ôter la vie.

Ce court roman éclaire sur le combat d'un homme, d'une vie, d'une plume. Il met en lumière le génie d'un personnage qui fait partie de notre histoire, au delà de ses livres.
Un texte à lire.
Commenter  J’apprécie          100
Il est fréquent d'entendre, encore aujourd'hui, des gens prôner le retour de la peine de mort. Il est donc d'autant plus fascinant de lire le dernier jour d'un condamné.
Ce livre est plus qu'un plaidoyer contre la peine de mort, plus qu'un roman qui fait état des derniers jours d'un condamné, plus qu'une analyse psychologique qui analyse les pensées et l'évolution des sentiments d'un mort en sursis, car il s'agit de tout cela à la fois.
Hugo raconte les six dernières semaines d'un condamné, de son jugement à son ultime minute. Ecrit à la première personne pour susciter l'empathie du lecteur, ce livre ne nomme pas le narrateur, ne relate pas le crime pour lequel il a été condamné. Finalement, nous ne savons que très peu de choses sur ce personnage, mis à part qu'il a une mère, une femme et une fille (cette précision est très utile pour Hugo qui souhaite démontrer que la peine de mort ne condamne pas que l'homme qui passe à la guillotine). Cette abstraction permet à l'auteur de défendre tous les condamnés quels qu'ils soient.
A mon sens, ce roman puise toute sa force de sa dimension psychologique. Hugo n'épargne en effet au lecteur aucun des sentiments par lesquels passe un mort en sursis : courage, résignation, indifférence, faux espoirs, colère, supplications... Il en profite pour nous faire part des dernières idées de celui-ci : sentiment de pitié à l'égard de sa famille, dénonce la duplicité de la religion dans cette mascarade, mais surtout, Hugo insiste sur le fait que l'exécution constitue pour les Français non pas un exemple dissuasif, mais au contraire, une fête autour de laquelle de nombreuses personnes font commerce.
La fin est aussi très puissante. le condamné, pourtant si bavard, interrompt brutalement son récite. Une interruption aussi incisive que la lame d'une guillotine.
Commenter  J’apprécie          100
Victor Hugo nous livre ce chef d'oeuvre, certes assez court, qui dénonce la peine de mort.



Pour appuyer son propos, il a choisi un homme coupable, qui ne crie pas son innocence. Nous ne connaissons pas son meurtre, ce qui laisse libre court à l'imagination du lecteur.



A travers le récit du condamné, heure par heure et minute par minute, Victor Hugo nous fait vivre les affres de cet homme qui sait qu'il va mourir. L'auteur creuse les facettes de ce moment de souffrance immense, fait sinuer la peur, l'horreur et les interrogations au fil des pages.



A la lecture de ce livre, nous comprenons aisément (par le style resté moderne, l'impact émotionnel provoqué...) qu'il s'agit bel et bien d'un classique.
Lien : http://jeanmarc06.wixsite.co..
Commenter  J’apprécie          100
Le dernier jour d'un condamné
Victor Hugo

Un grand et beau texte utile

Je suis tombé sur ce texte par hasard. J'ai toujours voulu lire « du Victor Hugo », notre plus grand écrivain français. Victor Hugo était un combattant politique et un visionnaire, il en payé le prix fort avec son exil sur les îles anglo-normandes. Aujourd'hui son combat contre la peine capitale est gagné sur notre territoire.
La préface raconte le combat de Victor Hugo ou chaque fois fois qu'une guillotine se dresse lui aussi est là pour la combattre. Sa lutte contre les bourreaux a commencé dés son adolescence en écrivant. Victor Hugo résuma ainsi son combat au crépuscule de sa vie « j'ai quelquefois réussi, souvent échoué ». C'est, entre autre manifestations, grâce à ce texte le dernier jour d'un condamné que la lutte contre la peine de mort a avancé.
le dernier jour d'un condamné décrit toute la barbarie des hommes qui tuent d'autres hommes, et surtout mettent en scène la sentence, donne à voir un spectacle horrible et à s'émouvoir sur le sort de quelqu'un qui ne peut se défendre et souffre depuis des semaines puisqu'il connaît déjà son sort. Un texte à charge contre le ridicule. Toute l'émotion du condamné est montré, toute sa peine aussi. Il est si jeune encore, quand il tient sa fille, un bébé, sur ces genoux, il n'a que 20 ans. Toute sa détresse explose quand il sait qu'il ne pourra plus jamais aller gambader dans les champs le coeur léger main dans la main avec une jeune femme.
Victor Hugo convainc de l'inutilité d'une telle souffrance d'un tel spectacle. Il aura fallu attendre plus d'un demi siècle pour qu'enfin la sagesse des hommes s'applique, tout du moins en France et en Europe. Je suis convaincu que l'abolition de la peine capitale et surtout le fait de montrer la mort ainsi fut une bonne chose.
Il reste, tout de même un débat sur que faire des tueurs en série véritables verrues purulentes qui font souffrir des familles entières voir des pays entiers et qui à ce moment là doivent mourir. J'espère que d'autres régions du monde connaîtrons un jour cette forme de paix.
Je vous conseil de lire ce texte, il est admirable de poésie et de vérité, une émotion froide comme la mort s'en dégage.
Commenter  J’apprécie          103
C'est un grand plaisir que d'écrire une critique sur ce livre, puisque c'est l'un des premiers qui me donna l'envie de lire et le goût pour la littérature. Vous me direz sas doute qu'il y a plus "light" que le Dernier jour d'un Condamné pour cela; et ce n'est sans doute pas faux. Mais l'écriture si travaillée de Hugo, et l'environnement sordide dont ce-dernier fut maintes fois témoin m'a permit de découvrir ce que la lecture a de fabuleux: l'immersion dans un monde qui n'a rien à voir avec nous, et qui pourtant nous touche si profondément.
Vous êtes jeune, dans votre chambre, tranquillement installé(e), et vous commencez donc la lecture de cette oeuvre. Et, aussi soudainement que le personnage du livre s'est retrouvé face à la faucheuse, vous vous retrouvez vous même dans le couloir de la mort (c'est à ce moment qu'il vaut mieux commencer par un compte de fée ou par un bon vieux livre d'Amour, mais c'est déjà trop tard), sans trop savoir comment ni pourquoi. Toujours installé(e) sur votre lit, vous découvrez avec étonnement les dernières semaines d'un homme destiné à la guillotine comme vous découvrez l'étonnant pouvoir des mots. Vous découvrez aussi un auteur dont tout le monde vous parle, un certain "Victor Hugo" qui par la suite va devenir l'une de vos figures littéraires préférées. Vous ouvrez le dictionnaire (oui, vous êtes encore trop jeune pour Internet), découvrez son engagement politique, sa vie... Vous tournez quelque pages pour découvrir, naïvement stupéfait, que ce qui vient de vous marquez par sa barbarie ne fut abolie en France que très récemment, alors même que vos parents été nés (là, selon votre volonté, vous pouvez allumer votre télé et vous rendre compte que son abolition est encore contestée de nos jours, et vous aurez sans doute un moment de blanc avant d'accepter çà).
Puis, avec le recul nécessaire et la sagesse de l'âge, toujours installé(e) sur le lit (qui a lui aussi peut-être un peu grandit) vous relisez, redécouvrez cette histoire, et vous rendez compte de l'impact qu'elle a sur vous, du génie d'Hugo qui arrive à créer un processus d'identification entre le lecteur et un condamné à mort.
Et vous dites: Bravo Monsieur Hugo, et Merci.
Commenter  J’apprécie          102
Récit court, mais intense en émotions. Hugo n'épargne pas le lecteur dans ce roman qu'il veut à destination des bourreaux et des législateurs pour les convaincre de l'inhumanité de la peine de mort.
Le condamné est humain, mais peut-être trop humain en fait. Hugo est très sentimental et j'ai du mal à imaginer un condamné à mort aussi normal. Je pense que si on est condamné à mort, c'est pour un crime grave qui serait causé par une personne n'ayant aucun remords (les criminels n'ont pas un surmoi omniprésent qui laisse leur ça diriger leurs actions impunément).
Sinon, excellente lecture, la plume d'Hugo est facile à lire mais difficile à cerner.
Commenter  J’apprécie          92
Quel récit poignant ! Malgré que l'on connaît ni le nom, ni le crime de cet homme condamné à mort, tous ses états d'âme nous sont dépeints. le pire, c'est le décompte des jours et des heures précédents sa mort, ainsi on ne peut que comprendre la souffrance qu'endure cet homme.
Aussi, vers la fin de ce récit, un passage avec sa fille m'a carrément bouleversé tellement cela est émouvant et terrible pour ce père qui va mourir.
A savoir que Victor Hugo a vu plusieurs fois des guillotines et s'est toujours indigné sur ce que la société faisait de sang-froid. D'ailleurs, c'est au lendemain d'une exécution qu'il a écrit « le dernier jour d'un condamné. » C'est pour cela que ce récit est si juste et se définit aussi comme une plaidoirie.
Pour conclure, cela faisait un moment que je repoussais la lecture de ce classique sans savoir pourquoi et là, je ne regrette pas de l'avoir enfin lu. Je pense qu'il faut quand même choisir le bon moment pour le découvrir car malgré qu'il soit court, il est assez bouleversant. Bref, un livre marquant dont je ne suis pas prête d'oublier !
Lien : https://meschroniquesdelectu..
Commenter  J’apprécie          92
Encore une écoute grâce à la mise à disposition d'audiobook gratuit sur Audiocité.

Il est difficile d'en dire plus que ce qui a déjà été dit dans les autres critiques.
Ce texte très fort, prend le lecteur à témoin du cheminement d'un homme vers sa propre mort : comme un processus de deuil de soit-même.
Même si l'abolition de la peine de mort est inscrite dans notre constitution, on est tout de même obligé de se poser certaines questions à cette lecture.
Je dois avouer avoir été troublé.
Commenter  J’apprécie          90
Le dernier jour d'un condamné, c'est une histoire touchante, un homme sur ses derniers instants de vie, un homme banal, dépourvu de barbarie. Oui, on nous présente un homme comme vous et moi: on ne sait pas à quoi est due sa condamnation, on le suit simplement sur ses réflexions en fin de vie. Et c'est d'une grande beauté. Autour de lui, il y a d'autres condamnés, d'autres prisonniers, tout un monde. En lui, il ne reste que lui. On en vient à l'apprécier, on regrette sa condamnation, quelle qu'elle fût, et c'est là que réside toute la force de ce court récit. La condamnation à mort.
Victor Hugo s'est magnifiquement battu contre cette peine à travers ce roman, il fait intervenir non pas les sentiments, mais notre humanité qui subsiste au fond de nous. Il la réveille sans même aborder la question de la peine de mort: à aucun moment il ne donne d'arguments contre, il ne cherche pas à plaider contre: il suscite simplement notre humanité dans le parcours d'un condamné.

C'est écrit par une des plumes les plus belles et fines qui existe, le sujet est très clos: on ne parle que de l'homme et ce qui l'entoure au plus proche: le monde extérieur, il n'y a pas accès et nous non plus. Alors on se retrouve limité à la simple réflexion de cet homme: on ne nous donne pas de contexte poussant à répudier ni l'homme ni la peine de mort.
Bref, j'ai adoré (comme toutes les oeuvres de Victor Hugo)
Commenter  J’apprécie          80





Lecteurs (26647) Voir plus



Quiz Voir plus

Victor Hugo (niveau facile)

Lequel de ces livres n'est pas de Victor Hugo ?

Les Misérables
Notre-Dame de Paris
Germinal
Les Contemplations

10 questions
1240 lecteurs ont répondu
Thème : Victor HugoCréer un quiz sur ce livre

{* *}