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4,03

sur 7506 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
je projetais de lire ce classique depuis déjà plusieurs années, n'ayant pas eu l'occasion de lire beaucoup de livres de Victor Hugo. Avec cette nouvelle de moins de 100 pages, on prend bien la mesure de la plume de ce grand auteur représentant du mouvement des romantiques. En effet, dès les premières lignes on est plongé dans un tourbillon de mots tous plus soignés les uns que les autres, avec un niveau de langue riche tout en restant compréhensible, ce qui donne un délice à lire. Certes il faut se concentrer mais lire un livre avec une telle plume m'a fait du bien car cette lecture a rompu avec mon rythme de lecture habituel constitué de lectures plus contemporaines. A ce style d'écriture qui se passe de commentaires supplémentaires, on peut ajouter une histoire juste et réaliste. J'ai adoré l'ironie du narrateur et certains passages m'ont fait rire tellement l'humour noir était flagrant. Avec cette nouvelle l'auteur dénonce l'absence de logique dans la condamnation à mort, s'attaquant à chacun des aspects de ce processus qui pour le spectateur ne dure que quelques minutes mais qui pour le condamné dure d'interminables journées. C'est simple, concis et ça frappe là où il faut.
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« le dernier jour d'un condamné » de Victor Hugo a été écrit en 1829 soit cinq ans avant « Claude Gueux », autre plaidoyer contre la peine de mort. Ces textes sont essentiels mais je dois dire que j'ai une préférence pour « Claude Gueux ».
Ce dernier raconte l'enfermement d'un homme nommé Claude Gueux alors que dans « le dernier jour d'un condamné » le parti pris de Victor Hugo est de ne connaître ni le nom du prisonnier, ni ce qu'il a fait. L'homme est condamné à mort et il vient de l'apprendre. Il écrit durant les dernières heures de son existence, une sorte de journal intime. Il y relate, à la première personne, les six dernières semaines de sa vie, du début de son procès jusqu'au moment de son exécution.
On a devant nous les noms des condamnés qui l'ont précédé dans sa cellule, écrits sur les murs, et qu'il décrit ou encore le bruit que fait le départ des forçats pour le bagne. Ce qui va occuper sa pensée, c'est aussi sa petite fille mais j'ai trouvé cette partie un peu larmoyante d'autant plus que le condamné aurait pu ne pas être père, cela n'aurai rien changé au sujet.
Mais ce qui compte c'est aussi de rappeler l'engagement de Victor Hugo, par l'écrit mais aussi dans ses actes : député, il a prononcé un discours contre la peine de mort à l'Assemblée constituante dès 1848.


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Le dernier jour d'un condamné - Victor Hugo

Ce condamné dont on ne connaît ni le nom, ni le crime vit ses derniers jours et ces dernières heures dans une effroyable angoisse.

Hugo dénonce la torture psychologique que subit cet homme du jour de l'énoncé du verdict au jour de son exécution soit six semaines. Il dénonce aussi les «cris de hyènes» et de haine du peuple qui à ce moment là perd son nom d'humanité.

Victor Hugo, avec son immense talent, lance un cri contre la peine de mort dommage qu'il ne fut entendu que 150 ans plus tard.
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Comment faire une critique de Victor Hugo ? Dire que c'est très bien écrit, que la nouvelle est prenante et que l'auteur nous mène à l'endroit exact où il veut nous mener, c'est une évidence.
Peut-être peut on insister quand même sur la modernité d'Hugo. Il me semble vraiment étonnant qu'à son époque, il ait pu (déjà) militer pour l'abolition de la peine de mort, quand on pense qu'encore beaucoup de gens se prononcent pour.
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Condamné à mort ! voilà une pensée qui va obséder, torturer notre narrateur, et nous avec lui, pendant les 6 longues mais bien trop courtes semaines entre son jugement et la mise en application de sa peine capitale. On passe par beaucoup de sentiment, comme notre narrateur sans nom, la colère, la résignation, le plaisir des choses simples, l'acceptation parfois, le refus surtout, l'envie de vivre voilà tout. Les souvenirs de ce qu'on a été aussi, le passé oui, seule chose qui nous reste quand on a plus d'avenir.... On ne connaîtra pas la teneur de son crime, on en apprendra très peu sur l'homme qu'il a été avant d'être banni du monde des vivants par ses semblables. Il est un cas général, il est un criminel oui, mais il est un homme aussi.

Véritable manifeste contre la peine de mort pour un encore très jeune Victor Hugo (26ans) c'est une histoire poignante, renforcée par une mise en forme terriblement immersive. Un monologue en forme de bout de papier qu'aurai laissé derrière lui notre condamné, parfois de quelques pages, parfois de quelques lignes. L'écriture est très fine et accessible, avec parfois l'utilisation d'une chose inimaginable pour ses contemporains dans la littérature, l'argot.

Paru en 1829, ce n'est que 152ans plus tard que la France abolira la peine de mort.
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Avec ce livre, Victor Hugo prend position contre le peine de mort. Il exprime les sentiments d'un condamné à mort du jour du verdict jusqu'à quelques minutes avant de se faire guillotiner. Étant moi même contre la peine de mort, j'ai vraiment apprécié ce livre. Il y a un préface où l'auteur exprime clairement sa position en argumentant. Je ne sais pas si la nouvelle de Jean-Paul Sartre, le Mur, a été influencée par ce livre mais l'idée générale des deux est la même à l'exception qu'ici, le prisonnier est seul. C'est un très bon livre de Victor Hugo.
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Je n'avais jamais lu Hugo, au collège et au lycée c'était plutôt Zola et Balzac.
J'ai choisi de commencer par le dernier jour d'un condamné car avec le décès de Robert Badinter, il était d'une actualité évidente.
ce court monologue, d'environ 120 pages, m'a clairement pris aux tripes surtout à la fin. Il devrait être lu par tous nos ados.
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Comme beaucoup - et sûrement l'essentiel - a déjà été dit ici, je vais tâcher d'apporter quelque chose d'un peu différent..
Ce que je trouve intéressant c'est qu'Hugo y a le sens de la concision, de la sobriété : même s'il y a quelques formules qui font mouche (les répliques du condamné à ses divers "visiteurs" sur la fin, qui introduisent, peut-être maladroitement mais plus sûrement ironiquement, de l'humour noir, quelques petites heures avant l'issue fatale), point de grandes envolées lyriques comme dans ses poésies (dont, à l'époque, il a déjà écrit une partie), envolées que j'apprécie en général (donc pas toujours). L
e tout début m'a rappelé l'économie de moyens de l'étranger de Camus (qui gardera cette sobriété tout au long de son texte) et puis, faire écrire son personnage comme Victor Hugo écrit, aurait semer un doute sur la personnalité même de cet homme qui est censé avoir "commis un crime de sang".
On nous dit que V.Hugo aurait écrit ce sujet (qui s'est "emparé de lui") en 2 mois et demi (il me semble), ce qui est bien plus court que le temps d'écriture de ses autres textes (hors poésie). Faut dire qu'il s'était par contre bien exercé à une écriture ample, passionnée, baroque, dans ses 2 premiers romans (Bug-Jargal, son 1er, et Han d'Islande, 5 ans avant).
Donc, pour découvrir V.Hugo c'est un texte accessible.
Ce qui rend ce texte assez intemporel et universel (comme la Déclaration des Droits de l'Homme..), c'est bien sûr l'absence de ce qui caractérise classiquement (chez Balzac par exemple) le portrait d'un personnage : son nom, l'histoire de sa vie passée, une description physique détaillée (très succincte ici) et ce choix, intuitif et réfléchi (voir la préface), s'avère efficace en facilitant l'identification ou en tous cas l'empathie et la compréhension des lecteurs.
Le jeune Victor Hugo est donc amené à faire le choix d'écrire "je", comme si on avait sous les yeux le véritable journal d'un condamné (procédé souvent utilisé au XVIIIè s) mais on nous dit que le seul exemple antérieur d'un livre où un narrateur dit "je" est René (de Chateaubriant), mais avec une dimension autobiographique, ce qui ferait des Derniers Jours d'un Condamné le 1er roman moderne de ce type. Une feuille de plus à la couronne de Victor Hugo !
Sur le fond (le sujet, la peine de mort) : Les arguments développés dans la préface (écrite plusieurs années après la 1ère édition du livre) me semblent convaincants mais je complète (puisque les gens qui voudraient le retour de la peine capitale, seraient paraît-il nombreux en France) par ce que disait un autre humaniste, éteint il y a quelques années, Albert Jacquard : (de mémoire) à savoir qu'une exécution capitale est un crime, un meurtre perpétué de sang froid, commis avec préméditation - donc un assassinat - et en réunion, ce qui constitue, en droit français, des circonstances aggravantes..
Un autre grand humaniste, Robert Badinter - qui n'a pas aboli seul la peine de mort - mais qui a plaidé pour qu'elle le soit (et plaide encore, dans la limite de ses forces, pour que d'autres pays l'abolissent encore aujourd'hui), pour qu'une majorité de députés et de sénateurs votent l'abolition (voir son livre l'Abolition), rappelle, à propos du soi-disant caractère dissuasif de la peine capitale, que dans la foule qui criait " à mort" devant le palais de justice où étaient jugés Buffet et Bontems (jugés pour la séquestration et le meurtre en prison d'une infirmière et d'un gardien) se trouvaient Patrick Henry, qui criait " à mort !" dans la foule présente ce jour-là (P.Henry a plus tard enlevé et tué un garçon de 7 ans.. 4 ans après cela..)
Comme j'aime faire aussi ici des références au cinéma, je conseille à tous les "pro peine de mort" de voir Tu ne Tueras Point de Krzysztof Kieślowski et 2 Hommes dans la Ville, avec Gabin et Delon.

Une autre facette, donc, des multiples talents de Victor Hugo.
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Un des textes les plus célèbres et les plus étudiés de Hugo . Il y met en roman son engagement absolu contre la peine de mort. Dans ces 49 chapitres il déroule le monologue intérieur d'un condamné à mort dont l'identité n'est pas donnée , ni la nature précise de son crime. le parti-pris est , pour convaincre le lecteur, de le mettre en situation ce que Hugo réussit brillamment . Quant à en évaluer l'influence dans le débat qui dure encore (malgré l'abolition formelle) sur la peine de mort , c'est impossible d'en juger.Cette édition est accompagnée d'un bon complément critique et de questionnaires permettant un bonne utilisation en classe.
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Dans ce journal d'un condamné à mort, Victor Hugo plaide pour l'abolition de la peine de mort dans le contexte de l'époque (je n'ai pas trouvé quel était le nombre de condamnés à mort à son époque). La plaidoirie est convaincante, et émouvante. On ne peut s'empêcher de comprendre le condamné et vouloir lui tendre la main, de croire à sa rédemption ; mais quid de la victime ? Quid du crime ? Bien sûr que si c'est pour le vol d'une miche de pain, tout le monde trouvera révoltante la sentence de mort, mais pour un viol ? Un meurtre ? Des actes de torture et barbarie ? Un attentat ?
Au fond, c'est une question de position entre une vision chrétienne qui ne peut jamais accepter la condamnation à mort, puisque sinon il n'y a pas de place pour la rédemption et le pardon, et une vision barbare qui préconise une vision chirurgicale oeil pour oeil, dent pour dent.
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