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sur 677 notes
L'origine de la violence, c'est l'histoire d'un professeur, en sortie scolaire dans le camp de Buchenwald, troublé de reconnaitre dans une photographie les traits de son père.
C'est l'histoire d'une quête d'identité, de secrets de famille qui vous façonnent à votre insu, de conflits de loyauté, de silences. Une violence faite à vous-même qui vous tourmente sans mots. C'est l'amour avec passion, l'amour sans condition, la haine ordinaire, sans nom.

L'origine de la violence est une histoire romanesque qui nous entraine avec elle. Composée en deux parties; la première captant notre intérêt laisse cependant des points de suspension. La seconde partie quant à elle, part en digressions qui m'ont perdue. Où l'auteur voulait-il en venir, je me suis posé la question. Et j'ai pensé, le temps de quelques dizaines de pages, me résigner à la déception. Mais la fin revient au coeur du sujet et renoue les fils laissés sans lien. Et finalement, elle rattrape ce passage à vide.
L'écriture est à mon sens un peu froide pour faire naitre des émotions, mais l'histoire, cinématographique (d'ailleurs adaptée à l'écran), nous cueille et nous laisse, la dernière page tournée, le sentiment d'avoir passé un bon moment de lecture.
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C'est un excellent roman signé par Fabrice Humbert. Lors d'un voyage scolaire à Buchenwald, un jeune professeur dans un lycée français en Allemagne découvre la photo d'un prisonnier qui ressemble étrangement à son père. Il va alors partir de cet élément pour retracer l'histoire de cette photo. Il remontera alors le cours de l'histoire familiale, l'histoire de l'Europe, l'histoire des juifs pendant la guerre jusqu'à parvenir à sa propre origine.

A travers cette recherche et les questions aux derniers témoins de l'holocauste, Fabrice Humbert pose les questions sur le mal qui a frappé le 20ème siècle. Très brillamment écrit, sans détails sordides sur les horreurs nazi, mais en ne cachant rien de la vie et de la mort dans un camp de concentration, ce roman est à lire absolument, ne serait-ce que pour le plaisir du texte.
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Une femme aimée par deux hommes que tout oppose, le choix de la passion, une dénonciation, une déportation au camp de Buchenwald, une immersion dans l'horreur, une mise à mort le premier jour du printemps 1942, deux familles hantées par un terrible secret, une photo troublante découverte par hasard lors d'une visite du Mémorial de Buchenwald, et un jeune professeur bien décidé à enquêter et percer le mystère de l'origine de la violence et, avant tout, de celle qui sévit en lui.

Un livre remarquablement écrit, très documenté, bardé d'émotions, inoubliable !

L'adaptation cinématographique est elle aussi habilement menée.
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L'auteur est parti d'une idée très prometteuse. Un jeune professeur français, visitant le camp de concentration Buchenwald (en Allemagne), découvre sur une photo exposée au musée le visage d'un déporté qui ressemble à son père d'une manière étonnante. Il commence une enquête et trouve le nom de ce prisonnier. Il découvre que ce David Wagner, un Juif, est son propre grand-père. Son père – qui s'est montré hostile à ses recherches – est donc un enfant adultérin. On est dans le thème des secrets de famille, aggravé ici par le destin tragique du séducteur qui a été finalement broyé par l'industrie de de la mort nazie. le narrateur pense que ces mystères et cette violence (pourtant restés non-dits) sont incrustés en lui. Il évoque, dans la seconde partie du roman, la liaison qu'il noue avec une jeune Allemande, dont le grand-père fut un opposant au régime hitlérien (même s'il était membre du parti nazi). Il y a un évident parallèle entre les deux lignées allemande et française, impliquant les jeunes gens et leurs grands-pères: c'est aussi une bonne idée, à mon avis.

Pourtant, je referme ce roman un peu déçu - et même agacé. le livre me semble ambitieux, voire prétentieux. Il y a un tropisme à la métaphysique du Bien et du Mal et une psychologie "de bazar" qui sonnent parfois mal. Je n'ai pas été convaincu par le thème de « l'origine de la violence ». Dans la première partie, j'ai été vite lassé par les passages sur Buchenwald: j'ai lu tellement sur les camps nazis que ça ne m'a pas apporté grand' chose. Par ailleurs, je regrette les trop nombreuses digressions et le caractère assez décousu du roman: on passe sans transition de considérations historiques à des analyses littéraires, puis à des anecdotes concernant le narrateur (que je trouve un peu nombriliste), et ainsi de suite … Je pense que Fabrice Humbert est un écrivain doué. Mais son roman mériterait d'être allégé et surtout centré sur un sujet mieux circonscrit et fouillé, à mon avis.
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Voilà un livre avec tellement d'entrées qu'il est difficile d'en choisir une. Une histoire de fils illégitime, de filiation, sur la Shoah, sur la guerre ou la jalousie entre deux frères ? La violence ou l'histoire d'une irrésistible passion ?

Et c'est peut-être là que réside la beauté du titre : la violence nazie de la Shoah, ultime. Mais aussi la violence de la passion, de l'amour, de la jalousie, de la vie, des non-dits et des secrets de famille. La violence qui frappe mais aussi la violence reçue.

Un roman (ou une auto-fiction ?) d'une grande profondeur à la narration brillante, pleine d'humanité et de sensibilité
Lien : https://www.noid.ch/lorigine..
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Ce livre illustre parfaitement les observations menées dans le cadre de la psychogenealogie qui attribue l'origine de troubles du comportement à des traumatismes refoulés vécus par les ascendants. Ces travaux affirment que les enfants peuvent hériter de troubles non résolus de leurs parents, ou de leur généalogie plus lointaine, troubles qui se manifestent par l'apparition d'un "fantôme psychique" porteur d'un secret de famille terriblement lourd à porter. le narrateur est victime de crises d'angoisse et de violence, dont il ne comprend pas l'origine. Il s'inquiète : sa mémoire ne retient que les récits de cruautés.
Jusqu'au jour où, lors d'un voyage scolaire, il visite le camp de Buchenwald et découvre la photo d'un détenu qui est le sosie de son père. Il commence alors des recherches approfondies sur le nazisme, les camps de concentration et sur les acteurs de l'époque. Il découvrira alors que son père était le fils illégitime de l'amant de sa grand-mère, un juif exécuté au camp de Buchenwald.
Sa quête des secrets de famille est aussi une quête philosophique sur l'origine du Mal, une réflexion historique sur la seconde guerre mondiale et une interrogation, restée sans réponse, sur ces hommes qui se sont transformés en monstres et ont commis tortures et crimes sans ressentir la moindre culpabilité.
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J'ai découvert Fabrice Humbert avec « La fortune de Sila » que j'ai beaucoup aimé, j'ai donc voulu connaître ce livre qui avait récolté quelques prix : Prix Orange du Livre 2009, le Prix 2010 des Grandes écoles et le Prix Renaudot 2010 du livre de poche. Ce n'est pas du tout la même chose bien qu'il soit aussi bien écrit.
Le nazisme avec ses dérives, ses folies, sa barbarie est toujours un sujet très dur à lire, qu'il soit traité comme un documentaire ou comme ici un roman en partie autobiographique. Catharsis? thérapie par l'écriture? Ce qui fait la force de ce roman c'est la charge émotionnelle qu'il délivre car certains passages sont d'une rare violence mais le lecteur n'a pas d'autre choix que de terminer le livre, ne serait-ce que pour connaître la fin de l'histoire ou plutôt son origine. Un livre très bien écrit, qui prend aux tripes et vous habite bien après avoir tourné la dernière page.
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Le fil de ce livre : la découverte d'une photographie dans le camp de Buchenwald lors d'un voyage scolaire à Weimar. La photographie de son grand-père interné et mort dans ce camp. Un secret caché ; dont son père est honteux – à vrai dire il ne sait pas où il est- dans quelle famille il vit Fabre (celui qui l'a élevé) ou Wagner (celui qui l'a engendré). Un secret que ce professeur va déterrer, analyser, digérer, prendre sienne pour essayer lui aussi de se construire, d'accepter ce pan de son histoire. Digérer jusqu'à s'installer en Allemagne, et vivre avec une descendante d'un néo-nazie. Une histoire très intéressante qui s'interroge aussi à travers les tortures des camps sur la violence et son origine, avec des exemples comme des enfants qui torturent leur meilleur ami (lui en tant que professeur n'a rien vu). Il remonte à l'histoire de son aïeul dans le camp, il a été empoisonné du fait du fait de la théorie du juif. L'histoire du médecin de Buchenwald, et aussi du couple qui géra ce camp, de leur cruauté. Un livre très bien documenté, qui fait froid dans le dos, qui posent les questions de la filiation, de l'acceptation de soi et de son histoire même si on n'est pas directement concerné (c'était son grand père). Et aussi le pardon.
Un livre emprunté à la médiathèque d'Auxi le Château. Un livre que je conseille aux férus d'histoire mais aussi à ceux qui se posent question sur les secrets de famille, sur leur existence, sur leur histoire familiale et personnelle.
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L'Origine de la violence est un roman superbement écrit et très bien documenté, certainement généreux. Et pourtant il m'a laissé un malaise et le sentiment d'être téléguidée par l'auteur.
Fabrice Humbert a écrit un récit autofictionnel sur une horreur dont l'expérience reste, il le dit lui-même, incommunicable.
Plusieurs temps de travail mémoriel ont été nécessaires pour arriver à parler des camps nazis de concentration et d'extermination. Après-guerre, le silence quasi-total - les survivants se trouvant en incapacité de dire l'indicible et personne n'étant en capacité d'entendre l'inaudible. Puis progressivement, la connaissance et la reconnaissance des faits, à mesure de la reconstruction européenne, du témoignage éperdu des derniers survivants, de l'impulsion donnée par des historiens et des politiques, des films d'archives et documentaires, tel "Shoah" de Claude Lanzmann. Puis vinrent les livres, les films et les téléfilms de pure fiction, racontant une histoire inventée sur la base de faits bien réels. Et j'ai apprécié, parfois, certaines de ces fictions, sachant qu'il s'agissait bien de fictions.
Alors je pense être rétive, dans ce cas précis, au concept littéraire de l'autofiction - récit d'apparence autobiographique porteur de deux concepts opposables - qui m'a gênée considérablement dans ma lecture de L'Origine de la violence.
Lien : http://www.memorialdelashoah..
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Lors d'un voyage scolaire à Buchenwald, en observant des photos, un jeune prof est saisi par la ressemblance d'un détenu avec son propre père. Ses recherches le mèneront vers un secret de famille qui remet profondément en cause son identité.

Ses racines qu'il pensait si profondément ancrées dans le tradition normande, sont bien loin et la passion amoureuse a dévasté l'ordre social et géographique établi. Apprendre à connaitre/aimer/estimer/observer son grand-père biologique (David) à travers le récit des autres, c'est aussi poser un regard plus lucide sur son propre père, et celui qu'il a longtemps cru être son grand-père.

La quête de son identité est l'occasion pour le jeune narrateur de s'interroger sur son propre rapport à la violence, se sentant quelquefois prisonnier de réactions excessives voire démesurées. La littérature, l'écriture et la lecture apparaissent comme autant de remparts contre une nature fougueuse : les références littéraires sont omniprésentes et c'est un plaisir pour le lecteur.

Au-delà de la quête familiale visant à connaitre ce qu'il est advenu des victimes (son grand-père et de manière moins directe sa grand-mère), le narrateur se demande aussi ce que sont devenus les bourreaux : qui étaient-ils? ont-ils été jugés? autant de questions qui lui permettront de rencontrer Sophie, cette jeune allemande dont il tombera amoureux, mais qui lui feront prendre conscience que la nature humaine peut être bien plus complexe que ce qu'elle laisse paraître.


Un roman très bien écrit, passionnant avec une vraie réflexion sur le Mal, L Histoire, l'Amour et l'identité.
Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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