Sixième colonne

Un sympathique petit livre.
C'est clairement un livre de jeunesse de Heinlein (le premier qu'il a écrit dans le domaine de la SF) et c'est loin de valoir un Étoiles, garde à vous ! (Starship Troopers).

Certes le livre manque un peu de modernité, mais si on ne perd pas de vue qu'il a été écrit en 1941 on s'en accommode très bien.
L'histoire n'est pas particulièrement réaliste quant aux réseaux de résistants mais on s'amuse des aventures de Ardmore.

Le style est simple, la lecture linéaire (comme toujours chez Heinlein).
Un bon moment de distraction et une petite réflexion sur les régimes totalitaires et racistes.

Si vous êtes fan d'Heinlein, vous pouvez y aller les yeux fermés. Pour les autres, le livre reste un bon moment de distraction, mais si voulez découvrir l'auteur dans une histoire de révolution et de réseaux résistants, préférez Révolte sur la Lune

Ce roman de science-fiction est le premier roman publié par R.Heinlein en 1941.
Il s'agit aujourd'hui d'un roman sympathique exclusivement réservé à la jeunesse et donc il faut signaler ce fait à un éventuel lecteur adulte .
Les idées sont intéressantes , la caractérisation est bonne ,l'intrigue est soulignée et donc facile à appréhender . Enfin le suspense , le drame et surtout la ruse en font un texte dynamique et attractif .
Cependant ce roman intéressera aussi les lecteurs soucieux d'explorer l'évolution et l'identité de l'auteur du superbe Starship Troopers .
Il y a un débat autour de R.Heinlein que certains s'efforcent de classer réactionnaire alors que l'ensemble de son oeuvre plaide obstinément pour une conclusion à l'opposée . L'auteur vit dans un monde dangereux où la guerre est une fatalité et la liberté y est une chose rare et précieuse qu'il faut défendre les armes à la main ...
Heinlein est un homme de l'entre deux guerres et de l'après seconde guerre mondiale , et enfin témoin de la guerre froide et ce genre d'expérience pousse nécessairement à une vision du monde assez musclée ...
Dans ce roman en 1941 , l'auteur écrit une fable où les USA sont occupés par une coalition asiatique .
La science et la tendance des américains à fréquenter des églises et à créer de nouveaux cultes , permettra d'organiser la résistance et l'emploi d'une arme ultime ultérieurement .
Ne doit-on pas penser à Pearl Harbour et à l'engagement du Japon dans le camp des fascismes européens pour une analyse de l'idée de l'oeuvre ?

A la suite d'une guerre mondiale perdue, les Etats-Unis tombent sous la coupe des forces de l'axe Panasiate. La population qui n'a pas encore été massacrée se voit réduite en esclavage par les forces de l'Empereur du Japon. le monde occidental semble avoir atteint son crépuscule et être définitivement tombé dans les ténèbres. Pourtant une poignée de scientifiques survivants, réfugiés dans une Citadelle inconnue de l'occupant va s'efforcer d'organiser la résistance. A leur tête, Whitey Ardmore, un ancien publicitaire qui, grâce à une extraordinaire découverte et à une rare maîtrise des techniques de la « guerre psychologique, va tenter de déstabiliser ce cruel ennemi en apparence invincible et de libérer tout le pays.
Ce roman de science-fiction à tendance uchronique (cf « Le maître du Haut Château de Dick) a tout pour charmer le lecteur. La fantaisie et l'allant de la SF d'autrefois, « avec les boulons », comme disait Pratchett. Les batailles où les héros ne se privent pas d'arroser copieusement leurs ennemis de rayons ou de champs de forces bizarres, tous plus efficaces et sélectifs les uns que les autres. L'Occidental est encore le maître absolu des sciences et des techniques. Même s'il est vaincu à plate couture par la force brutale, à long terme son intelligence supérieure lui permet toujours de vaincre. Tout le charme d'une époque. Ce livre est le premier ouvrage publié par Heinlein en 1941. Tous les rêves et toutes les phobies de cette époque troublée se retrouvent en filigrane. Mais le plus grand intérêt de cette histoire réside dans la description d'une manipulation psychologique des masses avec utilisation des croyances, des rites et des religions comme clés de la domination mentale qui précède toujours l'autre. Et là, le livre d'Heinlein reste d'une brûlante actualité. C'est celui d'un véritable visionnaire qui mérite d'avoir sa place aux côtés des plus grands d'autant plus que son style est léger, agréable, vivant et rythmé. Ca ne se lit pas, ça se dévore ! Redécouvrez Heinlein, il le mérite amplement.
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Robert Heinlein propose dans ce livre une science fiction aujourd'hui un peu "daté" mais que personnellement je trouve rafraichissante.
Les États unis sont tombés sous le joug d'une puissance asiatique, non citée mais on reconnaît facilement le Japon. L'état major américain décimé, une poignée de résistants va tenter l'impossible. Et quand on est pas nombreux, il faut être créatif...
Écrit en 1941, la vision du monde proposée est un peu datée et stéréotypé mais qu'importe, il reste le plaisir de lire un livre de science fiction simple, proche des romans "d'aventure" et la voie empruntée pour sauver le monde est tellement originale.
A se demander si L. Ron Hubard n'avait pas fait de ce livre son livre de chevet...

(...)
Bien sûr, on est ici dans la fiction, avec toutes les exagérations et extrapolations qui lui sont propres. On est aussi et surtout dans la science-fiction, avec tout ce que cela comporte d'inventions scientifiques improbables au service de la fiction.

L'histoire n'évite pas certaines facilités et grosses ficelles, imputables à la fois au genre tel qu'il était envisagé dans les années 1940 et à l'inexpérience de l'auteur, qui débutait dans la fiction. Elles ne m'ont pas dérangées, pour moi ça fait partie du charme des « vieux » romans de SF.

J'ai été gênée par contre par l'aspect disons « racial » du roman. Même en remettant Sixième Colonne dans le contexte de l'époque et en tenant compte des évènements racontés, la façon dont sont présentés les asiatiques m'a mise mal à l'aise. Heureusement, cet aspect est tempéré (un peu) par les propos d'un personnage présenté comme anarchiste, qui relativise la question par une vision plus sociétale qu'ethnique.

Pour le reste, c'était une lecture intéressante à la fois pour le récit en lui-même et pour la découverte de l'auteur et de la littérature SF de l'époque.

A noter que cette édition propose une brève analyse de l'oeuvre à la fin (enfin une maison d'édition qui a l'intelligence de ne pas mettre ce genre de choses en préface et de ne pas spoiler ses lecteurs!), qui est également très intéressante.
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