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3,76

sur 738 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne sais pas si j'aime ce roman pour ce qu'il est, ou parce que le plaisir de retrouver John et ses thèmes a été intense. Tout de suite, le lecteur ou auditeur pour ma part, est en terrain connu : beau-père aimé, père absent, mère antipathique, lutteurs, il y a même un petit clin d'oeil aux ours à la fin. John y va à fond, ce roman me semble en bien des points un condensé de ses autres romans: on y retrouve une mère au comportement sexuel inapproprié (pas celle de Billy) ou Vienne qui sert de décor à un moment de la vie de Billy. John lui-même voit en Billy la facette assumée du narrateur de Une prière pour Owen Meany. Pour moi, ce roman est un festival, de romans d'abord: on sent très bien l'amour que l'auteur, à travers son narrateur, porte aux Grandes Espérances, à La chambre de Giovanni ( quel hasard, ce roman fut conseillé à mes élèves par notre assistante américaine cette année) ou à Emma Bovary. C'est aussi un festival des façons dont John aborde le sexe dans ses autres romans. Puritains s'abstenir, l'auteur égratigne l'Amérique pudibonde et pour la choquer, il y va à fond et si les mots p*n*s et v*g*n vous choquent, passez votre chemin; je n'ai pas compté les récurrences fort nombreuses de ces deux mots. Mais je trouve qu'il le fait avec brio, et qu'il aborde avec tendresse et beauté les années 80, décennie maudite pour les homosexuels. Ah oui, j'avais oublié de préciser que l'homosexualité ou plutôt la bisexualité est un thème majeur du roman, peut-être parce que pour moi, ce n'est pas seulement ça, et que, si l'auteur dit que nos orientations sexuelles ne nous définissent pas, je pense que l'orientation sexuelle de ce roman ne le définit pas non plus. Ce roman est bien plus que ça: ode au théâtre et particulièrement à Shakespeare mais aussi à ceux qui transmettent l'amour de la littérature, c'est pour moi un bijou d'humour, de tendresse, de provocation et de tolérance. On sent le roman empreint de nostalgie d'un homme qui a vu mourir beaucoup de proches. La façon dont les mères ou conjoints gèrent leurs deuils est souvent dramatique et symbolise sans doute le fait que chaque mort autour de nous nous tue un peu.
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« En une personne » peuvent se conjuguer plusieurs êtres, comme chez Bill, ce jeune homme issu d'une famille de First Sister, tranquille cité rurale du Vermont, vouée à la forêt, aux scieries et à un Collège universitaire renommé. Dans cette famille un peu bizarre, on se passionne pour le théâtre amateur, surtout quand il permet de s'habiller comme le sexe opposé, et pour la lutte, sport universitaire cher à l'auteur. Mais rassurez-vous, les dames de la famille sont très « comme il faut »

Bill l'est un peu moins : grand admirateur de Flaubert, Irving nous conte son éducation sentimentale (et plus), notamment par la belle et grande bibliothécaire municipale, qui se révèlera être un ancien lutteur d'élite, et, au cours d'un séjour à Vienne, alternativement par sa meilleure amie, par un grand poète américain, par une soprano, et par une transsexuelle « crédible ».

Son bonheur durera jusqu'aux années 80, quand le SIDA s'abattra sur la communauté homosexuelle et bisexuelle new yorkaise, avec une incroyable cruauté : les scènes au chevet des amis mourants sont d'un réalisme terrible.

Mais Bill sera épargné, et il se réfugiera pour mener son travail d'écrivain dans la maison familiale, entouré de sympathiques fantômes. Et il finira par comprendre le trouble lien qui l'unissait à Kittredge, son condisciple brillant et méprisant qui traverse le récit.

Ce roman sera disponible en Français en avril, sous le titre « A moi seul bien des personnages » (au Seuil) ; précipitez vous, car, comme d'habitude, ce 13ème roman d'Irving est une merveille d'écriture.
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