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3,76

sur 732 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Me replonger dans un livre de John Irving, voilà chose faite, entre mes trajets de train et mes vacances qui ne sont pas terminées.

J'ai bien cru qu'au tout début je n'allais pas accrocher, un peu bavard et pas mal de référence au théâtre, art pour lequel je suis tout à fait novice... Enfin presque, Shakespeare, pourquoi pas, mais Isben et son canard sauvage voilà que j'étais bien avancée.... (j'ai même cru à un signe du destin car on jouait en cette période à la Comédie de Saint-Étienne cette pièce ... quel clin d'oeil quand on lit on ouvre davantage les yeux vous ne trouvez pas ? Bref, je n'y suis pas allée, pas possible et un peu peur aussi de trouver la pièce trop ... chiante..).

Donc comme je vous le disais je partais un peu sur la défense quant à ce livre... et puis l'effet Irving a opéré. Je me suis glissée dans la peau du personnage principal : William, Bill, Billy, Nymphe... Quand je dis "peau" je ne suis pas très juste car finalement c'est dans différentes peaux que je me suis glissée.

Dans celle de cet enfant élevé par sa mère abandonnée par son père pour d'obscures raisons... et ses grand parents, celle du plus grand enfant à l'écoute de son beau-père et de sa bibliothécaire ( des modèles à bien des égards), celle de l'adolescent et de toutes ses découvertes diverses et variées, dans celle d'un adulte pas vraiment fixé et enfin dans celle d'un homme mur maître de sa vie...

Il en croise des personnages dans sa vie, et tout ces différents personnages secondaires le modèlent. Ils croisent son destin et lui croise le leur.

Dans le désordre mais ordre de mes préférences : le grand-père Harry, Miss Frost, Elaine, Kittredge, Elaine, Miss Hayley, Marie, Bon, Nils, Muriel, Larry, Esmeralda, Gee ... J'en oublie, excusez moi, mais toute une vie de rencontre c'est beaucoup.

Le personnage de Billy permet à Irving de faire éclater toutes ses provocations en matières sexuelles. Pas un seul des personnages n'est ce qu'il parait être. Les genres sont bousculés, les hommes deviennent femmes, les femmes sont des hommes, les uns aiment les autres et tous se mélangent à corps et à cris. Oreilles chastes s'abstenir ! C'est du Irving, ne vous attendez pas à ne pas être bousculés !

Et en même temps ce livre est une véritable plaidoirie pour l'acceptation de la "différence". Pour permettre à chacun de vivre ses amours sans retenues ni distinctions de sexe.

Pour s'assurer de l'importance de connaître les gens avant des les juger.

"Je vous prierai de ne pas me coller d'étiquette. Ne me fourrez pas dans une catégorie avant de ma connaître."


John Irving dresse l'histoire de Billy et à travers lui de tout ce qu'on vivre les homosexuels (gays et lesbiens) et les bisexuels durant plus d'une génération. le chapitre sur les années sida est très dur et bouleversant.

La littérature à elle aussi dans ce livre une place immense. Miss Frost la bibliothécaire offre à William l'accès à celle-ci et tout ce qu'elle permet d'apprentissage de la vie. Elle lui apprendra tant d'autres choses...

Je me rends compte que je parle, je parle et que tout ça doit vous apparaître décousu...

Ce livre est un grand livre, peut être pas mon préféré de John Irving (Une prière pour Owen m'a beaucoup marqué et l'oeuvre de dieu la part du diable et aussi Dernière nuit à twister river voir mon billet ici ). Mes autres billets sur Irving : ICI et Là

Mais ce livre m'a fait le retrouver encore à travers ses mots, son style qui n'a pas peur de choquer, son humour noir, son empathie, il sait bousculer son lectorat le faire s'interroger et c'est bien ça. Un petit regret peut être, que les personnages soient un peu tous trop "différents"... On peut se dire décidément trop c'est trop mais c'est aussi de la littérature...

Un livre qui s'étale sur une vie et même sur plusieurs générations.
La vie est une grande pièce de théâtre où l'on trouve bien des personnages !
N'hésitez pas à essayer de les connaître sous leurs costumes de scène.
Ils vous surprendront en bien ou pas... C'est la vie !

Bonne lecture à vous.
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Plus de dix ans sans lire Irving et je le retrouve tel que je l'avais quitté.

Rien de nouveau dans sa manière, toujours aussi bavard et fidèle à ses ingrédients récurrents que sont la lutte sportive et l'Autriche.
Ici ils viennent agrémenter le cadre narratif dans lequel il a décidé d'évoquer la problématique très actuelle du genre.

Pour ce faire Irving, à son habitude, a recours au truc de la saga familiale. C'est assez bien ficelé quoique fort peu crédible.

J'ai malheureusement peine à saisir clairement sa pensée. Tantôt, très progressiste, il prône le libre choix d'une sexualité indépendante du genre, tantôt il semble prêter foi aux vieilles et ridicules fadaises du caractère héréditaire de l'homosexualité.

Irving techniquement égal à lui-même, techniquement car ici l'humour et les émotions qui caractérisaient jadis sa production à mes yeux sont bien présents, mais sans faire mouche.

Irving a-t-il perdu son art, continue-t-il en roue libre dissimulé derrière sa technique ?

Ou c'est moi qui ne marche plus ?



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Ce n'est pas un excellent Irving et je ne comprends pas les critiques très élogieuses que j'ai pu en lire. Certes, Irving est un admirable conteur mais j'ai trouvé le premier tiers passablement brouillon. Pour découvrir Irving, je recommande plutôt son précédent livre, Dernière nuit à Twisted River, mais un Irving moyen est toujours largement supérieur à bien des romans (ici ou là).

William Abbott, écrivain vieillissant, raconte sa vie sentimentale qui commence au collège où il est pris d'un « béguin » pour son jeune beau-père puis tombe sous le charme de la bibliothécaire locale, Miss Frost. Bien des non-dits sur son père, sur Miss Frost, entourent William. Ces années de collège sont aussi marquées par l'ascendant de Kittredge, un de ces condisciples, sur Abbott et son amie Elaine.

La première expérience avec Miss Frost permet à Abbott d'assumer une sexualité différente, bisexuel avec un grande préférence pour les travestis. Abbott traverse les années sida à New York, perd de nombreux amis et finit par s'installer dans sa ville natale du Vermont où il devient prof de lettres.

Donc voilà le grand thème, l'homosexualité ! Cela doit faire frémir les bourgeois wasp et bien pensants mais je ne pense pas qu'ils lisent Irving. L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable est beaucoup plus corrosif et je ne suis pas du tout convaincu par son personnage. le narrateur pourrait ressembler à Irving, né en 44, habite dans le Vermont, amateur de lutte mais je trouve qu'il en a fait une caricature, qu'il essaye de le rattraper en montrant qu'il n'est pas complètement gay puisqu'il aime aussi les femmes. Ce livre véhicule beaucoup de clichés, par exemple pourquoi faut-il que les 2 garçons homos aient des problèmes d'élocution ? Par moment je me demande si Irving n'est pas d'accord avec le protagoniste qui insulte le narrateur et lui lance : « Vous êtes bisexuel, c'est bien ça ? vous trouvez que c'est normal, que c'est naturel ? que ça mérite de la sympathie ? vous n'êtes qu'un golfeur ambidextre. »

Je pense que sur le même thème Maupin et ses Chroniques de San Francisco sont beaucoup plus réussies, plus drôles et déjantées. Accordons toutefois à Irving le mérite de ne pas juger, de faire un plaidoyer pour la tolérance et cela pourrait se résumer dans cette phrase : « Mon jeune ami, je vous prierai de ne pas me coller d'étiquette. Ne me fourrez pas dans une catégorie avant même de me connaître. »

Le théâtre est un autre thème qui traverse le livre et qui m'a beaucoup plus séduit, même s'il est mineur. En racontant les pièces montées par la troupe locale, Irving m'a donné envie de mieux connaître Ibsen et Shakespeare.

Ce livre m'a déçu, les 200 premières pages sont confuses, j'ai détesté ce terme de « béguin » qui vient à tout bout de champ mais les personnages sont vivants et marquants ; j'adore particulièrement le grand-père, bûcheron spécialiste des rôles féminins.

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Roman d'apprentissage, A moi seul bien des personnages semble s'enliser, dans un premier temps, dans les tergiversations amoureuses du narrateur et dans les analyses littéraires tortueuses des grands classiques du théâtre anglophone.
Le lecteur se sentira tout d'abord désoeuvré et découragé devant ces longueurs inutiles qui n'apporteront, finalement, rien à l'intrigue. Cette mise en abîme, néanmoins, m'a vite rappelé l'univers d'Une Prière pour Owen dans lequel le moindre détail prend tout son sens à la fin du roman et vient se placer délicatement au sein d'un puzzle que l'auteur semble avoir densément travaillé. Ici, néanmoins, il n'en est rien et la « révélation » finale à laquelle je m'attendais n'a pas eu lieu.
Néanmoins, on retrouvera avec plaisir ce regard critique grinçant porté par Irving sur l'Amérique puritaine des années 60, à travers cette galerie de personnages qui constituent l'univers familial du jeune William. C'est d'ailleurs avec beaucoup de justesse que l'auteur décrypte le processus de l'attirance physique et des choix amoureux.
Nous qui avons vécu de plein fouet la vague du SIDA dans les années 80, ne sommes pas insensibles à la dernière partie du livre qui prend à bras le corps cette épidémie que nous avons suivie sur nos écrans de télévision ou qui nous a touchés de près ; mais, maladresse de l'auteur ou mauvaise compréhension du lecteur que je suis ( ?), ce « mal du siècle » apparaît comme la punition à la déviance sexuelle ou à son acceptation. Seul le narrateur est épargné, dont la bisexualité apparaît peut-être, aux yeux de la société, comme une hésitation excusable entre homosexualité et hétérosexualité.

A moi seul bien des personnages, déroutant et savoureux, est avant tout un témoignage en faveur de la tolérance la plus absolue, pour l'acceptation de l'autre, quel qu'il soit, et, en cela, le théâtre de Shakespeare en toile de fond est un hommage des plus spirituels au dieu du théâtre et de la mise en abîme.
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J'avais adoré les premiers opus de John Irving (Le monde selon Garp jusqu'à mariage poids moyen qui m'avait déçu déjà)
Avec ce livre, j'ai retrouvé un peu le côté iconoclaste de l'auteur, mais la société a évolué et les récits d'Irving sont de moins en moins décalés. Je reste fan de ses descriptions de l'Amérique profonde, de sa capacité à caractériser les personnages par leur côté tordu.
Le livre reste prenant et nous tient jusqu'au bout, mais je suis resté sur ma faim
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Un roman inégal dans sa sa forme car avec John Irving, j'ai toujours l'impression de lire un futur scénario de film et non de la littérature à proprement dit. L'histoire de cet adolescent à la recherche de son identité sexuelle dans les années 1960 aux États-Unis et celle de sa famille pour le moins originale m'a beaucoup plu, mais à la longue, la trame narrative m'a agacée. Après quelques lectures plutôt tièdes, je crois que je vais prendre congé de cet auteur pour un certain temps...
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Du grand Irving certainement mais je me suis un peu ennuyée. J'ai beaucoup moins aimé que le monde selon Garp. Je me suis un peu perdue au milieu de tout ce sexe, les époques, les personnages qui s'entremêlent. Au moins l'auteur n'a pas froid aux yeux et c'est ce que l'on apprécie chez lui mais trop c'est un peu trop pour moi. Ce n'est pas mon livre préféré mais je continuerai à lire les romans fleuves d'irving. je ne sais pas s'il est déjà parvenu à écrire des romans de moins de 500 pages car à chaque fois on sait que l'on plonge pour des longues heures de lecture. Après il n'en reste pas moins que cette approche du sexe par des adolescents, les premiers émois amoureux, les questions sur l'attirance pour le sexe opposé ou pour le même reste originale et succulente mais à petite dose...
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e vais me confesser et c'est avec grand honte que j'avoue n'avoir jamais lu de romans de John Irving jusqu'à ce jour. Je dois être la seule. Eh bien, c'est sans regret et avec beaucoup de plaisir que j'ai dévoré ce pavé de 471 pages. le sujet est passionnant, le style est fluide – donnant parfois l'impression d'une retranscription d'un langage parlé, ce qui peut être gênant pour certains lecteurs -, l'humour est très présent malgré la gravité des sujets abordés, le personnage principal attachant. Ce dernier, au patronyme variable, que nous appellerons Bill pour simplifier, est né en mars 1942 et ce roman retrace sa vie amoureuse et sexuelle de son adolescence à nos jours. Bill est né d'une relation fugace entre sa mère et un artiste à la sexualité plutôt louche et a été élevé par un beau-père aimant et compréhensif. Les personnages féminins sont quant à eux beaucoup plus complexes et pas toujours bienveillants. Il y a une part autobiographique évidente chez Bill adolescent. Puis John Irving choisit de diriger son histoire vers la difficulté de choisir son orientation sexuelle, d'habiter son corps, de vivre dans un corps d'homme lorsque l'on se perçoit femme et vers les années 1980-1990 où le SIDA fut cruellement meurtrier, aucun traitement n'ayant fait preuve d'efficacité à cette époque. J'ai adoré les références en fil rouge à William Shakespeare et je n'ai eu qu'une envie, celle de relire mes classiques anglais. Et comme l'écrit J.-B. Pontalis « (Et) si le génie de Shakespeare résidait en ceci : avoir réussi à conjuguer l'inconscient intelligent, malicieux, énigmatique (mais les énigmes, voir Oedipe, finissent un jour ou l'autre par être résolues) et l'inconscient pulsionnel ou s'entrelacent vie et mort ? » (1).

Car il s'agit bien ici de l'entrelacement entre la vie et la mort, entre l'Eros et le Thanatos.

(1) Edmundo Gomez Mango, J.-B. Pontalis, Freud avec les écrivains, Ed. Gallimard, p.41
Lien : http://liresortiraparisetail..
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Il y a dans le dernier roman de John Irving, A moi seul bien des personnages, cette rencontre justement, entre des Edmund White, Gore Vidal et Will Self, monstres de la littérature gay anglo-saxonne, et de bien d'autres encore, que Bill, bisexuel né en 1942, condense dans ses interrogations, ses expériences amoureuses, en débutant sa narration par une singulière bibliothécaire exubérante : no frost…

A la manière de Dorian, qui avait marqué, il y a une dizaine d'années, par l'Imitation du puissant Self, le monde gay, Irving prend « le parti du bi ». Evidemment, on peut se demander si une approche psychanalytique des êtres humains est suffisamment sérieuse pour se lancer dans un roman voulant tenter de comprendre le parcours d'un bisexuel : les psychanalystes ne haïssent-ils pas les homosexuels ?

Il y a toujours, dans les explications de nos penchants, tendances, attirances, trop de part donnée à l'intellectualisme de la psychologie ou à la bigoterie des bondieuseries. Terre-à-terre, regardons nos chiens qui se comprennent les phéromones à coup de truffe : bisexuel ou non, c'est aussi par là qu'on aborde le cul !

(Parue dans Blake n°60)
Lien : http://tmblr.co/Z4Dxcn1EvME8l
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je n'ai lu que quelques pages, mais je retrouve déjà le raconteur d'histoire qui est réapparu depuis le précédant roman... Donc je me régale
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