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sur 1305 notes
Publié en 1898, d'abord en feuilleton, le tour d'écrou est une des oeuvres les plus populaires de James, le roman a d'ailleurs été adapté en opéra par Benjamin Britten.

Un homme promet à la compagnie un récit de fantômes effroyable, dans lequel deux enfants sont impliqués. Il se fait envoyer le texte, qui est le récit authentique de la principale protagoniste de l'histoire, dont le nom n'est jamais indiqué. Agée de 20 ans et sans aucune expérience, elle se voit proposer un emploi de gouvernante particulièrement avantageux. Mais l'emploi est dans une maison à la campagne, à l'écart, et l'oncle des enfants, qui n'ont plus de parents, ne veut pas être dérangé, il faudra que la gouvernante se débrouille pour gérer la situation, quelle qu'elle soit, sans faire appel à l'oncle. La jeune femme, sous le charme de l'homme, décide d'accepter, tout en se posant des questions. Elle arrive dans la maison, et au prime abord, les choses ont l'air de bien se passer. Elle est accueillie par Mrs Grose, l'intendante, avec laquelle elle sympathise, et Flora, la petite fille, lui semble particulièrement charmante. Mais les problèmes ne vont pas tarder à surgir : Miles, le petit garçon qui rentre pour les vacances, ne pourra plus retourner en pension, il a été renvoyé pour des raisons inconnues. Et la gouvernante voit un homme inconnu dans le domaine. A la deuxième apparition, elle en parle à Mrs Grose, qui d'après la description reconnaît Peter Quint, un ancien domestique. Mais il y a un problème : Peter Quint est mort. La gouvernante arrive rapidement à la conclusion que Peter Quint et Miss Jessel, qui l'a précédé dans les fonctions de gouvernante et qui aussi est morte, reviennent sous forme de fantômes, et veulent s'emparer des enfants, qu'ils ont perverti de leur vivant. Elle se donne pour mission de les sauver, de lutter contre les revenants. Les enfants, décrits d'abord comme angéliques, semblent de plus plus prêts à tout pour entretenir les liens avec les disparus, déjà en niant qu'ils existent.

Ce livre est un des rares ouvrages qui corresponde à la définition du fantastique telle que l'a donnée
Tzvetan Todorov dans l'Introduction à la littérature fantastique : il s'agit d'un choix impossible entre deux interprétations du texte, une rationnelle et une faisant appel au surnaturel. Il est pour ainsi dire impossible de trouver des éléments objectives dans le texte pour décider quelle est l'interprétation que l'auteur a voulu que le lecteur donne au texte. S'agit-il de véritables fantômes ? Ou d'une femme perturbée (on a beaucoup évoqué la frustration sexuelle) qui a des hallucinations ?
La construction de James, le choix de tous les mots entretient plus qu'habilement jusqu'au bout l'indécision. le lecteur choisit, en fonction de ses affinités, préférences, pré-supposé. En réalité, il doit remplir énormément de blancs, de non-dits. On ne saura jamais pourquoi Miles a été renvoyé de l'école. On ne saura pas quels étaient les véritables liens entre les enfants et les deux adultes. Ni même en quoi ils étaient si corrompus. Ni comment Miss Jessel est morte. Chaque lecteur est amené à projeter, à imaginer, ce qui peut au final être encore plus terrifiant, parce qu'on peut imaginer ce que l'on pense être le pire.

A chaque lecteur donc sa lecture. La mienne m'a fait interrogé sur la narratrice. Agée à peine de vingt ans, totalement inexpérimentée, exaltée et idéalisant dans un premier totalement les enfants, qui sont dépeints comme de véritables petits anges, sans aucun défaut. Ce qui n'est pas exceptionnel chez des adolescentes ou jeunes femmes. Mais voilà, aucun enfant n'est un ange au quotidien, il va faire de bêtise, peut devenir violent, insolent. Et les idéaliser peut amener à des déconvenues parfois cruelles. Dont celle de ne pas être en capacité de se faire respecter et aimer d'eux. J'ai eu la sensation que c'est ce qui arrivait à la narratrice. le petit Miles dans une scène importante, lui demande de retourner en pension, met clairement en cause les compétences de la jeune femme, menace de faire appel à son tuteur. Aux enfants angéliques commencent à s'opposer à partir d'un moment les enfants diaboliques. Définitivement pervertis par les deux morts. Alors qu'objectivement, leurs méfaits sont quand même très limités. C'est comme il n'y avait pas d'entre deux, sont anges, soit démons. Des enfants purs et innocents, soit des monstres corrompus. Mais c'est peut-être juste l'incapacité de la jeune femme à gérer la situation qui est en cause, qui plutôt que de se remettre en cause, et de voir les choses telles qu'elles est préfère incriminer des apparitions démoniaques. Mais on peut aussi y lire la métaphore du mal qui gît dans tout être humain, y compris un enfant "innocent".

En tous les cas, un texte brillantissime et très riche.
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C'est par la lecture de cette nouvelle que je découvre la plume de Henry James. J'avoue être un peu déçue. Ce n'est pas la première fois que je lis des histoires fantastiques où il est question de spectres, de revenants, de surnaturel... ce qui me gène c'est que les faits sont racontés par le biais d'un journal tenu par une gouvernante et que je trouve le style un peu confus et assez ennuyeux. Je n'ai pas pu entrer totalement dans le livre, perturbée par l'écriture qui ne m'a pas paru très fluide.
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Nouvelle publiée en 1898, « Le Tour d'écrou » mêle quotidien et fantastique dans un décor solitaire : une vieille demeure anglaise Bly. le début est idyllique mais devient très vite angoissant et cauchemardesque.
Les fantômes existent-ils vraiment ? Les enfants les voient-ils réellement ? Ou est-ce l'institutrice qui projette ses propres fantasmes et exaltations sur des innocents. C'est vraiment un huit clos très angoissant qui monte en puissance au long du roman.
Impossible de démêler, dans le roman, ce qui relève du fantastique pur ou de l'imagination morbide de la narratrice. Les spectres existent-ils vraiment ? Les enfants les voient-ils réellement ? Ou bien est-ce la gouvernante qui projette ses propres fantasmes et névroses sur des innocents ?
Hallucinations ou présence réelle ? le lecteur ne peut, je pense à aucun moment savoir. Là est la puissance de l'imagination de Henry James à suggérer, mais à ne pas dévoiler explicitement. L'auteur brouille si savamment les pistes que même la fin ne permet aucune certitude.
C'est la première oeuvre de Henry James que je lis et je pense pouvoir dire que ce ne sera pas la dernière. J'ai beaucoup apprécié son écriture, ses non-dits, le suspens induit, et cette atmosphère un peu vieille Angleterre que l'auteur américain a su si bien décrire dans le huit-clos vécu par nos protagonistes.
Expérience à renouveler

Challenge 19ème siècle.
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Une excursion dans le chaos

C'est ainsi qu'Henry James définissait son roman, le Tour d'écrou.

C'est un roman fantastique paru initialement en feuilletons dans le magazine Collier's Weekly, du 27 janvier au 2 avril 1898.

C'est aussi un pur roman gothique, avec des fantômes, un vieux manoir, une histoire enchâssée.

Le narrateur assiste à la lecture du journal d'une gouvernante.

La présentation est bien énigmatique : ce journal est enfermé et l'on doit aller chercher une clef pour ouvrir l'armoire…

Voici l'histoire qui est écrite sur le journal :
La jeune femme a été engagée par un riche célibataire (dont elle pourrait tomber amoureuse) pour veiller sur ses neveu et nièce, Flora et Miles. Leurs parents sont morts aux Indes. Orphelins, ceux-ci vivent dans une vaste propriété isolée à la campagne, sans leur oncle qui ne veut pas être dérangé !

Les deux enfants apparaissent vraiment charmants, mais leur comportement semble de plus en plus étrange à la jeune gouvernante.

Elle voit d'effrayantes apparitions, dont celle d'un homme, un ancien serviteur, Peter Quint, qui entretenait une liaison avec la précédente gouvernante, miss Jessel.

Ces deux personnes sont mortes peu avant l'arrivée de la nouvelle gouvernante, mais ils semblent toujours exercer sur les enfants une attirance maléfique.

Tandis que le jeune Miles est renvoyé de son collège, pour avoir été "mauvais", sans autre précision. Il aurait pu s'être confié à des amis qui auraient trahi sa confiance en racontant ses histoires au directeur de l'école.

La nouvelle gouvernante essaye de sauver les enfants de l'emprise maléfique de ces fantômes.

J'ai adoré le style suranné du XIXe siècle, qui décrit parfaitement la montée des mystères, de l'angoisse.

Mais, bien sûr, même si c'est voulu par l'auteur, je suis restée sur ma faim : pas de résolution d'énigmes, une fin suspendue, brutale qui m'a laissée pantoise…

On reste sur ses ignorances, est-ce vrai, sont-ce des hallucinations ?
Les enfants sont-ils vraiment adorables ou diaboliques ?
Quelles étaient les relations nouées entre le serviteur et l'ancienne gouvernante ?
Comment sont-ils morts ?

A chacun sa solution, j'ai pensé que la gouvernante était folle, voyait des apparitions et a fini par éloigner la petite Flora et tuer le jeune Miles…

Cette femme était la gouvernante de la soeur du lecteur, dont l'histoire ressemble étrangement à celle de Miles…(amoureux de sa gouvernante)…

Ou était-ce l'histoire de la précédente gouvernante ?

Et si le lecteur était simplement le rédacteur du soi-disant journal ?

Bref, beaucoup de questions sans réponses, malgré une préface explicative…

Un roman original qui n'a pas fini de faire couler de l'encre...
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"Aucune époque ne possède des romans de sujet aussi admirables que le Tour d'écrou", disait Jorge Luis Borges.
En le lisant, on comprend parfaitement les raisons de l'admiration que portait Borges au "Tour d'écrou" ; car "Le tour d'écrou" est tortueux comme ses "fictions" et a probablement inspiré l'auteur de "L'Aleph" lorsque celui-ci a écrit les "Fictions".
Et il s'agit effectivement d'un texte admirable, qui est, c'est au choix, soit génial, soit frôlant le génie, ce qui dans tous les cas est un grand éloge !
Les aventures complexes, la plume raffinée et évocatrice d'Henry James, les intrigues parfois labyrinthiques font de ce texte une grande oeuvre.
J'ai adoré suivre les aventures des différents personnages ; et ce fut un plaisir de découvrir une telle plume, une telle maîtrise de la littérature et une telle originalité. Ce style, cette histoire, cette plume, ces formules, tout fut un plaisir.
Une lecture délectable !
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Grosse déception. Ce roman m'attendait depuis très longtemps et moi-même j'en attendais beaucoup. Commencé ce matin, j'ai ressenti les premiers frissons d'anxiété tout autant que de curiosité lors de la phase d'introduction. le récit est bien amené par le narrateur qui se retrouve un soir de Noël à partager des expériences surnaturelles avec un groupe de personnes. Comme celles-ci, j'ai été plus qu'intriguée par les propos mystérieux de Douglas, promettant une histoire véridique et incroyable pour les jours à venir, par la lecture d'une confession de la principale intéressée.
C'est à partir de cette lettre que le récit perd de son élan, que les phrases se font plus précieuses et fatigantes à lire: trop de virgules à mon goût. Il n'en reste pas moins que suspense tient encore quelques pages... avant de s'essouffler misérablement.
Ai-je vraiment compris l'histoire, et dans ce cas-là, n'était-ce que ça?
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Je suis bien embarrassée pour faire la critique de ce livre car tout au long de l'histoire, Henry James nous entraîne dans un tourbillon de questions jamais résolues.

La narratrice (sans nom) est engagée par un jeune lord pour s'occuper de ses jeunes neveu et nièce au domaine de Bly. Elle a carte blanche à condition de ne jamais le contacter, le déranger, ni lui raconter quoi que ce soit concernant ces enfants, moyennant quoi elle sera généreusement rémunérée. Déjà un premier mystère et ... le premier fantôme de l'histoire ???

Arrivée au manoir, la jeune gouvernante fait la connaissance de Mrs Grose, intendante du manoir ? et d'une ravissante et adorable petite fille : Flora.
Bientôt, son frère aîné, le nom moins superbe et tout aussi adorable Miles est renvoyé du Collège où il étudiait et arrive à Bly. Pourquoi est-il renvoyé ? Personne ne cherche à le savoir ...

La gouvernante précédente, Miss Jessel et Quint, un serviteur ont été renvoyés car ils avaient une aventure et les différences de condition sociale étaient inacceptables ... bon .... ? Après tout nous sommes au 19e siècle ... mais ne voilà-t-il pas qu'ils sont tous deux décédés il y a peu ... de quoi ? Nouveau mystère ! Ah bah, c'est la faute à pas de chance, ce sont des choses qui arrivent ... mais les revoilà désormais qui réapparaissent sous forme de fantômes à la malheureuse gouvernante pétrifiée de terreur car elle subodore qu'ils se manifestent pour s'emparer des enfants ou de leurs âmes ... à moins que ce ne soient les enfants qui soient messagers du diable ... Allez savoir ! Puisque on ne vous le dit pas ... Les enfants sont trop beaux, trop mûrs, trop intelligents, trop affectueux, à la limite, ils font peur, d'autant plus qu'apparemment eux recherchent aussi la présence de ces deux fantômes ? mais nient les avoir vus alors que la gouvernante est certaine du contraire, à moins qu'elle-même ne soit folle ? Mais vous ne le saurez pas nananère car Henry James ne vous conduira sur une piste que pour mieux vous faire faire marche arrière dans vos déductions et vous perdre au milieu des poupées gigognes de ce labyrinthe auquel il donnera le dernier tout d'écrou pour mieux vous asphyxier de questions sans réponses.

L'écriture est lourde et désuète ce que j'avais déjà constaté dans "Ce que savait Maisie". En bref, un livre malsain (pédophilie ?), embrouillé à plaisir qui ne pose que des questions sans apporter la moindre réponse à tel point que je me suis demandée si c'est moi qui étais stupide ou l'écrivain qui avait un "grain". Sans prétention, je penche pour la seconde hypothèse ...


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C'est l'hiver, et c'est la veillée de Noël. Quoi de mieux que de se faire peur en se faisant raconter, pendant plusieurs soirs, une histoire étrange arrivée à une jeune institutrice, morte depuis, histoire couchée sur papier et conservée par le lecteur de cette même histoire ?

C'est à partir de ce bien classique procédé du récit enchâssé typique du fantastique XIXème siècle qu'Henry James nous fait pénétrer dans la troublante histoire de cette jeune femme, engagée comme préceptrice pour s'occuper de Flora et Miles, nièce et neveu d'un riche célibataire qu'elle ne verra jamais, avec comme seule compagnie la gouvernante des enfants.

Troublante en ce qu'au fil des jours, les évènements, comportements des enfants... sont de plus en plus troublants : quelle en est la part de l'imagination, ou de la réalité, de la narratrice ? Troublante question également, qui n'aura jamais véritablement de réponse.

J'aurais pu, sûrement, apprécier davantage ce bref roman, si je ne l'avais pas lu après de nombreux autres brefs romans, ou après de nombreuses autres nouvelles, du genre. Mais ce n'est pas le cas, et j'ai donc subi plus qu'autre chose tout ce que à quoi je pensais m'attendre, et qui a fini, à un moment ou à un autre, par se produire.

Je réitèrerai malgré tout la lecture d'une autre oeuvre d'Henry James, chez qui j'ai pressenti quelque chose qui pourrait vraiment me plaire. Je vais juste éviter ses oeuvres fantastiques, s'il y en a d'autres...
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Ambiance de lecture : j'avais choisi une après-midi d'hiver, calme, où le ciel est bas, où le silence est roi et je me suis lancée. Je me doutais qu'il s'agissait avant tout d'un texte d'ambiance, très anglais, très narratif (mais vivant)….. Je me suis mis, sans le savoir, dans les conditions du début de la nouvelle. Une rencontre de plusieurs personnes, on peut penser que l'auteur fait partie de ce groupe, où un narrateur raconte à une assemblée une aventure vécue par une de ses relations.

Une histoire de fantômes, de présences, d'esprits ou alors de folie….. Très british dans le style : un homme riche engage une perceptrice pour s'occuper de ses neveu et nièces dans une demeure isolée, uniquement habitée par les deux enfants, la préceptrice, la domesticité. L'isolement est total.

Il y a une perceptrice, un peu tombée sous le charme de l'oncle fortuné qui lui confie son neveu Miles et sa nièce Flora, deux chérubins : beaux, sages trop beaux, trop sages ! avec comme seule consigne : de ne jamais le tenir au courant de ce qui se passe à Bly, le domaine. Déjà cela semble très trouble…. Tout est sous sa responsabilité malgé son jeune âge, malgré son manque d'expérience mais on peut imaginer qu'une personne sensée aurait refusé un tel poste mais elle est sous le charme…..

Je ne vous dévoilerai pas l'histoire car c'est une nouvelle assez courte, elle peut se lire très vite et le mystère s'épaissit au fur et à mesure. On y retrouve le climat des récits de Daphné du Maurier ou des soeurs Brönté avec les personnages récurrents de la perceptrice, la gouvernante, des décès mystérieux, une demeure, un couple, le climat etc…

La narration est faite à partir d'un manuscrit laissé par cette perceptrice, le conteur situe les circonstances dans lesquelles il a été amené à connaître cette histoire et cette femme puis celle-ci devient la narratrice. Elle ne nous donne que sa version des événements qu'elle a vécus et à nous d'en déduire ce que nous voulons et c'est là je pense la force de l'écrivain : pouvoir donner plusieurs versions à un récit, chacun y lit ce qu'il veut, ce qu'il comprend et autant de lectures autant de versions.

Et puis quelle mastria pour la fin : elle tombe….. implacable et m'a laissé sans voix.

L'écriture est agréable, efficace, le décor, les personnages et leurs caractères sont très vite mis en place. Pas de perte de temps. Une fois les premières pages lues on rentre totalement dans le personnage de la narratrice qui, je dois l'avouer, m'a parfois déconcertée. La façon dont elle se lie avec Mrs Grose, l'appelant Mon amie…..alors qu'on ne sait si c'est une alliée ou non, son sang-froid dans certaines scènes pour une si jeune femme, dans un premier poste, alors que d'autres auraient perdu pied vu les événements….

Son rapport avec Miles, l'aîné des deux enfants est particulièrement bien rendu : un rapport de force, d'esprit à esprit, d'anticipation des événements, de manipulation et ce garçon de 9 ans est doté d'une intelligence, d'une réflexion et d'un machiavélisme assez étonnants. Henry James a pris le parti de totalement s'immerger dans le flux des pensées de cette jeune femme, de ses réflexions et de ses actions. C'est notre seul témoin de l'histoire.

Je pense qu'il s'est « amusé » à écrire ce récit, lançant son lecteur sur différentes pistes mais ne donnant jamais aucune réponse, chaque lecteur fait « Son histoire » et comme je le dis souvent j'aime qu'un auteur laisse travailler également l'imagination de son lecteur.

Il est souvent évoquer une double version de l'histoire : fantômes ou pas, folie ou pas de la perceptrice. Pour ma part, je ne me suis pas posée de questions : je l'ai pris comme un conte fantastique car il y avait une certaine cohérence dans les événements (je ne peux rien dire de plus sans révéler l'intrigue) et la possibilité de fantômes, oui pourquoi pas et dans un conte tout est permis…..

Et puis finalement qu'importe…… C'est l'art du conte et dans celui-ci le but est d'établir une ambiance frissonnante, trouble, inquiétante alors que finalement il n'y a peut-être pas ce que l'on s'est imaginé….

J'ai deux autres livres de cet auteur qui m'attendent sur mes étagères : La coupe d'or et Ce que savait Maisie, qui sont deux romans et j'ai tellement aimé l'écriture et la construction de l'histoire que je vais m'y plonger très vite.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Bly. Dans une vieille demeure située dans la campagne anglaise, une femme est engagée dans une famille en qualité de gouvernante. Son travail est de s'occuper de Flora et Miles, âgés d'une dizaine d'années. Ils sont beaux, polis, intelligents. Ce sont des enfants très bien élevés. Pourtant, leur comportement est étrange. Ils ont des apparitions et semblent communiquer avec les personnages qu'ils disent voir. Ces "fantômes" seraient d'anciens personnels de maison, morts. La gouvernante est effrayée. Ces visions sont-elles réelles ou est-ce la folie qui guette ?

"Le tour d'écrou" est un roman court paru pour la première fois en 1898. A l'origine, il est publié en feuilleton dans la presse. L'auteur y entraîne le lecteur dans un huis-clos fantastique, sombre et inquiétant.

Plusieurs personnages interviennent dans l'histoire. Il y a d'abord Douglas, le narrateur qui raconte l'histoire de cette famille à travers des lettres écrites par la gouvernante aujourd'hui disparue. Puis, il y a Miles et Flora, les enfants à l'origine du malaise qui s'installe, puis l'intendante en service au manoir et les morts qui reviennent.

L'atmosphère est mystérieuse. On se situe dans les landes brumeuses, où siffle le vent. C'est l'automne. Des fantômes se manifestent. Leur présence se ressent de plus en plus. L'ambiance devient oppressante.

J'ai adoré lire ce texte gothique qui fait tout à fait son effet en cette période. La campagne, le manoir isolé, la végétation, l'humidité et la fraicheur de ces nuits noires donnent des frissons. C'est un roman qui se lit très vite.

Pour se mettre dans l'ambiance, il est possible d'en voir l'adaptation télévisée intitulée "The Haunting of Bly".

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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