Au hasard des rayons de Coiffard* (phrase inexacte : il n'y a pas vraiment de hasard avec les rayons d'une librairie), je tombe sur ce livre de
Jankélévitch intitulé “L'Aventure, l'Ennui, le Sérieux”.
J'ignore tout de la pensée de
Jankélévitch, mais il se produit ce moment excitant, ce moment d'aventure (
Jankélévitch aurait dit : “Aventure”) où après un feuilletage en diagonale (diagonal au carré, ou en 3D : je feuillette le livre dans la diagonale de son parallélépipède), je sais non seulement que ce livre s'adresse directement et profondément à moi, mais aussi tout ce qu'il veut me dire. Tout me paraît limpide et évident.
Jankélévitch résonne littéralement en moi, alors que je n'ai passé que 15 secondes avec lui dans ma vie. Vladimir et moi, on se connaît depuis toujours. Sensation incroyable.
Suivront deux alternatives :
A. le livre provoque en moi un rapide ennui (
Jankélévitch aurait dit “Ennui”). La suite est connue : bâillement, abandon, poussière, etc.
B. L'intérêt se confirme. Tout ce que je sais sur le livre est balayé dès la première page : je ne connais non seulement rien de ce livre, mais je n'y comprends pas grand-chose, tout ça est décidément très ardu, je ne sais pas où sont passés mon enthousiasme et mon extralucidité, mais ça m'intéresse. Il va falloir s'accrocher, il va falloir être sérieux. (
Jankélévitch aurait dit “Sérieux”)
* fameuse librairie nantaise