Un long dimanche de fiançailles

Lu cet été, Sébastien Japrisot m'aura donné un très bon moment de lecture avec ce livre « Un long dimanche de fiançailles ».

J'avais déjà vu le film auparavant, j'en avais adoré l'histoire. Je me suis énormément attaché à Mathilde, j'ai beaucoup aimé les dénouements et les interventions des différents personnages qui vont l'amener à découvrir la vérité sur ce qu'il s'est vraiment passé à Bingo Crépuscule. Je suis resté les mains crispés sur ce livre jusqu'à découvrir ce qui était arrivé à Manech.

Sous le contexte historique de la première guerre mondiale, il y a un très beau message d'amour et d'espoir. C'est très bien écrit, c'est surprenant, c'est poignant… Et j'ai eu un gros pincement au coeur quand j'ai dû refermer le livre et quitter des personnages auxquels je m'étais beaucoup attaché.

Un roman magnifique, une période désolante, une lecture qui prend aux tripes.
La guerre est toujours sale, celle de 14/18 a été répugnante.
Un ruban de désolation, d'abomination, de détermination, de trahison, de perdition et d'abandon va stagner pendant quatre longues années le long de nos frontières. Les soldats qui sont partis la fleur au fusil en pensant qu'ils seraient de retour quand elle aurait fané, ce sont retrouvés englués dans une boue sale de terre flétrie gorgée de sang, de pleurs, de peurs et de sueur.
Affamés, crevant de froid, ces jeunes gens sont morts par milliers, par dizaines de milliers, oubliés des quelques « grands hommes » preneurs de décision. Ils sont morts pour rien, Français, Belges, Allemands, Anglais, Américains,… ; ils sont morts pour la folie de quelques-uns. Ils sont morts pour la France, pour la patrie, pour la liberté et parfois pour l'exemple, tués non par des mains ennemies mais par celles des leurs, pour éviter l'épidémie… Épidémie de désertion, épidémie d'auto-mutilation, épidémie de folie douce,… Et ceux qui en ont réchappés, s'ils ont survécu au gaz moutarde et à l'épidémie de grippe espagnole, ont passé le reste de leur pauvre vie à se demander pourquoi une telle folie !

« J'attendrai, tant qu'il le faudra, que cette guerre, dans toutes les têtes, soit ce qu'elle a toujours été, la plus immonde, la plus cruelle, la plus inutile de toutes les conneries, que les drapeaux ne se dressent plus, en novembre, devant les monuments aux morts, que les pauvres couillons du front cessent de se rassembler, avec leurs putains de bérets sur la tête, un bras en moins ou une jambe, pour fêter quoi ? »

Oui, pour fêter quoi, une victoire d'enlisement, une défaite préparatoire, car oui, il faut le dire, ce ruban gluant, puant, immonde et mortel, on le retrouve après juste trois jours, au début de la guerre 40-45…
Et quand je pense qu'il y en a qui imaginent qu'une bonne petite guerre serait la solution à tous nos problèmes, plus de chômage, plus d'immigration, une économie qui repart,…, je les vomis et j'ai honte pour eux qui finalement n'ont connu que la belle vie, la vie facile…
Un roman magnifique, un amour sans faille, une lecture qui mouille les yeux.

Une jeune fille, Mathilde, continue inlassablement à chercher son fiancé soldat disparu durant la grande guerre.
J'avoue que j'avais l'esprit très occupé ces derniers jours, à tel point que j'avais du mal à retenir les noms des différents soldats et à me concentrer sur l'intrigue. Cela ne m'a pas empêchée de trouver la détermination et l'amour de Mathilde très touchants. Elle est prête à tout pour retrouver son fiancé, et remue ciel et terre. C'était une belle idée que de mettre en avant l'après-guerre, la détresse des femmes ayant perdu leur compagnon. le personnage de Mathilde est très intéressant, elle n'est jamais bêtement éplorée ou geignarde, elle est très digne.
Je n'ai donc rien à reprocher de particulier à ce roman, qui est très bien fait du début à la fin. La fin est par ailleurs très émouvante, je l'ai énormément appréciée. Toutefois, ce livre ne m'a pas non plus totalement transportée, je ne saurais pas trop dire pourquoi. Ce n'est donc pas un coup de coeur monumental, bien que j'ai beaucoup apprécié ma lecture et que je le recommande à tous.
Lien : http://lantredemesreves.blog..

Pour moi Sébastien Japrisot est un auteur majeur d'un genre littéraire à la fois romantique et populaire. Toute son oeuvre est dominée par des héroïnes victimes du destin, et qui vont lutter pour survivre à une force aveugle qui veut leur destruction.Une seule de ces héroïnes est vraiment atteinte de folie, mais toutes la frôlent, par inconscience ou par naïveté, par innocence, ou par imprudence. Tous ces petits chaperons rouges s'exposent à se faire manger par le loup. Et nous frissonnons en suivant leur errance. Parmi ce sérail, Mathilde est une femme-enfant courage, qui comme son fiancé Manech est capable de survivre à la pire traversée de l'Enfer. L'abjection des officiers supérieurs qui envoient son Amour à une mort certaine n'a d'égale que sa propre détermination à retrouver celui dont il n'a jamais été établi qu'il était mort. Orphée et Eurydice aux rôles inversés, ce roman est bouleversant par le relief donné au personnage principal, mais aussi au théâtre d'ombres constitué par la cohorte des poilus bouffés par la vermine, frôlés par les rats et la mitraille, englués dans la boue et déchiquetés par les bombes, chair à canon sacrifiée et méprisée par les officiers dits supérieurs.

Retour de lecture sur "Un long dimanche de fiançailles", un roman de Sébastien Japrisot publié en 1991. Ce roman a été adapté au cinéma, dans un très beau film de Jean-Pierre Jeunet qui date de 2004. Si le film est très bien, le livre l'est encore davantage, il est carrément brillant et supplante très largement le film. C'est l'histoire d'une jeune femme Mathilde, qui à la fin de la première guerre mondiale remue ciel et terre pour retrouver son fiancé, Manech, donné pour mort dans les tranchées de la Marne. Il s'avère que ce fiancé a fait partie d'un groupe de 5 soldats, condamnés à mort par un conseil de guerre pour mutilation volontaire, et qui ont été sacrifiés devant l'ennemi. Les circonstances de leurs décès restent très mystérieuses et c'est une véritable enquête que va entreprendre cette jeune femme pour essayer de comprendre ce qui s'est réellement passé. le livre de Japrisot est une synthèse parfaite entre un roman de guerre très réaliste, un roman d'enquête et un roman d'amour. Sa description de la grande guerre et de la vie dans les tranchées est parfaite, tout y est. le cadre est donc parfaitement réaliste et crédible, plusieurs batailles sont nommées, les lieux sont cités et détaillés avec précision, la vie dans les tranchées parfaitement bien retranscrite avec le manque de sommeil, la crasse, les maladies, le bruit infernal, la faim. Sa description est surtout sans complaisance avec toute cette hiérarchie militaire qui a organisé ce carnage et entraîné la rébellion de certains soldats. Il y a ensuite une belle histoire d'amour, qui est une ode à la persévérance. Avec Mathilde on a là un très beau portrait d'une femme forte, indépendante et très émouvante. le contraste est important entre cette histoire d'amour et l'horreur de cet épisode de guerre, ce qui en accentue encore l'absurdité. L'enquête, relativement complexe, est elle de très grande qualité, digne d'un grand polar. Les personnages sont tous hauts en couleur, avec des personnalités et des parcours magnifiquement bien définis, cohérents et crédibles. Plus on avance dans l'histoire plus elle est prenante. La structure du roman est magistrale, on ne s'ennuie jamais, l'auteur alterne continuellement entre le récit lui-même, des lettres, des dialogues, des retours en arrière, ce qui donne à ce roman beaucoup de rythme. L'écriture de Japrisot est également impressionnante. Très simple, tout en étant très riche, elle utilise souvent un vocabulaire et des expressions désuètes qu'il adapte systématiquement au niveau d'instruction des personnages concernés. Cette écriture renforce la crédibilité de l'ensemble et permet de nous plonger pleinement dans l'atmosphère de cette époque. C'est une histoire originale qui nous sort des livres d'histoire et nous permet de vivre l'horreur de cette guerre et de ses conséquences à hauteur d'homme, à travers le destin de ces nombreux personnages. Un roman très émouvant, parfaitement équilibré, tout est toujours extrêmement bien dosé. Ce livre est magnifique, une belle prouesse littéraire.

Magnifique roman de Sébastien Japrisot dont JP Jeunet a réussi une belle adaptation au cinéma.
On approche ces condamnés à mort, et à travers eux, tous les hommes qui ont combattu durant cette terrible guerre qui a saigné des générations entières de jeunes hommes, de part et d'autre des lignes.
On mesure ainsi la souffrance de ces hommes qui ont enduré des conditions effroyables et dont beaucoup sont morts dans des offensives destinées à créer une rupture stratégique qui ne vint jamais. Les batailles, alors, consommaient les vies comme un feu dévore son combustible.
On voit aussi la souffrance des familles, restées à l'arrière, et la vie que nombre d'entre elles menèrent après que la guerre leur a enlevé un père, un fils ou un mari.
La guerre suivante a été aussi inéluctable que meurtrière. Reste à ne pas oublier celles et ceux qui en sont morts.

Un magnifique livre, assez différent du film avec Audrey Tautou. Nous suivons l'héroïne dans ses recherches avec le plus grand intérêt. Histoire assez captivante. Bien écrit.
Lien : http://araucaria.20six.fr/

Jean-Baptiste Rossi, plus connu sous son nom de plume Sébastien Japrisot est un romancier, scénariste français né en 1931.

Dans son roman « Un long dimanche de fiançailles », véritable enquête policière, il aborde d'une manière originale la dureté de la Première Guerre Mondiale. Il incite à réfléchir à de nombreux sujets délicats au fur et à mesure où l'héroïne Mathilde avance dans son enquête pour retrouver son fiancé Manech qu'elle espère toujours vivant. Mathilde va se heurter à de nombreux silences car la guerre a tué de nombreuses personnes et la découverte de la vérité n'est pas forcément sans conséquence grave pour les survivants.

Mathilde fait preuve d'un farouche entêtement pour retracer l'histoire de cinq condamnés à mort pour tentative de se faire réformer, dont fait partie son fiancé. Son besoin de savoir la vérité est vital mais parviendra-t-elle à l'accepter ?

Progressivement nous plongeons dans le difficile cas de conscience des soldats partagés entre le respect du devoir de défendre leur pays à tout prix et l'envie farouche de rester en vie et de revenir auprès de leur famille. Celui également d'aider ses compagnons d'infortune malgré les ordres reçus. L'abus de pouvoir par certains gradés sera également abordé, tout comme l'envie ou le besoin d'oublier pour survivre. La lecture est très fluide malgré un sujet assez dur sur lequel beaucoup d'encre a coulé. L'auteur pose avec intelligence et respect de nombreuses questions dont les réponses ne sont pas si simples à trouver. Nous avons aujourd'hui un regard plus détaché et objectif mais les décisions étaient très certainement bien plus difficiles à prendre pendant la guerre. Traiter ce sujet, dont on a beaucoup parlé, à travers une enquête permet de lui redonner un intérêt certain. Ce fut une très belle découverte pour moi.

Janvier 1917, dans la Somme. Cinq soldats français sont condamnés à mort pour mutilation volontaire. le plus jeune, Manech dit le Bleuet, n'avait pas vingt ans et était fiancé à Mathilde, qui elle en avait dix-sept. Sauf que pour croire à la mort de son amoureux, Mathilde a besoin de comprendre. Et même en comprenant, il faut dire qu'elle n'y croit pas vraiment. Pourtant tout tient à indiquer qu'il est bien mort entre deux tranchées, dans la neige de ce matin d'hiver. N'en déplaise au bon sens, la jeune fille enquête pendant plusieurs années. de rencontre en lettre, elle ébauche un scénario, qu'elle remodèle peu à peu, au fil de ses découvertes et déductions.

D'Un long dimanche de fiançailles, j'ai d'abord connu le film, vu à sa sortie il y a un peu plus de quinze ans. Il m'en restait les grandes lignes de l'histoire et ce prénom, Manech, dont la sonorité avait toute ma tendresse. C'est sans crainte mais sans enthousiasme particulier que je me suis attelée à cette lecture. La plume de Sébastien Japrisot a été une très agréable surprise. Formules cinglantes, poésie des mots, rythme des phrases et décalage des personnages se nourrissent et offrent au livre son intérêt principal. Mathilde est obstinée, insupportable et attachante, un personnage de roman qui habite réellement ses pages. On retrouve l'absurdité qui anime tout ce qui a trait à la guerre de 14-18, mais également un je-ne-sais-quoi fleuri qui fait qu'on avance le sourire aux lèvres, en tout cas entre deux récits d'horreur. Un roman qui a trouvé son équilibre entre amour, enquête et Histoire.
Lien : https://auxlivresdemesruches..

Ils sont 5... d'âges variées, d'origines diverses, appelés dans les tranchées pour la guerre. Ils sont 5... à vouloir que ça cesse, ne plus se battre, un peu de tranquillité. Ils sont 5... à se blesser volontairement pour rentrer chez eux. Mais la guerre est cruelle ; ils seront condamnés à mort, envoyés dans le man's land... Ils sont 5... au milieu des leurs et des autres... personne les tues, mais tout le monde à la fois. Et elle est 1... à ne pas croire la version officielle... Mathilde, éperdument amoureuse de l'un des 5 ans. Elle remuera ciel et terre pour découvrir pour la vérité, comprendre ce qui s'est passé, savoir où est passé son homme, trouver autre chose que la version officielle qu'on lui sert... Une très belle histoire d'amour. Un roman fort, rempli d'émotions et de tendresse qui prend le dessus sur la cruauté des hommes... Jamais de sensiblerie inutile, seulement la vie des Hommes, telle qu'elle a du être en temps de guerre... Une belle leçon de courage également, grâce au personnage de Mathilde, qui jusqu'à la fin, malgré ses limitations, se battra par amour. un beau roman de Japrisot.