J'avais déjà lu un livre de cet auteur, et avais apprécié cette découverte. Donc, trouvant un autre titre dans une boîte à livres, je m'en suis emparé, sans arrières pensées. Oui, mais là, il s'agit d'une oeuvre classée dans la série noire. Un texte parodique, irrévérencieux, se moquant ouvertement des rapports de pouvoir dans les multinationales, des compromissions d'hommes politiques et aussi de responsables d'oeuvres caritatives prêts à tout pour obtenir des aides. Ici, on pourra reconnaître aisément l'abbé Pierre.
Le trait est forcé, le bouchon poussé loin.
.. et l'auteur se moquer aussi de la religion.
Dans ce roman corrosif, où me sang coule en abondance ( pour la bonne cause ) tout le monde en prend un peu pour son.grade.
On peut s'indigner devant le manque de respect flagrant de l'auteur pour un religieux dont le combat contre la pauvreté a été très apprécié, mais on sourit aussi devant autant d'audace.
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IL fallait être culotté dans les années 90 pour s'en prendre à l'abbé Pierre ! Avec un humour corrosif
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Une critique très acerbe de la société où tout est finement analysé avec beaucoup d'ironie : des médias aux politiques, des multinationales aux religions. Soit mais que propose l'auteur ? Rien la loi du plus apte à survivre...
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(En effet), certains loqueteux, déjà rassasiés par Krishnou, venaient voir s'il n'y avait pas de rabiot du côté de Jésus, et inversement. Très vite, le ton monta. Ceux qui n'avaient pas encore reçu leur pitance rouspétaient contre les resquilleurs. Chez Jésus, on faisait la queue en mangeant le sandwich-krishnou, tandis que chez Krishnou, on se bousculait en avalant les frites-Jésus!
Une telle confusion ne pouvait que virer à l'émeute. Rythmée par le cantique du chanoine et la mélopée de Krishnou, une gigantesque castagne s'amorça : ça chicorait sec sur le boulevard.
- Paix... paix... amûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûr! s'époumonait Jules.
- Haré! haré! haré Krishnou! rétorquaient les guignols en toge.
- Votre Krishnou, y vaut pas un clou! hurla Jules, excédé.
- Et ton trapéziste, sur sa croix, tu trouves qu'il a l'air fin? riposta le chef des Krishnou.
- Alléluia! Chantons, mes frères! s'écria Jules. Ne les écoutez pas blasphémer! Regardez comme ils sont habillés! On dirait le cirque Pinder!
- Tu t'es pas vu, hé, vieux crabe, avec ta robe à froufrou! ricana le leader des secteux.
Sur le bitume rincé par la pluie, l'huile des frites-jésus se mêla à la margarine des sandwichs-krishnou. On glissait. La bagarre augmenta en violence et personne ne savait au juste comment elle avait commencé. Une escouade de C. R. S. arriva au pas de charge et cogna sur tout le monde. Jules, lui-même, reçut un coup de matraque avant qu'on ne le mette à l'abri.
Etienne avait pris connaissance de la pitoyable épopée des Vaudricourt dès son adolescence. Ce fut un choc. Il se demanda si une telle succession de calamités n'était pas due à une tare génétique qui aurait empoisonné le sang de ses ancêtres... oui, un virus ayant choisi comme terrain de prédilection la chair rose des bébés mâles nés dans le manoir! La science se gaussait d'une telle hypothèse. Mais peut-être, s'interrogea Etienne, l'air du domaine était-il infesté d'une manière de bactérie perfide, tapie dans les moisissures des boiseries du manoir, et qui, au fil des générations, aurait amolli les cellules du cortex de ses aïeux? Pour plus de sécurité, il était venu s'établir en région parisienne, loin de la lande bretonne, de ses brouillards, où rôdait - qui sait ? - l'ignoble fléau...
A la façon dont Foulereau s'empara des couverts à poissons Didambert songea : "Ce type ressemble à un vautour!"
Le repliement sec des phalanges sur le manche de la fourchette évoquait en effet la crispation des serres sur la chair putréfiée d'une quelconque charogne, tandis que le mouvement de l'avant-bras, tout en souplesse et nonchalance, s'apparentait au frémissement de l'aile, juste avant l'envol.
A l'origine, Gustave Foulereau était entrepreneur de pompes funèbres. Il tenait une petite échoppe prospère près du Père-Lachaise. Son ouvrier marbrier était un des ténors de la partie et Foulereau, grâce à lui, obtint même en 1982 la distinction honorifique qui récompense les croque-morts les plus méritants : la BIERE D'OR. Le trophée ornait la cheminée de la salle à manger et provoquait l'admiration envieuse des visiteurs.
Peu à peu, le Cabinet Foulereau & Foulereau Fils devint un des premiers de la place. Retors, fourbe, pervers, mielleux, sournois, Hubert possédait toutes les qualités pour réussir.
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin).
Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet.
Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/
Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/
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