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En lisant L'odeur de la forêt et son chassé croisé amoureux durant la première guerre mondiale, je songeais à Jean Herbillon et Claude Maury, les aviateurs de l'Equipage, vivant le même amour impossible et ceci m'a incité à relire une fois encore le chef d'oeuvre de Joseph Kessel.

Publié en 1923, l'Equipage décrit la vie des aviateurs, et plus exactement celle des observateurs, qui étaient les yeux de l'état major sur les positions ennemies. Joseph Kessel (Jef) fut l'un d'eux, en 1917-1918, dans l'escadrille du Capitaine Thélis Vachon abattu le 14 octobre 1918, à qui ce roman rend hommage.

Jef écrit ce texte au lendemain de la mort de son frère Lazare qui s'est suicidé en 1920, après la naissance de Maurice son fils adultérin, le 23 avril 1918, et son reniement par leur père Samuel Kessel. Jef se reprochera toujours ce suicide et veillera sur son neveu … le futur académicien Maurice Druon. Lazare Kessel inspire le personnage et la tragique amour de Jean Herbillon.

L'équipage et Une balle perdue sont mes deux titres préférés de l'oeuvre immense de Joseph Kessel.
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Son deuxième roman écrit à 25 ans en 1920.
Je l'avais choisi sans conviction, juste pour Kessel.
Dès le début, la magie de l'écriture m'a emporté. Chaque mot est ciselé, bien en place. chaque adjectif dit plus qu'une phrase entière.
Un pur bonheur de lecture.
François Mauriac disait de lui :
"il aura gagné l'univers sans avoir perdu son âme."
Nous ajouterons qu'Il a aussi touché le coeur des lecteurs.


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Ce roman est un hommage.
Au capitaine Thélis Vachon, chef de l'escadrille dans laquelle Joseph Kessel servit durant la Première Guerre mondiale, mais aussi à tous les aviateurs qui se sont battus lors de ce conflit.

L'auteur décrit merveilleusement bien et dans son habituel style élégant et si agréable à lire, la camaraderie, le souci de l'autre, l'amour fraternel qui lient ces hommes qui s'exposent lors de missions fort dangereuses.
Par cet aspect, cet ouvrage constitue un formidable témoignage historique.
Mais ce n'est pas tout : n'oublions pas qu'il s'agit d'un roman !
Joseph Kessel a créé des personnages aux caractères affirmés, et laisse une grande place à leur vie en dehors des vols.

La guerre offre aux aviateurs un temps de repos bienvenu entre les différentes missions, routinières ou périlleuses. Un temps précieux pour se ressourcer, mais aussi un temps qui permet aux problèmes banals du quotidien d'exister.
Oui, les as de l'aviation sont au-dessus de nous lorsqu'ils sont en vol, mais dès qu'ils touchent le sol, ces héros redeviennent banalement humains. Les heures libres leur donnent la possibilité de gamberger et de plonger d'une façon sans doute plus aiguë dans les tourments ordinaires.
Doutes, jalousie, trahisons et autres ne les épargnent pas, et les touchent d'autant plus durement qu'ils savent la fragilité de la vie.

Servi par une très belle écriture, riche et puissante, ce texte, bien que rédigé il y a près d'un siècle (il parut en 1923) et forcément un peu daté, est un régal à lire.
Pour achever de convaincre les accros à la lecture qui traînent par ici, j'ajoute que l'auteur a écrit une scène magnifique, dans laquelle deux hommes opposés lors d'une conversation un peu vive se retrouvent autour de l'amour des livres.
Ces lignes dans lesquelles deux aviateurs fraternisent autour de leur passion pour la littérature ne peuvent que vous toucher.
Je vous en dévoile un tout petit bout :
"Herbillon nourrissait pour les livres cette tendresse qui peuple la vie de compagnons éternels. Maury la devina dans les paroles que le jeune homme choisit pour le remercier. Alors, soudain apaisés et unis, ils examinèrent les volumes."

Pour savoir ce qui se passe avant et après, pour savoir tout ce qui se passe dans le roman, à vous de jouer !
À vous de lire !
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Amour, trahison, jalousie, gloriole, héroïsme sont les composantes de ce roman, mais ce qui fait vraiment la substance de ce récit ce sont les fêlures tellement humaines, c'est l'amitié, la fraternité, la solidarité de cette escadrille, dirigée par le jeune capitaine Gabriel Thélis, un patronyme choisi par Kessel pour rendre hommage au capitaine d'escadrille Thélis Vachon qui fut son chef durant la Première Guerre mondiale. C' est aussi un témoignage précieux , authentique sur l'histoire héroïque de l'aviation pendant ce terrible conflit, l'histoire de ces hommes, " les as" héros modernes qu'on admirait et qui faisaient rêver.
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Joseph Kessel nous servira dans sa longue carrière d'écrivain, une belle brochette de romans-récits sur l'amitié virile entre deux hommes plongés en milieu inconnu, voire hostile. « L'équipage » est un de ceux là et même un des premiers dans la mesure où il s'agit du deuxième roman de l'auteur publié pour la première fois en 1923.

Amitié virile, disions- nous … Oui, celle de deux coéquipiers, Jean Herbillon et Claude Maury respectivement observateur et pilote d'un avion de reconnaissance durant la première guerre mondiale. Ils comprendront, malgré leur jeunesse et leur manque d'expérience, ce que signifie le mot « équipage » : deux hommes qui ne font finalement qu'un et dont la vie tient dans la main de l'autre ; deux homme « fusionnés »…

Viendra Hélène, comme un point commun entre les deux hommes…
Dans ce roman largement autobiographique, Joseph Kessel nous fait partager son expérience de pilote de la Grande Guerre ; un roman qui lui apportera la notoriété…

Certes le thème n'est pas neuf, mais il est magnifié par le style de Kessel, dans un texte qui « sent le vécu ». Certains commentateurs présentent ce roman comme un peu daté. C'est sans doute vrai… Néanmoins, pour l'avoir lu à quinze ans dans l'édition nouvellement crée « folio », j'en garde un très bon souvenir.
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Un petit air de Saint-Exupéry (vol de nuit) avec ce roman de Kessel, la plume est à la hauteur et le récit transpire le vécu. Beaucoup de sentiments à travers les personnages que ça soit la franche camaraderie, la solidarité, la jalousie voire de l'hostilité tous les aléas d'un groupe qui vit H24 en permanence sans compter qu'ils mettent en péril leur vie. le récit est teinté d'une histoire d'amour et d'adultère, un hasard malheur à fait que les deux hommes font équipe. C'est tendu on se demande qui va faiblir le premier.
Les récits de vol sont impressionnants sans doute moins poétiques que chez St Saint-Exupéry, mais ils nous vont vibrer d'émotion.
Du grand Kessel sans doute pas le meilleur mais vaut le détour malgré tout.
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« Ils étaient une entité morale, une cellule à deux coeurs, deux instincts que gouvernait un rythme pareil. La cohésion ne cessait point hors des carlingues »
Qui ne rêverait d'une amitié pareille ?
Kessel l'a décrite, cette amitié, entre Maury et le jeune Herbillon, deux hommes très différents et pourtant complémentaires, qui dès lors qu'ils ont été désignés comme pilote et observateur d'un même avion, au début de la première guerre mondiale, forment un « équipage » au sens noble du terme.
Mais l'amour s'en mêle, comme toujours, et ici, il tisse ses fils de passion et de jalousie sur la toile de l'amitié …

Quelle finesse dans l'exposition des sentiments ! Compréhension, bienveillance, pitié, rancoeur, honte : tout est décortiqué. Et les acteurs de ce drame en connaissent beaucoup moins que nous, qui assistons au moindre élan du coeur. Eux s'approchent par le regard, par des paroles pudiques, par l'intuition, mais nous, nous fouillons par l'entremise géniale et poétique de Kessel leurs âmes passionnées et torturées.
Et puis, quelle description réaliste et exaltante à la fois de cette vie d'escadrille menée par un commandant charismatique !

Oui, vraiment, j'ai adoré relire ce classique, comme je l'ai adoré à quinze ans. Kessel m'enchante.
Après la relecture du « Lion », où je foulais la terre du Kenya, je n'ai pas regretté une seconde de m'être lancée dans le ciel aux côtés de cet équipage.
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Un superbe livre qui raconte la proximité de deux hommes équipiers d'un avion de combat pendant la première guerre mondiale. Ce roman raconte aussi une histoire d'amour et la rivalité de ces deux aviateurs. Un texte magnifique. Un très grand roman.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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L'occasion m'a été offerte d'acheter : L'équipage de Kessel en deuxième main. Mon attention était sous tendue par l'image de couverture un biplace rudimentaire, biplan, un moteur. A l'avant le pilote, derrière l'observateur mitrailleur, le duo assis dans une carlingue d'où sort la tête. Avec les progrès de l'aviation l'on peut considérer l'aviation de l'époque rudimentaire. Entre les aviateurs, il n'y avait pas de communication radio, seul l'observateur pouvait interpréter les signes du pilote. Lorsqu'une balle perforait le corps de l'observateur, seul à l'atterrissage, le pilote pouvait constater ce qui s'était passé.

« Ce que les camarades entendaient par équipage : Ils n'étaient pas simplement deux hommes accomplissant les mêmes missions, soumis aux mêmes dangers et recueillant les mêmes récompenses. Ils étaient une entité morale, une cellule à deux coeurs, deux instincts que gouvernait un rythme pareil. La cohésion ne cessait point hors des carlingues. […]. Ils n'avaient fait que s'aimer ; il se complétèrent. »

Jean Herbillon quitte sa maitresse Denise pour rejoindre l'escadrille en tant qu'aspirant. Il effectuera son premier vol avec le commandant Thélis Vachon. C'est un commandant apprécié par ses sujets à peine plus jeune que lui. Arrive Claude Maury qui ne trouve pas d'amateur pour faire équipe avec lui. Jean Herbillon voit en lui un homme pourvu d'une grande sensibilité. Il accepte de former avec lui un équipage.

Alors que Jean Herbillon bénéficie d'une permission, Maury le charge de remettre une lettre à son épouse Hélène. A Paris, Jean s'en donne à coeur joie de rencontrer tous les jours Denise. Remettre la lettre à Hélène, n'est pas l'essentiel. Il honorera cette mission qui lui est confié l'avant dernier jour de sa permission. Rejoignant Hélène, il est stupéfait de constater qu'Hélène est Denise.

Dès son retour à la base, Jean Herbillon et Claude Maury reçoivent des lettres de Denise/Hélène. Seul Claude y répond. Hélène s'inquiète du silence de son amant et décide de le rejoindre. Les aviateurs ont à mener une mission perieuse. Il est évident que peut en reviendront vivants. Denise écoutant aux portes du bureau de commandement apprend que l'état-major souhaite un instructeur volontaire pour Fontainebleau. Denise supplie Jean de tout faire pour obtenir ce poste ainsi Denise sait qu'elle ne le perdra pas. Finalement Jean accepte. Jean se ravise, il ne signera pas cette affectation, rejoindra Claude et sera tué au combat.

Joseph Kessel se souviendra de son vécu dans l'aviation durant la guerre 14 18. Il écrira ce roman. Jean Herbillon c'est lui. Son commandant était Thélis Vachon. Claude Maury est un personnage qu'il inventera.

C'est le quatrième Kessel que je lis, tous étant des sujets biens différents ou l'on retrouve son talent.
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C'est en trois semaines seulement que le jeune Joseph Kessel, d'à peine vingt-cinq ans, rédigea l'Equipage, transposition à peine déguisée de son engagement dans l'armée de l'air en 1918.

Il conte avec l'exaltation et la sincérité de celui qui l'a vécu les mois d'existence partagés au combat avec l'équipage du capitaine Thélis Vachon, personnage pour lequel Joseph Kessel éprouvait une déférente admiration et dont il trace sous le nom de Gabriel Thélis un portrait chaleureux, plein d'une empathie qu'il fait partager au lecteur.
Son récit enfiévré conte la camaraderie, l'ivresse des vols, l'excitation face au danger des combats, l'angoisse lors de l'attente fébrile du retour des équipages, tant était dangereux, à cette époque des débuts de l'aviation, le vol dans un engin de mort "machine inerte, assemblage de fer, de toile et de bois", ce qu'étaient les appareils de 1918 !

Il met en évidence la conscience de jouer sa vie au quotidien, ce qui exacerbe les appétits, et déclenche légèreté factice, fausse gaieté, franches beuveries, paris insensés, le tout sans doute destiné à exorciser la peur.

Il exalte la chaude complicité entre le pilote et son observateur forgeant une amitié à la vie à la mort entre deux êtres destinés à partager le même sort.

Il parle d'amour aussi, bien sûr, parce que malgré la guerre, mais plutôt grâce à la guerre, l'amour n'en a que plus d'importance.
Mais ce que Kessel évoque surtout avec force, grâce à la simplicité et la puissance de son propos, c'est la perte des amis et l'inéluctabilité de la mort au combat.
Un premier roman qui lui apporta une gloire qui ne se démentit jamais.
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