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Bazaar tome 2 sur 3
EAN : 9782277238188
446 pages
J'ai lu (03/04/2000)
4.05/5   158 notes
Résumé :
Ça dégénère, à Castle Rock. Carreaux cassés, vandalisme, vols, chiens écrasés... Tout le monde en veut à tout le monde, les vieilles rancœurs refont surface. Bienvenue à Paranoville ! Quand ses concitoyens en viennent à s'entre-tuer au beau milieu de la rue, le shérif Pangborn comprend qu'il se passe quelque chose d'anormal. Ce ne sont plus de simples querelles de voisinage. Bientôt, Castle Rock sombrera dans le chaos. Et tout cela à cause d'un seul homme... Mais po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il est plus intense que le premier. Il y a beaucoup d'action, les éléments s'enchainent jusqu'à la phase finale. Ce n'est pas angoissant mais c'est horrifique de voir avec quelle facilité Leland Gaunt a manipulé les esprits et planté la graine du mal dans cette petite ville. Il y a beaucoup de morts et de blessés. La cruauté et la sauvagerie des affrontements est assez impressionnante.
Je me suis un peu attachée à Polly et Alan qui sont deux âmes torturées par le chagrin mais qui sont forts moralement et psychiquement. Au final, ce sont des gens biens qui ont fait quelques erreurs mais qui ne méritaient pas le traitement que voulait leur infliger Leland Gaunt.
On découvre finalement, sans grande surprise, la vraie nature de ce personnage.
La fin est agréable, classique : le bien triomphe du mal. le combat m'a un petit peu déçue parce qu'il est peut-être un peu trop simple, Leland me paraît plus faible que je ne le croyais. Mais bon, il n'y a rien de grave, ma lecture n'a pas été gâchée.
C'est très bien écrit parce que je me croyais vraiment une spectatrice au dessus de Castlerock en train d'assister aux faits.
Bref, j'ai adoré ! Une très bonne lecture !
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Un nouveau magasin s'ouvre à Castle Rock, tenu par un petit vieux tout sécos, le bien-nommé Leland Gaunt. Avec un blaze pareil – gaunt signifie décharné dans la langue de Shakespeare comme dans celle de Stephen King – on l'aurait vu se lancer dans la parapharmacie, à fourguer des pilules amaigrissantes et de la poudre de perlimpimpin pour perdre du poids et se rapprocher ainsi du canon de beauté ultime tel qu'incarné par les plus grands noms du mannequinat (Pierre Porte, Jack Skellington ou encore le gars moi-même fort (sic) de 60 kg pour 1,85 m). Mais non, Gauntie la malice tient un genre de bazar où il fourgue des trucs et des machins à tout le monde et n'importe qui en jouant les mystérieux auprès de ses clients. On sent le bonhomme qui a longtemps hésité après son bac entre la filière père Fouras et HEC Louis la Brocante pour in fine se lancer dans un double cursus.
On y trouve quoi dans son échoppe ? Ce qu'on veut et à pas cher. Quoi qu'on cherche, il l'a. Dispo, là, tout de suite. Et même si on ne cherche rien, il l'a aussi. Vous me direz, c'est pas compliqué de n'avoir rien (en témoignent les magasins de mon bled où faut toujours tout commander, parce qu'il n'y a jamais ce que je veux). Mais pépé Gaunt, lui, même si tu te pointes en touriste, il trouve toujours l'article qui te fera plaisir, celui dont tu rêves depuis tout petit, même si tu as cessé d'en rêver depuis, parce que trop rare, trop cher, trop ci, trop ça. Ben lui, il l'a. À ta portée.
Et pas cher en plus. Faut juste lui rendre un petit service, le plus souvent une petite blagouse à jouer à telle ou telle personne, deux fois rien.


Bon alors on se doute bien que tout ça c'est bien joli, mais que tôt ou tard la situation va partir en vrille et tourner au grand bazar que ne renieraient pas ces quatre cavaliers de l'apocalypse que sont les Charlots. Pas besoin d'être grand clerc pour deviner l'identité de Gaunt. du King (donc du fantastique), l'ambiance faustienne, la tentation, le marché de dupes qui finira par péter au nez de l'acheteur, les petits tours pendables qui peu à peu divisent les habitants de Castle Rock… Or en grec, diviser, ça se dit διαβάλλειν, qui a donné le mot Diable.
Alors je vais me faire l'avocat de ce dernier, mais il ne divise pas tant que ça en fait. Parce que les divisions, elles sont déjà là, elles préexistent à son arrivée. Logique, vous mettez deux humains ensemble, il faut pas une heure avant qu'ils se foutent sur la gueule, alors une ville entière de gens rassemblés depuis des lustres…


Si Bazaar a le gros défaut de tourner sur la fin au manichéisme simpliste, le Bien versus le Mal sur fond de destruction de la ville dans une ambiance grand-guignolesque et too much – on se croirait devant du Michael Bay, c'est dire – il se montre beaucoup plus fin avant cela comme critique sociale et étude de moeurs dans une petite ville américaine.
King critique le capitalisme, dont il voit un tournant dans les années 80 où selon lui on aurait mis un prix sur chaque chose (ce en quoi, il a raison et tort, les années 80 sont bien celles de l'avènement consumérisme délirant, élevé au rang d'art majeur, mais c'est plutôt au cours des années 90 qu'on a bouclé la boucle de l'étiquetage des marchandises en y incluant l'humain). Après, la fin du XXe siècle n'est jamais que la cerise sur un gâteau plus ancien et donc bien rance qui renvoie à une lecture complémentaire à Bazaar dans un tout autre domaine : La naissance du capitalisme de Fernand Braudel, naissance qui est aussi celle de l'individualisme et du matérialisme (dans les limites de l'époque, loin des sommets d'aujourd'hui). Ces deux derniers points fournissent à Gaunt les leviers dont il a besoin et à King matière à brocarder. Les Castle-Rockois sont des victimes consentantes, parce que possédées par le désir, justement, de posséder. Sans se poser de questions, alors que la transaction est à l'évidence trop belle pour être vraie et ne pas recéler une entourloupe. Peu importe le coût à payer, parce qu'ils sont prêts à l'avoir, littéralement, à tout prix. Et ils se font avoir, parce que Gaunt les chope un par un dans sa boutique, comme dans un remake des Horaces et des Curiaces.
On peut encore remonter plus loin dans l'Histoire, King le fait d'ailleurs, en convoquant les deux boss religieux de la ville. Sa critique du capitalisme n'est jamais que l'héritière des sermons sur les péchés de gourmandise et d'envie. Manière de dire que l'humanité n'a pas attendu le grand capital pour être pourrie jusqu'au trognon. C'était pas mieux avant, c'est juste pire maintenant.


Alors Gaunt, Gaunt… On ne m'enlèvera pas de l'idée qu'il n'est pas si méchant. En tout cas pas plus que n'importe quel autre personnage du bouquin. Lui aussi fait son petit marché. Il se contente de profiter de l'occasion, parce qu'il aurait tort de se priver, c'est si tentant. Comme ses clients.
Les habitants de Castle Rock disposent du libre-arbitre. Ils ne l'exercent pas. Ils sont dotés d'un cerveau. Ils ne s'en servent pas. Ils se laissent juste aller. Moi veux, moi prends.
Gaunt ne fait jamais que mettre un coup de pied dans une fourmillière qui a tout d'une poudrière. Castle Rock est déjà rongée avant son arrivée, qui en soi ne change rien. le Diable ici n'a rien ni personne à diviser, tout est déjà prêt : la cupidité, les bisbilles entre voisins, les rancoeurs, les jalousies, les inimitiés, les vieilles histoires qui n'attendent que de ressortir, les communautés religieuses qui se supportent faute de mieux parce que la grande époque des guerres de religion est passée de mode mais qui ne demanderaient pas mieux que de s'y remettre pour montrer que leur dieu unique est plus unique que le dieu unique du camp d'en face.
Dans sa peinture des habitants de Castle Rock – un tableau format XXXXXL vu que le premier tome prend son temps pour installer les personnages et la situation en une maousse exposition de 300 pages –, ce qui ressort, plus que la critique du capitalisme et de la volonté dévorante de posséder, c'est qu'il n'y a pas besoin de pousser beaucoup l'être humain pour qu'il se livre aux pires saloperies envers son prochain. L'animal social si cher à Aristote – qui a sorti là la plus grosse connerie de sa carrière – se montre plus antisocial qu'autre chose.
Lien : https://unkapart.fr/bazaar-s..
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Retour sur le roman complet.
Ce livre marque un tournant dans la bibliographie de Stephen King, puisqu'il y fait disparaître la ville de Castle Rock dans le Maine.

C'est donc une ambiance d'adieux qui s'installe, mais par dispartition il faut entendre destruction.

Cette fois, le Maître s'attaque au capitalisme, puisque dans leur soif de possession, les habitants finissent par se monter les uns contre les autres.

Dans ce Bazaar pas comme les autres, vous trouvez tout ce que vous avez toujours désiré, même ce qui est enfoui tout profond et dont vous n'aviez pas conscience. le prix ? Juste un petit service à rendre au "commerçant". Et la haine et la violence s'installent. Les gens s'entretuent, de banales querelles se transformant en bagarres violentes.

La nature humaine y est parfaitement exploitée et le chaos finit par régner.

Quand les villageois se rendent compte de qu'il se produit, il est trop tard pour revenir en arrière, et c'est la fin d'une époque.

Magnifique roman fantastique encore riche en suspense, en émotion, en descriptions bien sûr, mais il est inutile de revenir sur la richesse indéniable de celles-ci dans chaque roman de l'auteur.
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J'suis allée me promener avec mes parents un dimanche matin dans une boutique où on peut trouver aussi bien des vêtements, des chaussures, des produits d'entretien, de la vaisselle, des jeux pour enfants, des dvds et des bouquins. C'est pourtant pas un supermarché classique, mais plutôt un fourre-tout extrêmement sympathique quand on aime bien fouiner.

J'adore fouiner. J'étais alors en train de me tâter d'acheter un manche à balai ou un cache-pot quand j'ai eu l'oeil attiré par un bouquin. Un énoooorme bouquin. Tout noir, avec une image en bleu-gris pâle. J'ai lâché le balai et le cache-pot pour m'en saisir. "Stephen King" m'indique discrètement la pochette, écrit en fin et en bleu. Intriguant. J'avais déjà lu du King mais j'avais été déçue par Désolation. Mais ce pavé n'était qu'à 5€… A ce prix-là, c'est vraiment du gâchis de pas l'acheter… Il a fait un plongeon dans mon panier de courses.

Je l'ai lu rapidement après ça. 800 premières pages fan-ta-s-tiques. Me suis vraiment éclatée à m'immiscer dans ce village, de découvrir tout le monde, et toutes leurs petites blagues. Là débute un amorçage de fin. Et le début de la fin de mon intérêt pour cette histoire aussi. J'aime conclure mais là, j'ai pu me mettre ma conclusion où je pense. On dirait un rabibochage en urgence, une fin trouvée à la va-vite, un trou à combler, un melting-pot d'idées farfelues. Quelle désillusion. Toute une histoire aussi bien menée pour se viander sur la fin. J'ai oublié comment ça finit d'ailleurs, tellement c'était impensable.

J'ai prêté ce livre à des amis pour leur expliquer ce point de vue, parce qu'on a du mal à s'imaginer la chute d'un piédestal pareil. Un très bon livre mais une très mauvaise fin.
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Bazaar est le livre que je préfère chez King malgré d'autres amoures ... disons pour faire bref que le second tome est celui qui envoie le plus lourd ... là où le premier apportait un sentiment diffus de tension, de suspense, de démangeaison, le second ne fait pas dans la dentelle : meurtres, trahisons, mensonges, vols ... Castle Rock est parti pour la mise en bière de sa vie et ça secoue ... Leland Gaunt toujours pareil à lui-même évolue pourtant un peu étrangement vers la fin du roman et bien que j'apprécie malgré tout la finale, je lui trouve un goût un peu "fantasy" qui me dérange ... en-dehors de ça, le trio de vermines qui fait exploser Castle Rock au sens propre comme au sens figuré vaut la peine et l'affrontement des forces religieuses est une variante incontournable de King qui sait toujours aussi bien vous croqué l'Amérique avec brio et subtilité ... un très grand roman pour clore les aventures d'une petite ville du Maine vraiment pas comme les autres ...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les yeux de Brian se détachèrent de ceux d'Alan pour se tourner vers le break et la voix de Sheila Brigham - la voix de l'autorité, la voix de la police. Alan se rendit compte que si le garçon avait été sur le point de lui confier quelque chose (mais peut-être l'avait-il seulement rêvé), c'était fini. Son visage s'était refermé comme une huître à marée basse.
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p.392
La magie...N'était-ce pas l'élément central? Une magie chargée de mauvaises intentions, d'accord;une magie calculée non pour faire rire les gens ou les laiser bouche bée mais pour les transformer en taureaux furieux; néanmoins, de la magie.
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