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EAN : 9782264057815
360 pages
10-18 (03/01/2013)
3.5/5   1115 notes
Résumé :
Succès phénoménal aux Pays-Bas, alliance détonante d'une comédie de mœurs à l'humour ravageur et d'un roman noir à la tension implacable, Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d'Amsterdam. Hors-d’œuvre : le maître d'hôtel s'affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l'affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le vérit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (232) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 1115 notes
« You don't have to know everything about each other. Secrets didn't get in the way of happiness. »

L'auteur hollandais signe un thriller psychologique très bien huilé et pourtant grinçant.

On peut encore être dérangé en littérature (et c'est tant mieux ? Qu'en pensez-vous ?).

le livre est écrit par un journaliste mais, malgré mes réticences, la langue et la construction sont celles d'un romancier (Zola n'était-il pas lui-même journaliste après tout).

Le roman est construit comme un repas dans un gastronomique (à ce propos, la France rayonne dans le domaine de la cuisine à l'international ! Ce n'est pas la seule, mais c'est à souligner). Les amuses bouches, les entrées etc. Mais au-delà de ce diner, l'auteur use de nombreux flash-backs, le roman évoluant ainsi selon plusieurs temporalités façon puzzle.

Je doute de l'intérêt des adaptations cinématographiques du livre (notamment une avec Richard Gere, s'il vous plait) : nous passons trop de temps dans la tête du narrateur (qu'en pensez-vous ?).

Mais c'est là aussi tout l'intérêt : nous sommes pris en otage dans son esprit, forcé de le suivre dans ses pérégrinations et ses souvenirs, de voir les ressorts de ses gestes et son humour corrosif, proche du mépris.

L'écrivain néerlandais se fait critique féroce de la bonne société des Pays-Bas, de la relation parents-enfants et l'éducation, du comportement de la bourgeoisie dans le pays et en villégiature affranchie de toute règles de conduite morale, sur le rapport du riche au pauvre, à l'étranger, sur la bonne foi, la justice et l'absurde de l'acte gratuit (ce qui n'est pas sans rappeler « Les Caves du Vatican » de Gide).

Il y a une volonté de prendre les situations et évènements à rebrousse-poil, un renversement des valeurs un peu brechtien. En voir la face un peu sombre, et tirer sur le « politiquement correct » à balles réelles…
Ce qui est intéressant pour le lecteur c'est de voir, au fur et à mesure qu'on apprend des personnages, qu'on s'était trompé (en réalité nous sommes trompés par l'auteur), mais de façon subtile et progressive, la gêne s'installant progressivement, presque imperceptiblement parfois jusqu'à se révéler horrifiante.

Pour toutes ces raisons, « Het Diner » de Herman Koch est une lecture à la fois distrayante et captivante, ce que l'on est en droit d'attendre d'un thriller, mais également plus étoffée que les simples effets de manches et recettes bien connus du genre, plus sociologique et, à de très nombreux égards, participe à des réflexions d'actualité.

Qu'en pensez-vous ?
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J'ai un ami, qui est peut être aussi le votre, qui "m'a conseillée" un bouquin grace a sa page FB. Mais malheureusement lui, il lit en Anglais; et je n'ai pas trouvé le titre dans ma bibliothèque préférée (et puis j'ai perdu le post-it sur lequel j'avais inscrit le nom du roman pour être tout a fait honnete) alors je me suis rabbatue sur un autre livre de Herman Koch.. et franchement j'ai bien fait.

Deux frères se retrouvent au restaurant avec leurs épouses respectives. le restau est haut de gamme et légèrement chichiteux et la discussion tourne autour de banalités jusqu'au moment ou le vrai sujet est révélé...

Ce roman est critique de la société.. j'avoue que le déroulé des plats est juste tordant de réalisme et de cynisme comme j'aime. Mais c'est surtout le sujet caché qui est intéressant dans ce roman : le pourquoi du comment de ce rendez vous. L'intrigue est tenace et l'écriture très agréable. C'est le style de roman qu'on ne lache pas facilement tout simplement parce que l'intrigue est tenue.
De plus elle permet le questionnement : qu'est ce que j'aurais fait si j'avais été a la place des personnages et franchement la réponse n'est pas aisée.

Bon pour finir je vais quand même vous dévoiler qui m'a conseillée cet auteur.... (roulement de tambour)......... et bien ce n'est rien d'autre que le maître de l'horreur himself : Stephen King. J'étais curieuse de voir ce qu'il pouvait aimer comme roman.. et apparemment on a les mêmes goûts.
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Ils se sont donné rendez-vous pour dîner dans un grand restaurant chic et prisé de la ville d'Amsterdam. Réticents de devoir passer la soirée avec Serge et sa femme Babette, Paul et Claire s'y sont rendus malgré tout. Comme à son habitude, Serge se fait attendre. Politicien en pleine ascension, certainement Premier ministre en devenir, il tenait à parler de leurs enfants respectifs avec son frère. Michel, le fils de Paul, et Rick, celui de Serge ont le même âge et traînent souvent ensemble ainsi qu'avec Beau, le fils adoptif de ce dernier. Des retrouvailles un peu froides, Paul ne supportant pas le côté emprunté et maniéré de son aîné. Arrive l'entrée, servie par le gérant un peu trop envahissant. L'on discute de choses et d'autres, de films, des vacances en Dordogne où Serge a une maison secondaire. Paul ne peut s'empêcher de repenser à la vidéo compromettante et troublante qu'il a vue sur le portable de son fils, juste avant de partir. Au fil du repas, la tension devient de plus en plus palpable: Serge monopolise l'attention, Paul s'agace devant les assiettes presque vides et les explications interminables du serveur, d'autant plus que le sujet tant redouté ne va pas tarder à attiser une certaine animosité...


Au menu de ce dîner :

En entrée : des personnages d'abord bien sous tous rapports qu'Hermann Koch prend un malin plaisir à décortiquer au cours du repas. L'on se rend compte alors de la complexité de chacun d'eux, des secrets qu'ils taisent et un passé trouble pour l'un d'eux. La véritable personnalité de chacun va se révéler gentiment. Face à ce sujet épineux et ô combien troublant et déterminant, chacun campe sur ses positions.
En plat : un huis-clos temporel et spatial oppressant et dérangeant.
En dessert : l'auteur s'attaque à un réel problème de société. S'affichant comme une petite comédie, le roman s'avère au final une véritable satire sociale grinçante, un roman noir déconcertant. S'étant inspiré d'un fait réel, il sculpte à merveille le comportement de chacun face au geste irréparable de leurs enfants. Comment réagir et que faire, d'abord pour les enfants mais également pour les parents ? Traité d'une façon singulière, ce sujet amène évidemment toute une série de questions sur la morale, le bien et le mal ou la violence gratuite.
Pour l'ambiance : une écriture vive et intelligente. Herman Koch manie la plume avec dextérité et alterne savamment le passé de Paul et le déroulement du dîner.

Le dîner... un café pour digérer ?
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Deux couples ont rendez-vous dans un restaurant chic et branché d'Amsterdam. Paul et Claire s'y rendent à reculons. C'est Serge qui a choisi le jour, l'heure et le lieu, Serge, le frère de Paul, Serge, populaire, admiré, Serge, propriétaire d'une vaste demeure dans le Périgord Serge, mari de la belle Babette, père comblé qui a poussé la générosité jusqu'à adopter Beau en Afrique, Serge qui a tout réussi, Serge, futur Premier ministre des Pays-Bas et Serge qui veut parler des enfants. Car les enfants ont fait quelque chose de grave. Paul le sait, il en a encore vu la preuve l'après-midi même en fouillant le portable de son fils unique, Michel, sur une vidéo qui ne laisse aucun doute. Mais le dîner s'éternise, Serge est au centre de toutes les attentions, la cuisine minimaliste agace Paul, le gérant donne de longues explications sur chaque plat et le sujet des enfants, attendu et redouté, tarde à être abordé. La tension monte.

Une belle surprise que ce roman néerlandais, une claque même, tant Herman Koch s'est ingénié à retourner, malmener et manipuler un lecteur stupéfait qui ne sait plus que croire, qui aimer, qui détester de ces quatre personnages attablés devant un dîner fin. de l'apéritif au digestif, il déroule un menu au goût de plus en plus amer. le début est sans équivoque, Paul, professeur en congé maladie, et sa femme Claire forment un couple équilibré et aimant. Ce sont des gens simples et sympathiques qui apprécient moyennement de gâcher un samedi soir dans le restaurant le plus en vue d'Amsterdam alors que leurs goûts les portent plus vers un petit café populaire où l'on mange à sa faim et pour moins cher. Paul est drôle, sarcastique, il décortique l'ambiance, les manières des serveurs, les chichis superflus avec verve. Serge et sa femme sont absents, en retard comme d'habitude. Mais grâce à Paul, on sait déjà que va arriver un couple qui a réussi. La femme est belle à tomber, le mari est un politicien ambitieux, sans doute un arriviste, un sale type opportuniste qu'on juge d'emblée infréquentable. Quant aux enfants...Certes, ils ont fait une grosse bêtise mais Michel est un bon garçon, il a dû être influencé par les fils de Serge, probablement Beau, le fils adoptif qui n'a pas su s'intégrer. Oui mais voilà...Il ne faut pas se fier à sa première impression. de joyeusement ironique, le ton passe au grinçant, au cynique, à l'immoral et le temps du repas devient le temps des règlements de compte et de la vérité. Sur le thème de la famille et de la parentalité, le roman aborde aussi l'éducation, la violence gratuite, le bien et le mal. Une comédie qui tourne à l'aigre et qui vaut le détour.
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Premier roman néerlandais que je lis de ma vie suite au cadeau d'une amie qui me l'a offert, car la couverture lui a plu... (je suis sûre qu'elle n'avait pas dû lire la quatrième de couverture ).

Après lecture de ce livre, vous en arrivez à vous posez des tas de questions comme : si votre enfant avait commis l'innommable, le protégeriez-vous sans aucune limite? Fermeriez-vous les yeux et commettriez-vous n'importe quoi afin de vous assurer que personne ne puisse le dénoncer ?

Le roman se présente sous la forme d'un récit "confession" relaté par Paul. Ce dernier marié à Claire et ont un fils : Michel ; un frère (Serge) sur le point de devenir premier ministre marié de son côté à Babette et ayant 2 enfants : Rick et un fils adoptif Beau. Tout pourrait-être merveilleux dans ces deux familles.... sauf ... que les enfants des deux couples ont commis un acte horrible.
Les deux couples se retrouvent donc dans un restaurant autour d'une table afin de discuter de ce qu'ils doivent décider....

Le récit est présenté comme un menu avec différentes parties (entrée, plat, dessert, digestif, pourboire) et plus ce dîner rocambolesque avance, plus l'on sent la tension montée et les divergences poindre.

Bon, je ne vous cache pas que le début du livre est long dans le sens où Paul fait de nombreuses digressions dans son récit entre le passé, l'actuel... mais une fois rentré dans le récit, l'on comprend que ces "digressions" étaient utiles pour comprendre l'enchaînement des actes et des faits.

J'ai apprécié ce roman, mais sans plus. Un bon roman, mais des lenteurs, des lourdeurs par moment qui me faisaient changer de livre sans hésitation.
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critiques presse (3)
Lexpress
05 juillet 2011
Avec une écriture au cordeau, et un humour très noir, Herman Koch signe le portrait glaçant d'une société en pleine crise morale, où les monstres ne sont définitivement pas ceux que l'on croit.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
29 juin 2011
Le Dîner s'apparente à une satire sociale qui se déplace vers le polar.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
18 juin 2011
Une lecture plaisante par le cynisme omniprésent qui débouche sur la réflexion à propos de notre société.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Une femme, qui avait deux homosexuels comme voisins du dessus, deux jeunes hommes qui vivaient ensemble et s'occupaient parfois de ses chats, était interviewée. "Ils sont tellement adorables, ces garçons! " racontait la femme. Ce qu'elle voulait dire, en fait, c'est que ses voisins étaient certes homosexuels, mais le soin qu'ils apportaient à ses chats montrait qu'ils étaient tout de même des gens comme vous et moi. Elle trônait dans l'émission, satisfaite d'elle-même, parce que tout le monde allait maintenant savoir à quel point elle était tolérante. Et que ses voisins du dessus étaient des garçons adorables, même s'ils faisaient des choses dégoutantes ensemble. Des choses répréhensibles en fait, malsaines et contre nature. Perverses en somme, mais excusables parce que les deux hommes s'occupaient de façon désintéressée de ses chats."
...
" Pour comprendre ce qu'affirmait cette femme à propos de ses voisins, ai-je poursuivi puisque personne ne disait rien, il faut renverser la situation. Si les deux homosexuels adorables n'étaient pas venus donner des croquettes aux chats, mais leur avaient au contraire lancé depuis leur balcon des filets de porc empoissonnés, ils n'auraient été tout simplement que de sales pédés, comme d'habitude.
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« [...] Vous êtes allés voir le nouveau film de Woody Allen ou pas ?»
JE TROUVE QUE C'EST UN SIGNE DE FAIBLESSE quand la conversation porte trop vite sur les films. Au fond, les films sont plutôt un sujet pour la fin de soirée, quand on n'a vraiment plus rien à dire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens toujours un creux dans l'estomac quand les gens se mettent à parler de films : c'est comme s'il recommençait à faire nuit dehors alors qu'on vient de se lever.
Le pire, ce sont ceux qui racontent les films du début jusqu'à la fin ; ils prennent tout leur temps, ils s’étendent pendant un quart d'heure : un quart d'heure par film, j'entends. Peu leur importe au fond que vous ayez l'intention d'aller voir le film en question ou que vous l'ayez vu depuis longtemps, ils ne tiennent aucun compte de ce genre d'information, ils sont déjà en plein milieu de la scène d'ouverture. Par politesse, vous faites mine au début de vous intéresser, mais vous renoncez vite à toute forme de politesse, vous bâillez ouvertement, regardez le plafond et changez sans cesse de position sur votre chaise, Vous ne ménagez pas votre peine pour faire taire le conteur, mais rien n'y fait, il est déjà allé trop loin pour percevoir ces signaux à leur juste valeur, il est surtout esclave de lui-même et des âneries qu'il débite.
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Si je devais donner une définition du bonheur, ce serait celle-ci : le bonheur se satisfait de lui-même, il n'a pas besoin de témoin. " Toutes les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon", dit la première phrase d'Anna Karénine, de Tolstoï.
Je me contenterai tout au plus d'y ajouter que les familles malheureuses - et au sein de ces familles en premier lieu les couples malheureux - n'y parviennent jamais seules.
Plus il y a de témoins, mieux cela vaut. Le malheur est toujours en quête de compagnie.
Le malheur ne peut supporter le silence - et encore moins les silences gênés qui s'installent lorsqu'il se retrouve seul.
Aussi nous sommes-nous souri, Claire et moi, dans le café quand on nous a servi nos bières, sachant que bientôt nous allions passer toute une soirée en compagnie des Lohman : nous vivions le plus beau moment de la soirée, tout n'irait par la suite que de mal en pis. p.14
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" Tu es tout simplement raciste, m'avait lancé Claire quand je lui avais confié mon aversion pour Beau.
- Pas du tout ! lui avais-je répondu. Je serais raciste si je trouvais cet hypocrite gentil simplement du fait de sa couleur de peau et de ses origines. Ce serait de la discrimination positive. Je serais raciste si je concluais que l'hypocrisie de notre neveu par adoption vient de l'Afrique en général et du Burkina Faso en particulier.
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Le restaurant est d'ailleurs de ceux qu'il faut appeler trois mois à l'avance - ou six, ou huit, enfin, j'ai perdu le compte. Moi je n'ai jamais envie de savoir trois mois à l'avance où je vais aller dîner, mais manifestement certaines personnes n'y voient aucun inconvénient. Dans quelques siècles, quand les historiens voudront connaître le degré d'arriération de l'humanité au début du XXIe siècle, il leur suffira d'examiner le contenu des ordinateurs des prétendus grands restaurants, car toutes ces données sont conservées, il se trouve que je le sais.
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HERMAN KOCH / LE DINER / LA P'TITE LIBRAIRIE
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