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EAN : 9782266198530
448 pages
Pocket (04/11/2010)
4.32/5   49 notes
Résumé :
La plupart des épopées spirituelles s'achèvent sur l'illumination ou l'éveil. Mais que se passe-t-il ensuite ? Qu'advient-il lorsque le maître zen rentre chez lui et retrouve femme et enfants ? Qu'arrive-t-il lorsque un mystique chrétien va faire ses courses ? À quoi ressemble la vie après l’extase ? Comment vivre de tout son cœur ce qui a été réalisé ?

C'est pour répondre à ces questions que Jack Kornfield a mené une vaste enquête auprès de nombreux ... >Voir plus
Que lire après Après l'extase, la lessiveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre qui fait du bien tout simplement. Sans aller chercher dans des sommets de sagesse et de spiritualité incompréhensible pour qui n'a pas un bac +15 en théologie, Jack Kornfield, en toute simplicité, nous rassure.
En filant tout au long du livre la métaphore du linge sale (notre esprit, nous-mêmes) que nous sommes tous plus ou moins désireux de nettoyer il nous fait comprendre qu'après « l'extase » mystique quelle qu'elle soit… la vie continue tout simplement. Et un linge lavé plus blanc que blanc peut se resalir, en attendant la prochaine lessive.
Ponctué d'anecdotes de personnes plus ou moins avancées sur le chemin spirituel (des nonnes chrétiennes, des moines bouddhistes, des enseignants laïcs, des soufis…) l'auteur nous prouve que tout le monde rencontre des difficultés, que cela soit sur la voie que l'on emprunte ou que cela soit parvenu au sommet. Car une fois en haut il ne nous reste plus qu'à redescendre.
Ici pas de promesses miracles : la méditation peut vous aider… ou pas. Pas de formule magique pour atteindre la paix en 5 min par jour, résultats garantis sous un mois. Juste vous, tout simplement. Là où vous êtes, comme vous êtes, c'est déjà parfait.
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Ce livre a été pour moi totalement inspirant et déculpabilisant, Sur le chemin de l'individuation et du développement spirituel j'avais tendance (mais je ne suis bien évidemment pas la seule) a considérer que toute "rechute" était une preuve d'échec, avec, en ligne de mire, un idéal paraissant inaccessible au bout d'une route tracée par d'autres, ceux qui savent.
"Après l'extase, la lessive" explique combien les routes sont personnelles, et combien l'éveil n'est pas un but mais un accomplissement toujours en cours, jamais définitif.
au final, ce livre aura marqué une étape importante pour moi dans l'acceptation de ce que je suis et de ce qui est.
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Je sors de cette lecture mitigé.
Kornfiel connaît son sujet, on le sent tout de suite et il le transmet avec une bienveillance étonnante. On y passe en revue les "étapes" d'un processus d'éveil spirituel, le tout entrecoupé d'une multitude de récits recueillis par l'auteur, de dictons, de fables, d'enseignements et d'expériences personnelles. C'est riche !

De cette agencement découle un sentiment de manque de structure. le message est donné dès les premières pages (voir même dans le titre) - avoir une vie spirituelle ne simplifie pas les autres aspects de la vie qui restent essentiels - et le reste est une exploration des multiples facettes d'une vie emprunte de spiritualité. J'ai donc eu parfois l'impression d'être passé sur beaucoup de lieux communs en attendant plus de profondeur dans la réflexion, parfois avec frustration. J'ai en revanche été porté dans cette lecture un peu comme dans une méditation : je n'ai pas appris d'information détonante ou fondamentalement nouvelle, mais les chapitres raisonnaient parfois, me faisaient réfléchir, m'énervaient ou me bousculaient, me ramenaient à des éléments de ma vie, à des réflexions plus personnelles, et ça a été pour moi le point fort principal de cet ouvrage. Cette lecture a infusé dans mon cerveau plus qu'elle ne l'a nourri, amenant à des surprises bienvenues et une implication réelle.

C'était également ma première lecture en lien avec des traditions spirituelles aussi diverses et j'en ai appris beaucoup sur les différentes religions et courants. Il se fait le témoin de bien des enseignements fondamentaux et ancestraux, et il le fait avec talent.

Ce qui en revanche m'a fortement déplu, c'est comment est dépeinte la manière de vivre la spiritualité. L'auteur parle de christianisme, de bouddhisme, d'islam, de judaïsme et d'autres religions sans distinction, avec une ouverture louable et une visée réelle d'universalité. Et pourtant, la spiritualité est toujours attachée à une structure hiérarchique (maîtres/gourous), à l'éveil, à la méditation et au culte/rituels. le lien entre la spiritualité à la religion est omniprésent, aussi ouverte et intégrative soit-elle. le fait qu'il n'y ait pas d'autre piste abordée pour vivre une vie spirituelle m'a donné l'impression que l'auteur propose son hygiène de vie spirituelle, et de cela découle un dogmatisme qui discrédite beaucoup des propos de l'ouvrage. Il y a bien des manières de vivre la spiritualité, Kornfiel en traite une assez extrême. Certains enseignements m'ont même parfois choqué tant l'auteur me semblait naïf et crédule. J'imagine cependant que ce point-ci ne sera pas perçu de la même façon par tout le monde, jusqu'à l'exacte inverse pour certains, et ils n'auront pas plus tort que moi.

Je dois ajouter que cet ouvrage pourra être précieux pour bien des gens, que certains éléments que j'ai perçu comme banals ne le seront pas pour tous selon les recherches, parcours et les sensibilités, et je conseil cet ouvrage à tous ceux qui cherchent à "défourailler" leur spiritualité, vous ne perdrez pas votre temps.
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Être heureux pendant les périodes de peine semble moins évident que dans les périodes de joie, ce qui est dans l'image du titre du livre " après l'extase ,la lessive" nous invite à philosopher, prendre du recul ,être là dans une épaisse danse d'où le mouvement entre les opposés et les dualités s'efface.Livre qui est aussi témoignage on voit de nombreuses situations biographiques de nombreux enseignants et/ou personnes depuis longtemps spirituelles qui , derrière ces apparences ,ces categorisations , nous montrent que " rien n'est jamais acquis à l'homme" G.Brassens. Et qu'il faut essayer de dépasser ces faiblesses humaines ,de les transcender , c'est cet effort qui est indiqué.
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Ce livre s'adresse à ceux qui s'intéressent au cheminement spirituel (au bouddhisme notamment). Il permet d'avoir une vision un peu plus réaliste de ce qu'on appelle éveil ou illumination, en montrant par de nombreux témoignages que les enseignants spirituels ne sont pas des êtres différents du commun des mortels. Ils connaissent aussi la peur, la colère, la confusion et toutes sortes de difficultés communes à l'humanité. Jack Kornfield n'hésite pas à évoquer les problèmes qui peuvent se poser dans certaines communautés spirituels et auprès de maîtres spirituels à l'éthique parfois douteuse. L'auteur nous encourage à ne pas fuir le monde et la souffrance qui l'habite, mais à en faire partie, pleinement, et à contribuer à le rendre meilleur par de toutes petites choses, si minimes soient-elles.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
... « Notre capacité humaine à nous tromper nous-même est pratiquement aussi vaste que notre capacité à nous éveiller. Comme la remise en question des enseignants nous met en contact avec notre propre obscurité et nos douleurs, les étudiants refusent d’admettre que les abus existent et ils continuent comme avant, en dépit de la vérité douloureuse évidente. Même lorsque l’on parle clairement aux étudiants de problèmes avec leurs enseignants ou qu’il y a des campagnes nationales sur le contrôle des sectes ou les abus de pouvoir dans un mouvement spirituel, financiers, sexuels, les étudiants ne peuvent y croire. »...
p. 225
... « Le problème survient lorsque le reniement de notre humanité est érigé en valeur spirituelle. Pour des étudiants, cela signifie s’enfermer dans un monde puritain et craintif en se coupant de leur propre expérience. Et pour les enseignants également, les exigences prolongées de pureté non égotique, infaillible, peuvent se traduire par la répression ou l’ignorance de leurs propres ombres.
Les chefs spirituels enfermés dans une telle idéalisation dénué de fondement ne prennent pratiquement jamais en compte les besoins humains, la sexualité, le chagrin et la vulnérabilité. Leurs système spirituel idéaliste offrent donc peu d’instruction ou d’aide véritable quand à la manière de travailler sur ces réalités. Peu importe le niveau de pureté et d’exaltation, notre humanité ignorée va resurgir et tous nos besoins délaissés vont réapparaître.
...
Si les besoins du corps et de notre humanité ne sont pas reconnus, ils peuvent être transformés en démons et projetés sur les autres, alimentant la paranoïa, la chasse aux sorcières et l’inquisition. La communauté vivra dans la peur de nombreux aspects de la vie. »...
p. 230
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Les tentations du pouvoir mondain

Des croisades aux djihads, des saints hommes corrompus et évêques tyranniques à la vente d'indulgences — l’histoire des abus de pouvoir de nos religions occidentales institutionnalisées est bien connue. Nous avons, d’une certaine manière, imaginé que les religions orientales et les traditions méditatives étaient exemptes de cette forme de corruption. Mais la Corée, le Japon, le Sri Lanka, la Chine, le Tibet et la Birmanie ont tous une histoire religieuse qui comporte de graves périodes d’abus de pouvoir. Dans The Zen of War (1), Brian Victoria décrit avec de douloureux détails comment de nombreux maîtres zen japonais d’un grand charisme, comme Sawaki Kodo Roshi et Harada Daiun Roshi, violèrent et dénaturèrent les enseignements zen pendant la Seconde Guerre mondiale à seule fin d’encourager cette guerre et ses tueries. Pendant de nombreux siècles, des maîtres zen, parlant « d’une bénéfique guerre de compassion », incitèrent les pratiquants à se joindre, au nom du bouddhisme, aux massacres de l’armée perpétrés à l'encontre de ceux qui n’étaient pas japonais. Le fait de tuer fut décrit comme une expression de l'illumination et les plus grands temples fournirent des soldats et de l’argent pour les armes ; ils bénirent les canons et les campagnes militaires. Il y eut même des cas de monastères en guerre les uns contre les autres, luttant pour accroître leurs pouvoirs.
De même, les guerres entre sectes, moines ou monastères font partie de l’histoire du Tibet.
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1. Le Zen de la guerre.
p. 227

Tsipon Shuguba ancien ministre tibétain des Finances et auteur du livre « In the Presence of my Enemies »(1), parle des conflits de pouvoir et des combats qui eurent lieu pendant les décennies qui précédèrent la mainmise du communisme chinois sur le Tibet. De grands monastères comme Séra, de grands lamas comme Reting Rinpoché (le régent du Dalai-Lama) et des centaines de moines furent impliqués dans des batailles avec chevaux, fusils et canons. Durant ces combats, de nombreux moines-soldats moururent. Le sectarisme et les luttes de pouvoir continuent d’exister dans la communauté tibétaine en exil, tout ceci au nom d’une pratique religieuse « correcte »
Bon nombre de hiérarchies religieuses établies en sont arrivées à posséder de grandes propriétés, des trésors artistiques, une reconnaissance internationale et une influence morale. Il s’agit maintenant de trouver le moyen de détenir tout cela sans se laisser emporter par ses scintillants attraits. Un chef spirituel sage aura un esprit simple et un cœur libre, qu'il porte des brocards et traite avec les rois ou des guenilles et vive dans la solitude du désert. L’amour authentique pour tous les êtres considère le pouvoir politique comme une mesquinerie inutile, comparé à la richesse d’une vie au sein de la vérité.

Quand toute notre humanité n’est pas prise en compte

Renier les aspirations humaines ordinaires est une forme d'idéalisme tellement répandue dans les traditions spirituelles à travers le monde que cela demande d'y regarder de plus près.
p. 228
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1. En présence de mes ennemis.

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« Après l’extase, la lessive. », Jack Kornfield, ed. Pocket © 2010
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... Isolement et reniement.
Lorsqu’une communauté s’établit à l’écart du monde ou a tendance à s’enfermer dans un semblant de culte il n’y a plus de possibilités réelles pour un regard critique. De la même manière, quand des enseignants sont portés et considéré comme des êtres parfaits, ils peuvent devenir isolé et coupés de leur semblables intègres, de leurs partenaires et de leurs amis spirituels. Les membres de la communauté peuvent dans cette situation perdre de vue ce qui se passe réellement. Les enseignants entourés d’étudiants qui les idolâtrent plus que des pairs peuvent être en proie à la solitude et au manque de reconnaissance de leur besoin de véritable intimité ; pire encore, ils risquent de tomber sous l’emprise d’une confiance aveugle en eux-même ou de l’arrogance et de l’intolérance. L’isolement doublé d’inflation devient le terreau fertile de l’illusion trompeuse, de la manipulation mentale et de la transformation d’une pratique communautaire en secte.
Souvent des tendances culturelles contribuent aussi à ces problèmes. Nos cultures patriarcales nous ont conditionnés à considérer les autorités comme étant supérieures, à ne faire confiance ni à nos corps ni à nos sensations et à suivre ceux qui “savent mieux”. Nous n’avons pas été encouragés ou initiés à penser par nous-même. Le désir d’être secourus, de trouver quelqu’un qui connaît la vérité au milieu de ce monde de confusion, et est à la base de nombreuses communauté de disciples aveugles.
L’idéalisation et l’isolement mènent à une culture de reniement partagés. En idéalisant, nous devenons aveugle face à l’évidence qui est sous nos yeux, tandis que l’isolement interdit à toute personne de mettre en évidence les faits. A un certain stade, le degré de reniement dans certaines communautés spirituelles est choquant, en particulier pour celui qui regarde cela de l’extérieur, les yeux ouverts. On est aveugle à propos du leader, aveugle devant les tendances sectaires des enseignements, aveugle face au nombre de membres de la communauté qui se sont perdu dans ce système spirituel et ont oublié leur propre sagesse naturelle.
p. 223/24
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... « Dans la pratique spirituelle, l’initiation n’est pas une simple cérémonie mais le passage d’une épreuve difficile à travers laquelle le cœur va mûrir. En surmontant les épreuves et les difficultés d’une phase initiatique, nous pouvons transformer la visions que nous avons de nous même et du monde. Nous pouvons éveiller notre autorité spirituelle et notre savoir intérieur, activer une confiance capable de nous soutenir face aux difficultés et à la mort. L’initiation nous oblige à un déplacement d’identité dans lequel nous pouvons dépasser le petite idée que nous avons de nous-même et nous défaire de ce que l’on appelle “le corps de peur”, pour nous éveiller à une sagesse, un amour et une absence de peur impérissable.
Le processus de la transformation initiatique n’est toujours visible extérieurement. Certain l’expérimentent comme une spirale, une reconstruction ferme et renouvelée de l’être intérieur. A travers les pratiques cent mille fois réitérées, le cœur approfondit graduellement sa connaissance, sa compassion, sa confiance et sa sincérité à l’égard d’une discipline spirituelle régulière. Le bouddha comparait ce processus au fond sablonneux de l’océan qui petit à petit descend vers les profondeurs de la mer.
...
C’est la manière lente du processus initiatique : continuellement se mettre dans les conditions d’attention et de respect, mijoter longuement dans le four jusqu’à ce que tout notre être soit cuit, mûri, transformé.
Mais plus communément, l’initiation entraîne un changement intense, radical et rapide. Une telle transformation est un passage rituel qui prend souvent la forme d’un archétype. Un rite de passage peut être comparé à un voyage forcé à travers des gorges escarpées, tellement étroite que l’on peut emporter aucun bagage avec soi - une renaissance dans laquelle il faut laisser derrière soit sa vielle vie. Cela comporte de grand risques, on doit parfois frôler la mort, car seulement ensuite le chercheur pourra découvrir l’absence de peur et trouver en son fort intérieur ce qui demeure au-delà de cette mort.
...
L’aspiration à l’initiation est universelle et c’est un besoin vital... » ...
p.80/82
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Un jour, j'effaçai toute notion de mon esprit. J'abandonnai tous les désirs, je rejetai tous les mots avec lesquels je pensais et demeurai dans la quiétude. Je me sentis un peu bizarre - comme si j'étais emporté vers quelque chose ou comme si je touchais à quelque pouvoir inconnu de moi... Ahhh ! J'entrai. Je perdis les limites de mon corps physique. Il y avait ma peau bien sûr mais j'avais l'impression d'être au centre du cosmos. Je parlais mais mes mots avaient perdu leur sens. Je vis des gens venir vers moi mais ils étaient tous identiques. Ils étaient tous moi-même ! Jamais je n'avais connu ce monde. Je croyais avoir été créé mais maintenant je devais changer d'avis : je n'avais jamais été créé. J'étais le cosmos ; aucun individu n'existait
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