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Myriem Bouzaher (Autre)
EAN : 9782253044147
90 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.97/5   100 notes
Résumé :
Texte érudit et lumineux, l'Apostille au "Nom de la rose" livre les secrets de fabrication du chef-d'oeuvre d'Umberto Eco. Pourquoi l'intrigue se déroule-t-elle au Moyen-Age ? Pourquoi en novembre de l'an 1327 et à la fin du mois ? Pourquoi une bibliothèque conçue comme un labyrinthe ? Pourquoi une histoire digne d'un roman policier classique ? etc. Toutes les questions que suscite la lecture du Nom de la rose trouvent ici leur réponse.
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Ce livre dont l'importance est inversement proportionnelle à son épaisseur, constitue l'indispensable complément au Nom de la rose.
Que ne l'ais-je lu depuis longtemps qu'il était à ma disposition!
Umberto Eco explique de façon simple et accessible à tous, le processus de création littéraire d'une sorte de chef-d'oeuvre... Et avec quel brio!
C'est passionnant, avec en ligne de mire la réconciliation de l'art et de l'amabilité.
Umberto Eco le dit et y parvient: Peupler les rêves des lecteurs par l'obsession plus que par le bercement... Même s'il souligne l'importance de la musique propre à chaque roman réussi.... Et l'importance des cent premières pages (un cap à passer) pour lire le nom de la rose.
Babéliotes, lecteurs du Nom de la rose qui n'avez pas encore lu cet Apostille... n'attendez pas pour le consulter et en goûter l'intelligence.
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Umberto Eco nous éclaire dans cet Apostille sur certains aspects du roman le Nom de la Rose. Il nous explique ses recherches, son goût pour cette période, les contraintes qu'il s'est imposées, comment ce livre s'inscrit parmi d'autres références. C'est passionnant de découvrir pourquoi les cent premières pages de ce roman ont découragé plus d'un lecteur. Nous avons désormais certaines clefs afin de mieux appréhender non seulement la genèse mais également la ‘construction' du roman. Comme l'écrit Umberto Ecco « Faire tout comprendre par les mots de quelqu'un qui ne comprend rien », ce fut le sentiment ressenti lors de ma lecture. Je voyais très bien que certaines références m'échappaient complètement.

Ce texte, tout à la fois érudit mais facilement accessible, fut pour moi une révélation m'incitant à me replonger dans le roman.





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Une apostille, un gros « Post Scriptum » de la part d'Umberto Ecco pour son chef d'oeuvre « le nom de la rose ».

Un petit opus que tous les amateurs du désormais célèbre « roman policier médiéval » ne doivent pas manquer de lire ; accompagnés par les curieux (comme moi) de la genèse d'une oeuvre. Umberto Eco revient en effet en sept courts chapitres pour expliquer.

Pourquoi le Moyen Age ? Pourquoi en 1327 ? Pourquoi fin novembre ? Pourquoi une bibliothèque conçue en labyrinthe ? Pourquoi ? Pourquoi ?…
Un petit ajout érudit au remarquable « le nom de la rose ». Un petit ajout qui ne répond pas à toutes les questions que suscite la lecture du Nom de la Rose, mais qui apporte un éclairage particulier à l'oeuvre, notamment au sujet des bibliothèques médiévales.
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« J'ai écrit ce roman parce que l'envie m'est venue (...) J'avais envie d'empoisonner un moine. Je crois qu'un roman peut naître d'une idée de ce genre, le reste est chair que l'on ajoute, chemin faisant.»


L'un des intérêts principaux que je trouve dans un livre est la démarche de l'écrivain. J'aime ces postfaces dans lesquelles les auteurs donnent les tenants et les aboutissants du livre. Je consulte régulièrement leurs interviews parus ou enregistrés à la sortie des livres… Bref, la démarche d'écrivain me passionne !
Aussi, lorsque j'ai découvert qu'Umberto Eco avait écrit cette apostille à son roman le plus célèbre (et, accessoirement, coup de coeur de mes lectures des années 80'), je me suis précipitée et n'ai pas été déçue !

Tout, tout, vous saurez tout :
- sur le titre : « un titre doit embrouiller les idées, non les embrigader »
- sur la démarche préliminaire à l'écriture du livre : « Je pense que pour raconter, il faut avant tout se construire un monde, le plus meublé possible, jusque dans les plus petits détails… Il faut construire le monde, les mots viennent ensuite, presque tout seuls… Il faut se créer des contraintes pour pouvoir inventer en toute liberté. »
- sur la démarche du lecteur : « Entrer dans un roman, c'est comme faire une excursion en montagne : il faut opter pour un souffle, prendre un pas, sinon on s'arrête tout de suite »
- sur la notion de roman, « machine pour générer des interprétations » et de ‘'grand roman'' : « Un grand roman, c'est celui où l'auteur sait toujours à quel moment accélérer, freiner, comment doser ces coups de frein ou d'accélérateur dans le cadre d'un rythme de fond qui reste constant. »
- sur la valeur d'un livre ayant rencontré l'approbation du public, le succés ayant longtemps attribué une valeur négative au livre : « Je crois pourtant qu'il est différent de dire ‘'si un roman donne au lecteur ce qu'il attendait, il reçoit son approbation'' et ‘'si un roman reçoit l'approbation du lecteur c'est parce qu'il lui donne ce qu'il attendait'' »

Le paragraphe précédent n'est qu'un amuse-bouche… Cette apostille est beaucoup plus que ces quelques citations. Vous y découvrirez également pourquoi ce roman se situe au XIVe siècle (et non de nos jours comme prévu initialement par U. Eco), pourquoi un roman historique et une intrigue policière, d'où vient l'idée d'une bibliothèque-labyrinthe, ce qui a présidé au choix des noms des personnages, etc… ; et, plus largement, art expérimental et art de masse, moderne et postmoderne.


PS – Cet opuscule ne manque pas d'humour ; j'en veux pour preuve ce passage : « J'avais envie d'empoisonner un moine (…) J'ai demandé à une ami biologiste de m'indiquer un remède qui ait des propriétés déterminées (être absorbé par voie cutanée, en manipulant quelque chose). J'ai aussitôt détruit la lettre où celui-ci me répondait qu'il ne connaissait pas de poison correspondant à ce que je cherchais ; ce sont là des documents qui, lus dans un autre contexte, pourraient vous conduire tout droit en prison. »
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Complément indispensable à tous ceux qui ont lu et aimé le nom de la rose.
On y découvre, outre le processus d'élaboration de cette oeuvre, la réponse à de nombreuses questions qui éclairent la relecture du roman.
Mieux comprendre Eco, c'est l'approcher un peu.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Les longs passages didactiques avaient aussi une autre raison d'être. Après avoir lu le manuscrit, mes amis de la maison d'édition me suggérèrent de raccourcir les cents premières pages, qu'ils trouvaient trop absorbantes et fatigantes. Je n'eus aucune hésitation, je refusai. Je soutenais que si quelqu'un voulait entrer dans une abbaye et y vivre sept jours, il devait en accepter le rythme. S'il n'y arrivait pas, il ne réussirait jamais à lire le livre dans son entier. Donc, les cents premières pages avaient une fonction pénitentielle et initiatique. Tant pis pour qui n'aimerait pas : il resterait au flanc de la colline.
Entrer dans un roman, c'est comme faire une excursion en montagne : il faut opter pour un souffle, prendre un pas, sinon on s'arrête tout de suite. [...] (p. 48 - 49)

Le souffle
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J'ai commencé à écrire en mars 1978, mû par une idée séminale. J'avais envie d'empoisonner un moine.
(…)
Comme je l'ai dit dans certaines interviews, je ne connais le présent qu'à travers mon écran de télévision tandis que j'ai une connaissance directe du Moyen Age. Quand, à la campagne, nous allumions des feux dans les prés, ma femme m'accusait de ne pas savoir regarder les étincelles qui s'élevaient au milieu des arbres et voletaient le long des fils de lumière. Lorsque, ensuite, elle a lu le chapitre sur l'incendie, elle m'a dit : "Mais alors, les étincelles, tu les regardais !" J'ai répondu : "Non, mais je savais comment un moine du Moyen Age les aurait vues."
(…)
J'ai découvert qu'un roman n'a rien à voir, en première instance, avec les mots. Écrire un roman, c'est affaire de cosmologie, comme l'histoire que raconte la Genèse (il faut bien se choisir des modèles, disait Woody Allen).

(…)
Quand j'ai mis Jorge dans la bibliothèque, je ne savais pas encore que c'était lui l'assassin. Il a pour ainsi dire tout fait tout seul.
(…)
auquel de tes personnages t'identifies-tu ? Mon Dieu, mais à qui s'identifie un auteur ? Aux adverbes, bien sûr.
(…)
chaque fois qu'un critique ou un lecteur a écrit ou dit qu'un de mes personnages affirmait des choses trop modernes, eh bien, dans tous les cas, dans ceux-là justement, j'avais utilisé des citations textuelles du XIVe siècle.
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J'ai découvert ce que les écrivains ont toujours su et que tant de fois ils nous ont dit : les livres parlent toujours des autres livres et chaque histoire raconte une histoire déjà racontée.
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Le labyrinthe fut aussi pour moi une belle aventure. Tous les labyrinthes dont j'avais eu connaissance, et j'avais entre les mains la splendide étude de Santarcangeli, étaient des labyrinthes à ciel ouvert. Ils pouvaient être très compliqués et pleins de circonvolutions. Mais moi, j'avais besoin d'un labyrinthe fermé (a-t-on jamais vu une bibliothèque à ciel ouvert ?) et s'il était trop compliqué, avec beaucoup de couloirs et de salles internes, il n'y avait plus une aération suffisante. Et une bonne aération était nécessaire pour alimenter l'incendie (que l'édifice dût brûler à la fin, cela était très clair pour moi, pour des raisons cosmologico-historiques : au moyen-âge, les cathédrales et les couvents brûlaient tels des fétus de paille ; imaginer une histoire médiévale sans incendie, c'est comme imaginer un film de guerre dans le pacifique sans un avion de chasse en flammes qui tombe en piqué). C'est pourquoi j'ai travaillé deux ou trois mois à la construction d'un labyrinthe adapté, et à la fin j'ai dû y ajouter des meurtrières, sinon l'air aurait toujours été insuffisant.
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Quand l'auteur nous dit qu'il a travaillé sous le coup de l'inspiration, il ment. Genius is twenty per cent inspiration and eighty per cent perspiration.
Lamartine écrivit à propos d'un de ses célèbres poèmes dont j'ai oublié le titre qu'il était né en lui d'un seul jet, par une nuit de tempête, dans un bois. A sa mort, on retrouva les manuscrits avec les corrections et les variantes : c'était le poème peut-être le plus 'travaillé' de toute la littérature française !
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