Annie le Brun, qui a activement participé aux dernières années du mouvement surréaliste aux côtés de
Max Ernst et
André Breton, croit fermement en la vertu subversive de l'imagination.
Née en 1942, cette « sentinelle en colère » est une figure vraiment à part dans le monde culturel français.
Docteure en philosophie (mais qui refuse de rentrer dans l'enseignement), essayiste, écrivaine, poétesse, critique littéraire, cette non-conformiste passionnée et toujours combative, aurait indéniablement fait un magnifique personnage de roman..
Avec son essai «
La vitesse de l'ombre »,
Annie le Brun explore la nature de l'image et son rôle dans le monde contemporain. Elle analyse particulièrement la façon dont les images sont utilisées pour nous contrôler et nous exploiter. Elles représentent, selon elle, aujourd'hui une nouvelle forme de domination. Fabriquées et commercialisées à grande échelle, elles servent à nous vendre des produits, des services et même des idées. Cela nous conduit à en consommer excessivement et nous rend vulnérables à la manipulation. Cette marchandisation contribue aussi à la fragmentation de notre société, en nous faisant vivre dans des mondes parallèles, chacun avec ses propres représentations.
Annie le Brun appelle à une résistance collective, et nous invite à nous réapproprier notre imaginaire, afin de nous libérer de cette domination.
Pour elle, l'ombre des images, c'est leur secret, leur âme, ce dont sont dépourvues les images "marchandisées".
Cet essai, abondamment illustré de peintures, dessins et photographies, est à la fois un texte théorique et un texte littéraire et poétique.
Vent debout contre l'univers fallacieux d'internet et de ses métavers,
Annie le Brun nous invite à reconsidérer la place de l'imagination dans nos existences. Elle nous propose de la considérer comme une force dynamique qui nous permet de nous échapper du temps et de l'espace.
Beau et fort !