Analyse et critique très exhaustive de l'oeuvre de
Sade. Annie Lebrun l'avait rédigée pour accompagner les oeuvres complètes de
Sade éditées par jean-Jacques Pauvert en 1985. Mais ce livre, pour peu qu'on ait lu quelques romans, se justifie à lui seul pour essayer de comprendre en quoi
Sade est si dérangeant. Dans son analyse, elle donne une large place au premier livre de
Sade « Les cent vingt journées de Sodome », que l'on pense souvent être son dernier, tant toute la barbarie humaine est concentrée dans cet opus. Elle resitue l'oeuvre dans le contexte historique de la révolution française et l'emprisonnement du Marquis. C'est d'ailleurs à la Bastille qu'il écrira ce premier livre. Annie Lebrun est littéralement fascinée par l'écrivain dans sa faculté à nous enlever, nous lecteurs, tous nos repères sociaux, humains, moraux. A nous mettre à nu. « Qui lit
Sade ne peut en sortir indemne » nous dit Annie Lebrun. Effectivement, elle explique en quoi cette littérature nous interroge au plus profond de nous, lecteurs. Elle fait référence pour cela à plusieurs auteurs qui ont aussi écrit sur
Sade, comme Bataille,
Maurice Blanchot ou
Klossowski. C'est parfois assez ardu et compliqué. L'analyse de Lebrun n'est pas toujours simple à suivre. Il faut souvent s'accrocher, voire relire certains passages. Mais ce livre nous aide à comprendre pourquoi
Sade nous ébranle autant.