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EAN : 9782221192795
342 pages
Robert Laffont (18/08/2016)
3.07/5   23 notes
Résumé :
Paris, 1988. Jérôme Vatrigan, vingt-trois ans à peine, vient de décrocher le prix Goncourt pour son premier roman. Un exploit qui semble ne pas affecter le rythme indolent de son existence. Dilettante, il accorde un grand intérêt au tennis et voue une passion ordinaire aux femmes. Sa gloire littéraire est encore tiède lorsqu'il rencontre une Italienne, Greta Violante. Il en tombe "bêtement" amoureux.
Elle joint l'intelligence à une ambition monumentale, et i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire, cynique et d'un humour parfois grinçant, suit le parcours de trois personnages. Jérôme Vatrigan, jeune auteur couronné du prix Goncourt et qui devient éditeur. Il rencontre Greta Violette, journaliste dévorée par l'ambition et femme diabolique, dont il tombe amoureux malgré leurs tempéraments opposés. le troisième personnage, c'est Antoine, le frère de Jérôme, un chirurgien plastique qui a choisi la voie de la politique.
Tout ce petit monde, avide de pouvoir et manipulateur en diable, baigne dans une ambiance délétère et pernicieuse. La moralité en prend un coup dans cette comédie humaine acide.
Après l'apogée, on assiste à la chute de ces trois personnages.
L'originalité réside dans la façon dont est racontée l'histoire, à travers les cassettes autobiographiques de Jérôme, les lettres subtiles entre lui et son frère ainsi que des articles de presse.
On découvre les coulisses du monde de l'édition et de celui de la politique. Bien sûr, certains épisodes renvoient à des affaires connues, comme quoi la fiction n'est jamais loin de la réalité.
Le lecteur qui apprécie l'ironie cinglante et les jeux de mots trouvera son bonheur dans ce roman foisonnant que, pour ma part, j'ai trouvé quelque peu ennuyeux.

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Cette comédie humaine bien contemporaine n'aurait pas surpris Balzac puisque ses ressorts sont éternels, mais il aurait été sidéré par ses outrances – à moins que le monde littéraire déjà ? Jean le Gall, mêlant personnages réels et fictifs, propose dans un roman dépourvu de "xyloglossie" (du grec xylon, bois et glossos, langue, souriez s'il vous plaît), une satire ciselée et caustique des trois univers de la mondanité parisienne – mondes politique, culturel et des affaires – qui dessinent l'archétype des grands dîners de la capitale.

Trois personnages principaux vont connaître les lois hyperboliques de l'apogée et du périgée. Au centre, Jérôme Vatrigan, écrivain indolent, dandy, un peu misanthrope, obtient le Goncourt très jeune et poursuit sa carrière littéraire comme éditeur marginal et pointu. Lors d'une interview par une journaliste italienne, il en tombe amoureux et de ce jour-là, Greta Violante, froide, diabolique et opportuniste, conquiert une position puissante dans le monde des affaires, alors que la maison d'édition de Jérôme périclite, ayant fait le choix de (re)publier des auteurs délaissés (pensons que Jean le Gall, petit éditeur - Séguier -- de publications très raffinées y a mis un peu de lui). Jusqu'à ce qu'il publie un inédit de Marcel Proust qui s'avérera évidemment être un faux génial. Antoine, le frère de Jérôme, chirurgien esthétique réputé – comme Greta il est la réussite matérielle incarnée et permet par ses lettres sarcastiques un regard en bais et incisif sur la vie du couple Vatrigan-Violante – accède au monde politique et devient ministre de l'Économie. Un scandale financier l'oblige à démissionner, lui qui clamait, citant Sartre sur Albert Camus, "l'existence du fait moral".

Trente ans de la vie de ces gens, depuis la fin des années quatre-vingt, sont racontés avec humour par un le Gall acide, sans longueurs, à travers les cassettes autobiographiques de Jérôme, des lettres savoureuses et fines entre les frères ("Je rêve d'un monde tranquille quoique intelligent. Un monde où les livres seraient de retour. Mais, Antoine, reverrons-nous jamais cela ?"), d'articles de presse fictifs (Jean Daniel, Raphaëlle Bacqué, Vanessa Schneider,...), ... [je confesse que pour un vieux chroniqueur de romans, une telle variété dans la forme concourt à exclure toute lassitude, même au-delà de trois-cents pages].

Une intrigue policière s'accroche inopinément au grand train de ce beau monde : un détective privé allemand, Max kemper, est grassement payé depuis des années par des parents fortunés pour enquêter sur la disparition de leur fils adolescent. On retrouve le cadavre miraculeusement préservé du jeune homme sur une plage des Landes. L'affaire remonte jusqu'à la jeunesse de Greta Violante.

Parmi les personnages fictifs, c'est sans doute pour le seul Jérôme Vatrigan que le lecteur manifestera de l'empathie : un nostalgique des années quatre-vingt, quand "les femmes buvaient du Contrex et du Bordeaux", alors que "les maîtres du monde avaient un visage" et que "les pulls Angora d'Anne Sinclair brillaient d'une douceur rassurante". le Gall l'a voulu de ces "anarchistes de droite dont on a le secret en France dans l'univers des lettres". Ses ambitions sont limitées par sa nature, c'est un flâneur misogyne qui confesse "je m'isole dans la littérature sérieuse comme dans un château à l'est des Carpates". On ne saura jamais si le Goncourt obtenu par Jérôme Vatrigan à vingt-trois ans est une compensation de la République offerte à son brave homme d'éditeur, qui n'avait encore jamais reçu de décoration, ou si tel vieux membre alité de l'académie, consulté sur son choix, le dentier perdu dans le lit, demanda un comprimé de Dafalgan ou prononça le nom Vatrigan. Une célébrité tient à peu.

Cette inconsistance d'un prix reflète le vrai sujet du roman, l'inauthenticité, la falsification, les apparences trompeuses, l'imposture. L'époque méprise l'authentique : "Rien ne résiste à la force falsificatrice. La probité est passée de mode. C'est le triomphe des boîtes à double fond, des guérisseurs, des faux visages, Désormais, TOUTES LES OEUVRES PROMUES SONT MAGISTRALES !".

[...Compte-rendu complet sur le site...].

L'outrance signalée en début de compte-rendu n'est pas le fait du trait fictionnel : l'écrivain, présentant Les lois de l'apogée (librairie Mollat), explique que certains personnages de son roman n'ont guère dû être inventés, la réalité les livre clés en main. L'actualité nous le rappelle quotidiennement. Il serait hypocrite de ne pas regarder en face les exécutions stylées de cette fiction qui semble avoir fait office d'exutoire à son auteur et dont il peut se féliciter.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Intrigue politique, policière, littéraire et conjugale, rien ne manque à ce roman esthétique et ironique dans lequel nous suivons les vies de Jérôme, d'Antoine et de Greta, destins aux allures inoxydables qui se retrouveront pourtant entachés de rouille. Pour moi, le roman de la rentrée.
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Jérôme Vatrigan décroche le prix Goncourt à 23 ans, il décide alors de ne plus écrire mais de devenir éditeur. Grâce à ce prix, il rencontre Greta, une journaliste italienne. Leur relation est bien particulière, un amour sans retour. Greta déborde d'ambition et de pouvoir alors que Jérôme veut vivre presque sans contrainte.
Antoine, le frère de Jérôme, est chirurgien et se lance dans la politique.
Les deux frères entretiennent une relation épistolaire.
Les trois personnages vont connaître l'ascension sociale, l'argent et le pouvoir mais tout à un prix. Tous ont des secrets bien gardés jusqu'au jour où, un enquêteur décide de leur nuire.

Une vision sûrement réaliste de notre société, ce livre mélange fiction et réalité, c'est probablement ce qui m'a plu.
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Roman d'un éditeur et auteur dont le personnage principal est un auteur et éditeur. Ça part mal et ça continue mal en enfilant toutes les perles d'une bienveillance sur soi même assez hallucinante (nous sommes mauvais mais tellement désirables, glamour dans nos échecs, nous brassons des millions et au fond nous sommes géniaux etc...). Seule la relation entre Greta et l'éditeur, relation sans sexe et sans amour mais qui dure de façon inexplicable m'a semblé sortir un peu du lot de bla bla qui remplit ce texte. Tout le reste est d'une platitude sans intérêt : un membre du milieu fait un roman sur le milieu ou il parle du milieu de façon faussement acide et franchement tarte.
Bref, c'est bien écrit (enfin facile à lire) mais plat comme un frisbee.
Question, si il était hors milieu, éditerait-on Jean le Gall ?
Réponse...
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critiques presse (1)
Lexpress
24 octobre 2016
Cette comédie de moeurs est un régal d'intelligence et de finesse littéraire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La finance est un univers dramatiquement homogène. Il arrive cependant que des manieurs d'argent, frappés par l'échec, révèlent une âme, une conscience, une douleur, quelque chose qui les rapprochent des hommes.
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Greta n'écarte quotidiennement les jambes que pour enfiler un pantalon. Des fois, je me dis que ce n'est pas plus mal. Nous ne sommes pas des boeufs; chez nous, on ne passe pas des passions vaginalesaux chants de Noël ou des lasagnes à la sodomie !
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Il allait connaître d'autres filles. En embrasser des dizaines. En aimer deux, ou trois. En épouser une.
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Le livre "Georges Sanders, profession fripouille - Mémoires" (bit.ly/3YCLLUh) présenté par Jean le Gall, directeur des Editions Séguier, dans l'émission littéraire "L' heure des Livres" d' Anne Fulda sur CNEWS
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