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Cécile Leclère (Traducteur)
EAN : 9782221259986
624 pages
Robert Laffont (24/02/2022)
3.59/5   29 notes
Résumé :
" Un ouvrage profond qui, en même temps, me terrifie et me rend optimiste pour le futur. " Jonathan Safran Foer.


" La situation est pire, bien pire que ce que vous pouvez imaginer. Si votre inquiétude face au réchauffement climatique se résume à une crainte de la montée du niveau de la mer, vous ne faites qu'effleurer la surface des catastrophes à venir... "

Écouter la science et faire connaître la vérité. David Wallace-Wells a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Pour écrire The Uninhabitable Earth (2019), David Wallace-Wells a lu les mêmes livres que moi. Enfin, certainement bien plus, mais le fait est que j'ai eu l'impression de relire des choses lues ailleurs. Tout peut changer de Naomi Klein, le syndrome de l'autruche de George Marshall pour l'aspect psychologique, Les guerres du climat de Harald Welzer, Drawdown sur les pistes de sortie plus ou moins techno-utopiques, les bouquins de Jared Diamond pour la prise de recul évolutionnaire ou encore, pour mettre des français, L'événement anthropocène et le très bon Cataclysmes de Laurent Testot... J'ai donc lu The Uninhabitable Earth en diagonale. L'auteur récapitule les effet du bouleversement environnemental, l'inertie sociétale qui bloque l'action et termine même, il faut croire que c'est une tradition, sur le paradoxe de Fermi en posant l'effondrement environnemental comme potentiel Grand Filtre. C'est pas joyeux.

Il récapitule les effets qui risquent de rendre une partie de la Terre inhabitable d'ici 100 ans en différents chapitres. Faisons brièvement le tour, en gardant en tête que ces points sont bien sûr liés entre eux et s'influencent négativement : hausse de la température (entre 4 et 7 degrés, si ce n'est plus), baisse des récoltes et famines, montée des eaux et inondations, feux de forêts (et du reste) de plus en plus fréquents, désastres en tous genre (typhons, tempêtes...), pénurie d'eau douce, mort des océans, pollution atmosphérique, épidémies, effondrement économique et guerres du climat.

Vraiment, après avoir pas mal lu sur le sujet, la conclusion me semble assez limpide : à moins d'une improbable surprise, le vingt-et-unième siècle et les suivants frapperont l'humanité par un déclin constant du niveau de vie, un déclin de l'espérance de vie, des migrations inimaginablement massives, une chute des démocraties libérales, une recrudescence des conflits armés et une zone équatoriale progressivement inhabitable.

Bon, je relève quelques points.

Pour chaque degré de plus, les récoltes de céréales baissent de 10%.
D'ici 2080, l'Europe du sud sera en état de sécheresse permanent. Sans parler du reste du monde.
La hausse du taux de CO2 dans l'air entraine une importante baisse de la qualité nutritionnelle des aliments : moins de vitamines, plus de glucides.
La hausse du taux de CO2 dans l'air entraine une baisse des capacités cognitives.
Jusqu'à présent, les océans ont absorbé la majeure partie de la nouvelle chaleur : ils arrivent à leur limite.
Feedback loop : plus de CO2 = feuilles des végétaux plus épaisses = plantes absorbent moins de CO2.
Feedback loop : Albedo effect : moins de glace aux pôles = moins de rayons solaires réfléchis par le blanc de la glace = plus de réchauffement.
Feedback loop : fonte du permafrost = libération massive, mais vraiment massive, de méthane = plus de réchauffement (d'ici 2100, équivalent à la moitié du carbone relâche par l'humanité depuis l'industrialisation)
Feedback loop : réchauffement = plus de feux de forêts = plus de carbone relâché et moins d'arbres pour le réabsorber
le climat changerait plus rapidement qu'à n'importe quel moment depuis la fin des dinosaures.
D'ici 2050, 140 millions de migrants climatiques. Et ce chiffre, c'est selon la Banque Mondiale. Donc probablement optimiste. Entre 200 millions et 1 milliard selon... les Nations Unies.
Les humains brûlent actuellement 80% plus de charbon qu'en 2000.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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Voilà un ouvrage dont la lecture devrait être rendue obligatoire. Et il faudrait aussi en organiser des lectures publiques, pour toucher également les réfractaires à la lecture et aux livres (oui, ça existe, mais heureusement pas sur Babelio).

David Wallace-Wells n'y mâche pas ses mots et n'hésite pas à nous dépeindre l'avenir très sombre qui nous attend. J'ai trouvé le ton de l'ensemble assez pessimiste, mais je pense que c'est nécessaire. le temps de l'optimisme est dépassé depuis longtemps, comme l'année 2022 l'a prouvé.

Wallace-Wells n'est pas un scientifique. C'est juste un type comme vous et moi (enfin, il est journaliste) qui a décidé de partager les connaissances qu'il a acquises sur le changement climatique au fil de ses lectures et de ses entretiens avec des scientifiques. de ce fait, son livre est encore plus intéressant, car il fait le bilan de ce que tout un chacun pourrait ou devrait savoir sur le climat : pas seulement les scientifiques qui préparent des modèles dans leur laboratoires ultra-perfectionnés, mais nous tous. Or, il suffit d'évoquer quelques faits grappillés dans La terre inhabitable avec ses collègues ou ses amis pour se rendre compte que peu de personnes savent réellement à quoi s'attendre dans un monde plus chaud de 3 ou 4 degrés. La plupart des gens pensent, de façon totalement infondée ou utopique, que l'être humain s'adaptera.
Cela prouve qu'il faut convaincre au maximum de la réalité du changement climatique et des cataclysmes qui vont probablement déjà nous tomber dessus au cours de la prochaine décennie. Et pour cela, cet essai est parfait. Car l'auteur y décrit non seulement les problèmes de santé et les catastrophes en chaîne qui nous attendent, mais aussi les retombées socio-économiques du dérèglement climatique.

Voilà un bon ouvrage pour commencer 2023, un livre à lire, à relire, à étudier, à partager, à prêter, à offrir. Mais autant être prévenu : La terre inhabitable est un récit particulièrement angoissant. A côté de David Wallace-Wells, Stephen King lui-même ressemble à Beatrix Potter.
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Un essai impitoyable sur ce qui nous attend, sur ce qui arrive déjà.

Un très bon complément à « L'effondrement de la civilisation occidentale ».

Le livre est découpé par thèmes : alimentation, énergie, conflits…

C'est très bien sourcé avec des notes qui renvoient à des ressources en ligne (toutes de langue anglaise).
Le livre après avoir posé les conséquences actuelles et futures sur le climat domaine par domaine, élargit son propos à l'impact sur les systèmes de plus en plus larges.
On traite peu souvent des domaines « indirects » comme la santé, la violence.
Nos systèmes bien réglés vont être complètement bouleversés.

C'est impitoyable et solide.

Il propose et analyse ensuite les raisons de notre aveuglement et notre inaction.
Il reste de l'espoir, mais au plus l'inaction se prolonge plus les conséquences et les changements seront violents.
Le changement climatique est déjà là.

Ajout personnel :

En passant : Mars ? Non : « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs »

Bémol

Dans son chapitre sur l'éthique, il fait référence à beaucoup de personnes américaines qui me sont tout à fait inconnues.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Très peu de gens savent que le GIEC articule et résume ses millions de données selon 3 courbes principales: la première de ces courbes, la plus diffusée, est celle qui est pleine de si, si on réduit les émissions, si on réduit le plastique, si on réduit l'extraction, si on capture le carbone, si on passe à des sources d'énergie renouvelable, si si si. La deuxième courbe, celle qu'on considère la plus plausible, est une catastrophe en soi, non plus les si mais plutôt les sûrement, les probablement et les éventuellement. La troisième de ces courbes relève purement du vocabulaire apocalyptique, les grandes plaies d'Égypte comme introduction et le grand déluge de Noé comme conclusion. Nos médias s'obstinent à présenter la première courbe comme une évidence, une sécurité que le dérèglement climatique ne saurait durer tout au plus un siècle, alors que Jancovici nous parle de 10 000 ans d'instabilité, désormais inévitable. Ces mêmes médias qui considèrent le carbone et sa suppression comme la solution clé-en-main, alors que le gaz carbonique n'est qu'une petite partie d'un immense iceberg, oubliant de mentionner le cycle de l'eau totalement dévasté, des puits d'absorption de la pollution qui ne suffisent plus, de la disparition des nuages par saturation de méthane par la cryosphère, du blocage du système respiratoire des plantes, de l'évapo-transpiration de tous les êtres vivants à sang chaud devenant inutile, bref, un retour au Crétacé où seuls les reptiles et les batraciens pouvaient survivre.
C'est ici que l'essai de David Wallace-Wells prend tout son sens, en résumant toutes ces courbes, en ne fermant pas les yeux devant l'ampleur du défi qui nous attend tous. le bouquin est une véritable encyclopédie: bombe nucléaire, effondrement du bloc soviétique, agriculture, mathématiques, physique, des romanciers, du journalisme américain, la présidence d'Eisenhower, les OVNIs, une masse de données, une masse de travail...
Un ouvrage essentiel, aussi essentiel que le Dette de David Graeber, une autre encyclopédie.
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Des chiffres et encore des chiffres, mais des chiffres qui valent la peine d'etre mis en évidence car ainsi vous saurez a quelle sauce le bouleversement climatique risque de vous manger vous et vos descendants. Surtout, apres avoir lu cette excellente synthese chiffrée de la situation, vous saurez mieux apprécier le travail de celles et ceux qui tentent de freiner le rouleau compresseur ainsi que de mieux déprécier les mensonges qui tentent de perpétuer un mode de vie en train de nous mener dans le mur.

Dans la deuxieme partie du livre, l'auteur se donne pour ambition de faire le tour du sujet dans ses dimensions psychologique, sociale, historique, économique, philosophique et meme en relation avec le paradoxe de Fermi (vie intelligente extraterrestre). Cela donne des pages de réflexions parfois originales mais parfois aussi un peu pédantes, voire confuses. Des phrases manifestement trop longues et un manque de clarté dans la pensée, mais peut-etre aussi une certaine tendance a intellectualiser rendent par moments la lecture de cette partie un peu fastidieuse. Peut-etre la version originale en américain est-elle plus lisible.

Bien ou mal écrit, ce genre de livre a le mérite de récapituler les progres rapides et les effets dévastateurs d'un réchauffement climatique a propos duquel les politiques parlent bien plus qu'ils n'agissent. En sus, le lecteur peut y trouver des éléments de réflexion pour alimenter la sienne propre s'il en a l'intelligence et la volonté.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Si nous avions commencé la décarbonisation globale en 2000, l’année où Al Gore a perdu de peu l’élection à la présidence américaine, nous n’aurions eu qu’à réduire nos émissions d’environ 3 % par an pour assurer un réchauffement inférieur à 2 °C. En commençant aujourd’hui, alors que les émissions globales continuent de progresser, le rythme devra être de 10 %. Si nous retardons encore de dix ans, il nous faudra les baisser de 30 % chaque année.
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Nous choisissons de nous concentrer sur la consommation personnelle des uns et des autres, en partie parce que c’est une chose que nous pouvons contrôler, mais aussi parce que c’est une façon très contemporaine d’afficher sa vertu. Or en définitive ces choix sont, presque toujours, de maigres contributeurs, qui nous empêchent de voir les forces plus importantes juste derrière. Lorsqu’il s’agit d’eau douce, le contexte général est le suivant : la consommation personnelle représente une tranche infime qui ne fait de différence qu’en cas de sécheresse extrême
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Les émissions négatives sont peut-être, à présent, une forme de pensée magique pour le climat. Elles semblent aussi être un ultime meilleur espoir. Et, si elles fonctionnent, les usines de captage de CO2 nous offriront l’absolution par où nous avons péché, par l’industrie – et marqueront ainsi le début d’une toute nouvelle romance théologique avec le pouvoir de la machine.
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En 2018, l’EASAC (European Academies Science Advisory Council – Conseil consultatif des académies des sciences européennes) soulignait que les technologies existantes d’émissions négatives ont « un potentiel de réalisme limité », ne serait-ce que pour ralentir la concentration de CO2 dans l’atmosphère – sans même parler de le réduire de façon significative. Cette année-là, Nature écartait tous les scénarios basés sur la séquestration géologique du CO2 comme étant de « la pensée magique ».
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Je sais que des horreurs climatiques auront lieu, dont certaines, inévitablement, croiseront la route de mes enfants – car c’est bien de cela qu’il s’agit, le réchauffement étant une menace globale. Mais ces horreurs ne sont pas encore écrites
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