Frédéric LenormandLes mystères de Venise (Lenormand) tome 5 sur 6
/5 15 notes
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Résumé :
Mars 1763. Le doge Foscarini est souffrant, et pas moins de seize médecins ont échoué à le guérir. Leonora, détective vénitienne, est chargée en secret de retrouver un mage dont la rumeur prétend qu’il peut soigner n’importe quel mal.
C’est dans les îles les moins accessibles de la lagune que Leonora et son assistant Flaminio partent sur les traces de cet étrange praticien. Composant la périphérie de ce monde à part, l’île des centenaires, l’île des f... >Voir plus
C’est dans les îles les moins accessibles de la lagune que Leonora et son assistant Flaminio partent sur les traces de cet étrange praticien. Composant la périphérie de ce monde à part, l’île des centenaires, l’île des f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8)
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Alerte ! les coins qui servent à fabriquer la monnaie vénitienne ont disparu!
Dans cette nouvelle aventure de Leonora et de Flaminio Frederic Lenormand nous mène en bateau ! En effet nous découvrons ici la Venise du XVIII ème siècle extra-muros à travers les diverses petites îles qui la ceinturent et dont certaines ont été rasée, au cours d'une enquête assez tordue où les masques, pour être ici invisibles, n'en sont pas moins vénitiens avec tout cela comporte comme esprits tordus, grands personnages et pour ajouter à l'affaire un mage, pas encore trop célèbre.
Chaque île représente une page de l'histoire vénitienne, des épisodes de peste aux cimetières en passant par les prisons et les monastères.Bref avec un humour peut-être un peu moins décapant que d'habitude mais toujours présent, Lenormand nous donne encore un bon moment de lecture et de culture.
Dans cette nouvelle aventure de Leonora et de Flaminio Frederic Lenormand nous mène en bateau ! En effet nous découvrons ici la Venise du XVIII ème siècle extra-muros à travers les diverses petites îles qui la ceinturent et dont certaines ont été rasée, au cours d'une enquête assez tordue où les masques, pour être ici invisibles, n'en sont pas moins vénitiens avec tout cela comporte comme esprits tordus, grands personnages et pour ajouter à l'affaire un mage, pas encore trop célèbre.
Chaque île représente une page de l'histoire vénitienne, des épisodes de peste aux cimetières en passant par les prisons et les monastères.Bref avec un humour peut-être un peu moins décapant que d'habitude mais toujours présent, Lenormand nous donne encore un bon moment de lecture et de culture.
La première chose que l'on remarque à propos de cet ouvrage, c'est que Frédéric Lenormand signe désormais cette série des "Mystères de Venise" de son nom - et non plus de son pseudonyme "Loredan" qui était cependant des plus charmants. Par ailleurs, son nom occupe désormais une place importante sur la couverture des ouvrages parus récemment... Ce qui laisse à penser que l'auteur est désormais reconnu - et attendu ! - par de nombreux lecteurs. Un pas supplémentaire vers la gloire ?... Je ne pense pas que ce soit le but recherché. Mais il faut avouer qu'il est plaisant pour un auteur d'avoir trouvé son lectorat ! Et je crois bien que c'est désormais le cas...
Je suis fan depuis la première heure des écrits de Frédéric Lenormand - j'aurais du mal à m'en cacher tant je commente régulièrement ses ouvrages...
Cette série désopilante ne fait pas exception à la règle : un peu d'histoire, beaucoup d'aventures et de l'humour à chaque page... Rien n'est épargné à Léonora, l'agent du Doge, dans ce nouvel ouvrage.
Alors que le doge se trouve au plus mal, Léonora se voit confier une double enquête : retrouver un mystérieux mage qui aurait la possibilité de guérir le Doge et, en parallèle, remettre la main sur des objets dérobés qui, si ils n'étaient pas retrouvés, mettraient à mal la sécurité financière de la cité lacustre... Ceci ne serait rien si une épidémie de peste ne semblait se répandre sur la lagune, créant une panique indescriptible et obligeant notre héroïne à naviguer d'ile en ile pour mener son enquête... Chacune des iles ayant sa propre histoire, son ambiance et ses personnages plus pittoresques les uns que les autres, on ne s'ennuie pas un instant au cours de ce périple des plus fous !!
Comme bien souvent, il est difficile de résumer cet ouvrage sans trop en dévoiler. Mais le voyage vaut le détour ! D'autant qu'il est hilarant ! Ne vous reste donc plus qu'à vous plonger dedans pour vous faire votre propre opinion !
Bonne lecture !
Je suis fan depuis la première heure des écrits de Frédéric Lenormand - j'aurais du mal à m'en cacher tant je commente régulièrement ses ouvrages...
Cette série désopilante ne fait pas exception à la règle : un peu d'histoire, beaucoup d'aventures et de l'humour à chaque page... Rien n'est épargné à Léonora, l'agent du Doge, dans ce nouvel ouvrage.
Alors que le doge se trouve au plus mal, Léonora se voit confier une double enquête : retrouver un mystérieux mage qui aurait la possibilité de guérir le Doge et, en parallèle, remettre la main sur des objets dérobés qui, si ils n'étaient pas retrouvés, mettraient à mal la sécurité financière de la cité lacustre... Ceci ne serait rien si une épidémie de peste ne semblait se répandre sur la lagune, créant une panique indescriptible et obligeant notre héroïne à naviguer d'ile en ile pour mener son enquête... Chacune des iles ayant sa propre histoire, son ambiance et ses personnages plus pittoresques les uns que les autres, on ne s'ennuie pas un instant au cours de ce périple des plus fous !!
Comme bien souvent, il est difficile de résumer cet ouvrage sans trop en dévoiler. Mais le voyage vaut le détour ! D'autant qu'il est hilarant ! Ne vous reste donc plus qu'à vous plonger dedans pour vous faire votre propre opinion !
Bonne lecture !
C'est avec beaucoup de regrets que j'ai refermé la dernier Frédéric Lenormand.
Comme à son habitude, l'auteur entraîne ses lecteurs, à la suite de ses héros, dans une enquête mouvementée, passionnante, et, surtout pleine d'humour.
On remarquera, également, un petit clin d'oeil (en guise d'hommage) au roman de Jules Verne intitulé L'Ile mystérieuse. En effet, l'intrigue ne se déroule pas à Venise même, mais, dans les iles l'entourant. C'est une manière sympathique de visiter, de découvrir des îles qui, pour la plupart, n'existent plus aujourd'hui.
Enfin bref, on passe un excellent moment lors de la lecture de ce roman policier, et, en ce qui me concerne, je n'ai pas vu le temps passé.
Comme à son habitude, l'auteur entraîne ses lecteurs, à la suite de ses héros, dans une enquête mouvementée, passionnante, et, surtout pleine d'humour.
On remarquera, également, un petit clin d'oeil (en guise d'hommage) au roman de Jules Verne intitulé L'Ile mystérieuse. En effet, l'intrigue ne se déroule pas à Venise même, mais, dans les iles l'entourant. C'est une manière sympathique de visiter, de découvrir des îles qui, pour la plupart, n'existent plus aujourd'hui.
Enfin bref, on passe un excellent moment lors de la lecture de ce roman policier, et, en ce qui me concerne, je n'ai pas vu le temps passé.
1763, les coins servant à frapper les ducats de la Sérénissime république de Venise sont volés à la Zecca, le trésor public vénitien. L'inquisiteur rouge charge la jeune Leonora de retrouver les voleurs qui sont passés par les toits plombés. Dans le même temps, le doge se meurt. Son entourage pense que seule une potion miracle concoctée par un mage sicilien présent dans les parages pourrait le sauver. Voilà Leonora chargée de deux missions en même temps : retrouver les coins et le mage. Mais la population craint une épidémie de peste. Il faut fuir Venise et se réfugier sur les autres îles de la lagune.
Telle une farandole dans une pièce de Goldoni, Leonora passe d'île en île, de monastère en lazaret, avec les compagnons que le destin lui alloue : un prêtre tractant partout la statue d'un saint, une religieuse avenante, une riche propriétaire accompagnée de son lapin domestique, un secrétaire de la Zecca qui lui colle aux basques, ...
Les transferts d'île en île, leurs habitants, et ce qui se trouvait à l'époque dans ces lieux, constitue l'essentiel de cette farce, assez lourde. le chapitre final donne un minimum de sens à l'intrigue en identifiant les coupables et permet à l'auteur de retomber sur ses pattes, mais après quelles pérégrinations...
Si l'intrigue n'a pas grand intérêt, le livre cependant ne sombre pas dans la lagune, grâce au coté ballade touristique dans un univers qui pour partie n'existe plus. Certains îlots ont été submergés, quand les installations sur d'autres ont progressivement été abandonnées. Un appendice permet d'avoir quelques explications à ce sujet.
Telle une farandole dans une pièce de Goldoni, Leonora passe d'île en île, de monastère en lazaret, avec les compagnons que le destin lui alloue : un prêtre tractant partout la statue d'un saint, une religieuse avenante, une riche propriétaire accompagnée de son lapin domestique, un secrétaire de la Zecca qui lui colle aux basques, ...
Les transferts d'île en île, leurs habitants, et ce qui se trouvait à l'époque dans ces lieux, constitue l'essentiel de cette farce, assez lourde. le chapitre final donne un minimum de sens à l'intrigue en identifiant les coupables et permet à l'auteur de retomber sur ses pattes, mais après quelles pérégrinations...
Si l'intrigue n'a pas grand intérêt, le livre cependant ne sombre pas dans la lagune, grâce au coté ballade touristique dans un univers qui pour partie n'existe plus. Certains îlots ont été submergés, quand les installations sur d'autres ont progressivement été abandonnées. Un appendice permet d'avoir quelques explications à ce sujet.
Vous ai-je déjà dit que j'adorais ces Mystères de Venise ?
Non ?
Et bien c'est fait
Les Mystères de Venise pour ce qui est des tome 1,2,3 et 4 ont été publié sous le nom de Loredan. Mais ici, Frédéric Lenormand tombe le masque en signant sous son nom ce cinquième volet. Il était temps. Auteur de nombreux romans policiers historiques, la patte de Frédéric, affleuré dans les précédents opus, on y reconnaissait déjà son érudition.
Mais alors que nous raconte ce cinquième mystère de Venise, « Les îles mystérieuses »
Venise, mars 1763. Seize médecins échouent à guérir le doge Foscarini d'un mal inconnu. Leonora doit ramener un mage capable selon la rumeur publique de tout soigner. Avec son assistant Flaminio, elle part sur ses traces à travers les îles les moins accessibles de la lagune. Avec de surcroît la recherche du trésor perdu d'Attila le Hun.
On retrouve avec plaisir la jeune Leonora aux prises avec un mystérieux magicien. Et l'on murmure à Venise que cet Ordelafo Buscaleone vient d'Orient ou du Caire et qu'il est de toutes les religions, de tous les rites. Aussi, une nouvelle fois laissons nous entrainer à la suite de la jeune héritière des dalla Frascada et menons avec elle l'enquête entre le Grand Canal, la Douane de mer et non pas le café Florian mais bel et bien dans ces îles et îlots méconnus les moins accessibles de la lagune.
Car une nouvelle fois on aime être mener en bateau par notre auteur qui mêle avec finesse la rigueur et le contexte historiques ainsi que le sens de l'aventure et du suspense et la justesse de l'intrigue et du mystère. Une fort belle réussite. du roman policier historique comme je les aime.
Lien : https://collectifpolar.com/
Non ?
Et bien c'est fait
Les Mystères de Venise pour ce qui est des tome 1,2,3 et 4 ont été publié sous le nom de Loredan. Mais ici, Frédéric Lenormand tombe le masque en signant sous son nom ce cinquième volet. Il était temps. Auteur de nombreux romans policiers historiques, la patte de Frédéric, affleuré dans les précédents opus, on y reconnaissait déjà son érudition.
Mais alors que nous raconte ce cinquième mystère de Venise, « Les îles mystérieuses »
Venise, mars 1763. Seize médecins échouent à guérir le doge Foscarini d'un mal inconnu. Leonora doit ramener un mage capable selon la rumeur publique de tout soigner. Avec son assistant Flaminio, elle part sur ses traces à travers les îles les moins accessibles de la lagune. Avec de surcroît la recherche du trésor perdu d'Attila le Hun.
On retrouve avec plaisir la jeune Leonora aux prises avec un mystérieux magicien. Et l'on murmure à Venise que cet Ordelafo Buscaleone vient d'Orient ou du Caire et qu'il est de toutes les religions, de tous les rites. Aussi, une nouvelle fois laissons nous entrainer à la suite de la jeune héritière des dalla Frascada et menons avec elle l'enquête entre le Grand Canal, la Douane de mer et non pas le café Florian mais bel et bien dans ces îles et îlots méconnus les moins accessibles de la lagune.
Car une nouvelle fois on aime être mener en bateau par notre auteur qui mêle avec finesse la rigueur et le contexte historiques ainsi que le sens de l'aventure et du suspense et la justesse de l'intrigue et du mystère. Une fort belle réussite. du roman policier historique comme je les aime.
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Citations et extraits (38)
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Sant'Erasmo était le désert des Vénitiens, la terre abandonnée aux cultures vivrières, à la jachère, à l'inondation, à tout ce qu'aurait été leur pays s'ils ne s'étaient pas mis en tête d'y créer la plus belle cité du monde : un pré un peu triste, aux contours vagues, soumis aux caprices de la mer. C'était un néant d'île dans un néant de civilisation, le rien posé à côté du tut, l'indigence aux portes de la majesté, l'inexistence de ce qui n'a jamais commencé d'être, le contre-pied du rêve.
– Vous devez absolument guérir le doge ! s’exclama un monsieur qui ne s’était jamais vu si rayonnant depuis ses noces. Vous feriez là une bonne action pour la République et votre réputation n’aurait plus de bornes !
Le sérénissime prince n’avait plus été vu en public depuis des mois. On le disait incapable de quitter son lit, les affaires de l’État s’en ressentaient. Seize médecins le visitaient chaque jour sans résultat.
Le mage repoussa l’aimable suggestion.
– Je me consacre aux douleurs qui accablent les pauvres. Ici et là, j’aide des gens fortunés pour les engager à soutenir ma mission. Mais, aux puissants, je ne touche pas. S’ils ne guérissent pas, on m’accuse de les avoir fait périr ; s’ils guérissent, leurs ennemis, leurs héritiers et leurs apothicaires me vouent une haine implacable. Je ne prodigue pas les soins orientaux pour fâcher les gens. Si le doge a déjà seize médecins, comment y aurait-il de la place pour un Buscaleone ?
Les visiteurs versèrent une importante contribution pour aider au soulagement des pauvres, puis se retirèrent, convaincus d’avoir rencontré un bienfaiteur de l’humanité destiné à finir au bûcher.
Le sérénissime prince n’avait plus été vu en public depuis des mois. On le disait incapable de quitter son lit, les affaires de l’État s’en ressentaient. Seize médecins le visitaient chaque jour sans résultat.
Le mage repoussa l’aimable suggestion.
– Je me consacre aux douleurs qui accablent les pauvres. Ici et là, j’aide des gens fortunés pour les engager à soutenir ma mission. Mais, aux puissants, je ne touche pas. S’ils ne guérissent pas, on m’accuse de les avoir fait périr ; s’ils guérissent, leurs ennemis, leurs héritiers et leurs apothicaires me vouent une haine implacable. Je ne prodigue pas les soins orientaux pour fâcher les gens. Si le doge a déjà seize médecins, comment y aurait-il de la place pour un Buscaleone ?
Les visiteurs versèrent une importante contribution pour aider au soulagement des pauvres, puis se retirèrent, convaincus d’avoir rencontré un bienfaiteur de l’humanité destiné à finir au bûcher.
– Si vous voulez être respectables, dit-elle en désignant les plats, commencez donc par vous défaire de ces volailles et de ces sauces : le carême a commencé.
– Ah, tu vois ! Tu feras une excellente bonne sœur ! dit son père avec un signe à l’intention du personnel pour qu’on emportât les victuailles compromettantes.
Leonora termina sa collation. Il était temps de s’éloigner de Ca’ Civran, où elle logeait aujourd’hui, et des couvents où l’on pourrait la faire loger demain. Alors qu’elle allait se lever de table, son demi-frère Zermanico, ce bon à rien, ivrogne, sur qui l’on comptait pour assurer la perpétuation de la lignée, lui enveloppa la tête du voile en question.
– Voilà ! dit-il en montrant le résultat. Ça te va très bien !
C’était une pointe de gaze blanche plissée qui avançait sur le front, tandis qu’un petit béguin de toile claire couvrait le dessus et l’arrière de la tête, les deux bouts se rejoignant sous la gorge. Le futur doge engagea sa progéniture à ne plus quitter cet habit qu’il n’eût été élu. Elle se dit qu’elle en avait pour toute la vie.
– Ah, tu vois ! Tu feras une excellente bonne sœur ! dit son père avec un signe à l’intention du personnel pour qu’on emportât les victuailles compromettantes.
Leonora termina sa collation. Il était temps de s’éloigner de Ca’ Civran, où elle logeait aujourd’hui, et des couvents où l’on pourrait la faire loger demain. Alors qu’elle allait se lever de table, son demi-frère Zermanico, ce bon à rien, ivrogne, sur qui l’on comptait pour assurer la perpétuation de la lignée, lui enveloppa la tête du voile en question.
– Voilà ! dit-il en montrant le résultat. Ça te va très bien !
C’était une pointe de gaze blanche plissée qui avançait sur le front, tandis qu’un petit béguin de toile claire couvrait le dessus et l’arrière de la tête, les deux bouts se rejoignant sous la gorge. Le futur doge engagea sa progéniture à ne plus quitter cet habit qu’il n’eût été élu. Elle se dit qu’elle en avait pour toute la vie.
Ordelafo Buscaleone salua ses hôtes d’un signe de tête et désigna ses serviteurs.
– Je n’ai personne à mon service qui n’ait moins de soixante ans. Ceux qui vous semblent jeunes ont été régénérés par mon artifice et me servent par gratitude. Les autres attendent de jouir du même traitement.
On aurait pu en déduire qu’il en profitait pour ne payer ni les uns ni les autres. Loin de ces considérations, ses patients n’avaient d’yeux que pour ce paradis de carton-pâte peuplé de créatures séraphiques qui leur adressaient des sourires aux dents parfaites.
Les serviteurs apportèrent des bassines de porcelaine remplies d’une eau tiède parfumée aux essences de fleurs venues de pays lointains. Le magicien pria ses invités de se laisser nettoyer le visage de tout ce qu’on y avait appliqué de rouge, de pommades, de poudres, de mouches, ce fatras destiné à vous ôter dix ans, le soir, à la chandelle, et qui, dans la journée, aurait fait passer les dames pour des prostituées si elles s’étaient avisées de déambuler sous les arcades de la Piazza.
– Je n’ai personne à mon service qui n’ait moins de soixante ans. Ceux qui vous semblent jeunes ont été régénérés par mon artifice et me servent par gratitude. Les autres attendent de jouir du même traitement.
On aurait pu en déduire qu’il en profitait pour ne payer ni les uns ni les autres. Loin de ces considérations, ses patients n’avaient d’yeux que pour ce paradis de carton-pâte peuplé de créatures séraphiques qui leur adressaient des sourires aux dents parfaites.
Les serviteurs apportèrent des bassines de porcelaine remplies d’une eau tiède parfumée aux essences de fleurs venues de pays lointains. Le magicien pria ses invités de se laisser nettoyer le visage de tout ce qu’on y avait appliqué de rouge, de pommades, de poudres, de mouches, ce fatras destiné à vous ôter dix ans, le soir, à la chandelle, et qui, dans la journée, aurait fait passer les dames pour des prostituées si elles s’étaient avisées de déambuler sous les arcades de la Piazza.
Tandis qu’on l’emmenait de force à travers la ville, elle tâcha de lancer la conversation.
– Que faut-il penser de cette rumeur d’épidémie, sior Pensabel ?
– Rien du tout, répondit le chef des espions appointés par le Haut Tribunal.
La Sérénissime République préférait d’ailleurs, en règle générale, que l’on s’abstienne de penser.
– Dès que trois personnes éternuent, il y a des excités pour crier à l’épidémie.
Elle supposa que c’était la thèse officielle pour expliquer les inquiétudes de la population : rhume et nervosité.
Ils débouchèrent sur la Piazza, qu’il leur fallait traverser pour rejoindre le Palais des Doges. Ils atteignaient son milieu quand, derrière eux, un homme s’effondra, la figure livide, en se tordant de douleur. La foule s’en écarta avec appréhension.
– Que faut-il penser de cette rumeur d’épidémie, sior Pensabel ?
– Rien du tout, répondit le chef des espions appointés par le Haut Tribunal.
La Sérénissime République préférait d’ailleurs, en règle générale, que l’on s’abstienne de penser.
– Dès que trois personnes éternuent, il y a des excités pour crier à l’épidémie.
Elle supposa que c’était la thèse officielle pour expliquer les inquiétudes de la population : rhume et nervosité.
Ils débouchèrent sur la Piazza, qu’il leur fallait traverser pour rejoindre le Palais des Doges. Ils atteignaient son milieu quand, derrière eux, un homme s’effondra, la figure livide, en se tordant de douleur. La foule s’en écarta avec appréhension.
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