Pour découvrir
Jack London, l'homme, nul besoin de commencer par son grand roman autobiographique,
Martin Eden.
Car l'écrivain américain est un excellent nouvelliste, en témoigne
La Brute, l'une des deux nouvelles de ce recueil
Sur le Ring. Tout London est dans le personnage principal, Pat Glendon Junior, jeune homme élevé par son père en pleine nature, loin des villes et des hommes. Amateur de poésie, de pêche et de chasse, c'est un formidable boxeur qui va malgré lui faire ses preuves à San Francisco.
Comme
Jack London, Pat Glendon est un personnage qui porte en lui ses contradictions : il est d'une puissance physique sans égale mais aime les douceurs de la vie, boxeur nécessairement violent, il cherche la beauté sous toutes ses formes. Les combats sur les rings de la cité californienne contre des adversaires toujours plus forts, s'enchaînent comme une métaphore darwinienne de la vie, si chère à London : il suffit de lire ou de relire
Croc-Blanc ou L'Appel de la Forêt pour s'en convaincre.
Et pourtant il y a aussi chez le jeune boxeur comme chez l'auteur californien cette soif de savoir et ce désir insatiable de beauté qu'il apaise dans la littérature et les paysages grandioses et sauvages de son enfance. Un personnage féminin symbolise ses deux aspirations, Maud Sangster, dont il tombe éperdument amoureux.
Cette nouvelle intense et magnifique, est riche de combats de boxe et de poésie, de trahison et de fidélité, de brutalité et de grâce. Elle raconte l'amour d'un père pour son fils, et celle d'un couple dans les lointains sauvages et les quartiers malfamés de San Francisco.
La première nouvelle, L'Enjeu, est loin d'égaler
La Brute : l'écriture est parfois lourde et l'histoire, celle d'un jeune boxeur qui ne sait choisir entre sa passion pour la boxe et son amour pour sa bien-aimée, est moins brillante.