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EAN : 9782757807620
192 pages
Points (15/01/2009)
3.31/5   27 notes
Résumé :

Comme James Baldwin, qu'il tutoie dans cette lettre en forme d'hommage, Alain Mabanckou est noir et écrivain.

En découvrant Greenwich village et le Paris Jazz, Baldwin a forgé une identité au-delà des communautarismes.

L'acuité de son regard sur la société américaine est remarquablement mise en lumière par cet " expéditeur " complice, admiratif, et jamais complaisant.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lettre à l'écrivain James Baldwin, noir et homosexuel. Trop intello, sans chaleur. La sensation de lire un compte-rendu. Vite lu et déjà oublié.
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Lettre posthume, biographie, roman : Lettre à Jimmy est tout cela à la fois. Mabanckou y synthétise en liant entre elles des informations issues de recherches qui semblent fournies le travail de Jimmy Baldwin sur la condition noire aux Etats-Unis, en France, mais aussi sur la condition homosexuelle ; et, en retour, les possibilités de dérives xénophobes antisémites que peut provoquer l'expérience de l'exclusion ; si bien que le texte et le sujet s'étendent finalement à la condition en général de l'exclu(e) marginalisé(e).

Mabanckou parcourt avec une extraordinaire délicatesse ces sujets difficiles sans oublier d'évoquer l'exclusion de ceux dont il ne serait jamais question du fait de leur couleur de peau : les marginaux blancs. Le tout se lit d'une traite, avec avidité et admiration pour les talents de l'auteur à feindre de faire défiler devant soi en mots une vie que l'on se donne finalement l'impression d'avoir vécue.
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Ces dernières années, j'entends de plus en plus parler de l'écrivain James Baldwin, notamment grâce à la réédition de certaines de ses oeuvres chez Stock ou encore grâce au documentaire I'm Not Your Negro de Raoul Peck, basé sur ses écrits. C'est donc peu de dire que j'avais hâte de lire ce livre, écrit, qui plus est, par Alain Mabanckou, mon écrivain préféré.

Dans le livre, divisé en trois grandes parties, l'auteur nous évoque, avec une grande sensibilité, la vie mouvementée de James Baldwin. Son enfance difficile avec un beau-père pasteur qui le trouvait "moche", son exil à Paris et sa vie en France. Dans un second temps, c'est son oeuvre qui est évoquée, oeuvre oubliée (ou méconnue) de beaucoup mais qui mérite d'être redécouverte. Enfin, Alain Mabanckou met en parallèle les opinions de James Baldwin, reflétée dans ses livres, et ses propres opinions, notamment sur la décolonisation, opinions qui méritent d'ouvrir un débat plutôt manichéen dans notre monde contemporain....

En bref, un ouvrage très intéressant qui met en parallèle deux géants de la littérature contemporaine qui ont le mérite d'ouvrir nos esprits pour avoir une autre vision de notre actualité et notre Histoire.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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LETTRE À JIMMY d' ALAIN MABANCKOU
Jimmy, c'est le grand écrivain James Baldwin, Mabanckou retrace les grands moments de sa vie mais avant tout analyse son oeuvre et son évolution. On suit les critiques dont il fera l'objet qu'elles viennent de la mouvance noire ou blanche, qui bien souvent ne l'ont pas épargné. Il retrace plus particulièrement les incompréhensions qui ont parsemé son parcours ainsi que les antagonismes entre noirs américains et africains. Des passages très émouvants sur la fin de sa vie en Provence, à St Paul de Vence, les rencontres avec Montand et Signoret en 1987.
Une lecture passionnante qui est venue presque par hasard pour moi juste après l'homme qui meurt de Baldwin et qui sous une forme de dialogue entre les deux hommes met en lumière toute la force de son écriture et de ses engagements. Je recommande.
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J'ai bien aimé le style. Alain parle directement à Jimmy, puis, parfois, passe à la biographie. Un mélange de styles sans doute souhaité par l'auteur.

On en apprend plus sur le célèbre Baldwin, pour, en fin de tome, parler plus du racisme en règle générale, ou du Congo belge.

Ce n'est pas inoubliable, mais, ça fait le job.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ces fréquentations qui, d'après Leeming, ont probablement lieu à l'insu de David Baldwin, corrigent ainsi ta vision du monde des Blancs. Cette vision sera désormais fondée sur l'individu pris dans sa singularité, et non sur l'accusation systématique de tout un groupe. Tu refuses le syllogisme facile qui serait : un Blanc tue un Noir, Paul est un Blanc, donc Paul tue aussi les Noirs. (p. 41)
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Sans doute les Noirs de France n'ont-ils pas encore pris conscience de cette "arme" qu'est l'indignation, prolongement de la posture de Gandhi, nouvelle forme d'action non violente. L'indignation telle que je l'entends, cher Jimmy, ne signifie pas l'extériorisation de la haine, encore moins le zèle que l'on déploie dans le dessein de vite réparer une injustice "par tous les moyens nécessaires", mais la mise à nu de l'évènement, dans une lecture cohérente et objective. Par conséquent, la faculté de réaction d'une communauté conditionne l'interprétation que l'autre fera d'une tragédie. Plus l'indignation d'une communauté est grande, plus elle a des répercussions sur l'ensemble de la société et, par ricochet, sur les autorités politiques. (pp. 127-128)
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On m'objectera le devoir d'engagement, l'obligation de dire les plaies de l'Afrique, d'accuser ceux qui tirent le continent vers le bas. Mais qu'est-ce que l'engagement si celui-ci conduit à l'effacement des individualités ? Beaucoup se dissimulent derrière ce masque pour nous donner des leçons, pour nous imposer une vision du monde où il y a aurait d'un côté les vrais fils d'Afrique, et, de l'autre, les ingrats - étaient entendus que ces derniers sont considérés comme les larbins de l'Europe. Par nature, je me méfie de ceux qui brandissent des bannières, et ce sont les mêmes qui réclament à cor et à cri l'"authenticité", celle-là même qui a plongé le continent africain dans ses tragédies. (p. 77)
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L'opposition, si nous l'élargissons à l'engagement, devrait transformer le cri, l'émotion, l'exacerbation en acte de création détachable de son contexte temporel. Et c'est dans ce sens que le Cahier d'un retour au pays natal de Césaire ne prendra jamais une seule ride. À l'inverse, il me suffit d'ouvrir certaines œuvres de l'époque de la négritude pour constater combien elles n'ont pas résisté à l'épreuve du temps. Et si leurs rides sont profondes, c'est parce que les auteurs ont oublié que "l'opposition pour l'opposition" ne sera jamais un acte de création mais un bêlement sans lendemain. (p. 78)
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En 1948, âgé de vingt-quatre ans, tu songes à abandonner tout ce qui t'es cher, à quitter ton Amérique natale, parce que, selon toi, "il le fallait". En cela tu veux suivre la route tracée par les artistes et les écrivains noirs américains qui, excédés par les meurtrissures d'une ségrégation raciale érigée en système politique, ont "exporté" leur mouvement culturel, la Harlem Renaissance, à Paris afin de retrouver dans la capitale française et "dans l'excitation des cabarets ce qui les séduisait, jadis, à Harlem, le pouls vibrant d'un sang culturel neuf." (p. 48)
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Vidéo de Alain Mabanckou
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Si je vous dit le Crédit a voyagé : à quel écrivain, qui connaissait bien l'Afrique, pensez-vous ? le voyage… au bout de la nuit… Mort… à crédit…
« Verre cassé », d'Alain Mabanckou, c'est à lire en poche chez Points Seuil.
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