Il y a des "lanceurs d'alerte" qui risquent leur vie. C'est ici le cas du héros du livre Martin Almada, professeur et avocat d'origine pauvre dans le Paraguay du dictateur Stroessner. Sans être un militant révolutionnaire il osera s'opposer au régime, ce qui lui vaudra d'être arrêté, torturé et emprisonné de longues années. Il parviendra à fuir le Paraguay et deviendra fonctionnaire à l'Unesco, sans jamais abandonner son combat. Et ce avec succès, puisqu'il mettra finalement à jour les "archives de la Terreur", mettant alors en évidence le "plan Condor", un plan de répression secret signé par les dictatures
sud-américaines sous la protection des USA. Voilà un témoignage hallucinant de la vie des opposants politiques à ces dictatures, et la biographie d'un homme hors du commun.
Si le livre est passionnant, on peut regretter quelques « écarts », dont l'affirmation en page 289 que le premier ministre italien
Aldo Moro avait été assassiné en 1978 par les services américains, ce que je n'avais jamais lu et me paraît invraisemblable.
J'ai relevé par ailleurs deux autres grosses coquilles, que l'éditeur pourra corriger s'il lit ces lignes : en page 105 il est écrit que l'aérospatiale
sud-américaine avait été ouverte par Berlioz.... non ! Il s'agit évidemment de Mermoz. Enfin en page 282 il est fait référence à l'écrivain anglais
Graham Green. Il s'agit sans doute de
Graham Greene, à moins qu'il ne s'agisse de
Julien Green, écrivain américain de langue française.