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Roger Grenier (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070766888
164 pages
le Promeneur-Gallimard (16/10/2002)
3.79/5   12 notes
Résumé :

Cet essai sous forme de journal, où la réflexion s'ajoute au tableau, parfois en simple croquis, à la note la plus brève, se situe d'une manière singulière dans l'abondante littérature qu'a inspirée depuis des siècles l'une des villes les plus belles et les plus célèbres du monde : Venise. Dans ces pages de carnet, dont l'auteur est une Vénitienne de naissance, s'exprimant en français, on tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il en est des lieux comme des êtres : certains on les aime avec mauvaise conscience.
Il s agit d une méditation poursuivie à travers un charmant décors qui n est peut être qu un mensonge.
Par une matinée pareille, il est beau d aller au quartier.
Qui entoure la Madonna dell' orto'' non cette fois pour y revoir l église mais pour parcourir ses grandes fondamente au soleil. Construire c ‘est concevoir dans l espace. Elles ne semblent que les parois de la rue.
Il n' était bien sûr que la un canal bordait toute assise,qu' ailleurs il fallait évaser la rue dans la petite ampoule d‘ une cour au le soleil coulerait à tel autre endroit l'épanouir pour les jeux. C'est de cette petite fondamenta en suspens sur l eau, pres de San Lorenzo qu ‘il faut écouter la pluie.‘
Voyez comment y évoluent ces parapluies comme ils prennent ,ici, tour à tour, chacune de leurs formes multiples:la luisante mollesse de la méduse.

Et puis on me dira si vraiment les vénitiens ne gardent le parapluie que pour moins se mouiller.

‘'Il en est des lieux comme des etres : certains ont les aime avec mauvaise conscience. ' Je soupçonne le gouverneur de m avoir demandé cela non point pour l'admiration qu il déclarait, mais pour s amuser de moi: sauf qu'il ne se doutait pas que j'en riais et m'en amusais plus que lui.'ˆgozzi
I nostri veci ferai....murmurent mes deux retraités déjà fraternels.
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L'ubiquité fabuleuse !
« Carnet vénitien » est une déambulation époustouflante, belle à couper le souffle tant sa magie est intrinsèque. Ce classique né est de loin le plus profond des guides de voyage pour visiter Venise. Écrit en 1956 par une Vénitienne, Liliana Magrini, depuis la France, il rassemble l'épars des souvenirs et les intériorités glorieuses et pavloviennes.
Son récit est une opportunité, une lagune d'attache. Ici, vous avez le palpitant de Venise, l'idiosyncrasie de cette ville-île, les habitus en noir et blanc, la cité lagunaire en diapason. Ce texte doté d'une écriture intuitive incite au miracle d'une visite  inoubliable.
« Mais la nuit, c'est plus sérieux. Dans la rue : son propre pas, si net parmi d'autres, qui de temps en temps, le suivent, le croisent. Il était peut-être accompagné, puis on le retrouve, seul ; comme incertain d'abord, et presque entravé. »
« Carnet vénitien » macrocosme vivifiant dont chaque image est une renaissance.
« Avant de disparaître, le soleil est parvenu à envelopper l'occident d'un reflet mauve : mais, tout autour, au-dessus d'une eau prise dans une fixité verdâtre, la ville se ramassait de plus en plus dans son gris uni, travaillé de minces traits blancs…. Ce soir, à travers une brume où les maisons sont aussi bleues que le ciel, perce la blancheur aiguë des pierres. »
Rien n'est oublié. Ce texte encense Venise dans ces années où le temps avait une prise sur l'homme et son antre de vie. Scènes au ralenti, le Grand Canal mythique, Venise élève son souffle et s'offre à la trame pensive, nostalgique.
« Vers le soir, enfin baignée d'une ombre bleutée, Venise connaît une heure de repos, qui lui refait une trame douce et unie, dont on ne perçoit que la solidité apaisée ; ce qui s'inscrit dans le ciel encore clair en pointes fines, non plus d'une patiente précision artisanale, mais aiguës de pureté. »
Écrire en français, elle la Vénitienne, renforce l'authenticité. le crucial d'une mise en abîme riche de sentiments loyaux et d'une connaissance extrême d'aucuns en sont capables. On ressent la mélancolie, l'amour pour Venise qui est une ode. Lagune essentialiste où pas une ombre n'échappe à Liliana Magrini est une photographie qui prend vie.
« Venise existe par les êtres qui la peuplent. »
Sociologique, culturel, mémoriel, philosophique, intellectuel, littéraire, « Carnet vénitien » est une balade confirmée.
Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.

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Un livre que j'ai mis longtemps à lire parce que j'avais envie d'aller à mon pas de promeneuse curieuse, saisissant ici une couleur, là une odeur, ailleurs, un bruit, me perdre dans les ruelles, les calli.

Carnet vénitien est un catalogue de tableaux impressionnistes racontant Venise, celle de l'autrice.

Je ne connais pas Venise. Entre elle et moi c'est l'amour et la peur d'être déçue par les touristes beaucoup trop nombreux qui m'empêcherais de rêver, de sentir, voir à mon rythme.

Alors, là, je suis ravie. Je vois les photos, les tableaux et mon imagination fait le reste.

« La lumière aujourd'hui sur la lagune est tellement épuisée que le blanc du ciel et de l'eau n'est qu'une absence de couleur, et contre la lumière, le vert de feuillages et le noir et la brique une seule obscurité cendrée ».

Maintenant que je l'ai terminé, il m'arrive d'ouvrir une page au hasard et la magie perdure.

« le gris bleu de l'eau du Bacino et du ciel nocturne où la lumière légère de la lune semblait pulvérisée. S. Giorgio était d'une ombre épaisse et souple. Quand passait un vaporetto, quelques blanches lueurs de lune apparaissaient un instant dans son remous »… Et là, vous visualisez le tableau.

« Il n'est pas toujours facile d'aimer Venise, l'hiver. Il y faut parfois quelques efforts : et, toujours un coeur bien attentif. Elle n'y aide pas, dépouillée comme un théâtre en plein jour. Que le ciel colle, jaunâtre, aux maisons, ou qu'il soit haut comme aujourd'hui, d'un gris translucide, jamais une ombre, une lumière brisée ne distrait ou ne voile sa nudité. Ni l'eau : verte ou grise, elle n'est qu'un miroir qui projette sur la ville une clarté cruelle. Les jeux sont finis. »

Un livre d'images, d'impressions, de descriptions qui présente une Venise au quotidien, une Venise encore inconnue du tourisme de base, une Venise énigmatique, envoûtante.

Ce livre , Liliana Magrini, a traduit en italien Malraux et Camus, excusez du peu. Carnet vénitien, écrit directement en français, a été publié la première fois en 1956

Merci Serge Safran, de lui avoir redonné vie ; grâce à vous j'ai fait un beau voyage



Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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L'inquiétante et belle étrangeté de Venise, de jour et de nuit.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/11/04/note-de-lecture-carnet-venitien-liliana-magrini/
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Au fil des pages, on croise les dentellières de Burano, la maison de Goldoni, le Fresco sur le Grand Canal, le Palais des Doges ainsi que le folklore local si précieux et si cher aux allochtones. Pour autant, elle n'omet jamais d'évoquer la population locale, ses moeurs, son folklore et ses passions. En 2021, Venise a célébré les mille six cents ans de sa naissance et cet ouvrage ressort à point nommé pour magnifier la Sérénissime en offrant à lire un manuscrit épuisé depuis belle lurette et attendu par de nombreux amateurs. Bien qu'elle fût Italienne, l'autrice rédigeait en français.
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
07 janvier 2022
Ce livre doit absolument figurer dans la bibliothèque, déjà bien fournie, de l’amoureux de Venise. Rédigé en français et publié en 1956, le « Carnet vénitien » est un magnifique récit, rempli des couleurs et des odeurs de la Sérénissime, sans fard et sans carte postale.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais la nuit, c’est plus sérieux. Dans la rue : son propre pas, si net parmi d’autres, qui de temps en temps le suivent, le croisent. Il était peut-être accompagné, puis on le retrouve, seul ; comme incertain d’abord, et presque entravé. Pas moyen de tricher avec sa peur si, à un tournant, il hésite, ni avec sa solitude, s’il traîne, comme à regret, quand on voudrait fuir. Mais parfois, il marque, vif, la joie de se retrouver soi-même : on en joue, en courant, comme on jouerait d’un tambour. Plus léger sur les ponts : l’air l’emporte et le dissout. Il s’arrête avec le tintement des clés dans le désert pierreux.
Mais dès qu’on est couché, ce sont les autres : de bonne heure, ils passent par bandes, ils rient, chantent. Ce n’est pas grave encore. On peut s’en distraire. Mais on ne se distrait pas de la conversation qui se poursuit entre deux hommes accoudés au parapet du pont, et dont les paroles vous parviennent ; et encore moins, plus tard, de l’homme seul. La respiration râlante de l’ivrogne, entrecoupée de gémissements, ou sa voix qui, résonnant contre les pierres, clame la malédiction ou promet le salut du monde ; les pas martelés de l’homme pressé, et le traînement de celui qui hésite à rentrer seul ; le mot échangé devant la porte, quelqu’un qui s’arrête le dos au mur, regarde peut-être, ou réfléchit : un raclement léger de temps en temps, ou un piétinement sur place… non, ces solitaires, on ne sait pas les quitter.
Il arrive parfois, passant dans les rues désertes d’autres villes, d’entendre les bruits nocturnes venant de l’intérieur des maisons ; jamais à Venise : chacun est seul sur cette scène qu’est la rue, les autres, derrière le mur, demeurant des spectateurs séparés.
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Est-ce ces écrasantes usines aux escaliers de fer que défendent, épais museaux rouges, de grands réservoirs, qui ont fait de la Giudecca, si proche pourtant de la ville, un monde séparé ? Le massif château nordique, dont une fantaisie 1900 a revêtu le plus grand moulin de Venise, y ajoute : et le morne front des prisons et des couvents. Ils ont les mêmes barreaux et, au-delà, dans le rez-de-chaussée aux relents aigres, les mêmes lourdes tentures de damas implacablement tirées. C’est ici que Michel-Ange choisit de se loger pour fuir les honneurs et les cérémonies dont on le menaçait. Aujourd’hui, la misère y domine : sans recours.
Le vent, ce matin, gifle sans pitié et sans répit l’étroit quai noir d’ombre et de suie.
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Le dimanche, les pas retentissent dans le silence des calli presque vides. Une radio ou une voix chante à l’intérieur d’une maison : le tout espacé, dans une sorte d’assourdissement ouaté. Ce qu’ont de particulièrement poignant les bruits du dimanche, en dehors des quelques rues à travers lesquelles s’écoule le fleuve lent des promeneurs, c’est leur accent de solitude. À Venise, ces bruits acquièrent peut-être, tant par le silence plus absolu que par l’écho, un isolement plus complet. Sans réponse. Rien n’accompagne – si ce n’est ce rai de soleil qui, au ras du mur, baigne une mince tranche de pavé où un chat s’étire.
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>Géographie de l'Europe>Italie>Nord est de l'Italie, Vénétie (31)
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