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EAN : 9782070400621
266 pages
Gallimard (15/10/1996)
4/5   133 notes
Résumé :
Andreï Makine ouvre son roman sur une scène rêvée de notre Occident. Un fantasme qui nous fera mesurer l'étendue de notre dépaysement. Les personnages appartiennent à un autre monde : le pays du grand blanc, au bord du fleuve Amour. Dans ces lieux de silence, la vie pourrait se confondre avec de simples battements de coeur si chaque mouvement de l'âme n'apportait sa révélation. Alors, le désir naît, de la sensualité des corps comme de la communion avec la nature off... >Voir plus
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Je continue mon voyage dans les romans d'Andrei Makine, un auteur que j'avais quasiment oublié, après avoir lu avec émerveillement son Un testament français, au point que je me demandais s'il avait écrit d'autres romans…, jusqu'à ce je découvre les nombreuses belles critiques élogieuses de mes amies et amis babeliotes, et que j'apprenne même, ô ignare Arimbo, qu'il fait partie de l'Académie Française depuis 2016, qu'il a la nationalité française depuis 1996….

Je retrouve avec plaisir son mode de narration si poétique avec ce roman paru un an avant Un testament français.

Le narrateur, Dimitri, au surnom de Juan, dans lequel l'auteur a sans doute mis de ses propres souvenirs, est un adolescent de 14 ans, dont les parents sont morts et qui a été élevé par sa tante. Ses deux camarades, l'un, un peu plus âgé, au surnom de Samouraï en raison de sa capacité à se servir du tranchant de ses mains pour se battre, l'autre, Outkine, de l'âge du narrateur, boiteux depuis un accident survenu dans l'enfance.
Nous sommes, au début des années 1970, dans une petite bourgade de la très froide Sibérie, dans la beauté rude et cristalline de la neige et de la taīga, près d'une ville où passe le Transsibérien, et pas loin du mythique fleuve Amour.

La narration, c'est le récit de la vie de ces adolescents faite à la fois de jeux insouciants, de bains dans la rivière, de séjours dans un sauna sommaire, mais aussi du fantasme des femmes, de l'éveil de la sensualité et de la découverte de la sexualité.
Et aussi du rêve d'aventures qui se concrétisera par un voyage inattendu en train jusqu'au Pacifique.
Mais surtout un rêve d'Occident synonyme de liberté et de beauté, dont le Transsibérien est l'un des médiateurs, et l'autre, plus inattendu, les films de Belmondo (racontés avec beaucoup de détails) projetés dans le cinéma de la ville, l'Octobre rouge, après des « actualités » consacrées à la glorification du Parti, des réussites du collectivisme, toutes choses auxquelles ces jeunes ne croient plus. Et dans cet Occident, la découverte, grâce à la vieille Olga, tutrice de Samouraï, de la France, de sa langue, de son raffinement …et de la beauté de ses femmes.

C'est un récit plein d'émotion et de tendresse, où le narrateur nous fait passer avec beaucoup de justesse les sentiments, les aspirations, les rêves, les incertitudes, les errements, de cette phase si délicate de la vie qu'est l'adolescence, qui se déroule ici au sein d'un milieu hostile mais d'une grande beauté, et dans une époque où l'on sent « l'hiver » soviétique encore bien présent, mais aussi que les glaces commencent à craquer, car tous ces jeunes, et d'autres, je pense à cette directrice d'école, veulent une autre vie, et entrevoient ce que peut être la liberté.

Le souffle de ce roman est moins puissant que celui de Un testament français, ou encore de L'archipel d'une autre vie, et il y a, j'ai trouvé, quelques longueurs.
Mais le récit de Au temps du fleuve Amour, un titre si évocateur, a la magie poétique d'une sorte de quête initiatique de la beauté et de la liberté.
En conclusion, cette nouvelle étape de mon voyage au sein du monde makinien m'a enchanté, une fois de plus.
Que lire ensuite de lui? Un de ses derniers, L'ami arménien ? Ou son premier, La fille d'un héros de l'Union Soviétique? Plus sûrement, les deux.
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Le plus russe des auteurs français, prix Goncourt et prix Médicis 1995 pour le testament français, fait entendre dans notre langue magnifiée l'imaginaire d'une enfance russe. Evidemment pour ces trois copains, Juan, Samouraï et Outkine, l'amour et les femmes fantasmées arrivent en premier dans leurs préoccupations. En toile de fond, surgit l'image de ce grand balancier de l'histoire qui broie l'homme et la femme russes (celles-ci sont très présentes dans les romans de Makine et il y a toujours une femme qui attend un homme qui ne reviendra jamais, disparu sans laisser de trace).

Juan raconte. Il est présenté comme le beau garçon qui aura du succès auprès des femmes. le livre commence par un récit qu'il envoie à la demande d'Outkine, devenu écrivain à New-York, afin de fournir la matière qui lui fait défaut. Suite à un accident dans le fleuve glacé Outkine a une jambe mutilée et une épaule déformée. le troisième est Samouraï, « Malgré ses allures de caïd villageois, il était un être assez sensible. »

Ces trois garçons ne parlent pas de leurs parents. La mère d'Outkine est évoquée mais il n'est pas question du père. Samouraï vit avec la vieille Olga qui leur lit des romans en français et leur parle de littérature, son surnom lui va bien car, après une agression, il n'a de cesse de cultiver son corps, sa force afin de se défendre. Pas d'autres parents... Est-ce que Andreï Makine évoque ses parents et l'orphelin qu'il a été à travers la narration de Juan ?

Je relis ce livre d'initiation et il me fait encore rêver. Avec les années, d'autres aspects jaillissent que je n'avais pas vus ou qui prennent une nouvelle signification au vu des évènements actuels. Je trouve le titre sublime avec le fleuve Amour, dans ces contrées proches de l'Extrême-Orient. Au temps du fleuve Amour, aux couleurs d'un passé fantasmé, jeunesse irrémédiablement perdue, avec ses baignades dans le fleuve gelé, son soleil qui réchauffe les corps juvéniles « ... dans un étrange univers sans femmes. », avec l'écriture magnifique de cet auteur qui lui a valu une reconnaissance rapide en France.

J'adore les passages de bains et de sauna dans l'isba près du fleuve. L'écriture de Makine déploie toute sa beauté, sa poésie, ses images. Cela commence ainsi : « Nous avons pris l'habitude, cet hiver-là, d'aller aux bains ensemble, Samouraï et moi... » Juan, 14 ans à l'époque, raconte les bains dans l'isba abandonnée, le poêle chauffant la pièce de rondins, l'eau sur les pierres, la vapeur : « Samouraï puisait une louche et aspergeait les cailloux. Un sifflement coléreux était un bon signe. »

Dans une deuxième partie, les trois amis découvrent l'Occident à travers les films de Belmondo. On sent dans ce livre l'isolement de ces contrées, le rêve transporté par le transsibérien, image de la fascination pour l'Occident, un eldorado perdu. J'ai choisi ce roman, écrit en 1994, juste avant le testament français, pour ce qu'il révèle de l'auteur et pour les thèmes qui hanteront toute l'oeuvre de Makine.

La fascination apparaît démesurée, dit quelque chose du grand balancier, de son lot de tragédies, de morts innocents. Des femmes attendront encore sur les quais de gares des retours impossibles.

Andreï Makine est membre de l'Académie française depuis 2016. Il est né en 1957 à Krasnoïarsk en Sibérie. Il a passé son enfance et son adolescence dans un orphelinat (parents disparus ?). Selon wikipedia, dès l'âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui ; elle est nommée Charlotte Lemonnier et présentée comme la grand-mère du narrateur dans le roman d'autofiction le Testament français. Selon de nombreuses autres sources on peut lire que c'est sa grand-mère d'origine française qui l'initie à la littérature. C'est un élève brillant qui a étudié le français depuis l'école primaire. Boursier, il rédige une thèse de doctorat sur la littérature française à l'Université de Moscou. En 1987, un poste d'assistant de russe dans un lycée parisien l'amène en France, où il restera clandestinement. Son oeuvre est polyphonique. S'il se dévoile dans ses romans, c'est par petites touches, bien caché derrière des personnages composites. Il reste à l'écart du monde littéraire et passe peu dans les médias. Il faut revoir son passage à La grande librairie pour son livre Au-delà des frontières. Il prend les commandes du show médiatique devant un François Busnel décontenancé. Il est sorti dernièrement de sa réserve pour parler de la guerre d'Ukraine, avec une certaine confusion et beaucoup de déchirement, lui qui exprime à travers ses livres un désir cosmopolite d'une Europe des lettres, de la culture et de la paix.

Quand il daigne répondre aux questions, il renvoie à ses livres censés tout dire mais les masques entourent le lecteur qui ne sait lequel est le plus fidèle à l'écrivain. On est dans le mentir vrai d'Aragon. Il donne ainsi de nombreuses pistes de réflexion à la place de certitudes que le grand balancier de l'histoire a balayées. le roman c'est cela, ouvrir les possibles, permettre au lecteur de se faire sa propre opinion, loin d'une argumentation conduisant à une conclusion unique, définitive. Oh, il s'y est bien essayé au moins une fois avec un essai étonnant Cette France qu'on oublie d'aimer, essai désolant pour moi tellement il est loin de la qualité de son oeuvre romanesque. Un masque de plus ajouté ou bien retiré. Je ne sais toujours pas alors que les livres de cet auteur singulier peuplent une petite étagère de ma bibliothèque, fasciné que je suis par ces contrées lointaines, par ce balancier de l'histoire, par ces femmes attendant des hommes qui ne reviendront jamais... Je conseille de lire ce roman, pour les images et réflexions qu'il suscite, à hauteur de ces jeunes épris de rêves et pour la belle écriture d'Andreï Makine.

Avez-vous lu des romans de cet auteur ? Ressentez-vous comme moi son côté énigmatique ?


Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Sibérie profonde. Bois, or et l'ombre du camp voisin. Trois jeunes ados s'initient à l'amour. Vieille prostituée de la gare, un amour qui serait resté un peu bestial si Belmondo n'avait pas débarqué, à huit heures de marche, sur l'écran de l'Octobre rouge!

Moments incroyables que la découverte de cet 'Occident' et le mimétisme amusant qu'il inspire.

L'écriture de Makine est superbe, mais j'ai trouvé un peu lourd et redondant ces longues descriptions des étendues neigeuses scintillantes...
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Dans la froide et blanche Sibérie, non loin du fleuve Amour, dans la taïga noire et épaisse, trois adolescents, Dimitri, Samouraï et Outkine se préparent à devenir adultes. Nous les suivons dans leur initiation, ils sont, curieux, hésitants, troublés et mêlent jeux d'enfants et « jeux » d'adultes. Chacun porte son secret…
le roman balance entre deux pôles Asie/Europe ou Occident/Orient, la dualité de la Russie, « ce balancier qui s'envolait vers l'ouest : les Blancs rejetaient les Rouges derrière l'Oural, derrière la Volga. Son poids revenait en balayant la Sibérie : les Rouges repoussaient les blancs vers l'Extrême-Orient…Le balancier a concassé les familles… le balancier dans son envol a dû écorcher le sol gelé de notre contée en découvrant des rivières au sable d'or… le balancier a suspendu ses envolées. Et la vie au village s'est limitée peu à peu à trois matières essentielles : le bois, l'or, l'ombre froide du camp. »
Nos héros sont surtout attirés et intrigués par ce « merveilleux Occident » représenté, par le transsibérien qui transporte entre autre la belle et troublante étrangère et les films de Belmondo où les filles sensuelles ont une peau bronzée et soyeuse qui les met en émoi… « L'Occident était là. Et, la nuit, les yeux ouverts dans l'obscurité bleutée de l'isba, nous rêvions de lui… » Les films de Belmondo incarnent cet ailleurs où tout est beau surtout les femmes… « le reflet d'une matinée grise de printemps parisien sur la longue cuisse de la belle voisine endormie à demi nue près de la porte de notre héros. Oh, ce reflet ! Il était devenu pour nous la huitième couleur de l'arc-en-ciel ».

Andreï Makine nous conte l'histoire de façon merveilleuse, sensuelle et poétique. L'immensité Sibérienne, la nature exubérante et sauvage contribuent à créer une atmosphère étrange et envoutante. Andreï Makine nous fait part de ses souvenirs d'enfance, probablement et c'est aussi pour lui l'occasion de s'interroger et de nous interpeler sur le régime communiste…
Au final c'est un beau livre, quelques longueurs peut-être.

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Makine, quel auteur extraordinaire! En commençant la lecture de ce livre, je ressens des difficultés pour y entrer; je sais qu'avec lui c'est possible car il met du temps à installer ses personnages et leurs situations, tout en utilisant sa plume magique pour des descriptions de la taïga, de la neige et de sa texture, des traces de loup, des hommes et des femmes. Et puis, d'un coup, je suis dedans, avec eux, et je comprends où il veut en venir et je suis emporté par son imaginaire et les destinées de ses personnages. Ici, trois adolescents, en pleine poussée hormonale, particulièrement pour l'un d'eux, vont s'enivrer du mirage de l'Occident à travers des films dont l'acteur principal est Belmondo. Chacun de ces jeunes est dans ses rêves et trouve des identifications personnelles dans les acteurs des films. La femme tient aussi une place de premier ordre, au travers de leurs fantasmes avec des scènes inoubliables comme l'aperçu des passagères du trans-sibérien, fugace dans le givre, mais persistant dans le paysage onirique de nos héros.
L'empire soviétique n'est pas ménagé qui étouffe plus sûrement que la neige ses populations courbées tant par le travail que par les intempéries. La finale est particulièrement lyrique "dans cet instant de beauté et de silence au temps du fleuve Amour".
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Dès sa naissance, le village n'était pas conçu pour abriter l'amour. Les cosaques du tsar qui l'ont fondé, il y a trois siècles de cela, n'y pensaient même pas. Ils étaient une poignée d'hommes écrasés par la fatigue de leur folle équipée au fond de la taïga infinie. Les regards hautains des loups les poursuivaient même dans leurs songes tumultueux. Le froid était tout autre qu'en Russie. Il semblait ne pas connaître de limites. Les barbes, recouvertes de givre épais, se dressaient comme des lames de hache. Dès qu'on fermait les yeux un instant, les cils ne se décollaient plus. Les cosaques juraient de dépit et de désespoir. Et leurs crachats tintaient en retombant en petits glaçons sur la surface noire d'une rivière immobile.
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Nous redécouvrions l'Occident. Ce monde où l'on vivait sans ce soucier de l'ombre lugubre des cimes ensoleillées. Le monde de l'exploit pour la beauté du geste. Le monde des corps fiers de la puissance des beaux mécanismes charnels. Le monde qu'on pouvait prendre au sérieux parce qu'il n'avait pas peur de se montrer comique.
Mais surtout son langage ! C'était un monde où tout pouvait être dit. Où la réalité la plus embrouillée, la plus ténébreuse trouvait son mot : amant, rival, maîtresse, désir, liaison... La réalité amorphe, innommable, qui nous entourait, se mettait à se structurer, à se classifier, à révéler sa logique. L'occident se lisait !
Et, amoureusement, nous épelions les vocables de cet univers fantastique...
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Le village n’a rien su préserver de son passé. Dès le début du siècle, l’histoire, tel un redoutable balancier, s’est mis à balayer l’Empire par son va-et-vient titanesque.. Les hommes partaient, les femmes s’habillaient en noir. Le balancier mesurait le temps : la guerre contre le Japon ; la guerre contre l’Allemagne ; la Révolution ; la guerre civile... Et, de nouveau, mais dans l’ordre inversé ; la guerre contre les Allemands ; la guerre contre les Japonais. Et les hommes partaient, tantôt traversant les douze mille kilomètres de l’Empire pour remplir les tranchées à l’ouest, tantôt pour se perdre dans le néant brumeux de l’océan à l’est.
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Ô, ces divines jambes! Elles se déplaçaient sur l'écran, suivant le déhanchement sensuel de deux jeunes créatures bien en chair. Des cuisses bronzées qui semblaient ne pas avoir la moindre idée de la présence, quelque part sur le globe, de l'hiver, de Nerloug, de notre Sibérie. Et du camp dont les barbelés embrouillaient le soleil-balancier. Ces jambes démontraient avec une rare persuasion, mais sans vouloir convertir qui que ce soit, la possibilité d'une existence sans Kremlin, sans métiers à tisser et autres performances de l'émulation socialiste. Des cuisses souverainement apolitiques. Sereinement amorales. Des cuisses en dehors de l'Histoire. A l'écart de toute idéologie. Sans aucune-arrière pensée utilitaire. Des cuisses pour des cuisses. Tout simplement de belles jambes féminines bronzées!
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L'enfant, pour construire son univers personnel, a besoin de peu de choses. Quelques repères naturels dont il perce facilement l'harmonie et qu'il dispose en un monde cohérent.
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Videos de Andreï Makine (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andreï Makine
Augustin Trapenard reçoit Andreï Makine, écrivain, académicien, pour "L'Ancien Calendrier d'un amour", édité chez Grasset. Ce titre énigmatique fait référence à une "parenthèse enchantée" pendant laquelle Valdas et sa bien aimée peuvent vivre "en dehors de la comédie humaine" entre l'ancien calendrier de la Russie et le nouveau.  En effet, le livre raconte l'histoire d'un jeune aristocrate russe embarqué dans le tourbillon de la révolution de 1917 qui finira sa vie en France. L'homme fera l'expérience de l'amour et ne cessera jamais d'oublier celle qu'il a aimé. Son histoire c'est aussi l'histoire d'un exil, un exil qui rappelle celui connu par l'auteur. 

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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