AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Frankia tome 1 sur 3
EAN : 9782354082055
564 pages
Editions Mnémos (05/09/2013)
3.79/5   24 notes
Résumé :

1940, Seconde Guerre Mondiale. Dans une France décalée où la magie se mêle à la technologie, les tracteurs à vapeur sont actionnés par des élémentaires de feu, les arachnopanzers et mécanovouivres déchaînent leur fureur mécanique, les protocoles technomanciens altèrent la réalité, les ores, colonisés et exploités, se sont battus aux côtés des Frankiens pend... >Voir plus
Que lire après Frankia, tome 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 24 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Que le temps passe… Il m'aura fallu deux ans avant de sortir ce pavé de ma PAL ! Pourtant, ce roman offert par mon amie Mikasa réunissait plusieurs genres susceptibles de me plaire : la fantasy sous toutes ses formes (générale, dark, heroic, etc.), la science-fiction et l'uchronie. Seul le côté steampunk m'effrayait un peu, car je n'en suis pas spécialement férue… Finalement, l'ensemble fonctionne assez bien et, une fois que l'on a dépassé la cinquantaine de pages, on progresse dans sa lecture avec aisance ! Il faut avouer que la plume de Jean-Luc Marcastel est vraiment travaillée, adulte, poétique et intéressante. Lorsqu'il décrit des personnages ou certains lieux, le lecteur les imagine aisément. de plus, l'auteur possède un autre talent : son coup de crayon ! En effet, entre deux/trois chapitres, on peut découvrir une quinzaine de portraits des différents protagonistes ou ennemis, ce qui ajoute une très belle plus-value à la saga. Les têtes de chapitres sont également décorées de rouages ailés, ce qui est très agréable visuellement. Par ailleurs, mon exemplaire a pour atout d'avoir une superbe dédicace grâce à Mikasa, représentant Faëllia avec de la poudre argentée. Merci encore à elle pour ce joli livre-objet !

L'idée de transposer la Seconde Guerre mondiale avec des créatures imaginaires est osée mais plutôt originale ! Ici, il est question d'humains employant la technologie (armements, monstres mécaniques) contre différents peuples comme les nains, les orcs et plus particulièrement les elfes. Ces races se rejettent les unes des autres et se trahissent, par crainte que le tyrannique Technarkonte von Drakho et sa milice les tuent en retour. En effet, cette armée ayant envahi presque toute la France (ici Frankia) utilise la pression, les meurtres, les viols et les exemples généraux, comme le fait de raser tout un village, pour maîtriser la populace. Il y a énormément de racisme à l'égard des races non-humaines qui sont considérées comme inférieures… Difficile de ne pas faire le parallèle avec la race Aryenne, les juifs/elfes, et autres personnes jugées comme impures par le Führer… Les noms des différents pays ont également été changés, ce qui donne par exemple Teutonia, Britonnia, Poskia ou encore Amerindia… J'ai apprécié le concept d'uchronie fantastique et espère que cela continuera d'être développé par la suite. Il s'agit là d'un monde différent, mais tellement proche du notre…

Au milieu de cette guerre qui fait rage vivent Loïren, un humain adopté, et Morkhaï, un orc. Ces deux jeunes adultes vivent légèrement en dehors du village avec leur père orc et évitent de se faire remarquer, notamment par Eric et sa bande, des veilleurs de leur âge qui sèment la terreur… Un jour, leur destin va chavirer par l'arrivée de Faëllia, une très belle elfe qui peut changer à jamais le cours de ce conflit ! Commence alors une longue quête où vont se mêler voyage, rencontres, combats, magie et prophétie. Bien que l'ensemble soit prenant et avec peu de temps morts, j'ai trouvé que cela faisait très fantasy classique, voire cliché par moment ! En effet, l'histoire est finalement assez cousue de fils blancs, notamment à cause des personnages. Loïren est le parfait exemple du héros habituel : un gentil garçon droit et avec des valeurs, qui a oublié son passé, mais qui semble disposer de pouvoirs latents surpuissants et un côté doux faisant craquer la gente féminine… Je n'ai pas accroché à son côté trop fleur bleue et j'ai trouvé qu'il était trop vite tombé amoureux de Faëllia (juste en un regard !)… C'était lourd de le voir complètement fou amoureux alors qu'il ne savait rien de l'élue de son coeur… Certes, les choses s'expliquent plus tard toutefois, je n'ai jamais cru à cette romance. Ainsi, je suis restée complètement insensible à cet amour interdit…

Faëllia m'a également déçue, car elle est l'archétype de la belle et puissante princesse, mais ne va pas spécialement agir. Malgré son entrée fracassante montrant qu'elle est habile avec une lame, elle se contentera de fuir ou de laisser ses gardes du corps agir à sa place… J'ai eu l'impression qu'en quelques chapitres, on lui avait attribué le rôle du pot de fleurs sexy servant uniquement à alimenter une histoire d'amour faisant polémique ! C'était terriblement frustrant, d'autant que la gente féminine est peu présente dans cet ouvrage… Seul Morkhaï a su me toucher et me convaincre ! Il est le personnage le moins manichéen du lot. de plus, cet orc est à la fois réfléchi, protecteur, puissant, dévoué et juste dans ses émotions. Je me suis rapidement attachée à lui, regrettant même qu'il ne soit pas le héros de cet ouvrage… À travers lui et d'autres membres de son peuple, j'ai adoré découvrir les orcs : leur mode de vie, leurs traditions, leur philosophie de vie, etc. C'était très intéressant ! Certains personnages secondaires sont également touchants, même s'ils restent cantonnés à leur rôle de « gentils »…

Derrière cette aventure rythmée et cet univers impitoyable se cachent beaucoup de thématiques actuelles : la différence, la peur, la haine, le racisme, l'injustice, les préjugés, les croyances, le concept du bien et du mal, l'entraide, la résistance, l'amour, … Une pluie de sujets qui fait réfléchir le lecteur ! Hélas, j'ai trouvé que cela n'était pas suffisant : à mon sens, la quête du trio m'a paru moyenne et avec trop de facilités scénaristiques et des clichés (mort du mentor, gentils résistants, méchants fourbes, Filles à protéger, Hommes combattants, trahison des collabos, etc.)… Mon manque total d'attachement au héros dont on devine aisément le passé a également pesé dans la balance ! C'est bien dommage, car il y avait beaucoup de qualités à ce premier tome qui faisait des clins d'oeil à plusieurs univers comme le Seigneur des anneaux, World of Warcraft, … Je lirai la suite si l'occasion se présente toutefois, je n'en fais pas une priorité.
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          112
J'ai vraiment apprécié ce premier livre du diptyque Frankia (qui correspond à 1,5 tomes de l'édition grand format). Deux points m'empêchent cependant d'en faire un coup de coeur. Cependant, j'ai vraiment été prise dans l'histoire (même s'il m'a fallut du temps, ça n'était pas du à la qualité du livre), j'ai même parfois été émue aux larmes.

Je précise qu'en général, je lis rarement des livres sur la guerre, parce que je ne supporte pas, les exactions qui sont commises, je suis très empathique et donc, j'ai du mal à m'en remettre après. Ici, Jean-Luc Marcastel réussi à parler de la seconde guerre mondiale et de la guerre en général, de manière différente, en créant un monde mêlant magie et steampunk, avec des héros de fantasy : humains, nains, elfes, orcs. Je me suis laissée tenter ! Je ne regrette pas.

L'auteur transcrit donc la seconde guerre mondiale dans un univers fantasy. le Technarkonte von Drakho, après avoir envahi une partie d'Europa, a conquis Frankia et occupe le Nord du pays alors que le Sud est sous le gouvernement de Noiron. Ici, ce ne sont pas les juifs qui sont traqués, arrêtés et déportés mais les elfes, et on va apprendre progressivement pourquoi. Dans le monde né de l'imagination de Jean-Luc Marcastel, "les tracteurs à vapeur sont actionnés par des élémentaires de feu, les arachnopanzers et mécanovouivres déchaînent leur fureur mécanique, les protocoles technomanciens altèrent la réalité, les ores, colonisés et exploités, se sont battus aux côtés des Frankiens pendant la première guerre mondiale et les elfes sont persécutés et exploités par les Teutoniens et leur maître, le Technarkonte von Drakho". C'est impressionnant comment l'auteur a su transformé la réalité tout en la gardant ancrée.

Le lecteur découvre un monde proche du sien mais finalement très différent, où l'horreur de l'occupation est décuplée par les créations mécaniques des Teutoniens et la psychologie des dirigeants. Dans ce monde, on va suivre un humain, Loïren, qui est très mystérieux. On apprend vite qu'il est lié aux heures sombres de la guerre mais on n'imagine pas comment, ni comment cela est possible pour un jeune homme de 18 ans environ. C'est par les questionnements liés à ce personnage que l'auteur m'a accroché. le début peut sembler un peu loin avant que l'action ne commence mais il correspond à un premier tome d'une trilogie, le tome de la mise en place de l'univers et des personnages.

Dans les personnages, j'ai beaucoup apprécié les orcs, leurs personnalités, leur façon d'être, de prendre les choses, leur philosophie de vie, leur sagesse et leur courage malgré les brimades, les coups. On en déteste d'autant plus ceux qui les exploitent, qui les rabaissent, les pensent inférieurs. J'ai beaucoup aimé la mythologie sur les elfes, ce qu'ils sont, ce qu'ils peuvent faire. Des descriptions belles et poétiques sont rattachées à ce peuple, j'ai adoré. On s'attache à Faëllia, une elfe, dernière de la première lignée, qui a perdu tout ce qui compter pour elle, et qui porte le destin de son peuple sur ses frêles épaules. J'ai aimé Loïren, pas tous les traits de son caractère mais cet aspect mystérieux est accrocheur, on a envie de savoir ce qu'il a oublié. Dans l'ensemble, la psychologie des personnages est très bien décrites. On s'attache aux personnages et on a envie de les suivre, de savoir ce qu'il va se passer pour eux. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, je pense à M. Fabre ou Mimile ! Bref, les personnages sont bien construits, détaillés, aboutis et attachants, de quoi ravir le lecteur.

L'univers, je l'ai adoré, le steampunk, technologie et magie mêlés est vraiment très réussi. Les créatures sont très bien décrites, effrayantes et froides, implacables comme les hauts dirigeants Teutoniens qui donnent la chair de poule. le mélange, Histoire et Fantasy est aussi superbement bien réalisé, on a assez d'éléments pour parfois faire des parallèles mais certainement choses sont bien entendu complètement différentes. Loin de choquer ou d'être caricatural, le mélange est parfait ! L'univers est sombre, parfois pesant, cruel et froid, les ambiance sont bien retranscrites, on est happé dans l'histoire, on s'y croirait.

Ce livre, cette histoire permettent de revenir sur de nombreux thèmes : la haine, la folie, les croyances, le Bien, le Mal. Comment un jour, le monde bascule. Qui peut résister, qui seront ceux qui s'opposeront alors que tout espoir semble envolé ? Dans les ténèbres, une lueur d'espoir est encore présente, c'est ce que découvriront Loïren et son frère orc dans cette quête. Loin d'être des thèmes trop vus et revus, je pense qu'ils sont ceux qui nous permettent de réfléchir sur nos erreurs, sur le passé, sur l'avenir, etc. On retrouve également les thèmes de la différence, du rejet, de l'injustice et des préjugés. Ce qui s'applique à notre réalité, s'appliquent malheureusement au monde fantasy, rejet de ce qui est différent, facteur d'incompréhension, de peur, … Les pages nous laissent voir la noirceur de certains personnages, la détresse d'autres. L'auteur ne nous épargne pas l'horreur de la guerre, pour mieux sublimer, l'espoir, la lumière et la résistance. On retrouve aussi une série de thèmes déjà présente dans le dernier hiver : l'amour, la dévotion, l'interdit. Même si je ne suis pas une grande amatrice de ces thèmes, je dois reconnaitre, que c'est bien écrit, dans les écrits de Jean-Luc Marcastel, on se rend compte qu'il n'y a pas d'espoir sans amour. Ici il transcende tout, abat les clichés. Je dois reconnaitre que c'est beau.

Deux aspects m'ont moins plu, qui font que je passe à côté du coup de coeur, mais qui feront pour vous peut être toute la différence : le caractère "fou d'amour" de Loïren (qui est « accro' » dès la première minute (même si on finit par comprendre pourquoi)) m'a agacé (et oui…) et puis il y a un chapitre qui m'a émue aux larmes mais je pensais trouver une justification à ce chapitre, qu'il allait y avoir un lien avec le reste, et dans ce premier livre non, rien. Donc j'ai eu l'impression d'un chapitre rédigé (en tout cas, pour le moment, peut être que cela sera différent avec le second livre) pour émouvoir, faire un peu de pathos, chapitre qui ne semble pas pour l'instant servir à expliquer certains événements (même si on apprend des choses, on n'apprend rien sur l'histoire vécue par les personnages principaux).

L'écriture de Jean-Luc Marcastel est belle, fluide et vivante. Je confirme ma première impression sur cet auteur, il a une écriture très intelligente. Les sujets choisis, les thèmes abordés ont plusieurs buts, nous faire rêver ou frémir, nous bousculer un peu et nous faire réfléchir ! On oscille entre terreur et rire, entre sourire et larmes. Encore une fois, c'est une réussite ^^ L'univers est original, le pari d'allier fantasy et Histoire est remporté haut la main.

J'ai hâte que le second livre sorte en poche, parce que j'ai envie de savoir comment va se terminer cette histoire, ce qu'il va advenir des personnages, retrouver Morkhaï
Lien : http://lesdecouvertesdedawn...
Commenter  J’apprécie          10
La seconde guerre mondiale transposée dans un univers Fantasy, passionnant !

Une fois encore, Jean-Luc Marcastel a su m'étonner. Je lis ses livres et jamais ils ne se ressemblent, il arrive toujours à me surprendre et j'en redemande !
Cette fois-ci, "Frankia" transpose l'histoire de la seconde guerre mondiale dans un monde où se mêlent Fantasy et Steampunk. On y retrouve divers personnages tels que des elfes, des orcs, des nains, des humains, des créatures mécaniques... qui tiennent tous un rôle emprunté à notre Histoire.

Comme toujours, l'émotion est très présente, surtout en seconde partie où j'ai versé quelques larmes, cela m'ayant rappelé les histoires que me racontaient mes très chers grand-parents. J'ai été une fois encore bouleversée d'imaginer ce que certaines personnes ont pu faire et accepter par lâcheté, méchanceté ou appât du gain.
Les personnages qui m'ont le plus émue sont ceux qui n'ont pas hésité à risquer ou même donner leur vie car ils n'ont jamais pu accepter de telles horreurs, et encore moins de fermer les yeux pour qu'eux et leur famille ne risquent rien.

Jamais l'auteur ne juge, il se contente de raconter des faits et de pousser le lecteur à se demander ce qu'il aurait fait dans de telles conditions.
Tout dépend de sa dose d'humanité et d'empathie, je pense, mais en regardant le monde actuel et son égoïsme, son nombrilisme, je n'ai aucun doute que de tels événements pourraient se reproduire facilement et j'en suis écoeurée.

Dans cette histoire, on suit deux jeunes "frères" : un orc, Morkhaï, et un humain, Loïren, qui se révèle être habité par une magie obscure. Ils vont tous deux décider de risquer leur vie pour sauver la dernière princesse des elfes, Faëllia, l'unique espoir de ce peuple dont la famille royale a été presque totalement décimée...

Les personnages secondaires sont ceux qui m'ont le plus touchée et émue, me faisant même pleurer parfois : les deux frères, dont un est résistant (ce passage est terrible émotionnellement), le chef des orcs, les nains... en général ceux qui vont aider notre trio. Avec eux, les émotions nous touchent en plein coeur, sans trop de fioritures qui desservent l'émotion quand c'est trop répétitif, comme pour l'histoire d'amour et Loïren, avec qui j'ai le plus de mal tant je ne comprends pas sa fascination qui touche parfois à la pathologie et qui répète vraiment trop souvent les mêmes choses, ce qui devient vraiment lourd par moments. Quant à Morkhaï, je l'adore, il fait lui aussi partie de mes personnages préférés ! Il est équilibré, puissant, touchant, juste dans ses sentiments et émotions, droit et honnête... j'aurais aimé que Loïren soit aussi plus modéré, et j'espère qu'il va se transformer dans le tome 2.

L'ambiance malsaine diffusée par ces créatures mécaniques commandées par la magie noire est bien restituée. J'ai hâte à présent d'en connaître plus sur le passé de certains personnages et sur ce qui les lie, même si j'ai déjà quelques pistes en tête.
La seconde partie est vraiment haletante, je n'ai pas pu lâcher le roman avant la fin alors que j'avais eu du mal au début à entrer dedans. On termine le tome 1 en n'ayant qu'une seule hâte, poursuivre avec la suite et fin.

Je sens que le tome 2 nous réserve encore plus de surprises, maintenant que l'histoire a atteint sa vitesse de croisière, alors ça promet !


Lien : http://cocomilady2.revolublo..
Commenter  J’apprécie          60
Une nouvelle Opération Masse critique m'offrait l'opportunité d'entrer à nouveau en Fantasy, royaume presqu'oublié auquel j'ai toujours préféré la SF spatiale limite hard science. Plusieurs éléments m'avaient cependant poussé à mettre Frankia dans ma liste de souhaits : c'était français et c'était une variation (à ma connaissance) inédite de la tendance steampunk – en lieu et place d'une Angleterre victorienne parallèle, on avait une France de la première moitié du XXe siècle dans laquelle les créatures de Féerie auraient naturellement leur place parmi les humains.
[...]
Un trio multi-ethnique (la princesse elfe, le jeune homme au passé inconnu – qu'on voit venir de loin – et l'Orc fier de ses origines) se trouve donc au centre de l'histoire, souffrant et aimant plus que de raison, amené à traverser la Zone libre dans le but de sauver encore ce qui peut l'être d'un monde oppressé par l'ambition démesurée du maître de Teutonia, dont les forces ont balayé une Frankia trop sûre d'elle, ou trop aveugle. Au passage, aidés par ces « Nains besogneux » qui rejettent l'idée même de l'Occupation, nos héros mettront en valeur la pugnacité et le courage des Résistants, poursuivant le combat mus par un vain espoir de jours meilleurs.

Plein de bonnes intentions, parcouru d'idées enthousiasmantes, le roman engendre la curiosité et procure des pages de plaisir, malheureusement plombé par un recours trop systématique aux métaphores et autres hyperboles qui alourdissent une intrigue simple et convenue. Une tentative méritoire, donc, qui augure du meilleur.

A noter, la très belle couverture de l'édition poche, très glamour.
Commenter  J’apprécie          60
Le quatrième de couverture de Frankia, livre 1, de Jean-Luc Marcastel, m'avait tout à la fois intriguée et laissée un peu perplexe. Je ne voyais pas bien comment, dans le même roman, il pouvait être question de seconde guerre mondiale et des créatures mythiques de la fantasy, à savoir les elfes et les orcs ! Ça me dépassait complètement, mais c'est aussi ce qui m'a incitée à choisir cet ouvrage lors de la dernière Masse Critique de Babelio. Grand bien m'en a pris, puisque comme vous pouvez le constater, ce premier tome est mon troisième coup de coeur de 2013 !

Pourtant l'affaire n'était pas courue d'avance… Il n'est jamais facile de revisiter notre Histoire, surtout lorsqu'il s'agit d'une période aussi sensible que celle-ci, mais Jean-Luc Marcastel s'en tire avec brio. Son intrigue tient parfaitement debout, et c'est avec une habileté consommée qu'il transforme les elfes en victimes de la déportation, et les technomanciens steampunk en nazis. Je me suis laissée littéralement happer par cette histoire, sous le charme de cet univers certes bien sombre mais parfaitement abouti et original.

La plume est un rien désuète, juste ce qu'il faut pour contribuer à nous ramener 70 ans en arrière. Certains reprocheront certainement à l'auteur quelques descriptions un peu longuettes, mais elles ont grandement contribué, en ce qui me concerne, à m'immerger dans l'histoire, sans parler des constructions des elfes qui ne manquent pas de poésie. Les personnages sont élaborés de la même façon que les décors, ils sont aboutis, bien travaillés et terriblement attachants, y compris cet orc vert de Morkhaï ! Un peu manichéens, c'est vrai, mais je ne m'y suis pas attardée outre mesure.

Pour finir, ce roman constitue un bel hommage à la résistance, ces héros méconnus qui luttent dans l'ombre contre l'oppresseur, au péril même de leur vie. C'est une histoire prenante, pleine de mystères et de rebondissements, bien sombre la plupart du temps, mais non dénuée d'espoir. Un véritable coup de coeur que je ne saurais que recommander. Petit bémol pour la relecture néanmoins, quelques syntaxes inappropriées sont passées à travers, ainsi qu'un « haut moins » qui m'a fait dresser les cheveux sur la tête !
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Fasciné malgré lui par cet ultime bouleversement de son petit monde de certitudes quotidiennes, Loïren découvrit, en même temps que son frère, un objet aussi superbe que menaçant.
Allongé, tout de cuir repoussé, finement ouvragé des motifs complexes et colorés chers aux enfants d’Orkia, rehaussé de quelques gemmes à l’éclat généreux, c’était un fourreau, large et interminable, un habit somptueux pour une dame martiale.
Cette dame-là, seule sa poignée d’ivoire, sculptée dans une défense d’Arsinothèrium cornus, ces mastodontes des savanes d’Orkia, dont Gralk leur contait si souvent les chasses dangereuses, dépassait de sa robe guerrière. Pourtant, même ainsi couverte et cachée au regard, on la devinait racée, dangereuse, vorace, consommatrice de vies.
Commenter  J’apprécie          10
Il avait d'ores et déjà trop tutoyé l'enfer pour encore s'émouvoir de ces forfanteries sanglantes.
On s'habitue à tout, même à l'horreur.
Commenter  J’apprécie          90
Moi aussi j’ai de bonnes raisons de haïr les humains. Mais on ne peut tenir une race entière pour responsable d’un crime d’un seul, ou même de plusieurs, les nôtres en ont déjà assez souffert.
Commenter  J’apprécie          60
Elle répéta encore, lui enfonçant dans l’œil toute l’intensité de son regard iridescent. « Qui êtes-vous ? »
Il la fixa un long moment, lisant en elle autant qu’elle lisait en lui, découvrant une force, une volonté terrible, forgée au feu des épreuves et du malheur, mais aussi une fragilité touchante, celle d’une toute jeune fille encore, face aux ténèbres immenses et leurs terreurs. Il y lut l’angoisse, le doute, la méfiance qu’il suscitait en elle, et plus loin, encore plus loin, un autre sentiment, plus diffus, plus trouble, qu’elle cherchait à dissimuler.
Commenter  J’apprécie          10
Morkhaï passa son bras autour des épaules de son frère à la peau pâle.
"T'inquiète pas, Loïren, je t'assure, orc ou humain, c'est du tout pareil, t'es un aussi beau casse-pieds quand tu t'y mets, et j'en sais quelque chose !"
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Jean-Luc Marcastel (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Luc Marcastel
Le Salon entre les Mondes 2022
autres livres classés : asservissementVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (62) Voir plus




{* *}