AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Emilie Cappella (Préfacier, etc.)
EAN : 9782350740119
93 pages
Magellan et Cie (01/11/2005)
3.5/5   5 notes
Résumé :

Première Européenne venue seule en Indochine en1897, Isabelle Massieu (1844-1932) s'est prise de passion pour les voyages aux alentours de la cinquantaine et parcourt l'Asie en tous sens. En pirogue ou à cheval, l'infatigable aventurière chemine à travers la jungle, de Luang Prabang à Vientiane, et se laisse séduire par les légendes et les mœurs laotiennes, dont elle admire l'authentique liberté. Réci... >Voir plus
Que lire après Le LaosVoir plus
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les Khas et les Laotiens se tiennent pour frères, ils se disent sortis les uns et les autres de la "citrouille", et jusqu'à présent les Khas ont gardé pour eux toutes les misères.
On raconte qu'au temps jadis Khas et Laotiens étaient partis de Dien Bien Phû pour aller au Laos occuper le territoire de Luang Prabang. Il avait été entendu que les premiers arrivés feraient une entaille à un certain arbre pour établir leur droit et que le pays leur appartiendrait. Les Laotiens étaient partis dans une pirogue d'or, tandis que les Khas avaient une pirogue de cuir, qui "filait comme poisson dans les rapides". Ce que voyant, les laotiens, dont la pirogue était chargée de vivres, proposèrent à leur "frères aînés" de changer de pirogue. Le changement eut lieu; mais les Khas ramaient si bien et si fort qu'ils n'en arrivèrent pas moins les premiers. Ils marquèrent l'arbre puis s'en allèrent voir le pays dans la montagne. Quand ils revinrent les Laotiens étaient installés. En vain les Khas montrèrent sur l'arbre la marque qu'ils y avaient faite, les Laotiens prétendirent être arrivés les premiers et firent voir à leurs frères une autre marque tout au haut de l'arbre. Et les Khas s'inclinèrent et s'en allèrent vivre dans la montagne.
Selon une autre légende, le royaume de Luang Prabang devait appartenir à celui dont la branche, plantée devant la pagode, pousserait le plus vite. Les Laotiens plantèrent la leur dans une tige de bananier, dont la sève la fit germer rapidement, et le Prabang leur appartint.
Ailleurs encore, on raconte que le royaume devait échoir à ceux qui pourraient planter leurs flèches dans le rocher de Nam-Hou, la grande paroi qui se dresse à pic en face de la rivière du même nom. Les Laotiens enduisirent la point de leurs flèches de cire vierge qui se colla au rocher, tandis que les flèches des trop honnètes Khas retombèrent au Mékong.
On rapporte enfin qu'il y avait deux éléphants, une mère et son petit, qu'il s'agissait de se partager. Les "petits frères" choisirent le jeune éléphant. Et celui-ci criait sans cesse et appelait sa mère, qui revenait toujours auprès de lui, ce qui procura aux "petits frères" les deux éléphants. Il restait encore à partager deux "gongs", un gros et un petit. Instruits par l'exemple du gros éléphant, les bons Khas choisirent le petit gong, et se mirent à taper dessus tant qu'ils purent, espérant que le grand gong viendrait rejoindre le petit. Le grand gong ne vint pas; et les malins Laotiens eurent tout à la fois le grand gong et les deux éléphants.
Commenter  J’apprécie          60
Le commissaire, M. Marolles, m'attendait, tout fier d'une récente capture faite la veille au soir, et qu'il avait bien voulu me réserver. C'était, au fond d'un large puits de six mètres de profondeur, un magnifique tigre de la plus grande taille, qui, chose extraordinaire sur le haut Mékong, avait, la semaine précédente, enlevé un jeune milicien de garde au petit poste de la résidence. Effaré de son exploit, il avait traversé le feu avec sa proie, et, s'étant brûlé, il l'avait lâchée. Sans grandes blessures apparentes, l'infortuné milicien n'en était pas moins mort dans les trois jours. Un petit cochonnet avait été placé comme appât dans cette fosse recouverte de branchages. Le tigre, pris au piège, s'était trouvé si penaud de chute, qu'après quelques bonds verticaux effrayant, il n'avait pas même pensé à manger le cochonet. Il l'avait pris pour oreiller; et le lendemain, le pauvre animal était resté intact. Aux cris que poussait à notre apporoche, le lendemain soir, le grand fauve, je pensai qu'il regrettait le cochonnet.
Les tigres du haut Laos ne sont pas toujours aussi hardis, si j'en crois les piroguiers du Mékong. Chaque soir, un méchant bambou piqué ans le sable retenait ma pirogue balancée au bruit du rapide d'amont ou d'avail. Tous mes hommes et mon cuisinier s'installaient sur le sable à cinq ou six mètres de la forêt, abrités seulement par quelques roufs, toits de pirogue, et par des feuilles de bananier. Ils ne font de feu que pour cuire le riz; ils laissent entre eux et l'eau, dit-on, la place du tigre; et, le matin, quelquefois on peut voir les traces du fauve sur le sable, ce qui n'émeut pas les Laotiens. Il n'y a pas d'exemple qu'un piroguier ait été mangé.
Commenter  J’apprécie          60

Lire un extrait
Dans la catégorie : Singapour (Géographie)Voir plus
>Géographie générale>Géographie de l' Asie>Singapour (Géographie) (44)
autres livres classés : laosVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}