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EAN : 9782246145240
263 pages
Grasset (16/02/2006)
4.4/5   20 notes
Résumé :

De descendance aristocratique, le poète anglais Percy Bysshe Shelley (1792-1822) préféra les libertés du coeur au pouvoir de l'argent. Renvoyé d'Oxford pour apologie de l'athéisme, il mena une vie de paria. L'auteur de Prométhée délivré attirait les drames et les orages. Sa première femme se suicida. La maladie lui prit ses deux enfants. Il n'avait pas trente ans quand il périt en mer au large de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En manque de nouveautés pour me sustenter, en ces temps particuliers, je me suis repliée sur une bibliothèque un peu "désaffectée", et j'ai jeté mon dévolu sur un livre parlant de poésie, donc intéressant à-priori . Et bien m'en prit ! Je suis tombée sur cette biographie romancée, délicieusement romantique, parfaitement bien reconstituée, et finement analysée du poète Percy Shelley. On se croirait dans un roman des soeurs Brontë ! Je me suis régalée !
L'auteur, de son vrai nom Emile Salomon Wilhelm Herzog, mérite que l'on remette ses livres au grand jour ! Ca vaut vraiment le détour !
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Ariel ou la vie de Shelley/André Maurois de l'Académie Française
Je viens de relire cette biographie de Percy Bysshe Shelley par André Maurois, une oeuvre que j'avais découverte à seize ans et qui m'avait alors émerveillée. Découvrir la personnalité de Shelley avait été un choc.
Plus de cinq décennies plus tard, j'éprouve le même sentiment.
Un bref rappel de l'essentiel de cette somptueuse biographie :
Shelley naquit en 1792. Élevé au milieu de quatre soeurs et d'un petit frère, il tombe vite amoureux de sa jolie cousine Harriet Westbrook, « une jeune fille de seize ans, toute petite, mais faite à merveille, avec un air de gaieté ingénue et de fraicheur délicieux :
« Sentant frémir et vibrer sous sa main le corps tiède de sa belle cousine, il se sentait plein de courage pour une vie de combat et d'apostolat.
Shelley a alors dix neuf ans. Ils se marient rapidement.
Mais la promiscuité avec son ami Jefferson Hogg introduisit le trouble chez Harriet qui ne resta pas insensible à ce séducteur, Shelley s'absentant trop souvent.
Shelley préférait au monde véritable dont l'incohérence l'épouvantait, la douce vision que son esprit idéaliste et romantique emportait dans les nuées. Harriet ne put passer la difficile épreuve du temps ; elle devint coquette, frivole, habile aux petits manèges des femmes.
Héritier d'une famille aristocratique du Sussex, Shelley se fit remarquer rapidement pour sa beauté, ses longs cheveux blonds volant au vent, son amour des livres et son mépris des jeux. Admirateur de Voltaire et Diderot, il avait pour livre de chevet « La Justice politique » de Godwin.
Ses premiers écrits firent de lui un paria et il fut renvoyé d'Oxford pour son livre « Nécessité de l'athéisme ».
Ce bel adolescent avait le goût des idées et parlait avec une ardeur incroyable. Dès qu'il paraissait, les femmes se groupaient toutes autour de lui :
« La nuit passait et Shelley continuait à parler ardemment, bel Adonis entouré de ses prêtresses un peu haletantes. »
Romantique, il ne croyait pas au mariage. Cependant à vingt cinq ans, il s'était déjà marié deux fois ! Sa première épouse, Harriet qu'il délaissa pour Mary Godwin, finit par se suicider. Abandonnée par Shelley, elle était enceinte d'un inconnu et refusa le scandale en choisissant la mort. Elle laissait les deux enfants qu'elle avait eu avec Shelley, Ianthe et Charles. Et qui furent confiés au terme d'un procès à une famille d'accueil, Shelley n'étant pas jugé apte à éduquer ses enfants.
Mary, son second amour, lisait Catulle et Pétrarque. Elle est l'auteur de Frankenstein. Une harmonie intellectuelle parfaite régnait avec Shelley.
« le plus grand charme de la culture littéraire, c'est qu'elle humanise l'amour. Catulle, Théocrite et Pétrarque s'unissaient pour rendre leurs baisers plus exquis. »
Ils se marièrent peu après le suicide d'Harriet.
Mais la générosité de Shelley faisait que l'argent manquait constamment : il devait nourrir outre Mary et ses deux enfants, Claire la soeur de Mary, épouse de Byron, ainsi que Alba la fille de Claire, et aussi la famille Godwin et son ami Leigh Hunt avec sa femme et ses cinq enfants.
Il se disait que Shelley avait une âme de moine bénédictin et des idées de sans-culotte.
Puis il y eut le départ de toute la famille vers l'Italie. Il espérait retrouver Byron qui là-bas à Venise menait une vie de débauche et entretenait tout un harem.
Il y eut bien la rencontre avec lord Byron dont l'aura séduisit Shelley même si leurs idées divergeaient presque en tout. Byron qui déclarait haut et fort à sa femme :
« Vous voici ma femme, cela suffit pour que je vous haïsse ; si vous étiez celle d'un autre, je pourrais peut-être vous aimer. »
Byron, soupçonné de relations incestueuses avec sa soeur Augusta, ajoutait à un cynisme puissant une misogynie violente et disait :
« Ce qu'il y a de terrible dans les femmes, c'est qu'on ne peut vivre ni avec elles ni sans elles. »
Shelley cherchait dans les femmes l'exaltation, Byron un prétexte de repos.
Comme tous les artistes, Byron et Shelley ne créaient que pour se consoler de ne pouvoir vivre. Ey l'homme d'action apparaissait à ces deux hommes de fiction comme un phénomène étrange et enviable.
La maladie prit les deux derniers enfants de Shelley, Clara et William, issus de son second mariage.
Parti imprudemment en croisière à bord de son yacht il fut pris dans une tempête.
Son corps fut retrouvé en 1822 sur la plage de Viareggio. Dans les poches de son veston, un volume de Keats et un autre de Sophocle.
Son corps fut brûlé sur la plage, à la façon des Grecs antiques, sous les yeux de Byron.
Un très beau livre d'André Maurois.
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Ce livre emprunté à la bibliothèque du lycée, m'est tombé dans les mains quand j'avais 16 ans... il y a bien longtemps ! et ce fut le coup de foudre pour ce jeune poète, disparu un siècle plus tôt. Cela détermina le cours de mon existence puisque je partis vivre à Londres pour me "rapprocher" de mon poète ! Et de là tout le reste de ma vie s'en est ressentie.
J'ai récemment retrouvé ce livre sur un marché. Je ne l'ai pas relu...
Lien : http://www.maia-alonso.com
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Ce livre est une biographie d'un grand poete anglais,un peu oublie de nos jours mais qui fut un des grands auteurs du dix neuvième siecle.L'auteur excelle dans ce style exigeant,car il faut mener un travail de recherche en amont et le genre ne permet pas de fantaisie.Ici le style classique et superbe de l'auteur sied a merveille à l'ouvrage et nous permet de decouvrir,page apres page la vie de ce poete un peu oublié aujourd'hui.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Rien ne donne plus de sottise apparente que la jalousie inavouée. Au lieu d'attaquer franchement l'adversaire, ce qui aurait du naturel et serait sans doute assez touchant, on en vient alors à critiquer avec aigreur des paroles inoffensives, des actions banales et l'on donne maladroitement un air d'insupportable mesquinerie à ce qui est en vérité un sentiment vif et légitime.
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Shelley cherchait dans les femmes une source d'exaltation, Byron un prétexte de repos. Shelley ,angélique, par trop angélique, les vénérait ; Byron humain, par trop humain, les désiraient et tenaient sur elles les discours les plus méprisants. Il disait :
"Ce qu'il y a de terrible dans les femmes, c'est qu'on ne peut vivre avec elles, ni sans elles" Et aussi, "Mon idéal est une femme qui est assez d'esprit pour comprendre qu'elle doit m'admirer, mais pas assez pour souhaiter être admirée elle-même" . Le résultat de quelques conversations fut surprenant: Shelley, mystique sans le savoir, choqua Byron, Don Juan malgré lui.
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La jeunesse a tellement besoin de hiérarchie et d'autorité que, même révoltée, elle adopte un directeur de conscience devant lequel elle s'abaisse avec délices Plus que toute autre, l'âme mystique de Shelley avait besoin d'adorer. " Je ne demande, répéta t'il, qu'à être un élève; mon humilité et ma confiance sont complètes, quand je suis certain qu'on ne cherche pas à me tromper et que je me trouve en présence d'un talent indiscutablement supérieur".
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Un raisonnement n'a jamais convaincu personne. Mais croire qu'un raisonnement de père puisse changer les idées d'un fils est le comble de la folie raisonnante.
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Il avait besoin, pour être heureux, d'incarner dans un beau visage les Forces mystérieuses et bienveillantes qu'il croyait éparses dans l'Univers ; l'amour était pour lui une admiration passionnée, un acte de foi total, un mélange exquis et parfait du sensuel et de l'intellectuel.
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Videos de André Maurois (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Maurois
CHAPITRES : 0:00 - Titre
C : 0:06 - CRÉATION - Paul Bourget 0:17 - CRÉATION DE L'HOMME - Jean Dutourd 0:28 - CROIRE - Comte de Las Cases
D : 0:38 - DÉBAUCHE - Restif de la Bretonne 0:51 - DÉCEPTION - Fréron 1:04 - DÉLUGE - Jean-François Ducis 1:15 - DÉMOCRATE - Georges Clemenceau 1:26 - DERRIÈRE - Montaigne 1:36 - DOCTRINE - Édouard Herriot 1:46 - DOULEUR - Honoré de Balzac 1:58 - DOUTE - Henri Poincaré
E : 2:11 - ÉCHAFAUD - Émile Pontich 2:23 - ÉCOUTER - Rohan-Chabot 2:33 - ÉGALITÉ - Ernest Jaubert 2:43 - ÉGOCENTRISME - René Bruyez 3:00 - ÉGOÏSME - Comte d'Houdetot 3:10 - ÉLECTION - Yves Mirande 3:21 - ENFANT - Remy de Gourmont 3:33 - ENNUI - Emil Cioran 3:41 - ENSEIGNER - Jacques Cazotte 3:53 - ENTENTE - Gilbert Cesbron 4:05 - ENTERREMENT - Jean-Jacques Rousseau 4:14 - ÉPOUSE - André Maurois 4:37 - ÉPOUSER UNE FEMME - Maurice Blondel 4:48 - ESPOIR - Paul Valéry 4:57 - ESPRIT - Vicomte de Freissinet de Valady 5:07 - EXPÉRIENCE - Barbey d'Aurevilly
F : 5:18 - FATALITÉ - Anne-Marie Swetchine 5:27 - FIDÉLITÉ - Rivarol
5:41 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Paul Bourget : https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Bourget#/media/File:Paul_Bourget_7.jpg Jean Dutourd : https://www.purepeople.com/media/jean-dutourd-est-mort-a-l-age-de-91_m544292 Comte de Las Cases : https://www.babelio.com/auteur/Emmanuel-de-Las-Cases/169833 Restif de la Bretonne : https://fr.wikiquote.org/wiki/Nicolas_Edme_Restif_de_La_Bretonne#/media/Fichier:NicolasRestifdeLaBretonne.jpg Fréron : https://www.musicologie.org/Biographies/f/freron_elie_catherine.html Jean-François Ducis : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-François_Ducis#/media/Fichier:Jean-François_Ducis_par_le_baron_Gérard.jpg Georges Clemenceau : https://www.lareorthe.fr/Georges-Clemenceau_a58.html Montaigne : https://www.walmart.ca/fr/ip/Michel-Eyquem-De-Montaigne-N-1533-1592-French-Essayist-And-Courtier-Line-Engraving-After-A-Painting-By-An-Unknown-16Th-Century-Artist-Poster-Print-18/1T9RWV8P5A9D Édouard Herriot : https://www.babelio.com/auteur/Edouard-Herriot/78775 Honoré de Balzac : https://www.hachettebnf.fr/sites/default/files/images/intervenants/000000000042_L_Honor%25E9_de_Balzac___%255Bphotographie_%255B...%255DAtelier_Nadar_btv1b53118945v.JPEG Henri Poincaré : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/be/Henri_Poincaré_-_Dernières_pensées%2C_1920_%28page_16_crop%29.jpg René Bruyez : https://aaslan.com/english/gallery/sculpture/Bruyez.html Yves Mirande : https://www.abebooks.com/photographs/Yves-MIRANDE-auteur-superviseur-film-CHANCE/31267933297/bd#&gid=1&pid=1 Remy de Gourmont : https://www.editionsdelherne.com/publication/cahier-gourmont/ Emil Cioran : https://www.penguin.com.au/books/the-trouble-with
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