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Mike Kelly est une gamine qui ne rêve que de musique et qui grandit subitement. « Cet été fut une expérience sans précédent dans l'existence de Mike. Il ne s'était rien produit qui puisse de décrire par des pensées ou par des mots – mais la sensation de changement n'en était pas moins réelle. » (p. 92) Biff Brannon est un brave propriétaire de bar qui voudrait aider tous les misérables. le Dr Copeland est un noir qui porte un grand projet pour ses frères de couleurs. « Les visages souffrants de ses congénères se dressaient en une masse croissante devant ses yeux. Et [...] il sentait son coeur se soulever d'un amour furieux, inapaisable. » (p. 177) Jake Blount est un communiste qui tente de convaincre les ouvriers du pays du bien-fondé de la théorie marxiste. Et au centre se trouve John Singer, un sourd-muet qui les écoute tous et qui devient le dépositaire de leurs grands projets. Mais lui ne pense et ne se consacre qu'à son ami Spiros Antonapoulos, enfermé en hôpital psychiatrique. « Derrière chaque instant de sa vie éveillée, son ami était présent. Et cette communion souterraine avec Antonapoulos s'était développée et transformée comme s'ils n'étaient pas séparés physiquement. » (p. 286) Au cours d'une année qui pourrait tout aussi bien durer un siècle, les espoirs et les renoncements meurtrissent les coeurs et mettent en lumière les solitudes et les chagrins intimes.

Il y a des drames terribles dans ce roman très pessimiste et résolument triste : des amis séparés, un noir emprisonné, une enfant gravement blessée, un racisme latent et vicieux qui imprègne tout, des dialogues perdus puisque confiés à un muet. Et ces drames se déroulent au son des échos lointains de la sinistre montée du fascisme en Europe. Hélas, bien que j'aie vu toute la beauté et toute la puissance de ce roman, me voilà très triste de ne pas avoir été émue. Je ne sais pas ce qui m'a tenue à l'extérieur de cette oeuvre qui a des airs certains de Steinbeck, notamment dans la tendresse désespérée que l'auteure porte à ses personnages. Ai-je lu ce texte trop tard ? Trop tôt ? Je ne sais le dire. En revanche, je sais que je relirai dans quelques années.
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J ai beaucoup aimé le style de ce roman où chaque personnage a un message important à délivrer. En vain, cependant car la communication semble impossible et le seul qui "écoute" vraiment est le personnage du muet mais lui personne n'est là pour lui...
Le titre prend alors toute sa signification.
Un style et une ambiance qui m'ont beaucoup plu. Un livre dans la lignée de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" ,en plus sombre.
A découvrir !
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Singer (le mal nommé car il est sourd muet ) a perdu son meilleur ami ,il en souffre . de cette douleur jaillit une lumière intérieure , Singer devient un phare dans les ténèbres de cette société impitoyable du Sud profond , attirant à lui comme des albatros , les voyageurs de solitude , les chasseurs d'étoiles, ceux qui rêvent trop grand . La sauvageonne possédée par la musique , le militant que nul n'écoute , le médecin noir révolté par la condition de ses frères, le patron de bar taciturne et passionné d'humanité , tous viennent à lui trouver l'apaisement et , qui sait, la compréhension. Ce livre au titre magnifique l'est aussi par son contenu.
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J'ai beaucoup aimé ce livre aux personnages attachant. Ca commence par la gamine Mike et sa famille , une passionnée de musique avec les problèmes de son age puis vient le gérant du bar d à coté observateur et trouble, viens ensuite l ouvrier communiste que les gens n 'aiment pas parce qu'il parle de vérité que les gens ne veulent pas entendre.Le docteur Copeland touchant lui aussi mais le personnage qui m'a le plus marqué est Singer le sourd-muet qui semble savoir écouter sans juger ni pleurer et dispose meme de pouvoir mystique dixit la population alentours. Je lirai sans nul doute d autre livre de cet auteur magnifique.
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Le Coeur est un chasseur solitaire raconte la vie de personnages avec tout ce qu'elle a de hasardeux et d'aléatoire dans une petite ville du Sud des États Unis à la fin des années 30.
Mick est une jeune fille garçon manqué vive et qui se retranche dans son monde intérieur lorsqu'elle est mélancolique, le docteur Copeland est un homme noir désespéré par les inégalités faites aux siens et qui sacrifie sa famille à ses patients, Jake Blount est un alcoolique qui est persuadé de connaître la vérité sur le monde ignorée par la plupart des hommes, Biff Brannon tient le bistrot du quartier et n'aime plus sa femme. Tous souffrent de solitude et ne trouvent le réconfort qu'en se confiant à Singer un sourd-muet qui lui même aimerait vivre de nouveau avec son ami sourd-muet interné depuis peu.
Carson McCullers égratigne son Sud natal en montrant les inégalités et l'injustice vécues chaque jour par les hommes noirs du pays. Elle dessine le portrait de personnages attachants et souffrant de solitude. Ils cherchent l'attention d'autrui, ils cherchent leur avenir et surtout ils se cherchent eux-mêmes. Aucun auteur ne m'émeut plus que Carson McCullers quand elle évoque l'adolescence. Mick est une jeune fille légère, qui s'amuse à monter sur le toit d'une maison, mais qui est pleine d'une colère et d'une mélancolie qu'elle ne comprend pas. Elle sait qu'elle veut quelque chose mais ne sait pas quoi.
Après Frankie Addams, j'ai adoré retrouver Carson McCullers avec son roman le plus connu.
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Sur le thème de la solitude, un très beau livre alliant sensibilité, maturité, densité, empathie et puissance créatrice... . L'auteur, un très jeune femme de 22 ans, à fait dans les années 40 de ce livre une peinture de la douleur et de l'isolement dans ce récit polyphonique où souffrent en parallèle quatre êtres bien différents, la jeune fille, le tenancier de bar, le militant communiste, le médecin noir. Avec une sensibilité hors pair, l'auteur sait évoquer le vide de leur coeurs et de leurs espérances et le personnage du sourd-muet mystérieux auxquels ils confient leurs tourments. Maturité incroyable de la compréhension de l'autre, chant mélancolique dans cette petite ville du Sud des USA où aucun espoir n'est permis. Mais la densité poétique de l'écriture et de l'imaginaire sublime tout. Un très grand roman inoubliable.
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Il y a bien longtemps, j'avais adoré le Coeur est un chasseur solitaire mais les raisons qui me poussent à aimer ce texte de nouveau sont certainement différentes. Je voyais dans ce beau roman un romantisme que je ne trouve plus. Par contre, j'y vois autre chose: en Amérique, à la fin des années 30, dans une petite ville sans nom, plusieurs personnages aiment et peinent. Nous sommes dans le sud des USA, celui qui est dit arriéré et est ségrégationniste.
Mick, quatorze ans, est encore écolière et rêve de musique et voudrait écrire des symphonies. Elle est encore aux portes de l'amour, de la vie sociale et de son conditionnement. Elle sait s'embraser et se laisser traverser par l'Amour. Biff Branon tient un restaurant et voudrait ne jamais avoir aimé. Blunt, syndicaliste, vante la rébellion des frères de pauvreté et leur triomphe. Singer, sourd muet à l'attitude digne, ne vit que pour son ancien colocataire, un gros homme au nom grec, sourd et muet lui-aussi. On l'a transféré, suite à ses nombreuses frasques, dans un asine d'aliénés. Enfin, le docteur Copeland, Noir vindicatif, courageux mais épuisé, n'en peut plus de la ségrégation qui lui prend son petit fils Willie et le mutile. Tous ces personnages errent, combattent et peinent pour un monde meilleur qui seraient moins réducteur, moins impitoyable et moins effarant. Mais personne au fond ne parvient à parler pour unir...
Les émotions des personnages, leur recherche d'un idéal qui passe par l'Amour et leur inéluctable désillusion sont rendues à merveille par la plume de Carson Mac Cullers qui, pourtant, a écrit ce roman toute jeune. Qu'on soit employé dans un cirque, docteur, petite enfant fière de sa beauté, enfant perdu dans le monde des pauvres, mère d'un fils massacré ou handicapé cherchant son pareil, tous semblent ici se heurter à une vaine quête d'amour, de reconnaissance et d'apaisement. Paradoxalement, leurs pauvretés, leurs erreurs et leurs manquements les grandit dans le texte. Personne n'est à même de voir ce que l'autre met en lui et personne n'entend la musique qu'il sait jouer pour l'autre. Mais chacun dégage, en acceptant sa malheureuse condition, une belle humanité et chacun se jette dans le monde...
Bouleversant.
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Je termine enfin le Coeur est un Chasseur solitaire! Quand je dis « enfin », je ne veux pas dire par là que c'était une mauvaise lecture, mais pour être honnête, j'ai trouvé le temps plutôt long.

Le roman se déroule dans le Sud des Etats-Unis à la fin des années 1930 et suit 5 personnages: Mick l'adolescente hantée par la musique, Jake Blount le communiste alcoolique, Copeland le médecin noir et Brannon le propriétaire de restaurant trouvent en Singer le sourd-muet le réceptacle de leurs pensées les plus intimes.

L'autrice aborde un tas de thèmes intéressants, de la condition des Noirs américains à la pauvreté des classes ouvrières, des ravages de l'alcoolisme à ceux de la religion, de la découverte de soi-même d'une jeune fille à la maladie, des aspirations à la réalité du quotidien. Il est aussi et peut-être avant tout question de solitude.

Le plus frappant dans ce livre est que la seule personne à écouter les autres est un sourd-muet. Ceux qui viennent se confier à lui, tout comme les habitants de la ville, projettent sur lui leurs rêves et leurs frustrations, lui attribuant les origines, les pensées ou les qualités les plus à même de les réconforter, mais personne ne se pose réellement la question de savoir qui est Singer, quelles sont ses aspirations ou ses sentiments.

Les thèmes abordés m'ont suffisamment intéressée pour que j'aille au bout, j'ai pu m'identifier à certaines des préoccupations des personnages, mais dans l'ensemble j'ai l'impression d'être passée à côté de cette lecture. Quelques évènements ponctuent le récit, mais sans qu'il semble y avoir une réelle ligne directrice, on est surtout dans l'introspection. Dans l'ensemble, j'ai surtout trouvé le temps long.

Je ne regrette pas d'avoir fait cette lecture et d'avoir découvert la plume de l'autrice, mais je ne pense pas être très marquée par ce livre à long terme. Une petite déception, mais je comprends pourquoi ce livre est considéré comme un classique de la littérature américaine du 20e siècle.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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le roman ( paru aux États-Unis en 1940, première traduction en France 1947) se déroule dans les années 1930 dans une petite ville du sud des États-Unis. Les protagonistes de cette histoire sont blancs et noirs. Leur point commun, ils sont pauvres.

Nous suivons cinq personnages sur une année.

Singer, sourd et muet vient d'être séparé de son compagnon Antonapoulos, également sourd-muet. Il a été interné dans un asile. Singer a loué une chambre chez le père de Mick. Singer devient une sorte de confident. Mick, Jake, Copeland et Biff viennent chez lui se confier. Ils se croisent en montant ou descendant les escaliers qui conduisent à la chambre de Singer.

Mick, quatrième enfant d'une famille de six, en charge de ses deux petits frères. Élève dans un lycée technique qu'elle abandonne pour être vendeuse dans une épicerie afin de subvenir aux besoins de sa famille. Elle est fascinée par la musique qu'elle découvre en écoutant les postes de radio dont les sons lui parviennent dans la rue. Elle rêve d'écrire de la musique. Rêves brisés par la pauvreté. Mick est sans doute le personnage le plus attachant de l'ouvrage.

Jake (Blunt), sorte de vagabond , alcoolique, révolutionnaire rêvant de changer le monde.

Le Docteur Copeland, médecin noir. Admirateur de Karl Marx (il a donné son nom à l'un de ses fils) se bat pour l'égalité des noirs "Nous devons instruire nos enfants. Nous devons nous sacrifier pour qu'ils puissent conquérir la dignité de l'étude et du savoir". Pas de grandes différences avec Jake sauf que l'un est Noir et l'autre Blanc.

Biff (Brannon) propriétaire d'un café-restaurant, ouvert nuit et jour, fréquenté également par les protagonistes. Biff est un personnage assez secret. Parfois généreux.

Ce livre est l'un des meilleurs ouvrages de la littérature américaine du XXe siècle. Ce n'est pas un roman traditionnel. Il n'y a pas d'histoire. Il y a des instants de vie. C'est très sombre. Lecture assez difficile.




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Je ne vous résumerai pas l'histoire de ce roman car d'histoire il n'y a pas ! Et pourtant, pas une seule fois au cours de la lecture de ses 400 et quelques pages, je n'ai senti mon intérêt faiblir ou mon plaisir décroître.

Nous sommes en 1939, dans une petite ville du Sud des États-Unis, où une grande partie de la population, pauvre et ouvrière, est employée dans les florissantes filatures de coton.
L'auteure décrit le quotidien de ses protagonistes, et surtout les relations qui les lient les uns aux autres. Car s'il n'y a pas véritablement d'histoire dans « le coeur est un chasseur solitaire », il foisonne en revanche de nombreux personnages, tous plus intéressants et attachants les uns que les autres.
Il y a…
…Mick, l'adolescente de 15 ans, passionnée de musique, qui rêve de devenir compositeur, mais dont les faibles revenus de ses parents ne lui permettent pas de manger tous les jours à sa faim…
…Benedict Copeland, le médecin noir dont le plus cher désir est de voir ses semblables s'émanciper grâce à l'instruction, que l'attitude soumise et bigote de ses enfants déçoit.
…Jake Blount, le communiste, qui ne tient pas en place et se rend de ville en ville en tentant de faire comprendre à la classe ouvrière qu'elle est asservie et doit se révolter.
…John Singer, le sourd-muet, qui occupe une chambre dans la pension tenue par les parents de Mick, un homme discret, patient, soigneux et qui, en raison de son infirmité, se révèle être l'interlocuteur idéal, toujours à l'écoute.
Et il y en a beaucoup d'autres, le mieux étant de lire ce roman pour faire leur connaissance…

Dans les rapports qu'entretiennent les protagonistes les uns aux autres, c'est la diversité des manifestations d'amour qui s'en dégagent qui m'a frappée dans un premier temps.
C'est…
…l'amour-sollicitude de Portia Copeland pour son père, Benedict, en dépit de leurs dissensions et de l'incompréhension qui règnent entre eux.
…l'amour un peu trouble que Biff, le restaurateur, éprouve pour la jeune Mick, et qui le met mal à l'aise.
…l'amour quasi-mystique que l'adolescente elle-même éprouve pour John Singer, ou encore l'amour « irrité, inquiet », que Benedict Copeland éprouve pour son peuple.
L'expression de toutes ces sensibilités a un côté extrêmement touchant et rassérénant, j'y ai trouvé aussi une certaine beauté, de celles qui vous apaisent. Parfois, j'ai en revanche été surprise par l'extrême sentimentalisme dont faisaient preuve certains personnages (je pense notamment à John Singer, qui écrit à son ami Antonapoulos comme il le ferait à l'attention d'une femme aimée).

Attention, n'allez pas croire que le roman de Carson McCullers est un étalage de mièvrerie et de bons sentiments dégoulinants ! Non, tout y est bien plus subtil. Ses personnages aiment simplement comme nous pourrions le faire, et semblent surtout en quête de reconnaissance, de quelqu'un qui les aimerait eux-mêmes, et surtout qui les écoute, ainsi que le montre la facilité avec laquelle ils s'ouvrent auprès du muet John Singer de leurs aspirations, de leurs déceptions, en bref de tout ce qui fait leur vie et détermine leurs émotions.
L'auteure analyse très finement la psychologie de ses héros, en dépeignant leurs motivations inconscientes et leurs faiblesses, les rendant ainsi très proches de nous. Il y a un côté un peu triste aussi dans tout cela. Il est en effet souvent question de solitude, de celle que l'on ressent en dépit de ceux qui nous entourent, mais qui ne nous comprennent jamais vraiment. Et puis il y a cette idée d'unilatéralité dans les rapports humains, qui fait que les deux protagonistes d'une relation n'en retirent pas la même satisfaction.

Il m'est arrivée plusieurs fois au cours de ma lecture de penser au roman d'Harper Lee : « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur », en raison de certains aspects du contexte (la condition des noirs-américains dans les années 30, par exemple) et de la part importante qu'y occupent les personnages enfantins.
Seulement, alors que le but du roman d'Harper Lee semble être en partie d'illustrer un propos indissociable d'une époque donnée, j'ai eu le sentiment que « le coeur est un chasseur solitaire » aurait pu se dérouler n'importe quand. En effet, les éléments liés aux réalités économiques et sociales du récit s'y insèrent naturellement car faisant partie intégrante de la vie des héros mais ils ne m'ont finalement pas parus primordiaux. Ce que je retiendrai plutôt de cette lecture, c'est la justesse avec laquelle Carson McCullers traite de thèmes universels tels que ceux évoqués plus haut, cette combinaison des paradoxes qui composent les rapports humains. Et puis que j'y ai pris énormément de plaisir !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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