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Un médecin noir en quête de justice et d'égalité pour les siens, un communiste incompris et querelleur qui rêve de changer le monde, une jeune fille solitaire et sauvage qui, malgré sa pauvreté, veut apprendre la musique et devenir une grande compositrice et un barman taiseux mais observateur. Tels sont les quatre personnages principaux qui composent l'histoire du « coeur est un chasseur solitaire ».


Tous gravitent autour de Singer, un juif sourd-muet, qui canalise leurs espoirs, leurs rêves, leurs doutes et leur colère par sa discrétion et sa patience. Chacun vient trouver refuge à ses côtés, avec l'impression d'être enfin compris par quelqu'un et d'avoir trouvé le confident idéal, capable de soigner tous les maux par sa simple présence. Une relation étrange et complètement aveugle s'installe peu à peu entre ces différents personnages qui se prennent à fantasmer leur amitié, sans se douter des vraies préoccupations de Singer…


Carson McCullers n'a que 23 ans lorsque paraît « le coeur est un chasseur solitaire » en 1940. La question que je me pose, en refermant cet étrange roman, c'est comment une femme aussi jeune a-t-elle acquis autant de maturité pour être ainsi capable de faire avec autant de justesse et de vérité le portrait de ses contemporains ?


Ce qui frappe d'abord, c'est l'absence d'intrigue à proprement parler. Difficile de résumer l'histoire, puisqu'il ne s'y passe pas grand-chose et pourtant, le fait est que l'on se prend d'une affection sincère pour ses personnages, que l'on ne veut plus les quitter tant ils nous bouleversent et nous touchent. Il y a une fragilité et une fatalité en chacun qui m'ont émue. Tous ont un rêve pour lequel ils se battent, en dépit des échecs et des désillusions. Mais derrière un calme apparent, Carson McCullers parvient à nous surprendre et à nous frapper par la violence de certaines scènes, d'autant plus fortes qu'elles sont inattendues…


A travers la vie de cette petite ville au sud des Etats-Unis à la fin des années 1930, l'auteur nous parle de la misère, du racisme dans un pays marqué par la ségrégation, de l'enfance trop vite passée et de l'absurdité de certains comportements adultes. Un roman sur la solitude, qui provoque une tristesse d'autant plus déroutante qu'elle est inexplicable et laisse un sentiment profond de nostalgie. Une lecture douce-amère qui, sous son apparente simplicité, marque profondément son lecteur… Une jolie découverte !



Challenge Variétés : Un livre dont l'auteur a moins de 30 ans
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‘'Il y avait, dans la ville, deux muets qui ne se quittaient jamais''. Ainsi commence le livre. Nous sommes dans le sud profond des Etats-Unis, dans les années 30. le premier muet se nomme John Singer ; grand et élégant, on le remarque pour sa politesse parfaite et sa douceur. L'autre est un Grec du nom d'Antonapoulos obèse, débraillé, obsédé par la nourriture, et dont l'intelligence semble proche de celle d'un enfant de sept ou huit ans. Et, de façon incompréhensible et totalement irrationnel, toute la vie de Singer tourne autour de son amour inconditionnel et total pour Antonapoulos…

Mais ce dernier commence à perdre la raison, volant aux étalages, se promenant nu dans la rue et finissant régulièrement au commissariat. Sa famille le fait finalement interné dans un asile, et le monde de Singer s'effondre. Il emménage dans une pension de famille miteuse et entame une vie sans but, alternant travail et errances nocturnes, rêvant de son ami dès que le sommeil le gagne. Peu à peu, par sa politesse et sa gentillesse, il devient connu et apprécié d'un grand nombre de gens, pour la plupart rencontrés par hasard. Mais pour quatre personnes en particulier, il devient une sorte de point de repère dans un monde hostile et écrasant.

La première et la plus touchante, Mick, est la fille adolescente des propriétaires de sa pension. Obsédée par la musique, qu'elle entend sans cesse dans sa tête mais que sa famille est trop pauvre pour lui faire étudier, elle rêve d'un avenir meilleur. le deuxième, Jake Blount est un ouvrier alcoolique, marxiste convaincu, que la misère terrifiante du sud et les inégalités rendent fou de rage. le troisième, Bénédict Copeland, est un médecin noir, luttant avec un amer désespoir pour améliorer la condition de son peuple. le dernier, Biff Banon, est un tenancier de bar désabusé, s'égarant dans de profonde méditation sur l'âme humaine. Et tous quatre sont persuadés que Singer est le seul à comprendre les tourments qui agitent leurs âmes, le seul point de lumière au coeur d'un monde de ténèbres miné par la misère, ravagé par l'alcoolisme et la tuberculose…

En alternance avec Singer, nous suivons donc ces quatre personnages dans leurs démêlés avec la vie, leurs espoirs et leurs déceptions. Tous quatre sont extrêmement complexes ; leurs passions et leurs rêves se répercutent même de façon subtile sur leur condition physique ou leur apparence. La misère et le racisme leur sert de toile de fond. Leurs vies sont peintes de façon lucide et froide, dans un style que l'auteur, dans une annexe, assume hérité des existentialistes russes, Dostoïevski en tête. Un style que l'on retrouve également chez Falkner, Steinbeck, et dans leur lignée Romain Garry, Kessel, et au final toute la littérature moderne. Réalise-t-on à quel point ‘Crime et châtiment' a marqué l'histoire des idées ?

Mais une énigme demeure. L'auteur nous permet de voir qui est le véritable Singer, et ce qu'il comprend vraiment des quatre personnes qui s'accrochent à lui comme à une bouée. Mais sa bouée à lui ? Qui est vraiment Antonapoulos ? Singer le voit comme une sorte d'intermédiaire entre le ciel et la terre – ce que les autres voient en Singer, en fait. le reste du monde comme un être insignifiant et obèse. Qui a raison ?

Carson McCullers est un écrivain indissociable du sud des Etats-Unis et de la grande dépression. Elle est également connue pour son amour pour Annemarie Schwarzenbach, figure centrale mais aujourd'hui un peu oubliée du monde intellectuel de l'entre-deux guerre au côté d'Erica Mann, Ella Maillart, Catherine Pozzi, Karen Blixen… de quelle richesse pour la littérature féminine fut cette époque !
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Le coeur est un chasseur solitaire, c'est un premier roman, celui de Carson McCullers qu'elle publia à l'âge de vingt-deux ans.
L'histoire repose sur trois fois rien, nous sommes dans les années trente, dans une petite ville du sud des États-Unis.
John Singer vit avec son ami Antonapoulos. Tous deux sont sourds-muets. Lorsque Antonapoulos est interné dans un asile, Singer décide de venir loger chez les Kelly.
Ce livre est l'histoire de plusieurs destins qui se croisent. Il y a tout d'abord Mick la fille des Kelly, adolescente de quatorze ans, complexée, garçon manqué, elle ne rêve que d'une seule chose : devenir un jour musicienne. Sous son lit elle cache ce violon qu'elle s'est elle-même confectionnée. le docteur Copeland, médecin noir, pétri d'humanité veut, quant à lui, croire en un monde idéal loin des brimades racistes dont il est victime au quotidien. Il y a Biff, tenancier de bar qui observe ses clients pour échapper à une vie de couple terne. Jake communiste, lui, rêve d'un monde plus juste...
Chaque personnage vit pour un projet, un rêve, une ambition qui le porte, le brûle...
John Singer, personnage principal du roman va très vite devenir le confident de Mick, puis des autres personnages. Il ne parle pas mais recueille leurs confidences. Ce sont des êtres fragiles, désoeuvrés, en quête d'espoir, en quête de communication, cherchant davantage un miroir que dialoguer, simplement croire un instant à cette illusion qu'ils sont entendus. John Singer les apaise alors que lui-même ne vit que pour son ami. Son calme et sa courtoisie inspirent confiance, leur permet d'entrevoir la possibilité d'être compris.
C'est un roman foisonnant et âpre, qui sent la vie et le désespoir, qui incarne le sud des États-Unis des années trente, l'errance, une jeunesse peut-être désabusée qui a un mal fou à passer de l'adolescence à l'âge adulte, la crise déjà là, la pauvreté qui n'a pas attendu la crise, le racisme bien plus ancré encore que les arbres et leurs racines.
Les personnages sont grouillants, attachants, touchants, rêveurs, emplis d'illusions, ils ont des rêves qu'ils n'atteindront jamais et sans doute le savent-ils déjà, du moins inconsciemment...
Le coeur est un chasseur solitaire, c'est le roman de l'Amérique profonde, celle du puritanisme et des laissés-pour-compte.
Parfois les romans sont comme des ricochets. On va de l'un à l'autre. Je me suis demandé brusquement si mon amour des romans américains ne venaient pas de cette rencontre. Dois-je ainsi mon émerveillement, mon admiration à l'oeuvre de Jim Harrison, de John Fante, de Raymond Carver ou encore de William Faulkner et pourquoi pas aussi de John Steinbeck et plus récemment de Toni Morrison ou de Harper Lee, grâce à ce texte fondateur ? Pourtant, il y a si peu de points communs entre ce roman et l'oeuvre de ces autres auteurs, sauf peut-être un rêve américain aussi étincelant qu'une flaque de boue, sauf peut-être une attention aux laissés-pour-compte.
Mon cheminement est pourtant parti de ce roman, relu tout récemment.
Ici il y a comme une voix singulière qui m'a touché.
Ici ce sont de multiples solitudes à plusieurs, le discours de chacun des personnages est solidaire des autres grâce à John Singer qui sait faire le lien entre eux. C'est comme un fil qui se tisse, ouvrant à l'altérité.
Ici se côtoie la joie et la douleur. Ce roman est d'une cruauté insoupçonnée, il décrypte avec acuité les impostures de la réalité et ce qu'il y a de vrai dans les illusions. C'est sombre et en même temps il y a une grâce. C'est beau et touchant.
J'ai adoré ce personnage de Mick Kelly, sans doute est-elle l'alter ego de Carson McCullers. Mick, adolescente solitaire qui n'attend qu'une chose, déployer ses ailes...
Cette solitude n'est pas subie. le personnage de Mick perçoit cette solitude de manière positive. C'est une solitude féconde, un espace du dedans empli de secrets, dans lequel elle construit son rêve de musique tendu comme une promesse.
Souvent on se rachète, on se rattrape, on se réalise dans le silence et la solitude...
En arrière-plan de ce roman figurent la crise, la guerre qui approche, la misère toujours là.
Carson McCullers a un talent fou à savoir peindre les gens ordinaires, ceux que le rêve américain a laissé au bord du chemin.
Sans doute ce livre, par son pessimisme à fleur de peau, ressemble à une petite tragédie. Mais c'est aussi une voix singulière, emplie d'empathie, qui a su me prendre par la main et me bercer comme une musique.
Le coeur est un chasseur solitaire est un roman immense.
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UNE PETITE PÉPITE
Alors oui, c'est un livre qui se mérite et nécessite un petit effort.
Mais bon sang, comment une gamine d'à peine vingt-deux ans est capable de pondre un truc pareil ? Je ne me lancerai pas dans un résumé ou une critique dithyrambique, d'autres l'ont fait avec beaucoup plus de talent que moi.
Ce qui est bluffant, c'est qu'il n'y a pas d'histoire... plutôt des histoires.
Chronique des années trente dans une petite bourgade du sud des États-Unis.
Mais quelle justesse de ton, quelle finesse dans l'analyse. Ça sent la vie pas facile, la solitude, le fatalisme, le manque d'argent, les passions refoulées, le plus beaucoup d'espoir...
Je comprends mieux la phrase de Nicole Chardaire dans l'entame du livre: "Carson McCullers appartient à la génération qui succède à Faulkner, Steinbeck, Hemingway, et qui annonce Kerouac et Salinger."
Mon sentiment au terme de cette lecture ?
Mélancolie ? Peut-être....
Mais quel bouquin ! Exceptionnel.
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Immense. Voilà. Ce mot pourrait suffire... Mais ce mot est trop petit. Alors que serait un immense roman ? Un roman qui marque, qui marque une époque ,un tournant, un roman qui marque profondément son lecteur. Un roman comme un espace, une peinture, une musique, une lumière, un parfum. Des personnages tellement présents à leur solitude, à leur difficulté de survivre. Tellement de choses écrites. Nous sommes dans la fin les années 30. La guerre va faire rebasculer le monde. « Liberté, ils ont fait de ce mot un blasphème » … 22 ans, Carson McCullers avait 22 ans lorsqu'elle écrit cette phrase. Oui, immense et incroyable roman. Vingt deux ans pour projeter la marche sur Washington...comment ne pas y voir, ne pas penser à La Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté qui se déroulera le 28 août 1963 ? le coeur est un chasseur solitaire a été publié en 1940.
Aucun personnage n'est petit, négligé, étroit . Ils sont tous étranges...peut être. Mais qui est le plus étrange ? Eux ou ce monde de folie où ils doivent tenter de survivre ? Ils sont singuliers. Particuliers, tellement proches, vrais. Je les porte en moi pour toujours : Mick, Singer, Biff, Doctor Copeland, Blount, Portia, les Kelly….
Alors oui immense, et je ne cache pas que je vois une certaine filiation entre les écrits de Carson McCullers et Toni Morrison.
Comment ai-je pu ne pas lire Carson McCullers…. Comment ai je pu vivre sans savoir ?

« Toute chose qui grandit doit passer par des moments d'étrangeté. le créateur incompris à cause de son refus des conventions doit se dire “Je vous semble étrange, mais au moins je suis vivant.” » (‘If only traditional conventions are used an art will die (...). Any growing thing must go through awkward stages. The creator who is misunderstood because of his breach of convention may say to himself, “I seem strange to you, but anyway I am alive.”' )- Carson McCullers.


Astrid Shriqui Garain
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Carson Mc Cullers arrive à faire vivre d'une façon poignante tous les personnages d'une petite ville du sud, très différents mais tous très seuls.
Une sensibilité, une empathie, une imagination, une tendresse pour chacun et son dur destin, de l'humour, une écriture qui va droit au but.
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Quelle étrange sensation en lisant ce roman.
Les descriptions de l'Amérique de l'entre deux guerre est magnifique. L'auteur décrit très bien la petite ville typique ainsi que ces habitants.
Mais en fait…Il n'y a pas d'histoire a proprement parlé. Pas de début, de milieu ni de fin.
Pas d'événement perturbateur.
Une espèce de photographie de la vie de quelques personnages a un moment donné dans un lieu déterminé. C'est là l'originalité de ce roman.
Le personnage emblématique du roman n'est pas toujours celui que l'on croit. Beaucoup voit en Mick la figure centrale du livre. Elle est certes très importante, mais je pense que tout le roman tourne autour du personnage sourd et muet. C'est lui qui influence le plus les autres personnages du roman. Et chose magnifique, c'est par sa non communication verbale qui transforme le plus les gens. Son silence renvoi les gens à eux-mêmes.

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The heart is a lonely hunter that hunts on a lonely hill : le coeur est un chasseur solitaire qui chasse sur une colline solitaire. Si ma mémoire est bonne, telle est la citation originale qui a inspiré le titre. Elle est de William Sharp, si ma mémoire est bonne, poète écossais connu également sous le nom de Fiona Mc Leod (il s'est fait passer pour une femme, paraît-il en faisant écrire la sienne à l'occasion, pour maquiller son écriture). le personnage de Mick est marqué par cette ambiguïté sexuelle. Roman polyphonique d'une grande sensibilité, toujours lu, visiblement, et c'est bien mérité...
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Roman de la solitude et du besoin de communiquer, ainsi que de l'amour non partagé. Cinq personnages principaux attachants, surtout Mick, une préadolescente qui rêve de musique, symbole pour elle de la liberté. Ces personnes ordinaires avec les joies, et surtout les peines de la vie qui, lorsqu'ils sont mis en scène deviennent des personnages qui viennent se confier auprès d'un sourd et muet, que j'associe à une forme de psychanalyse. Et lui qui est-il ? Nul ne n'en soucie et comprend-t-il ? Ils sont seulement préoccupés par leurs révoltes et leurs soucis. Leurs ambitions et leurs rêves seront détruits par la société. Ecriture subtile sur fond d'Amérique catholique. Dans la lignée de ‘Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.', mais encore mieux. L'auteur est elle-même un personnage. Marylin Monroe et Arthur Miller mangeaient chez elle. Elle a été amie avec les enfants de Thomas Mann, a vécu en France, a été amoureuse d'une femme, a écrit ce roman à 22 ans, etc.

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Fin des années 30, dans un État du Sud des États-Unis, nous suivons divers personnages en proie à des bleus à l'âme.

La pauvreté est le lot de tous avec les stigmates de la Grande Dépression et chacun traîne sa vie, ses espoirs et ses rêves.

Une toute jeune fille qui se crée un monde de musique.
Un marginal qui veut refaire le monde.
Un médecin noir qui a soif de justice et d'égalité.
Un patron de bar chez qui tous passent y déposer ses errances en même qu'ils y étanchent leur soif ou se substantent de restes.
Et puis, il y a le sourd et muet qui est le réceptacle de toutes les confidences, le miroir de toutes ses âmes perdues qui trouvent en lui compréhension et humanité.
Lui qui n'a jamais l'occasion de divulguer son désarroi et doit se contenter d'être cet ami universel pour les autres.

Cette histoire se rapproche assez fort de l'ambiance de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur". A la différence qu'ici je suis restée hermétique à toute émotion et que je n'ai été sous le charme d'aucun des protagonistes.
Le rythme est lent et l'écriture contemplative. Et malgré quelques incidents dramatiques qui viennent de temps à autre donner un sursaut à l'histoire, je me suis ennuyée tout du long.

Ce n'est pas un mauvais livre en soi, mais il n'était pas fait pour moi.
A vous de vous faire votre propre idée bien sûr.
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