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Le quotidien des "gens du Sud" raconté par Carson Mc Cullers qui n'a alors qu'une vingtaine d'années. Elle peint, par petites touches subtiles, un portrait de groupe (Mick, l'adolescente garçon manqué au coeur du roman mais aussi les deux amis muets ou le docteur Copeland) dans un décor de misère et de poussière. Carson Mc Cullers prouve avec ce roman qu'elle est l'un des meilleurs romanciers du Sud au côté de Faulkner pour n'en citer qu'un et non des moindres. Et puis, il me semble que ce titre est un des plus beaux de l'histoire de la littérature mondiale, non ?
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Que dire de ce livre ? C'est un livre plein de contradictions. Simultanément tendre et sauvage, chocant et sans surprise. Nous sommes comme hypnotisé par quelques personages et pourtant on les trouve repoussant. Un chose est vraie- les personnages sont sans pouvoir dans le monde et ils sont secoué par les événements comme des poupées de chiffon. On doit essayer de rester positif, mais c'est un trajet rocheux.
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Je dois admettre que j'ai d'abord été un peu déçu par ce roman bien connu. Cela a à voir avec des circonstances personnelles : 2 de nos 4 enfants sont sourds, donc je connais un peu ce monde. L'image que l'auteur donne de John Singer, le personnage central qu'elle décrit systématiquement comme « sourd-muet », ne correspond pas tout à fait à l'image des personnes véritablement sourdes, du moins pas de ceux d'aujourd'hui (cela m'amènerait trop loin pour expliquer pourquoi). Ça explique pourquoi d'abord j'étais régulièrement agacé par cette image incorrecte.

Mais j'ai vite compris que je devais abandonner cette opinion : McCullers n'était clairement pas intéressé à donner une image précise de la communauté sourde. Dans ce roman, John Singer fonctionne plus-tôt comme un centre de composition pour explorer quatre autres personnages : le barman au bon coeur Biff Brannon, le fanatique idéologique Jack Bounty, le docteur noir Benedict Copeland et la jeune fille Mick Kelly. A leur grande surprise, ils voient dans le (évidemment) taciturne Singer un point de contact pour épancher leur coeur, quelqu'un qui comprend tout. de cette manière, McCullers sait approfondir le côté tragique de chacune de ces figures, effleurant ingénieusement de nombreux thèmes : la question raciale, la question du genre (assez remarquable pour un roman de 1940 !), le classique passage à l'âge adulte et de crise de midlife, le rôle de l'idéologie dans la lutte contre l'injustice, etc. C'est assez impressionnant pour un début d'un écrivain de 23 ans.

Mais bien sûr c'est avant tout le thème central qui est essentiel : la solitude fondamentale de chaque personne. le titre ne laisse rien à l'imagination à cet égard, et chacun des 5 personnages principaux de ce roman se heurte presque continuellement à la tragédie de la condition humaine : ne pas être compris, être impuissant face aux faits de la vie, ne pas vraiment pouvoir communiquer, etc. Et à cet égard, je comprends un peu mieux le choix de McCullers du sourd John Singer comme protagoniste. Vers la fin de l'histoire, il s'avère que derrière ce personnage se cache une tragédie humaine encore plus grande que les autres.

Il s'agit d'un roman lent et réfléchi, qui ne correspond peut-être plus au rythme et au dynamisme typiques de la littérature d'aujourd'hui. Par exemple, l'histoire ne démarre vraiment qu'un peu après la mi-chemin. Mais la fin vers laquelle travaille McCullers est absolument dramatique et émouvant, je ne veux pas marchander là-dessus. Seulement, les personnages qu'elle présente sont juste un peu trop caricaturales. C'est certainement le cas pour John Singer, qui est un peu trop angélique, et pour Jack Bounty, un communiste agité dont l'activisme se termine inévitablement en frustration noyée dans l'alcool. Par contre, pour moi, les personnages les plus attachant étaient le Biff Brannon et surtout Mick Kelly. Et puis, bien sûr, je dois certainement mentionner que les pages dans lesquelles le Dr Copeland décrit la condition de la communauté noire sont parmi les plus impressionnantes de ce roman.
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Carson McCullers apparaît aujourd'hui comme une romancière de la solitude, de l'isolement, des déviances. En ce sens, sa lecture, aujourd'hui, apparait de plus en plus vitale à l'ère où plus que jamais le numérique semble nous relier aux autres, nous rapprocher virtuellement à travers les réseaux sociaux, tout en nous isolant dans nos cocons, en nous faisant perdre le sens et l'importance du contact et du relationnel.[...]
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Le coeur est un chasseur solitaire est un livre intelligent qui met en perspective les évènements, confronte les points de vue et donne à réfléchir. Encore une fois - ça mérite d'être répété - Carson McCullers avait vingt-deux ans en 1940 lorsqu'elle écrivit ce roman.

L'article complet sur mon bog.
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Beau roman sur la solitude de quelques personnages, unis dans leur affection pour un sourd-muet. Lorsqu'il n'est plus là, tout s'effondre.
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Dans une petite ville pauvre du Sud, les habitants s'épuisent à chercher comment briser leur solitude. Quatre personnages gravitent autour de John Singer, sourd-muet qui lit sur les lèvres et connaît le langage des mains (mais cache les siennes). John Singer sourit de temps à autre et offre à ses interlocuteurs une attention fervente. Il y a tout d'abord Biff Brannon, le patron d'un restaurant, obsédé par son intérêt de l'Autre. Jake Blount;, arrivé en ville depuis huit jours, est ivrogne et révolutionnaire. Il ressasse sans arrêt ses idées socialistes. Copeland, médecin noir qui prend Singer comme confident pour lui faire part de la déception que lui procurent ses enfants et surtout de son espoir d'arracher les hommes de couleur à leur ignorance et à leur condition. Et puis, il y a Mick Kelly, une adolescence de 15 ans qui, passionnée de musique, cherche et repère une à une les maisons de la ville où la radio diffuse les symphonies qu'elle aime.
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tout le monde veut être écouté mais qui prend le temps d'écouter les autres?
des personnages attachants, tous engoncés dans leurs solitudes respectives et leurs passions secrètes se racontent à un sourd qui aimerait tant qu'on l'écoute...
dis de cette façon, le roman semble un peu facile, un peu trop empreint d'une symbolique pas très subtile...mais voilà, Carson Mc Cullers a le don de conter des histoires en demi teinte, de distiller subtilement tristesse, espoirs et regrets, et de nous faire entrer dans les mondes respectifs de personnages qui se croisent sans jamais réussir à se comprendre.
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Portia cuisinière noire, le docteur Copeland son père, les Kelly couple tenant une pension de famille, Biff propriétaire de bar, deux hommes muets dont principalement l'un Monsieur Singer, Mick une des filles de la pension, Jack étranger à la région et nouvellement arrivé, leur famille, leurs amis.

Microcosme sudiste de l'Amérique du Nord, celle d'avant 1939, avec les inévitables oppositions-confrontations de l'époque : blancs-noirs, analphabètes-savants, bon sens primaire-intellectualisme, enfants-adultes, réalités-rêves, …

Tous ces personnages se fréquentent, se côtoient, s'aident éventuellement, vivent au même endroit, ensemble, et cependant les uns à côté des autres.

Chaque chapitre, consacré tour à tour à l'un des personnages, toutefois également instructif quant aux autres, apparaît comme une Nouvelle.
Nouvelle qui respecte ses exigences littéraires : brièveté, peu de personnages, centrée sur un fait, histoire complète en elle-même, chute ou question finale qui ouvre une suite possible et qui, ici, introduit le chapitre suivant.
Ce roman présenté -– travaillé ? –- selon ce schéma, qui n'est pas sans nous rappeler les 'fiches préliminaires' de Margaret Mitchell, cependant sait se couler, flot des plus fluides, en une entité supérieure.

Livre sur l'adolescence ? Oui, certes.
Les dialogues enfants-ados sont bien observés, reproduits; ainsi que leur imaginatif sans borne; telle Mick qui stocke la musique dans sa chambre intérieure; ou encore ses paroles à l'issue de la journée au bord de l'eau avec Harry : "Et alors, c'était donc comme ça. .. C'était comme ça."

Cependant, j'ai été beaucoup plus sensible au désarroi, au mal-être permanent et soigneusement dissimulé des adultes, celui de Monsieur Singer en particulier, qui muet ne peut parler, et qui part de la même façon, sans parler, sans même laisser une lettre, aussi discret et furtif dans l'absence que dans la présence.
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Déçue par ce livre.
Loin d'être mauvais.
On retrouve la même ambiance que dans le livre de Harper Lee , ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.
On ne peut pas dire qu'il y est un personnage principal, mais plusieurs, qui vivent au même endroit.
Ce qui à mon sens apporte autant d'avantages, que d'inconvénients.
C'est comme une sorte d'équilibre que l'on voudrait maintenir entre les protagonistes, mais en même temps ceci empêche de vraiment s'attacher à eux.
Bref une lecture que je conseil uniquement si vous êtes fan de l'atmosphère .
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