AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 2595 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire de plus de Moby Dick ? Quasi tout le monde connait cette histoire ? Sans doute plus l'excellent film avec Gregory Peck que le livre de Melville (arrière-arrière-arrière-grand-oncle justement de Moby) ... et pourtant, quel livre ! Melville, oublié après sa mort, est considéré actuellement comme un grand écrivain ... quel malheur qu'il fut oublié ! Un homme aussi important, certes mangé par son roman devenu plus célèbre que lui, doit garder une place de choix parmi la littérature de qualité ! Plus qu'un roman racontant une lutte sans merci entre l'homme et l'animal, il s'agit d'un livre relatant une aventure humaine : celle de la chasse à la baleine, celle de marins partant au large pour des mois complets dans l'espoir de ramener suffisamment de matière première dans les calles. Et tout est si bien expliqué, sans lourdeur, avec une vague poésie terre à terre et une vision si humaine des choses. Ses personnages sont si impressionnants, si puissamment écrits que je ne comprends toujours pas le silence critique et littéraire supporté par l'homme durant un laps de temps trop long ... même s'il n'avait écrit QUE Moby Dick (et on en est loin, je songe à Billy Bud, une perle rare), même à ce moment-là, il aurait été juste et honnête de reconnaître son immense talent de conteur. Pour en revenir à l'aventure du Pequod, cette longue odyssée maritime est sans aucun doute l'un des plus grands romans créés et l'une des plus fortes histoires jamais écrites.
Commenter  J’apprécie          100
Je reste frappé par la vision avant-gardiste des propos tenus dans ce roman, le plus connu d'Herman Melville, où, au delà de l'aventure, qui se situe à période où la baleine n'était qu'une ressource et qui plus est, dangereuse, pointe déjà le rapport sans vergogne de l'homme avec les océans et les créatures qui y vivent.
Les scènes de chasse sont des plus réalistes et témoignent déjà de l'effroi que les baleiniers inspiraient à ses animaux lorsqu'ils arrivaient dans des zones de rassemblement de cachalots.
A l'époque, les villes étaient encore éclairées à l'huile de baleine, avant que n'arrive le pétrole et enfin l'électricité. Et tout dans la baleine trouvait un usage.
L'homme pensait encore que l'océan était inépuisable.
Dans ce roman, un cachalot blanc se défend et n'accepte plus le tragique destin des membres de sa communauté et le capitaine Achab, commandant le Péquod, en fait une affaire personnelle de vengeance et d'affirmation de la supériorité de l'homme sur tous les océans et les êtres de "la création".
Mais Ismaël n'est pas dupe et décrypte pleinement la folie humaine et son aveuglement face à l'émerveillement que devraient plutôt inciter ces océans et leurs habitants, jusqu'à s'interroger sur le sens de la chasse à la baleine.
Commenter  J’apprécie          100
Quelle oeuvre !
Je suis presque sûr que ma critique aura au moins une mise à jour, c'est plus qu'une histoire de baleine et de marins, c'est de la philosophie.
C'est le plus que j'ai le plus aimé dans ce roman, il reste assez vague (sans mauvais jeu de mot) sur le but à atteindre et la peine qu'on y met pour y parvenir, c'est ce qui fait que chaque lecteurs peut s'y retrouver.

Personnellement je m'y suis retrouvé dès la première page, ce personnage d'Ismaël au nom bien symbolique narrant les aventures du capitaine Achab. Bien que le récit ne tourne pas autour de lui, c'est ce personnage qui est, à mon sens, la clé de l'intrigue. Il a le recul nécessaire pour faire apprécier l'oeuvre et ce n'est pas un hasard si le livre commence par lui.

Certes il y a des longueurs mais j'ai terminé ma lecture avec un sentiment d'en avoir appris beaucoup sur moi et c'est ce que je retiens le plus.

C'est très certainement un livre qui mérite d'être lu à différente période de la vie et c'est ce que je ferais.
Commenter  J’apprécie          100
Se confronter au texte de « Moby Dick », paru en son intégralité dans l'édition Phébus ici présente, c'est vouloir affronter un véritable mythe de la littérature américaine et, disons le tout de go, mondiale écrit par l'aventureux Herman Melville dont la vie est non moins passionnante que ses romans. Sorti en 1851, cet ouvrage aujourd'hui reconnu comme étant un des sommets créatifs de son auteur (qui lui-même le considérait comme son chef d'oeuvre !) ne fût point reçu avec les mêmes éloges au moment de sa sortie et ce quasiment jusqu'au centenaire de sa parution. Melville devait souffrir toute sa vie de cet échec lui qui finit par mourir dans un anonymat presque complet en septembre 1891 à New York (ville de sa naissance en 1819). Un seul journal lui consacra une notice nécrologique de trois ou quatre lignes ! « Moby Dick » est un ouvrage d'une rare puissance d'évocation, un hymne à l'océan, aux cachalots pourchassés tout au long de ce récit, d'une précision infinie quant aux usages de la pêche aux cachalots et autres baleines franches dans tous les océans du monde. Un drôle de livre, une somme qui de digression en digression tout au long de l'histoire, nous plongent dans les méandres de cette pêche, de cette lutte dantesque entre l'homme et la nature indomptable symbolisée par la personne de ce cachalot blanc, Moby Dick. le savoir encyclopédique de l'auteur qui tel Gargantua accumule pour notre connaissance des quantités astronomiques de détails sur cette expérience de la pêche (qu'il a très bien connu puisqu'il fût lui-même marin durant bien des années avant de se mettre à écrire) nous donne le sentiment d'être en face d'une oeuvre prodigieuse et totale. Ce n'est pas un livre évident à aborder car il est effectivement chargé d'une telle symbolique, qui dépasse même le mythe propre de Moby Dick, qu'il est parfois difficile de retenir cette foule de détails tout sauf insignifiants. La quête du capitaine Achab est aussi une réflexion sur l'obsession, sur le thème du bien et du mal, sur la folie enfin d'un homme qui entraîne tout son équipage et son vaisseau à sa perte. L'écriture est sublime, élégante mais aussi endiablée lorsqu'il s'agit de conter les délires et autres élucubrations de ce capitaine fou d'Achab, mais également tour à tour poétique, drôle, bliblique, dantesque ! La fin est absolument prodigieuse même si connu de tous, l'apocalypse Achabien est à la hauteur d'un ouvrage qui distille tout au long de son récit, érudition, humour, réflexions philosophiques et autres équations naturalistes à faire pâlir les tenants de la nouvelle rentrée littéraire française ! Un livre populaire et énigmatique, conciliant les deux publics dans son élégante majesté, un vaisseau fantôme qui poursuit son sillage et continue d'embarquer port après port les lecteurs qui ont, juste récompense, établi le mythe de « Moby Dick » permettant à Melville de célébrer d'outre tombe le statut aujourd'hui légendaire de son chef d'oeuvre !
Lien : https://thedude524.com/2015/..
Commenter  J’apprécie          103
Herman Melville annonce son projet dans son roman: "jusqu'à ce jour le cachalot, qu'il soit abordé par la science ou par la poésie, n'a vu retracer toute sa vie dans aucune littérature. Alors qu'on a parlé de bien d'autres chasses aux cétacés, l'épopée du cachalot n'est pas encore écrite." Moby Dick nous emporte par le souffle de son style (magnifique traduction d'Henriette Guex-Rolle aux éditions GF-Flammarion). Certains se lassent des digressions encyclopédiques qui nuiraient à la progression du récit, mais ce sont pourtant des passages d'une grande truculence. L'humour de l'auteur s'y déploie avec intelligence, sa tonalité ironique et une certaine autodérision brouillent constamment les pistes, tant et si bien que le lecteur ne sait plus si on est dans l'objectivité scientifique ou les convictions partisanes d'un militant. On est toujours entre chien et loup, entre science et poésie, entre rigueur et légèreté.
Melville, enfin, se présente presque en homme de théâtre tant le narrateur laisse place aux voix des personnages. Que ce soient Achab, Starbuck, le charpentier ou Stubb, leurs voix font avancer le récit avec vivacité et spontanéité.
Melville a composé une grandiose épopée pour le plus grandiose des mammifères.
Commenter  J’apprécie          100
On comprend combien ce livre a pu fasciner et se hisser au rang des oeuvres dignes de rejoindre le patrimoine de l'humanité. Au-delà du récit d'aventures ,Moby Dick se veut une encyclopédie de la baleine et de sa chasse. Les passages documentaires abondent rendant la lecture souvent fastidieuse. Melville fait faire le tour du monde au Pequod, navire sur lequel s'est embarqué le narrateur Ismaël dans une aventure dont l'enjeu est avant tout métaphysique. Ici Moby Dick, la grande baleine blanche, symbolise la puissance irréductible d'une nature que le quaker puritain Achab, capitaine du navire, est incapable de reconnaître et d'aimer. Malgré les avertissements et les mises en garde, l'équipage cosmopolite composé de personnages fascinants et hauts en couleur, se trouve embarqué dans ce duel qu'il redoute et espère à la fois. le récit enfin est porté par un souffle épique et poétique, inspiré par une écriture que gorge la tendresse de Melville pour les enfants perdus du Pequod, confié à la gouverne d'un capitaine qui les sacrifie à un combat qui, s'il oppose deux monstres, n'en reste pas moins pathétique et vain.
Je ne peux m'empêcher, en ces temps où la question climatique s'impose à tous de reconnaître une portée prophétique à cette oeuvre.
Commenter  J’apprécie          90
Il y a ici d'excellentes critiques, je n'en ajouterai pas une nouvelle. Je dirai juste que ce livre est une épopée métaphysique qui se prête d'ailleurs à plus d'une interprétation.
Je voudrais juste parler des traductions. La plus répandue en France est celle de Giono, qui d'ailleurs n'est que très partiellement de lui. Ce n'est hélas pas la meilleure. Je recommande plutôt celle d'Armel Guerne. La nouvelle traduction de Philippe Jaworski, que je connais que par ouï-dire, serait la meilleure. Hélas elle' ne se trouve que dans l'édition Pléiade, et et c'est hélas un peu cher
Commenter  J’apprécie          91
Des scènes épiques de capture de baleine, une vengeance, d'une haine, d'un combat obstiné entre le bien et le mal, entre la vie, la mort et la folie : voilà ce qu'on trouve dans ce roman magnifique. Un duel sur l'océan jusqu'au boutisme ! Moby Dick est un des plus grands classiques de la littérature, à force d'en lire des éloges j'avais mis la barre très, très haute. Et bien le livre ne m'a pas déçue un instant, bien que comme il fait partie de la culture populaire j'en connaisse déjà l'histoire dans les grandes lignes, je ne me suis pas ennuyée. Melville innove dans le style en alternant des informations relatives aux cétacés et du roman pur.
Commenter  J’apprécie          80
Pour traiter d'un sujet aussi grandiose que le monarque des cétacés, Herman Melville offre une oeuvre à la hauteur, ou plutôt à l'épaisseur de son sujet ! le fond épouse la forme, c'est bien dans un océan de pages dans lequel on se plonge avec délices ! L'auteur le confesse d'ailleurs bien lui-même : "Et puisque j'ai entrepris de traiter du léviathan, ne m'incomberait-il pas de me montrer omniscient en la matière et d'épuiser la question ? N'est-il pas de mon devoir de ne laisser rien échapper de lui, pas la plus microscopique semence vitale de son sang ; et de scrupuleusement défaire jusqu'au plus replié des replis de ses circonvolutions intestinales ?"
Pavé historique de la littérature américaine, on m'avait mis en garde pour ses longueurs : exposé concis des us et coutumes marinières, digressions anatomiques, considérations philosophiques sur la vie à bord, peinture méthodique de la vie maritime et ses secrets, présentation minutieuse des machineries utilisées sur les baleiniers du 19e siècle… Je suis pourtant entré assez facilement dans l'histoire, plutôt rythmée au début. Il est vrai que passé les deux cents premières pages, le récit devient riche en documentations et parenthèses de toutes sortes et l'action perd en cadence. On pourrait s'ennuyer au long de ces développements parfois accessoires, mais au détour d'une description sans fin de l'outillage utilisé sur les bateaux il y a voilà deux siècles, Melville a l'art de nous soumettre de somptueux passages poétiques, qui débouchent sur des considérations métaphysiques, essentielles, faisant écho d'une manière ou d'une autre à l'expérience propre du lecteur du 21e siècle. C'est là tout le talent d'un grand écrivain. le lecteur n'est jamais à l'abri de tomber sur une perle lumineuse au fond de cet mer poétique ! Si sous la plume de Melville se dévoilent les secrets enfouis de l'océan, c'est aussi le coeur humain et ses recoins les plus sombres qui est sondé avec la poursuite acharnée du Cachalot Blanc par Achab, si bien que l'on pense lire par moment une parabole venue d'un autre âge.
Au niveau du style et de langue, on touche à la perfection : vocabulaire soigné sans maniérisme, texte foisonnant de références antiques et bibliques, passages entiers relevant de la dramaturgie, Melville éblouit par sa prose et son éloquence !
Ne se contentant pas d'être un chant poétique dédié aux Sept Mers et ses créatures, Moby Dick explore avec esprit des territoires insondables, touchant aux limites de notre humaine condition. Au bout de ce copieux récit, le lecteur ressort un goût salin en bouche, le cerveau comme rafraîchit par l'air marin, instruit, illuminé de sagesse et profondément songeur.
Commenter  J’apprécie          80
Andromède frappée par les embruns, enchaînée aux flancs des falaises de Joppé, Jonas terrifié et coupable, fixant l'orage déchaîné, Pantagruel attendant de front le monstrueux physétère, Nemo cerné par une forêt de tentacules, Winslow Homer peignant le Gulf Stream, Geppetto à la dérive sur son radeau, Quint à l'affût sur l'Orca, ainsi s'étend indéfiniment la liste de ceux qui ont rivé leurs yeux à la surface liquide, ceux qui ont, anxieux, guetté les formes mouvantes sous le voile des eaux. Et si Achab est certainement le plus mémorable d'entre tous, c'est peut-être parce qu'en perdition, chassant jusqu'à l'agonie fantômes et chimères et façonnant dans sa peur la plus brutale des colères, il renvoie à tous le vague reflet familier de quelque condition taquine.

Comme dans tout mythe caressant l'inconnu, des bois tortueux du petit chaperon rouge à la pièce scellée de Barbe Bleue, il y a dans Moby-Dick un peu de cet enfant emmuré dans ses couvertures, n'offrant à l'air libre qu'un couple d'yeux écarquillés et une touffe de cheveux ébouriffés, ses doigts dessinant des angles aigus sur les coutures de son pyjama, s'entendant dire par une paire de parents bienveillants “Allez mon grand, maintenant il faut dormir, tu sais bien qu'il n'y a personne d'autre que toi dans cette chambre, bonne nuit.” et écoutant les pas de ses protecteurs et traîtres disparaître derrière la porte avec le dernier rai de lumière avant de n'avoir plus qu'un mur de ténèbres à fixer fiévreusement, là où chaque forme et chaque bruit devient une menace potentielle. Furieux, émerveillés, craintifs, rieurs ou bagarreurs, d'Ishmaël à Queequeg, de Starbuck à Tashtego, d'Achab au grand cétacé, tous sont une composante de cet enfant s'embarquant pour les rivages nocturnes. Certains s'embarquent pour vivre une aventure, un autre s'attache à payer sa dette d'honneur et un autre s'apprête au départ pour les confins du monde et jusque dans les enfers chasser sa chimère, et tous ont l'impuissance d'un gosse livré à lui même et à ses peurs profondes. Tous ont la stature d'un homme lancé dans une vie qui le surplombe et se devant, pour tenir en garde la folie, de s'offrir un but dans une baleine à conquérir.

Melville a beau peindre une facette entière de l'humanité, il n'en oublie pour autant jamais son rôle de conteur au coin de l'âtre, de ceux qui murmurent avec passion et amusement l'engouement de l'aventure et les mystères des terres inexplorées. Et c'est une virtuosité de suggestion et de modelage d'atmosphères qui sculpte les giboulées glacées de New-Bedford, la mer d'huile brillante du “brit”, la faune humaine abonnée aux bars nocturnes et aux églises obscures, des déambulations dans les ruelles givrées aux embardées du grand léviathan d'ivoire, le bouquin érige l'émerveillement à son plus beau rang. Un émerveillement ciselé dans l'attente, jusqu'aux limites du soutenable, du colossal titan blanc, conférant à l'animal de démesure toute cette aura surnaturelle propre aux êtres de légende et de rumeurs. Et j'aimerais bien défier quiconque aurait lu les premiers chapitres, découvrant un Ismaël fasciné par les lances placardées aux murs du Jet de la baleine, armes démentes forgées pour quelque improbable géant, planté là, comme Jack Driscoll le sera plus tard devant l'antique porte de l'Île du Crâne, je défierais bien quiconque disais-je, de résister à l'envie d'engloutir le reste de l'embarquée du Pequod avec l'avidité d'un gosse devant quelque conte merveilleux.

Bien des héros ont pris la mer pour aller trouver sur l'horizon des créatures fascinantes. L'un d'entre eux tenta d'ignorer les sirènes avant d'être bringuebalé de Charybde en Scylla, un autre, étrange pantin de bois, alla chercher son créateur jusque dans l'estomac - en taille assimilable à une cathédrale - d'un mégalodon, d'autres encore, marins accrochés aux rames de leur drakkar, durent faire face au serpent de mer et au grouillant kraken, mais rare sont ceux qui arrivèrent à la portée symbolique d'Achab et à la puissance destructrice du chapitre final de Moby-Dick.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (12402) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1824 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..