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Les cent mille chants tome 1 sur 3
EAN : 9782213017105
297 pages
Fayard (10/01/1986)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Je suis Milarépa, le meilleur des yogis.
Je suis celui qui pourchasse le visage des apparences,
Celui qui accueille tous les souhaits.
Je suis un yogi sans opinions,
Celui qui ne s'empresse jamais, quoi qu'il advienne.
Je suis le renonçant sans vivres,
Le mendiant sans possessions,
Le vagabond nu.
Je suis celui qui a vaincu toutes les pratiques,
Je demeure ici mais n'y réside pas,
Je sui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Disons que je l'ai plus parcouru que véritablement lu. Relu certains passages et passant sur d'autres. Nombreuses pages lues en diagonale. Je suis bien sûr conquis par le propos théorique, mais quelque peu dérouté par l'agencement et l'organisation du récit. C'est un écrit qui date du XIe siècle et s'inscrit dans la venue du bouddhisme au Tibet, pays jusque là plutôt ancré dans le chamanisme et l'animisme. D'ailleurs le bouddhisme tibétain restera fortement teinté de chamanisme.
Le livre se compose de chapitres où Milarepa, dans son voyage, se retrouve dans différentes situations du quotidien, confronté aux discours et comportements des différentes personnes, de tout milieu social, parfois des esprits, qu'il rencontre sur sa route. Discours qui sont bien évidemment inscrits dans la réalité de la vie quotidienne, pleins de bon sens pratique mais très éloignés de l'enseignement bouddhsite. Alors, Milarepa, à travers ses "chants", diffusera le message du bouddhisme, abordera les notions de Dharma, Samsara... développant les concepts bouddhistes, avec une certaine poésie, confinant à une certaine épure. Son auditoire, à chaque fois, se révèlera conquis par ses paroles et adoptera le point de vue bouddhiste. On comprendra alors aisément que tout cela est bien difficile à appliquer de nos jours, même par les bouddhistes. Il en reste cependant des préceptes intéressant mais difficiles à appliquer. On peut éventuellement s'en inspirer mais pas plus (voir les citations). D'où, à mon avis, la limite actuelle du livre. Cela étant, parcourir le livre en diagonale peut se révéler intéressant pour qui veut apprendre sur cette forme de spiritualité.
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La traduction des « cent mille chants » par Marie-José Lamothe des tribulations de Milarépa* dans un Tibet médiéval fin XIe et début XIIe siècle, est pour nous une pure merveille !
Il se dégage de cette hagiographie force et vitalité mêlées d'un espace de fraîcheur dû pour l'essentiel au style épuré de la narration et des envolées lyriques des “dohas”**.
Dans ce premier tome est narré la rencontre décisive de ce qui deviendra “le fils de coeur” du Jetsun Milarépa tout au long de sa vie, Dordjë Drak ou Rétchoungpa, alors adolescent. Les démêles hauts en couleurs de celui-ci avec sa parentelle pour suivre Milà-djé sont cocasses ; il est vrai qu'être adolescent au Tibet rural, à cette époque qui plus est, n'avait que peu à voir avec notre monde d'adolescent occidental actuel !
Dans ce premier volet déjà à travers ses “dohas”, Milarépa campe une position sans concession envers “le bonheur des pervertis” (ou samsara) et des moeurs villageoises de ses contemporains assez frustres. Sa “compassion” semble rude et exigeante, à la dimension sans doute des mentalités épaisses, et comportements rotors... ! En outre son passé sociétal sombre l'ayant entraîné vers des crimes passionnels familiaux de vengeances, ceci dans des “pratiques sulfureuses” très obscures et meurtrières, son zèle à promouvoir la “libération dans l'ainsité” n'était que d'autant plus forte, il savait de quoi il parlait !

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* “bonne nouvelle”
** poèmes mystiques tibétains chantés
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Milàrépa à Peldarboum :
O excellente Peldarboum !
La frayeur sera plus grande dans la vie future.
Avez-vous entamé l'appareil d'une escorte ?
Si vous n'avez pas organisé de convoi,
Je vous prie d'agir selon la Doctrine divine.
L'adversaire qui pose les objections a pour nom famille.
Il s'attache à être utile mais apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi famille ?
Si oui, abandonnez-le !

O excellente Peldarboum !
Le chemin sera étroit et hasardeux dans la vie future.
Avez-vous commencé d'épargner pour une monture ?
Si vous n'avez pas prévu de coursier,
Je vous prie de montrer hardiesse et énergie.
L'adversaire est cet imposteur que l'on nomme paresse.
On l'attache à son profit mais il apporte le mal.
Connaissiez-vous l'ennemi indolence ?
Si oui, bannissez-le !

Ainsi il a chanté.
La jeune fille dit :
— Lama La, je n'ai pas entamé les moindres préparatifs pour la vie future. Puisque maintenant je les commence, je vous prie, par compassion, de me donner une instruction à méditer. La requête lui ayant été offerte avec sincérité, Milarépa se sentit grandement réjoui.
— Pourvu que vous pratiquiez loyalement vous n'avez pas besoin de changer de nom dans notre tradition, dit-il. Et puisque l'on peut se purifier sous une belle tignasse, vous n'avez pas besoin non plus de couper vos cheveux ni de transformer votre habit.
p. 182
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Milà à Shiwa Öd :

« Je salue les excellents Lamas !
Grande est la grâce, de la miséricorde de la lignée de la pratique.
Grand le pouvoir des instructions de Marpa et Milà*,
Grande l’endurance de Shiwa Öd dans la méditation !
Les messagères aiderons vite à la réalisation.

Parvenu au bout de tes expériences, ô fils,
Ne prononce pas d’arides leçons,
Pratique la doctrine avec impartialité.
Ne recherche pas l’assentiment des hommes,
Erre dans les vallées désertes et les ermitages.
Évite les mauvais serviteurs,
Attache-toi (?) à la solitude.
Oublie le désir d’agir en “Lama”,
Médite et pratique l’humilité.
N’attends pas le signe de pouvoirs miraculeux,
Jusqu’à la mort reste imperturbable.
N’étudie pas les métaphores et la rhétorique,
Mais les instructions de la transmission orale.
Si pour toi tu recherches un profit,
Abandonne les discours creux,
Médite avec dévotion ! »
* note p. 228
— Celui ou celle qui dans le cœur duquel les enseignements du Maître (ou Guru) sont entrés est semblable à un être humain venant d’apercevoir un trésor qui demeurait à sa portée sans qu’il l’ait remarqué.
...
« Je me prosterne aux pieds du Lama.
Ces enseignants qui réforment avec des mots
Nous intoxiquent dans les débats par leurs artifices.
A l’heure du discours, ils rabâchent comme des mégères,
A l’heure du sommeil, ces grands hommes se prélassent,
Ils marchent pareils à des officiels hautains
Et accroissent les obstacles et les risques d’erreur.
Tout un chacun dans les six mondes peut se fourvoyer.
Des individus s’égarent dans leurs désirs sensuels,
Des auditeurs du “Petit Véhicule” dans un bonheur paisible,
Des “guéshés” dans des tâches alimentaires,
Des enseignants dans la citadelle des mots.
Des moines ordonnés se perdent dans leur prétention,
Des yogis dans la touffeur de leur folie,
Des anachorètes dans un vertige nihiliste.
Immenses sont les écarts dus à l’ignorance.
L’haleine des Dâkinis souffle les préceptes de la lignée,
Le démon assure qu’il y a risque d’erreur.
Shiwa Öd, tu aurais été trompé
Si tu t’égarais en chemin prés du vieil ascète.
Observe le culte, médite, renonce à tes doutes !
Dans la pratique des instructions finales,
Les hésitations qui surgissent n’ont rien de véridique.
Fils, ne pense pas à étudier la rhétorique,
Concentre-toi sur un point, tu obtiendra le Fruit !
p.129-130
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Un fils, d'abord, dispense une séduction de prince céleste,
Nul moyen de résister à son affection.
Puis se succèdent de terribles dettes ;
Vous avez tout donné, il n'est jamais content.
Il installe en vos murs la fille d'un mortel,
Déporte au-dehors les parents nourriciers.
Au père qui l'interpelle, il ne daigne répondre.
À la mère qui l'apostrophe, il n'adresse aucun son.
Enfin, avec le fiel des commérages,
Les voisins ont ruiné toute réputation.
Issu de vous-même, l'ennemi vous a rongé le cœur.
J'ai abandonné les déchets du samsâra*.
Les fils de ce monde, je n'en veux pas.
p. 150

* pour notre part nous souhaiterions que soit “abandonné les déchets du nirvana” que l'on voudrait nous faire passer pour l'activité d'une prétendue "folle sagesse" !

https://www.la-croix.com/Religion/Bouddhisme/En-Saone-Loire-moine-bouddhiste-condamne-douze-ans-prison-viols-2018-12-20-1200990858?fbclid=IwAR1Y3_GCV5I0cx9nlVm_suFtoHNzNieEhN118qqngHVqlJDKEQtYDKec8rI

https://www.lejsl.com/edition-montceau/2018/12/19/lama-tempa-condamne-a-12-ans-de-reclusion-pour-viols?utm_source=direct&utm_medium=newsletter&utm_campaign=une-decouverte-macabre-a-toulon-sur-arroux-12-ans-de-reclusion-pour-le-lama-tempa-de-la-boulaye-goodyear-dunlop-relaxee-dans-l-affaire-du-pneu-eclate-sur-l-a6...-et-toute-l-actu-du-jour-sur-lejsl.com
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Vous aimez aujourd'hui le lacis des maisons
Qui s'accrochent en dessous des châteaux.
Mais souvenez-vous qu'à la mort
Vous partirez par une route désolée.

Vous aimez aujourd'hui sur vos épaules
L'amoncellement des honneurs.
Mais souvenez-vous qu'à la mort
vous partirez sans protection ni refuge.

Vous aimez aujourd'hui la profusion
Des liens de famille et de voisinage.
Mais souvenez-vous qu'à la mort
vous vous séparerez des parents, des amis.

Vous aimez aujourd'hui accumuler
Richesses, fils, assistants, serviteurs.
Mais souvenez-vous qu'à la mort
Vous partirez nu, les mains vides, démuni.
(...)
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Notes pages 125-126
— La première étape vers la réalisation dans l’expérience de Mahâmudrâ est une intense concentration de l’esprit sur un seul point, un seul objet, une seule pensée. Le Grand-Symbole peut être défini comme l’état éternellement existant de l’Esprit-Primordial immaculé qui confère la libération lorsqu’il est compris. Le commun des mortels ignore cet état généralement.
— Le Mahâmudrâ en skt. (Tcha-djà Tchen-po en tib.) ou Grand-Symbole est appelé “cela même qui est dénué de caractéristique”.
— Séparé des créations, non élaboré, l’incréé (ou Nirvâna skt., spros-bral tib.), en contraste avec le samsara, ou univers de l’identification à de la matière et aux phénomènes, est la seconde étape dans l’expérience de Mahâmudrâ.
— Alors se réalise l’unité essentielle de toute choses. Le samsara et le nirvâna sont considéré du point de vu de l’Esprit d’Éveil comme inséparablement unis. C’est le stade de “l’union divine”, troisième étape de la réalisation du Grand-Symbole. « Toute choses étant né de l’Esprit-Primordial, l’esprit lui-même est donc le maître ou “Guru” », Saraha IX siècle.
— Ainsi quand l’ignorance de la vision juste qui devait être surmontée à effectivement été vaincue, l’effort se termine, le sentier vient à sa fin, le voyage est accompli. Lorsque l’état de vision intérieure intuitive est atteint, la méditation qui n’est que le moyen d’y atteindre, devient inutile ainsi que pour le voyageur arrivé au port le bateau qui l’y a conduit.
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