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EAN : 9782253150589
252 pages
Le Livre de Poche (20/06/2001)
3.88/5   37 notes
Résumé :
En janvier 1919, dans un petit village des Alpes, un jeune enfant est découvert dans la neige et recueilli par un fermier solitaire et un peu bourru. On pourrait s'attendre à un de ces romans comme on les aimait au XIXe siècle qui déroulerait le long calvaire de l'orphelin aux prises avec un tuteur tyrannique. C'est le contraire qui se produit. L'enfant noue avec son père adoptif des relations d'adoration mutuelle, il se montre si brillant qu'on le surnomme "le prod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je me félicite d'avoir ramassé ce roman dans une boite à livres. Par quoi ai-je été attirée, le titre? l'illustration de couverture? le nom de l'auteur? (qui m'était inconnu), la quatrième de couverture? Ou peut-être plus probablement ces deux critiques : "Ce livre envoûte et fait à chaque page sauter le coeur" (Vincent Landel, le Magazine Littéraire) ou plus encore certainement; "Aux lecteurs qui reprochent si souvent aux romanciers contemporains de ne plus savoir leur raconter d'histoires, ce dernier livre de Jean-Pierre Milovanoff offrira un démenti." (Philippe Nourry, le Point)
Ce roman avait été couronné par le Prix des Libraires 2000, et je suis convaincue que la récompense était vraiment méritée. L'histoire est dramatique mais portée par une écriture d'une très grande poésie. le sujet est simple, l'auteur raconte simplement la vie d'un homme, enfant trouvé dans la neige, qui participera jeune adulte à la bataille de Norvège puis entrera dans la Résistance... Homme, dont le lecteur suivra la trace, de 1919 à l'automne 1996, avec le plus grand intérêt et beaucoup d'empathie.
L'écriture est splendide et le texte aéré, très agréable à lire. le roman est constitué de 19 chapitres, articulés autour de plusieurs scènes très courtes. le vocabulaire est simple, mais la plume alerte et élégante.
Ce livre est une superbe rencontre littéraire, un coup de coeur.
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La plume qui porte cette histoire est très belle, épurée, poétique. Elle raconte la vie mal partie d'un bébé abandonné dans les Alpes, qui deviendra un enfant prodige tendrement aimé par son père adoptif, puis un homme éduqué, intègre, courageux, intelligent mais naïf, et qui enfin dans sa vie des plus honorables, sera cruellement (et démesurément) rattrapé par une erreur de jeunesse. J'ai aimé la description douce-amère de l'amour paternel qui se languit du fils, et le choix de raconter l'histoire du point de vue d'un narrateur dont on ne découvre l'identité que vers la fin. J'ai moins aimé le côté «tragédie annoncée». Au final, il y a un je-ne-sais-quoi qui n'a pas cliqué entre ce roman et moi, malgré une jolie plume et une belle histoire, une impression d'exercice de style peut-être. Mais ne vous fiez pas à moi, fiez-vous plutôt aux Libraires qui lui ont donné leur prix prestigieux en 2000.
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Quel livre magnifique, chaque phrase, chaque mot sont comme de l'eau pure
d'une rivière venant de naître et qui coule sur des cailloux blancs, passe sur un banc de sable et au fil du temps , des distances se charge de toutes les impuretés, pour finir eau noirâtre, saumâtre,regrettant les jours heureux ou elle fut petite perle pure au sommet des mots enneigés.
On croit tenir le bonheur mais , en quelques secondes il file entre les doigts comme du sable .
Seuls ,les souvenirs restent . Mais eux aussi sont là pour vous morfondre et laisser un goût amer de vengeance, de douleurs intolérable
A lire absolument
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Croyez-moi.

La vengeance est un plat qui se mange froid, et il faut parfois un hasard, animal affamé, pour que celle-ci s'accomplisse et qu'importe l'homme de valeur que vous êtes devenu.

Voici, l'histoire d'un homme dont toute la vie est faite de jours, de nuits et de souvenirs.

Ce roman est juste magnifique, je m'étonne qu'il n'est pas plus de critiques sur Babelio, alors qu'il a eu le prix des Libraires en 2000.

Ce roman a fait 500 km, et mis 23 ans avant d'arriver jusqu'à moi pour enchanter mes jours, mes nuits et me laisser un beau souvenir, Croyez moi .

Je l'ai lu, doucement pour en apprécier le style, le vocabulaire, la poésie, l'atmosphère.

Je vais aller le libérer dans une autre boite à livres en espérant qu'il envoûte un autre lecteur.

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Un vocabulaire et une tragédie à vous couper le souffle sur fond de montagne et de guerre avec quelques petits moments de calme et de beauté, le héros traverse sa vie en perdant ceux qu'ils aiment.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
L'école que va fréquenter Petit Jean n'a rien d'un édifice grandiose. C'est une ancienne étable aménagée, derrière l'église. Il n'y a qu'une classe pour tous. Le curé fait l'instituteur. Assis au milieu de garçons plus âgés que lui, l'enfant respire les odeurs de bouse et de bois qui sont les odeurs de partout, la transpiration des montagnes; et il n'est pas dépaysé. Du matin au soir, ses yeux bleus vont et viennent entre les épaules des grands, et son petit visage d'ours en quête de miel cueille les questions du vieux prêtre avant qu'il ait fini de les poser. Mais à mesure qu'il apprend à reconnaître dans les livres, et à reproduire avec son crayon, les fourmis noires de l'alphabet qui tissent l'histoire du monde, les limites de Col-de-Varèse reculent. Par-delà les conversations dans les granges, les soupirs et les grognements près du feu, les plaintes des vieilles, la colère des bergers rappelant leurs chiens dans la brume et le tintement des clarines, l'écolier perçoit les milliers de vies qui l'attendent comme des ombres dans la forêt.
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Tout retour au pays natal est une violence qui s'exerce sur la mémoire. Reprendre sa place à nouveau dans la maison de son enfance, après quelques mois ou quelques années, c'est faire sauter d'un coup de ciseau sacrilège le vernis protecteur que l'éloignement a répandu sur notre passé. Alors nous retrouvons dans toute leur intensité, rafraîchies par notre souffrance, les impressions que nous avions laissées en l'état sans le savoir. Ces petites résurrections ne sont pas toujours des bienfaits. A l'instant où nous revoyons dans leur cadre toutes ces choses que la nostalgie avait figées, nous apprenons qu'elles ont subi les assauts du temps, qu'elles ont vieilli de leur côté, autrement que dans notre coeur, sans se préoccuper de nous.
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L'amour de Narcisse et de Thélonia, pour ce que j'en sais - tant pis si je ressasse les mêmes mots comme une mer qui n'a pas le choix des galets sur lesquels elle vient mourir -, ce fut un amour délivré du soin de paraître et de toute draperie ou solennité, une ivresse, un emballement. Pourquoi, sous prétexte, qu'elle aurait eu lieu avant la guerre, devrais-je évoquer cette rencontre par des mots couleur sépia ou par des images jaunies? Il me faudrait, tout à l'inverse, une langue qui n'a pas été inventée, celle qui a toujours manqué à l'amour alors même qu'il nous la faisait espérer. Une langue pour le vertige, le délice, la suffocation et les larmes, qui garderait dans ses conjugaisons de temps perdus l'odeur des ardoises mouillées, proche de celle des cheveux ouverts sur les draps, le bruissement de la neige quand elle tombe, difficile à distinguer du dégrafement d'une robe, la splendeur des coupoles dans le brouillard comme une buée sur des seins, les coups de râpe de la bise, quand elle défait les pâtures sous le ventre tiède des bêtes, et l'amertume des miels noirs.
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En mars, il a découvert un sentier à moitié comblé par les ronces où même le démon qui a des yeux partout n'aurait pas l'idée de fouiller. Dès qu'il est libre, l'écolier vient rêver dans ce long tunnel de broussailles. Il ne touche pas aux nids mais observe les insectes qui se déplacent sous leurs carapaces tragi-ques. Croyez-moi. Le monde est peuplé d'âmes captives que l'on ne délivrera pas en soufflant dessus. Chaque gouttelette de vie est détenue dans une roulotte précaire entourée de cornes, d'antennes, d'élytres, de pattes, de mandibules. Chaque particule s'active jusqu'à la mort dans sa prison. L'enfant se penche, s'agenouille. Il voudrait pouvoir regarder autrement que l'œil ne les voit tous ces pièges de solitude où la vie un instant s'est prise, s'est engluée, dans l'attente des délivrances.
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Puis il y eut cette journée d'avril 1939, où il sentit pour la première fois la vieillesse le pénétrer, non comme un hiver aux neiges lentes, qui paralyse les désirs, mais comme un printemps dévasté, une absence de renouveau. Ce jour-là, le dégel brisait des paquets de lumière sur un versant de la montagne et l'élégante madame Jardre avait pris l'autocar du samedi pour faire des emplettes dans les magasins de la ville. Bienvenu ne quitta pas la chambre de la matinée, si bien que la vieille Bobette vint lui demander plusieurs fois s'il avait besoin de ses services.
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Vidéo de Jean-Pierre Milovanoff
POÉSIE INDIENNE – Les poètes bengalîs (France Culture, 1984) Une compilation des émissions « Albatros », par Jean-Pierre Milovanoff, diffusée les 15 et 22 avril 1984 sur France Culture. Invités : France Batasharia, Élisabeth Boury, Madame Delgalian, Narayam Mukherji.
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