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La saga des émigrants - Poche tome 4 sur 5

Philippe Bouquet (Traducteur)
EAN : 9782253933809
576 pages
Le Livre de Poche (28/01/2004)
4.26/5   94 notes
Résumé :

La Charlotta entre dans le port de New York, après dix semaines d'une rude traversée. Sa cargaison humaine respire enfin, impatiente de quitter à tout jamais l'entrepont du navire. Mais Karl Oskar et ses compatriotes ne sont pas encore au bout du voyage. Il leur faut tout d'abord patienter trois jours supplémentaires à bord de la Charlotta, quarantaine établie par les autorités des Etats-Unis d'Amérique du Nord afin... >Voir plus
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Les aventures continuent pour la famille Nilsson et ses amis dans Les pionniers du Minnesota. Après les difficultés rencontrées dans leur pays d'origine, en bateau puis en train, ils sont bien arrivés à destination mais leur labeur est loin d'être terminé. D'abord, ce n‘est pas le paradis terrestre auquel ils s'attendaient. C'est un trou perdu au milieu de nulle part. le groupe à lui seul, une dizaine de personnes, fait doubler le nombre d'habitants des environs. Et par le fait même le nombre de Suédois. Au moins ils peuvent s'entraider et, de l'aide, ils en auront besoin. D'abord, il faut construire une maison, couper des arbres, retirer les souches, préparer la terre pour l'agriculture, faire des réserves pour le rude hiver qui ne tardera pas à arriver, etc. Sans oublier devoir apprendre une nouvelle langue et la présence dans le coin d'Amérindiens, qui en effraient plus d'un, probablement à tort. Mon intérpet s'est accru d'un cran.

Ceux qui ont suivi les trois premiers tomes de la Saga des émigrants seront heureux de retrouver la famille Nilsson, surtout qu'elle est enfin arrivée au but qu'elle s'était fixée : un nouveau départ dans un nouveau pays, les États-Unis, le lieu de toutes les espérances. Évidemment, ils n'y trouveront pas tant la liberté que le labeur mais il fallait s'y attendre un peu. L'auteur Vilhelm Moberg a décrit avec beaucoup de réalisme le dur quotidien des pionniers du Minnesota et de ces terres vierges américaines. Ce n'est pas une lecture enlevante mais elle est intéressante. Rendu à ce point, le lecteur sera gagné à la cause des Nilsson et voudra savoir comment ils se débrouillent, ce qu'ils feront ensuite. Par exemple, le jeune Robert restera-t-il longtemps chez son frère ainé ? Kristina se fera-t-elle à son pays d'adoption ? L'oncle Danjel se remariera-t-il ? Et l'ancienne prostituée trouvera-t-elle une situation confortable ? À suivre…
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Bientôt la fin de cette saga d'émigrants suédois vers le nouveau monde au dix-neuvième siècle. Karl-Oskar, Kristina et leurs amis se sont installés dans le Minnesota, sur des terres encore vierges de colons en 1850. Quatre ans plus tard, d'autres colons arrivent en masse pour s'installer autour du lac Ki Chi Saga qui prend désormais le nom de Chisago. Karl Oskar et Kristina travaillent dur pour vivre de leur terre et lorsque Robert, le petit frère de Karl Oskar revient après quatre d'absence les poches remplies de dollars, enrichi grâce à l'or californien qu'il suffit de cueillir à la source, Karl Oskar ne veut pas croire ni accepter que dans ce pays, on puisse devenir riche sans faire le moindre effort.
Mais Robert, tout riche qu'il parait, a beaucoup changé, ce n'est plus le jeune garçon enthousiaste et plein d'énergie que nous avions quitté au deuxième tome, et à la faveur de ses nuits sans sommeil, nous apprendrons ce qui lui est arrivé lors de cette ruée vers l'or.
En suivant les aventures De Robert, l'auteur nous éloigne des forêts et paysages nordiques auxquels il nous avait habitués pour nous plonger au coeur du désert du Kansas, ce qui donne un nouveau souffle à la saga. J'ai pourtant légèrement moins aimé ce tome que j'ai trouvé plus emphatique par moments. Je l'ai quand même dévoré tout comme les précédents.
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Quatre ans ont passé. Les émigrants sont devenus des pionniers. Suédois, ils le sont toujours un peu, et sans doute le resteront-ils pour toujours. La ferme de Karl Oskar et Kristina, sur les bords du lac Ki-Chi-Saga, a prospéré. Tout y pousse, céréales et légumes, tandis que le nombre de poules, de vaches et de porcs a crû naturellement. D'un point de vue matériel, l'émigration est un succès. La famille s'est agrandie également d'une petite Ulrika et Kristina se trouve à nouveau enceinte. le quatrième tome de Vilhelm Moberg est le plus reposant pour les Suédois de Ljuder, hormis pour l'un d'entre eux, pour qui ce tome est synonyme de désillusion. Surtout, le lecteur assiste à la naissance d'une nouvelle société.

Les rives du lac ont été rapidement colonisées. Les parcelles, enregistrées par le bureau foncier, résonnent du bruit des haches et se couvrent de bâtiments à l'usage des hommes et de celui des bêtes. Suédois de Scanie, de Småland ou d'Östergötland transforment le paysage de leur nouveau pays, et la démographie ne fait qu'augmenter, année après année. Cependant les liens avec le pays d'origine demeurent vivaces. Kristina continue de penser à la Suède comme "son" pays, tandis le Minnesota est pour elle un pays étranger. Une gazette américano-suédoise leur rapporte les nouvelles de l'Ancien et du Nouveau Monde, et le lien est aussi maintenu par les échanges de lettre. Les années passant, une nouvelle société voit le jour et commence à s'organiser. Les voisins s'entraident, se réunissent, tâchent de créer un nouveau corps politique. Et pour cause : nul roi, nul évêque, nul lieutenant ici pour donner l'impulsion à la vie sociale. Si les pionniers n'ont personne qui puisse voler le fruit de leur travail, ils doivent aussi se comporter en hommes et femmes libres, et prendre l'initiative de l'organisation de la vie de la société. Les colons suédois parlent ainsi de construire une église, puis une école. Au grand dam des Nilsson qui s'aperçoivent, parfois, que de Suède, certains ont aussi rapporté le goût de la querelle religieuse. Ainsi leurs nouveaux voisins, les Olausson, tentent-ils de mettre fin à la relation amicale entre Kristina et Ulrika, devenue baptiste par son mariage. Ainsi va la société : là où il y a des voisins, il y a des querelles de voisinage. Enfin, cette nouvelle société, naissante, a accéléré la disparition des habitants originels. La tête d'Indien de grès rouge, dominant le lac, en est le témoin privilégié : les hommes qui ont, de temps immémoriaux, occupé les lieux ont laissé la place à l'homme blanc, avide de terres et de richesses.

Les hommes transforment l'Amérique, mais l'Amérique transforme aussi les hommes. L'exemple le plus marquant du livre est naturellement Robert, le frère cadet de Karl Oskar. Parti à la recherche de l'or en Californie, le voilà qui revient un soir, visiblement malade, édenté et étonnamment taiseux. Arvid, son compagnon, n'est pas avec lui. Plus troublant encore, Robert rapporte quatre mille dollars, qu'il offre à Karl Oskar et Kristina. Mais la méfiance du frère aîné est de mise. Au travers de récits contés par l'oreille malade De Robert - qui est en fait sa conscience -, le récit se détourne du Minnesota et évoque la fièvre de l'or jaune qui poussa, au milieu du dix-neuvième siècle, des milliers de candidats à la richesse sur les routes traversant les Grandes Plaines et les Montagnes Rocheuses. Parti donc donc quête de l'or, Robert s'est surtout trouvé lui-même. Lui qui pensait s'enrichir pour ne plus avoir de maître constate, dans une désillusion atroce, que l'homme marche toujours sous la férule d'un maître : physique comme le maître de ferme ou le lieutenant du roi, psychologique comme la bonne ou la mauvaise conscience, ou comme la recherche éperdue de l'or. Celle-ci asservit les hommes aussi sûrement que les maîtres de la Suède. Elle pousse les hommes aux comportements les plus amoraux, comme le rapporte Robert à sa belle-soeur. Robert revient changé, irrémédiablement. Entre le troisième et le quatrième tome, Robert a brusquement vieilli. A vingt-deux ans, il n'a déjà plus espoir en l'avenir, ayant douloureusement compris la minuscule taille de l'homme par rapport à son gigantesque destin.
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Le petit groupe arrive enfin dans le Minnesota. Ils logent chez un homme qui leur parait au premier abord bizarre mais qui est en fait un pasteur. La vieille Mansson retrouve son fils. Chaque famille va alors choisir son terrain pour s'installer dans ce nouveau pays plein de promesses…
Un quatrième tome intéressant puisqu'on découvre les difficultés des Nilsson à s'installer dans leur nouvelle maison. Des difficultés financières souvent, puis celles du langage. On comprend comment il est difficile d'habiter dans un nouvel pays avec pratiquement rien et une frontière linguistique. Les lettres au pays sont révélatrices de la culture de ces gens : beaucoup de formules et politesses mais ils ne se racontent pas vraiment leur vie ! L'écriture simple de Moberg permet de rentrer rapidement dans cette saga.
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Je poursuis avec toujours autant de plaisir la lecture de la Saga des émigrants, que j'ai lue une première fois en 2004. Près de 20 ans plus tard, cette série me plait toujours autant (ou peut-être un tout petit peu moins, mais à peine). Lors de ma première lecture, j'avais été subjugué par les personnages très attachants, et leurs destinés. Aujourd'hui, mon regard s'attache plus sur l'aspect documentaire. Ce 4è tome est particulièrement intéressant à cet égard. La deuxième partie notamment, consacrée à Robert et Arvid, partis vers la Californie, attirés par la soif de l'or, permet de se faire une idée de ce qu'ont pu représenter ces mouvements de population à travers des paysages grandioses mais hostiles. La quête de l'or est un miroir aux alouettes ; Robert n'en revient pas plus riche, mais malade et désabusé sur la nature humaine, et il finit par atteindre malgré tout un certain détachement. Son portrait d'homme encore jeune mais déjà désillusionné est très touchant.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'ai capté pour toi le vent du désert. L'entends-tu souffler sur les espaces inhabités du pays de la pierre, du sable et de la soif ? Il souffle là où il veut, sur la terre, pendant toute la nuit. Il a vite fait de recouvrir les traces du marcheur et de dissimuler à la vue un pauvre petit doigt solitaire et décharné qui sort du sable du désert et pointe comme un bâton, pour t'indiquer ta destination.
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Ils étaient au milieu d'un désert où tout était brûlé par le soleil. Qu'étaient-ils venus faire là ? Que cherchaient-ils dans ce vide immense ? Que voulaient-ils y faire ? De quoi étaient-ils en quête, dans ce pays où il n'y avait rien ? Ils ne désiraient qu'une chose, une seule, mais ils le la trouvaient pas...Ils étaient arrivés au pays du néant et celui-ci se refermait sur eux de façon effrayante et les tenait dans sa grande gueule avide. Ils étaient pris dans un piège.
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Quand le vide régnait autour d'un être humain, le vide se faisait aussi en lui. Il se sentait abandonné, au fond de lui-même. Et ce mal interne était peut-être pire que tous ceux de nature externe. Il pesait de plus en plus lourdement sur vous avec chaque jour de solitude qui passait. Et, quand on était resté longtemps dans des contrées comme celle-ci sans rencontrer âme qui vive, cela finissait par vous monter à la tête. Elle était bien placée pour le savoir, après toutes ces années, et elle ne mentait pas quand elle affirmait que l'être humain ne pouvait se passer de son semblable.
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Lors des grands événements et des cérémonies, dans l'Ancien Monde, Kristina avait entendu résonner les cloches de l'Eglise. C'était pour elle la voix du Créateur, lorsqu'il était dans son temple. C'était la musique du dimanche. Mais, depuis mille jours, cette voix s'était tue.
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Le lac Ki-Chi-Saga avait donc perdu son nom indien. Ses eaux païennes avaient été christianisées par les colons blancs et découpées en morceaux inscrits sur des papiers et dans des registres. Le peuple nomade qui habitait jadis sur ses rives était repoussé de plus en plus loin des forêts dans lesquelles il chassait et des eaux dans lesquelles il pêchait.
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Vidéo de Vilhelm Moberg

La saga des émigrants, Vilhelm Moberg
L'avis d'Armelle Bayon de la librairie Espace Culturel Leclerc (Conflans-Sainte-Honorine)
Dans la catégorie : Littérature suédoiseVoir plus
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