AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
La saga des émigrants - Poche tome 3 sur 5

Philippe Bouquet (Traducteur)
EAN : 9782253933793
602 pages
Le Livre de Poche (08/10/2003)
4.31/5   90 notes
Résumé :
La Charlotta entre dans le port de New York, après dix semaines d'une rude traversée. Sa cargaison humaine respire enfin, impatiente de quitter à tout jamais l'entrepont du navire. Mais Karl Oskar et ses compatriotes ne sont pas encore au bout du voyage. Il leur faut tout d'abord patienter trois jours supplémentaires à bord de la Charlotta, quarantaine établie par les autorités des Etats-Unis d'Amérique du Nord afin de se protéger des épidémies. Le groupe de Suédois... >Voir plus
Que lire après La saga des émigrants, tome 3 : La terre bénieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4,31

sur 90 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Troisième tome de la Saga des émigrants. Il ne s'y passe pas grand chose de passionnant. Après quelques jours bloqués dans le port de New York (risque d'épidémie de choléra ou autres), le petit groupe de Suédois pose enfin le pied sur le contnent américain. Quelques mauvaises rencontres, quelques autres rassurantes. Un séjour en train jusqu'aux Grands Lacs, qu'il traverse en bateau. Escales, péripéties, frousses et joies. Puis, enfin, le Minnesota. La grande destination. D'où le titre du tome, La terre bénie.

Ce livre fait davantage office d'entre-deux. Une étape du parcours que l'auteur Vilhelm Moberg ne pouvait passer sous silence, qu'il a essayé de rendre intéressante autant que possible. Les quelques frousses et joies mentionnées plus haut, le lecteur qui a voyagé avec la famille Nilsson et leurs amis, il les ressentira un peu. Mais il aura surtout hâte aux vraies aventures. Car c'est ça qu'il attend, que ses personnages préférés s'installent sur leur terre promise et qu'ils commencent leur nouvelle vie.
Commenter  J’apprécie          270
Pour notre famille d'émigrants suédois, le long voyage en bateau est peut-être fini et ils ont enfin mis les pieds sur terre, mais la route jusqu'à leur destination est encore longue: pour atteindre le Minnesota, en 1850, le plus rapide sera de prendre différents bateaux à aube et le train, cette machine infernale qui brûle, pour relier New York à Chicago puis Chicago à Taylor Falls, au nord De Saint-Paul. Quand ils arrivent enfin, au début de l'automne, il est trop tard pour semer et ils devront passer l'hiver avec le peu de provisions et d'argent qu'il leur reste.
Karl-Oskar choisit pour sa famille un terrain isolé au bord du lac Kichi-Saga, où sont également installés des campements de Chippewyans. Les deux populations vont devoir apprendre à cohabiter.
Dans ce troisième tome, comme toujours, Moberg décrit avec des détails très réalistes la longue traversée de l'est du continent et l'installation de ces pionniers européens: on a l'impression d'être auprès d'eux dans cette splendide nature encore sauvage.
Kristina semble être la seule à ne pas parvenir à s'adapter à son nouveau pays, son pays lui manque énormément et la solitude ne l'aide pas. Ulrika, l'ancienne prostituée, quant à elle, s'épanouit et se transforme.
C'est encore avec un immense plaisir que j'ai suivi la route de ces émigrants auxquels je suis maintenant très attachée, et ce tome à peine fini, j'ai déjà entamé le suivant!
Commenter  J’apprécie          190
Après des semaines éprouvantes de voyage en mer sur la Charlotta, les Suédois de Ljuder arrivent enfin à New York, porte d'entrée du Nouveau Monde. Leur voyage, toutefois, n'est pas terminé. Il leur faut encore l'été entier pour arriver, via Albany, Buffalo et Chicago, dans les contrées sauvages du Minnesota ; là sera la nouvelle patrie, la terre nourricière, l'espoir d'une vie meilleure. En tout, Karl Oskar Nilsson et les siens auront voyagé six mois durant, entre le printemps et l'automne 1850, comme pour s'assurer que jamais plus, ils ne fouleront la terre de Suède. Tout ce troisième tome est traversé d'une tension entre deux thématiques symboliquement antagonistes : d'une part, ce Nouveau Monde est une terre d'abondance tandis que de l'autre, il est aussi un monde de dangers.

Abondance : le mot est applicable pour les biens, les vivres, le nombre des habitants de New York ou la disponibilité des terres arables. Les nombreuses descriptions de Moberg ne laissent aucun doute quant à la profusion que laisse entrevoir le Nouveau Monde. Que ce soit les montagnes de nourriture qu'observent Robert et Arvid sur un marché new-yorkais ou le riche achalandage des étals des épiciers de Stillwater ou Taylor Falls, l'Amérique paraît être une terre qui ne laisse pas mourir de faim ses enfants. D'ailleurs, la première nourriture qu'offre Karl Oskar à sa femme et à ses enfants, une fois arrivé en Amérique, n'est-elle pas composée de pain blanc et de lait frais ? À maints égards, et ainsi que le rappelle la traduction française du sous-titres de ce troisième tome, l'Amérique est une terre bénie, une terre promise au sens biblique du terme. Tandis que les vastes champs et plaines défilent devant les Suédois, passagers du train entre Albany et Buffalo, Danjel Andreasson constate, éperdu de bonheur, que les Américains ont placé leur monnaie - et de fait leur pays - sous la protection de Dieu : In God we trust. Les similitudes du voyage des émigrants avec la Bible ne s'arrêtent pas là. Ainsi la naissance de Danjel, le cinquième enfant de Karl Oskar et Kristina, est ainsi comparée, pour son dénuement matériel, à celle de l'enfant Jesus. Les Suédois de Ljuberg semblent donc bien être arrivés, eux les nouveaux Hébreux, dans le nouveau Canaan : l'épisode du feu de Plaine leur rappelle d'ailleurs le Jugement Dernier. L'Amérique est donc autant une terre de promesses que de colères divines.

Une terre de colères, et de dangers. Non contents d'avoir dompté les flots de l'Atlantique, les migrants de Suède ont à affronter une multitude de dangers. On pourrait les classer en dangers visibles ou invisibles, ou en dangers physiques ou bien spirituels. Quoiqu'il en soit, ce sont bien à des épreuves - divines, alors - auxquelles sont soumis les candidats à la vie meilleure en Amérique. Visibles les voyous qui, sur une proportion inquiétante d'un pour dix habitants, menacent, rançonnent, blessent ou tuent à New York : Robert et Arvid sont les témoins directs de ce danger qui les guette. Visibles les arnaqueurs de tout poil, prêts à dépouiller tout migrant qui pose son pied sur le sol américain. Sensible, plus que visible, le terrible hiver du Minnesota, lorsque les températures descendent bien en-dessous de zéro, et gèlent sur place tout téméraire qui s'aventure dehors. L'hiver interdit aussi tout approvisionnement en vivres pour de nouveaux venus qui n'ont pas eu le temps de travailler la terre. La famine, alors, les guette. Cependant les dangers invisibles sont plus terribles encore pour ces migrant arrivant sur cette terre inconnue. La vastitude des espaces fait planer la menace de s'y perdre : il en faut peu pour que Lill-Märta ne soit oubliée lors de l'escale d'un bateau. Invisible la maladie, et notamment le choléra, qui ravage les populations migrantes sur la route du paradis et qui emporte, innocente parmi tous, la plus jeune enfant de Danjel, Eva. Invisible encore, l'incroyance induite par l'absence de pasteurs luthériens pour prêcher la bonne parole des Suédois. Baptistes et méthodistes occupent déjà le terrain et, sous des apparences affables, promettent pourtant l'Enfer au migrant qui succombera. Invisibles aussi, enfin, les tribus indiennes dont on entend, au crépuscule, les hurlements lugubres, et dont on craint les attaques autant que le mode de vie, ou les croyances.

Le troisième tome est celui de la transition. Des Suédois, partis du pays, découvrent l'Amérique, ses promesses, ses dangers ; mais les Suédois ne sont pas arrivés en tant que visiteurs. Ils sont des pionniers chargés de défricher la terre qu'aucune main humaine n'a jamais défrichée. Plus tout à fait Suédois, pas encore Américains, Karl Oskar et ses compagnons doivent s'adapter à un nouveau pays qui sera bientôt le leur. S'ils ont quitté leur pays natal et ses malheurs - on se souvient que, dans le premier tome, Anna, la fille aînée de Karl Oskar et Kristina, est décédée -, les Suédois ont emporté avec eux un peu de nostalgie du pays de l'enfance, de celui des parents. Forte de ses liens, forte d'un vécu aussi éprouvant que formateur, forte enfin d'une langue partagée, la communauté suédoise vit ainsi comme en vase clos, séparée du reste de la population américaine par la barrière de la langue.
Cependant, la transition est en marche. À la suite De Robert, premier truchement officiel du groupe, d'autres personnages, comme Ulrika ou Karl Oskar, commencent à apprendre l'anglais. Deux autres événements marquent l'intégration progressive des Suédois à leur nouveau pays : la naissance, d'abord, du premier citoyen américain de la colonie en la personne de Danjel, cinquième enfant de Karl Oskar et Kristina ; puis le mariage d'Ulrika avec le pasteur méthodiste de Stillwater, qui marque l'ouverture de la colonie à l'extérieur. le voyage est ainsi terminé, mais il reste tant à faire. Bâtir, cultiver, prévoir les années à venir, prendre possession d'une terre et affirmer sa place dans une nouvelle nation.
Commenter  J’apprécie          30
Les suédois débarquent enfin à New-York après une traversée des plus rude. Mais voilà, ce n'est pas fini, ils sont condamnés à rester à bord de la Charlotta encore quelques jours avant de partir par différents moyens de transport pour leur destination finale dans l'intérieur du pays, en l'occurrence le Minnesota.
J'ai un peu moins accroché à ce tome, bien que ce ne soit pas moins bon, mais peut-être que l'action était moins présente, et du coup, ce tome a perdu une étoile.
Mais que dire? Depuis le début, j'ai l'impression de faire partie de ce groupe de migrants, alors, je ne peux pas critiquer, car cette saga est tellement prenante, qu'après la dernière page de cet épisode, c'est déjà la première page du prochain.
Commenter  J’apprécie          60
La saga des émigrants-tome 3- le nouveau monde de Vilhelm MOBERG ( Gaïa) 248 pages

>
Je continue cette superbe saga instructive sur L Histoire des USA. Livres offerts par des amis.
J'ai toujours préféré en cadeau un livre même d'occasion ! Donc merci pour ces livres .

Donc je me suis replongée avec joie dans la vie de ces paysans suédois qui quittent leur pays en 1850 pour l'Amérique. Karl Oscar et Kristina, les deux héros de l'histoire me manquaient !
1er tome - En Suède les raisons des départs pour le nouveau monde. Une vie sans espoir, une vie trop dure, trop misérable....comme en Irlande, Italie etc....
2ème Tome- La traversée en bateau- Promiscuité, maladies, tempête sur un vieux rafiot......


3ème Tome-Le Nouveau monde
Enfin ils arrivent à New-York.
Certains sont morts durant la traversée. Ils arrivent épuisés.
Ils ne comprennent pas l'anglais.
Deux jeunes du groupe partent marcher dans Broadway et décrivent le New York de 1850.
le capitaine du bateau leur conseil un guide pour la suite du voyage....
Ils prennent le train où ils sont entassés comme des bestiaux dans un wagon.
L'écrivain nous fait partager leurs peurs, leurs souffrances.
Après le train, ils prennent des bateaux à roues à aubes. Mais leur guide les quitte à Chicago en leur recommandant de ne pas faire confiance au premier venu.
Sur fond historique nous partageons la vie de ces frustes paysans sans défense sur ces terres immenses et dangereuses.
Je découvre aussi le nouveau monde comme eux !

J'ai attaqué aussitôt le 4 ème tome.......Impossible de les abandonner en chemin !

Passionnant pour ceux qui aiment les sagas et L Histoire.

A bientôt pour vous parler du tome suivant.
Mireine
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque Kristina écoutait ces bruits bizarres montant du camp indien, là-bas sur l'île, elle était prise de pitié pour ces paiens. Elle avait peur des hommes bruns, mais il ne fallait pas oublier qu'ils n'étaient pas chrétiens, ils ne connaissaient pas leur Créateur et ne savaient pas la différence entre le bien et le mal. Ils vivaient dans les ténèbres, du mieux que le leur permettait leur entendement très limité : qui pouvait reprocher quoi que ce soit à ces pauvres gens ? Elle ne sentait pas en mesure de les juger. Elle pouvait seulement être reconnaissante de ne pas être née parmi eux.
Au voisinage de ces sauvages, elle devait s'en remettre à la grâce de Dieu.
Commenter  J’apprécie          40
Mais le lus étrange était que ses vingt années de débauche n'avaient pas laissé la moindre trace sur la Joyeuse. Depuis qu'elle avait certes cessé de s'adonner à la fornication et, ces derniers temps, Kristina avait trouvé qu'elle se conduisait mieux. Elle s'occupait bien des trois enfants de Danjel, depuis qu'ils avaient perdu leur mère, et tout le monde le remarquait. On aurait dit qu'elle cherchait sérieusement à racheter son existence de péché, car dans le grand livre de Dieu étaient inscrites toutes les fois où elle s'était livrée à la luxure. Mais, pour sa part, elle était convaincue que le sang de Jésus l'avait lavée de ses fautes et que celles-ci étaient maintenant dans le suaire de Jésus, comme un tas de sous-vêtements crasseux.
Commenter  J’apprécie          30
Mais il ne fallait jamais oublier que, là comme ailleurs dans le monde, il y avait des bons et des méchants, des courageux et des paresseux, des généreux et des avares, des gens honnêtes et des malhonnêtes. Ils devaient surtout se méfier de deux catégories: les runners, qui ne cherchaient qu'à les dévaliser, et les sectes, qui ne visaient qu'à les recruter. Il les mit en particulier en garde contre les disciples d'Erik Janson, qui étaient arrivés avant eux. Le prophète, comme il se qualifiait, était un vrai bourreau qui aimait faire souffrir les gens. (...)
Landberg savait cela parce qu'il avait fait partie de la secte pendant un certain temps, mais il n'avait pu supporter les caprices de Janson et avait fini par partir, avec beaucoup d'autres.
Il y avait aussi les Shakers, ainsi nommés parce qu'ils honoraient Dieu en tremblant de tous leurs membres, en dansant et sautant, chantant et hurlant jusqu'à s'effondrer d'épuisement et s'évanouir. Pour eux, ces danses et soubresauts du corps menant à la perte de la connaissance étaient l'image de la montée au ciel des bienheureux. (...)
Une autre secte redoutable était celle des Flagellants, qui chassaient les mauvais esprits en se fouettant mutuellement jusqu'à être couverts de sang coagulé. Mais, parfois, les esprits résistaient aux mauvais traitements et c'était l'âme de l'intéressé qui quittait son corps, réduit à une masse sanguinolente.
Commenter  J’apprécie          10
Henry O. Jackson, pasteur de la congrégation baptiste récemment fondée à Stillawater, était en train de scier du bois devant le pignon de sa maison, près de la rivière. Il n'y avait que quelques pas entre le billot et le bord de l'eau et il n'était très confortablement instalé, sur ce terrain pentu. Le pasteur Jackson était un petit homme grassouillet dans la quarantaine, vêtu d'un pantalon de fil de coton couleur brune vivant ses derniers jours et d'une chemise de flanelle blanche mais loin d'être immaculée. (...)
Henry O. Jackson exerçait les fonctions de pasteur de Stillwater depuis que le Seigneur avait décidé d'y fonder une paroisse.
Commenter  J’apprécie          20
Le chemin qu'ils suivaient ressemblait aux sentiers empruntés par le bétail, chez eux, à la seule différence qu'il n'avait pas été tracé par des animaux domestiques mais par des bêtes et des hommes à l'état sauvage. Ils marchaient sur les voies des Indiens et des cerfs, des chasseurs et de leur gibier. Ils suivaient les pistes d'une chasse qui durait depuis des milliers d'années.
Commenter  J’apprécie          30

Video de Vilhelm Moberg (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vilhelm Moberg

La saga des émigrants, Vilhelm Moberg
L'avis d'Armelle Bayon de la librairie Espace Culturel Leclerc (Conflans-Sainte-Honorine)
Dans la catégorie : Littérature suédoiseVoir plus
>Littérature des langues germaniques. Allemand>Autres littératures germaniques>Littérature suédoise (182)
autres livres classés : émigrationVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (168) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
600 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}