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Jean-Jacques Sempé (Illustrateur)
EAN : 9782070307319
112 pages
Gallimard (09/11/2005)
3.96/5   136 notes
Résumé :
Comme son papa, Catherine Certitude porte des lunettes. Et une paire de lunettes, cela complique parfois la vie : par exemple lorsqu'elle est obligée de les enlever au cours de danse. Car Catherine rêve de devenir une grande danseuse comme sa maman qui vit à New York. Mais ses lunettes lui offrent l'avantage de pouvoir vivre dans deux mondes différents : le monde réel, tel qu'elle le voit, quand elle les porte, et un monde plein de douceur, flou et sans aspérité si ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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C'est en fouillant dans le rayon BD de la petite bibliothèque que je fréquente que je suis tombée, par hasard, sur ce roman graphique, d'abord attirée par le dessin de Sempé sur la couverture, puis par le nom de l'auteur du scénario, Patrick Modiano, et enfin, intriguée par l'héroïne éponyme : Catherine Certitude
Je crois bien que je n'ai encore rien lu de Patrick Modiano ; par contre, je connais bien les dessins de Jean-Jacques Sempé et pas seulement à cause du Petit Nicolas : j'aime beaucoup ses grands dessins et sérigraphies, leur ambiance et leurs légendes poétiques…

Nous voilà plongés dans un conte philosophique entre New-york et Paris, entre âge adulte et souvenirs d'enfance, entre danse et import-export, entre migration et vision de monde, entre mémoire et transmission…
Catherine se raconte et raconte sa famille et son amour de la danse et, à travers le JE qu'elle exprime sous la plume de Modiano, il y a une dimension onirique et floue, traduite par les dessins de Sempé. Dans cette histoire, beaucoup de choses passent par le regard, mais toujours un regard filtré, derrière des fenêtres ou des verres de lunettes quand il s'agit du monde réel et subi. Par contre, pour rendre compte des ressentis profonds et se protéger des importuns et des soucis, Catherine et son père retirent toujours leurs lunettes de myopes ; ainsi, le monde extérieur perd ses aspérités. Avec des lunettes, on ne peut ni danser, ni rêver…

L'écriture est fluide, épurée ; tout est suggéré, en surface. le lecteur peut à loisirs imaginer (ou pas) ces années d'après-guerre à Paris, les raisons du départ de Mme Certitude pour l'Amérique, laissant sa fillette en France avec son papa, la nature exacte des affaires commerciales de M. Certitude et de son étrange associé, ce qui aurait pu lui arriver si, juste avant la guerre, un employé d'état civil zélé n'avait pas francisé son drôle de nom…
Les illustrations, en doubles, pleines ou demies pages, parfois toutes petites dans un coin, colorées ou non, sont splendides. Je retrouve avec bonheur la justesse et la légèreté du trait, les détails. Les scènes urbaines, parisiennes et newyorkaises, sont magnifiques ; les intérieurs sont remplis de touches intimes et personnelles.

Un très bel album, un moment de pure poésie.
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« A quoi rêves-tu, Catherine ? Me demandait papa. Tu devrais mettre tes lunettes. »
Catherine se rappelait cette phrase qui la replaçait dans le petit monde de tous les jours, qui la retirait de son petit monde flou et tout doux, loin des froides réalités et de la dureté du monde.
Fort heureusement, ce papa-là savait mettre du sel et du sucre dans le quotidien, de la douceur dans quelques pas de danse faits à l'unisson sur une chanson, dans quelques minutes de confidences partagées autour d'un bon repas et d'une promenade à deux.
La maman de Catherine avait du partir pour New York, la ville d'où elle venait, là où le mal du pays l'avait rappelé. Chaque semaine, une lettre bordée de rouge et bleue : « Catherine, je t'embrasse très forte. Ta maman qui pense à toi. ».
Chaque courrier lui laissait un peu d'amour, les arabesques d'une jolie maman danseuse dont c'était la profession et quelques fautes d'orthographes dans la tête.
L'associé de son papa, Monsieur Casterade surnommé « le crampon », très à cheval sur l'orthographe, l'aurait corrigé au trot.
Entre deux poésies et quelques blablabla, Castorade aimait tant les mots qu'il voulait aussi dicter les devoirs de Catherine. La barbe !
Catherine, devenue danseuse à New-York, se rappelle toutes les rues de Paris foulée au petit pas, sa professeure de danse Madame Dismaïlova qui l'appelait chaque fois «  Catherine Cerr-tchi-tchoude !!!! », son amie Odile et la bourde de son papa.

: Cette petite histoire de Patrick Modiano est remplie de délicatesse et de poésie. le temps passe et ce n'est pas à grand coup de flash-back systématiques que Catherine adulte choisie de revenir sur son enfance, c'est avec la douceur du temps qui passe que nous sautons doucement d'une anecdote à l'autre, comme le fil d'une pensée.
Le texte de Modiano se montre elliptique, pudique quant au sentiment de la petite Catherine sur ses petites peines, une suggestion qui rend l'émotion plus touchante et vibrante, les lecteurs se prendront facilement à deviner d'eux-mêmes ce qu'elle peut ressentir avec les moqueries de ses camarades avec ses lunettes, par l'absence de sa maman et du non-dit, par la boulimie de travail du papa qui coûtera l'amitié d'Odile. Les parents sont présentés comme des personnes avec des failles sans tomber dans le pathos, des gens ordinaires qui font des erreurs mais qui n'en remplissent pas moins leur rôle et n'oublient jamais d'aimer. Les illustration de Sempé sont succulentes, cette minuscule Catherine à croquer, cela renvoie inévitablement au Petit Nicolas de Goscinny dans son rétro année 60. Les différents personnages alentours sont à la fois simples et cocasses, de Monsieur Casterade à Odette Marchal alias la grande Dismaïlova, des rencontres qui contribuent à installer le décor de cette petite fille qui va se prendre d'amour pour a danse.
Au fil du temps, Catherine n'aura plus à ôter ses lunettes pour toucher le rêve du bout du doigt et vivre une belle vie.
Au fil du temps, Catherine n'aura plus à ôter ses lunettes pour toucher le rêve du bout du doigt et vivre une belle vie.
 
Une belle histoire sur l'enfance douce et précieuse, sur Paris, inspiration à la rêverie.
 
« Nous restons toujours les mêmes, et ceux que nous avons été, dans le passé, continuent à vivre jusqu'à la fin des temps. Ainsi il y aura toujours une petite Catherine Certitude qui se promènera avec son père dans les rues du Xème arrondissement, à Paris.
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« Nous restons toujours les mêmes, et ceux que nous avons été, dans le passé, continuent à vivre jusqu'à la fin des temps.» p. 93

Catherine, adulte, se remémore des souvenirs de son enfance parisienne auprès de son père. Une forte complicité les lie alors que la mère est partie à New York mener sa carrière de danseuse. C'est une époque consacrée aux rêveries pour Catherine et ces souvenirs sont emprunts d'une certaine nostalgie. le père cherche à protéger son enfant face aux réalités (parfois dures) de la vie.
La vie quotidienne de ces personnages est basée sur la simplicité. L'époque (probablement les années 50-60) est évoquée par de menus détails d'une façon très efficace.

Plusieurs thèmes sont abordés: l'immigration (changement du nom du père et départ pour New York), les classes sociales, la passion de la danse classique, la famille et la mémoire familiale.

Le style est littéraire, soigné, mais reste accessible et agréable. de quoi faire découvrir un Prix Nobel aux plus jeunes.
Ce court roman est illustré par Sempé avec des dessins parfois en double page, sur des tons pastel qui apportent de la douceur.
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Voici un petit livre sans prétention, beau, simple, un peu mélancolique.
Une New Yorkaise se remémore son enfance parisienne, seule avec son papa pendant quelques années. Seuls tous les deux, et ils suffit qu'ils enlèvent l'un et l'autre leurs lunettes pour échapper quelques secondes au réel, au grand dam de l'associé trop sérieux de M. Certitude, le papa.
Père et fille aiment à se promener ensemble, à aller au resto, à discuter ou tout simplement à être l'un avec l'autre, et on devine le grand amour qui les lie.
Le texte est joliment et gaiement illustré par Sempé, ce qui allège un peu le texte dans lequel flotte un sentiment de solitude et de tristesse...
Livre pour enfant? Pour adulte? En tout cas, un petit plaisir de lecture.
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Book sweet book!
Une histoire, tendre et douce,
en petites touches, de rien du tout,
chargées de si belles émotions. ..
Modiano au stylo, Sempé au pinceau..
réunis pour concocter cette belle recette ;
délicate, comme les aquarelles qui l'illustrent,
tressée des mots simples du quotidien.

Catherine et son papa s'aiment tendrement.
Ils portent tous deux, des lunettes,
mais savent les retirer quand leur vie se complique.
Ils décident de voir ou pas, d'être là, ou de s'extraire..

Il y a une belle galerie de portraits
Le papa un peu perdu, loin des certitudes...
l'associé un peu crampon,
la prof de danse, Galina qui s'appelle en fait Odette
et, qui n'est pas plus russe que ça..
Catherine qui danse et observe son petit monde
la maman un peu loin,tout court.

On est bien au chaud dans cette histoire attachante..
Un vrai régal tout en tendresse.
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critiques presse (2)
Ricochet
10 février 2015
Tout n'est pas tout rose dans la vie de Catherine, mais Patrick Modiano nous le fait deviner par des allusions élégantes au détour d'une phrase ou d'une promenade, juste un mot et tout est dit, compris, et l'histoire continue. Sempé quant à lui, illustre avec brio cette histoire hors du temps.
Lire la critique sur le site : Ricochet
LeFigaro
10 décembre 2014
Sempé et Modiano: ces deux-là font la paire. Le regard entendu qu'ils portent sur Paris est plein de connivence. À eux deux, ils ressuscitent l'époque et les lieux. Les enfants y plongeront autant que les adultes. Derrière ses allures d'entrepreneur un peu mystérieux, le père de Catherine lui apprend la vie avec une philosophie et une tendresse qui sied aux enfants: une sorte de carpe diem à la mode modianesque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous restons toujours les mêmes, et ceux que nous avons été, dans le passé, continuent à vivre jusqu'à la fin des temps. Ainsi il y aura toujours une petite fille nommée Catherine Certitude qui se promènera avec son père dans les rues du Xe arrondissement, à Paris.
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mais j'avais ôté mes lunettes et je ne l'entendais plus.
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Le monde, quand je le voyais sans lunettes, n'avait plus d'aspérités, il était aussi doux et aussi duveteux qu'un gros oreiller contre lequel j'appuyais ma joue, et je finissais par m'endormir.
- A quoi rêves-tu, Catherine ? me demandait papa. Tu devrais mettre tes lunettes.
Je lui obéissais et tout retrouvait sa dureté et sa précision coutumières. Avec mes lunettes, je voyais le monde tel qu'il est. Je ne pouvais plus rêver.
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A la proue du bateau voguant vers l'Amérique,
Surtout n'oublez pas les amis de Paris,
Car si New-York est belle et Broadway féerique, Il ne faut pas renier notre parc Montsouris.
(p. 94)
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- Drôle de monde, a-t-il dit, drôle de monde où Charlot, roi des Coquillages, est plus important qu'un poète français. Et où l'on préfère une douzaine d'huîtres à un bel alexandrin. Eh bien, je vous souhaite bon appétit.
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Videos de Patrick Modiano (89) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Modiano
Avec son dernier roman "La Danseuse", Patrick Modiano parvient-il à nous emporter ? Et que penser de "L'Hôtel des oiseaux" de Joyce Maynard, autrice abonnée aux best-sellers du New York Times, et dont le roman se retrouve au coeur de polémiques sur l'appropriation culturelle aux Etats-Unis ?
Géraldine Mosna-Savpye et Nicolas Herbeaux en parlent avec nos critiques, Elise Lépine, journaliste littéraire au Point, et Virginie Bloch-Lainé, productrice à France Culture.
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Vignette : Maryna Terletska/Getty Images _____________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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