Souvenirs de la troisième guerre mondiale

Je reste très mitigé après cette lecture. Ce recueil est composé de trois nouvelles écrites à des périodes différentes avec un même personnage. Cela se passe en aux alentours de 1978, une guerre va embraser la planète jusqu'à l'apocalypse. On retrouve le même personnage dans les trois histoire, en des endroits différents, Tim Dubrowski, espion du KGB, d'origine polonaise. Mais voilà, les trois récits sont très différents, et je n'ai pas réussi à m'immerger dans les deux premiers. Escale au Canada (Going to Canada), pages 3 à 21, met en place notre personnage, ça pourrait être un début de roman, mais en soi, il n'amène pas très loin, ni dans l'action ni dans la réflexion. le second, Rupture à Pasadena (Leaving Pasadena), pages 23 à 57, m'a laissé totalement de marbre, je n'y ai pas trouvé le moindre intérêt, on revient sur les relations sentimentales de notre héros entre Californie et Venezuela dans une ambiance surannée, loin du front, je n'ai pas compris où l'auteur voulait m'amener, j'ai failli abandonner là. Heureusement, la troisième nouvelle, Incursion au Cambodge, page 59 à 91, est de grande qualité et vient sauver ma lecture avec un récit plus alerte, de l'action, dans l'esprit d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, une réflexion sur la nature humaine, une ambiance lourde et inquiétante. Les trois nouvelles, dans leur style, leur objectif sont vraiment très disparates, et au final, je n'en retiendrai qu'une, qui se suffit à elle même et qui m'aura permis de finir sur une bonne impression.

Bref opus comportant trois nouvelles. le héros est un espion russe du temps des blocs et de la guerre froide. La première nouvelle nous le situe avant la tension politique, quand il est encore une taupe. La seconde le présente en tant qu'agent russe, quand la tension s'est déclarée. La troisième, il est sur le front, et quel front !
Moorcock axe toute l'histoire sur la psychologie du personnage, ses "amours", ça façon de "tuer" le temps pendant la guerre. L'histoire est donc humaine et ne se démode pas pour de quelconques changements politiques ou technologiques. L'humanité ayant sombré dans le chaos énergétique après les bombes, l'idée la plus forte reste de voir notre héros avec une compagnie de cosaques errer au Cambodge à la poursuite d'un ennemi tout aussi dérouté.
C'est excellent. La bêtise humaine, le vide existentialiste, la brutalité et l'absurdité de la guerre, l'aveuglement des hommes, il ne manque rien, si j'ose dire. Notre héros est un pauvre Sisyphe faisant ce qu'il peut pour survivre et aimer la vie plutôt que de servir la mère (amer?) patrie. A lire.