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EAN : 9782377581573
150 pages
Unique héritage éditions (14/09/2022)
4.18/5   19 notes
Résumé :
« Je suis une fille de la campagne. Une paysanne. Une fille de la frontière. Une fille de la rivière. Plus que tout, je suis une fille de France. Enfant, je vivais dans l’insouciance, malgré les affres de la guerre. Puis vint cette voix, environ l’heure de midi, au temps de l’été, dans le jardin de mon père. Elle me révéla le destin que le Roi du Ciel avait conçu pour moi. Il m’avait choisie pour sauver la France. Moi, Jeanne. »

Un roman graphique s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Qu'est ce que j'ai pu en voir des versions durant ces dernières années de ce personnage historique ayant marqué les esprits. Il est vrai que c'est plutôt étonnant qu'une pucelle ait pu sauver le royaume de France surtout à cette époque dominé par la violence des hommes. Elle a en effet contribué largement au sacre de Charles VII à Reims.

Mais bon, elle aurait entendu des voix et a par conséquent suivi son destin qui fut d'ailleurs assez funeste. En effet, quelle reconnaissance que de terminer brûler vive sur un bûcher ! C'est sans doute le sort réservé aux femmes un peu sorcière durant le Moyen-Age même si les considérations politiques sont à prendre en considération dans ce cas bien précis.

A noter que Valérie Mangin avait publié en 2012 une BD intitulée également « Moi, Jeanne d'Arc ». Cela aurait été chouette de changer un peu le titre et de se renseigner sur l'existant. Mais bon, cela fait suite à « Moi, Napoléon » dans la même collection.

On retrouve d'ailleurs le même scénariste Vincent Mottez qui est un spécialiste de l'Histoire. Avec le dessinateur Bruno Wennagel, il poursuit la quête de ces illustres personnages historiques ayant marqué notre histoire nationale. Il est vrai que ce personnage n'a laissé personne indifférent.

Jeanne d'Arc est d'ailleurs devenu une icône qui a été récupéré par certains partis politiques. On l'imagine pieuse et défendant son pays envers et contre tout avec un profond désintéressement pour l'argent et le pouvoir. Et toujours la même question : était-elle une sainte ou une sorcière ?

On va parcourir les moments clés en différentes séquences de son enfance à Domrély jusqu'à son terrible procès à Rouen tout en passant par les batailles dont Orléans. C'est toujours aussi passionnant et instructif pour peu qu'on aime véritablement L Histoire ce qui est mon cas. Oui, les BD historiques existent bel et bien !

On pourra remarquer un effort particulier du dessinateur qui représente très bien l'iconographie de ce siècle médiéval. le dessin est toujours aussi clair et précis. Il contribue à une très bonne lisibilité de l'ensemble qui demeure assez ludique.

Par ailleurs, je tiens à remercier encore une fois Babélio ainsi que Unique Héritage Editions. J'ai beaucoup aimé ma façon de présenter qui est la même que pour Napoléon avec des textes toujours aussi bien écrit. Il y a une certaine continuité que j'apprécie.

Au final, c'est un superbe livre qui est à la croisée des chemins entre la BD illustrée et le livre de documentation historique. Je recommande aussi bien aux passionnés d'histoire autant qu'aux curieux.
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• « 𝔐𝔬𝔦, 𝔍𝔢𝔞𝔫𝔫𝔢 𝔡'𝔄𝔯𝔠 » 𝔡𝔢 𝔙𝔦𝔫𝔠𝔢𝔫𝔱 𝔐𝔬𝔱𝔱𝔢𝔷 𝔢𝔱 𝔅𝔯𝔲𝔫𝔬 𝔚𝔢𝔫𝔫𝔞𝔤𝔢𝔩, 𝔭𝔲𝔟𝔩𝔦é 𝔠𝔥𝔢𝔷 𝔘𝔫𝔦𝔮𝔲𝔢 𝔥é𝔯𝔦𝔱𝔞𝔤𝔢 é𝔡𝔦𝔱𝔦𝔬𝔫𝔰.

• Ce roman m'a été proposé à l'occasion d'un programme Masse Critique privilégié. Je profite donc de l'occasion pour remercier une énième fois Babelio pour ce programme, mais également Unique héritage éditions pour le don, en échange d'une critique, de ce roman graphique.

• Ce service presse a été une belle et sympathique surprise, correspondant grandement à mon profil ! En effet, j'avais déjà eu l'occasion de lire le premier tome de cette collection, il y a un peu plus d'un an grâce à un précédent service presse de Babelio. Ce fameux numéro traitant de Napoléon a grandement marquer mes débuts en tant que rédacteur d'avis littéraire, celui-ci étant le deuxième que j'ai reçu par ce genre de service. Il m'avait étonnamment plu et avait enrichi mes connaissances concernant la vie de l'empereur des Français.. Si l'on ajoute à cela que ce deuxième tome traite le personnage historique le plus culte de mon beau département des Vosges, je ne pouvais que me réjouir de cet appel à sa lecture !

[𝐋𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞]

• le deuxième numéro de cette collection traitant de personnages historiques phares de France garde les même bases scénaristiques initiés dans le précédent volume. La structure reste inchangée, on démarre par une scène présentant le personnage dans une situation de détresse, quelques heures avant sa mort, puis l'on démarre l'histoire à ses débuts, l'on présente chacune des étapes clé de sa trop courte vie, pour en revenir à la mort inéluctable de notre héroïne. Toujours aussi efficace, la méthode à le mérite d'ouvrir sur des questions que le lecteur se pose à propos du personnage principal de l'histoire, titillant son intérêt, pour ensuite le conduire à la découverte de ses aventures. le format ne change pas et garde la narration sous ses trois aspects : une double page illustrée avec une date et un court résumé de la situation historique ; un texte rédigé à la première personne (où l'on entre directement dans les réflexions de la pucelle d'Orléans) ; et enfin des pages de bande dessinée élégamment illustrées. Pour être tout à fait franc, la narration à la première personne peut être lourde pour un trop jeune public dans son fond, avec beaucoup de mots, détails et noms qui peuvent perdre le jeune lecteur. Malgré tout, le tout est franchement incroyable de qualité dans son contenu.

• Une documentation bien fournie a servi aux deux bonhommes ayant travaillé sur cet ouvrage, des connaissances et une envie de communiquer le savoir palpable. D'ailleurs, le roman graphique s'ouvre sur une déclaration de Xavier Hélary, un professeur d'histoire travaillant à l'université Jean-Moulin-Lyon-III et spécialisé dans la période du Moyen-âge. La préface donnant une certaine légitimité et qualité à l'oeuvre. Bruno Wennagel et Vincent Mottez sont deux férues d'histoires, ce qui donne encore plus de dimension à l'ensemble.

• le duo de dessinateur et scénariste que forme Vincent Mottez et Bruno Wennagel marche sacrément bien. Les deux artistes, de par leurs différents talents, apportent chacun sa petite touche pour amener le lecteur à être sensibilisé à l'ambiance de cette histoire. du côté de Wennagel, les dessins s'inspirent du style graphique que l'on pouvait retrouver dans les dessins et fresques du Moyen-âge, avec des personnages très figés dans l'action, des couleurs simples.. le tout couplé à son style personnel, inspiré des comics américain et de sa colorisation monochrome. Pour Mottez, ses ajouts se retrouvent dans les différents textes et dialogues du récit, les réflexions de Jeanne d'Arc étant agrémenté de mots anciens et d'expressions de l'époque, le texte étant décoré d'une enluminure à son départ, ses petites illustrations qui ouvraient le texte avec sa première lettre écrit dans une police plus grande et plus coloré, très répandues du Moyen-âge et initiés par les religieux qui retranscrivaient les textes de cette période. Pour les dates initiant les descriptions de la situation, elles sont écrites avec une police là aussi dans le style des années 1400.. Un véritable travail acharné pour ces deux ouvriers !

• Les illustrations qui animent les aventures de l'envoyé de Dieu sont comme dans le précédent volume, d'une grande qualité. le style graphique de l'artiste fait toujours mouche, préférant miser sur un style simple, monochrome mais efficace pour la plupart des pages. On notera notamment les autres pages, illustrées dans un style plus classique, plus détaillées et offrant des visuels magnifiques. Ma préférence allant pour les illustrations des pages huit, neuf, dix et onze (illustrant l'archange Michel combattant la bête) ; celles des pages trente-cinq, trente-sept, trente-huit et trente-neuf (sur les voix du ciel parlant pour la première fois à la jeune Jeanne) ; la page cent-neuf (le convoi emmenant Jeanne à son futur jugement) ; et enfin les dernières pages (l'inévitable scène de la montée de la légende sur le bûcher).

• La couverture est magistrale, d'une qualité et d'une beauté troublante. Comme pour le numéro traitant Bonaparte, c'est son regard qui donne un sentiment de présence et un charisme indéniable au personnage dessiné par Bruno Wennagel, un regard plus doux, mais tout aussi pénétrant que celui de l'empereur. Aussi, et cet élément n'est pas visible en ligne, le vitrail jaune de l'illustration encadrant le visage de Jeanne d'Arc est brillant d'une couleur dorée, donnant un aspect encore plus saisissant et glorieux à l'ensemble.

[𝙇𝙖 𝙥𝙚𝙩𝙞𝙩𝙚 𝙫𝙤𝙞𝙭 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙛𝙞𝙣]

• C'est un quasi-carton plein de mon côté, le seul véritable reproche que je pourrais faire à ce roman graphique étant son penchant trop complexe dans son langage pour un jeune lectorat. Bon, après, la collection est à destination de jeunes adultes donc clairement, je chipote légèrement. Un grand bonheur d'avoir pu lire et découvrir ce personnage important de mon histoire, l'hommage est grand, beau.. Comme les Vosges quoi !

𝔏𝔬𝔯𝔰𝔮𝔲𝔢 𝔧'𝔢𝔲𝔰 𝔯𝔢𝔣𝔢𝔯𝔪é 𝔩𝔢 𝔩𝔦𝔳𝔯𝔢, 𝔩𝔢𝔰 𝔳𝔬𝔦𝔵 𝔪'𝔦𝔫𝔱𝔢𝔯𝔭𝔢𝔩𝔩𝔞𝔫𝔱 𝔰𝔢 𝔣𝔦𝔯𝔢𝔫𝔱 𝔭𝔩𝔲𝔰 𝔠𝔞𝔩𝔪𝔢.. 𝔍𝔢 𝔪'𝔢𝔫 𝔳𝔞𝔦𝔰 𝔢𝔫 𝔮𝔲ê𝔱𝔢 𝔡𝔢 𝔪𝔬𝔫 𝔠𝔩𝔞𝔳𝔦𝔢𝔯, 𝔭𝔬𝔯𝔱𝔢𝔯 𝔩𝔢𝔰 𝔟𝔬𝔫𝔫𝔢𝔰 𝔭𝔞𝔯𝔬𝔩𝔢𝔰 𝔡𝔢 𝔠𝔢𝔱 𝔬𝔲𝔳𝔯𝔞𝔤𝔢 ~.
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Le roman débute le 29 mai 1431 dans le château de Rouen où Jeanne d'Arc est emprisonnée depuis 5 mois, en attente de son exécution sur le bûcher après un houleux procès politique déguisé en procès de foi.

Originaire de Domremy, Jeanne grandit en pleine Guerre de Cent Ans dans une France à feu et à sang, qui oppose les Armagnacs qui soutiennent le Dauphin et les Bourguignons qui ont rallié la cause des Anglais.

Missionnée par les voix de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, c'est l'épée à la main et la bannière brandie que Jeanne exhorte les troupes royales à livrer bataille pour bouter les Anglais hors du Royaume de France et faire sacrer le Dauphin Charles VII à Reims comme roi légitime.

Ce magnifique roman graphique alterne illustrations et textes dans un style qui se veut volontairement très sombre, donnant intensité et profondeur à la tragique épopée de Jeanne qui nous est contée à la première personne. Durant cette ultime nuit de prières et de désespoir, la jeune femme fait acte de foi et de bravoure face à sa funeste sentence.

Je remercie Babelio pour la redécouverte de l'histoire de Jeanne d'Arc à travers les dates, les événements-clés et les lieux emblématiques qui ont jalonné l'histoire de la célèbre «Pucelle d'Orléans».
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Avant d'être un symbole, un personnage historique mondialement célèbre, Jeanne était une femme. C'est ce que ce roman graphique tente de retranscrire - avec succès -: son histoire mais aussi les émotions qu'elle a pu ressentir, notamment face au bûcher ou pendant les combats qu'elle a menés.
L'ayant reçu grâce à une Masse critique privilégiée -merci Babelio et Unique héritage éditions pour ce beau livre!- je m'attendais à un vrai roman graphique. Or, c'est plutôt un livre hybride, entre texte narratif, illustrations et planches de bd se succédant, sans jamais se répéter, ce que j'ai apprécié, les planches de bd étant dans la continuité directe de la narration.
L'objet tout d'abord, car c'est par là que ça a commencé:
un livre dense à la couverture sombre, un portrait de Jeanne d'Arc dont les traits pourraient être ceux d'une ado d'aujourd'hui. le visage est éclairé par une rosace dorée représentant à la fois l'église et la sainteté de la jeune fille.
Les pages sont très épaisses et sentent bon le papier, les illustrations sont riches en couleurs profondes, la calligraphie est soignée, bref c'est un bel objet de qualité qui pousse à la lecture et non une bd historique cheap comme on en trouve dans les maisons de presse.

En découvrant que ce n'était pas qu'une bd, j'ai été déçue sur le moment, certains autres romans du même genre avec beaucoup de textes m'avaient découragée. Mais en fin de compte et contre toute attente, j'ai dévoré le livre, plié en une soirée!
Il est non seulement agréable à lire par sa forme mais la narration en elle-même nous entraîne, nous découvrant à la fois la France au XVème siècle, Domrémy, ses habitants, sa campagne, Orléans prise par les Anglais, les croyances de l'époque, les coups bas politiques, etc, mais Jeanne d'Arc est réellement incarnée puisqu'elle est la narratrice de son histoire, à la veille de monter sur le bûcher. On est auprès d'elle, terrorisé par ce qui l'attend.
Je n'ai jamais été spécialement fascinée par Jeanne d'Arc et les événements qui l'ont entourée mais ce livre a réussi a susciter mon attention et je ne serais pas surprise de me voir bientôt m'intéresser davantage à cette époque, à la guerre de cents ans notamment et aux Bourguignons.
Je suis au final très contente d'avoir reçu ce livre et je vous informe au passage qu'un autre roman de la même collection et des mêmes auteurs, cette fois-ci sur Napoléon, est sorti l'année dernière!
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Moi, Jeanne d'Arc est un livre pourvu à la fois de textes et de vignettes de bandes dessinées. J'apprécie cette idée de mixage.

Vincent Mottez est un auteur scénariste qui possède de bonnes connaissances de l'histoire de la France.
Bruno Wennagel est l'illustrateur du livre.

Le livre commence par Jeanne en prison. Ensuite se déroule son histoire suivant des dates clés.

Le traité de Troyes déshérite le futur roi de France, Charles VII au profit du roi d'Angleterre. Une guerre civile oppose les Armagnacs au sud de la France aux Bourguignons, alliés des anglais qui ont conquis Paris et la Normandie.

Jusqu'à sa mort, Jeanne sera guidée par des voix célestes qui sont celles de l'archange saint Michel, de sainte Marguerite et de sainte Catherine.
« Garde la foi. Fais voeux de chasteté. le roi du ciel t'a choisie pour sauver la France. Fille de dieu va, je serai à ton aide. »

Jeanne est en route pour Chinon. Elle souhaite rencontrer le dauphin futur roi Charles VII. L'entourage du roi s'en méfie. Marie d'Anjou pousse Charles à rencontrer Jeanne, car elle voit en la Pucelle, l'occasion de galvaniser le peuple. Finalement la rencontre à lieu et le dauphin confie une armée à Jeanne ; A Blois Jeanne rencontre les principales personnes qui accompagnent son épopée. Elle doit s'imposer pour gagner la confiance de ses seigneurs de guerre peu enclin à se soumettre à l'autorité d'une jeune femme. Orléans est assiégé. Jeanne arrive à en déloger les anglais.

Un convoi et le dauphin remontent la France vers Reims depuis Silly. A Reims l'archevêque dépose la couronne sur la tête de Charles. Celui que l'on surnommait « le petit roi de Bourges ». Il devient roi de France par la grâce de Dieu.

Jeanne veut conquérir Paris. Elle n'a plus l'appui de roi et n'y parvient pas. Pour l'attaque de Compiègne Jeanne s'y rend avec une troupe de quatre cents mercenaires. Elle sera blessée au cours de l'assaut. S'en est fini de la gloire. Elle est emprisonnée, s'évade, est reprise
Capturée par les Bourguignons à Compiègne en 1430, elle est vendue aux Anglais. Elle est condamnée à être brûlée vive en 1431 après un procès en hérésie conduit par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de l'université de Paris. Entaché de nombreuses irrégularités, ce procès voit sa révision ordonnée par le pape Calixte III en 1455. Un second procès est instruit qui conclut, en 1456, à l'innocence de Jeanne et la réhabilite entièrement.

Incontestablement, Jeanne et son histoire est encadré de religieux.

Les dessins sont tantôt monochromes, tantôt polychromes. Je n'aime pas la couverture et ce n'est qu'un avis parmi d'autres.

J'ai beaucoup apprécié ce livre et son mode d'approche, sa présentation. Autrefois, j'ai lu Jeanne d'Arc de Régine Pernoud paru aux éditions presses universitaires de France. Je n'avais pas gardé un grand souvenir du livre, juste un procès absurde, injuste et le châtiment d'une innocente.

Régine Pernoud s'est attachée à écrire des biographies de grandes figures féminines médiévale en soulignant le christianisme dans l'émancipation des femmes. A la demande d'André Malraux, elle fonde le Centre Jeanne d'Arc à Orléans qu'elle dirigera.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L’automne porte un vent de mauvaises nouvelles qui font vaciller mes espoirs. Une Bretonne nommée Piéronne a pris publiquement fait et cause pour moi. Cela déplut tant aux Anglais qu’ils la brûlèrent vive sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Que Dieu ait son âme. Les requêtes des Anglais se font de plus en plus pressantes. Les louanges font place aux menaces par l’entremise d’un triste sire, monseigneur Cauchon, l’évêque de Beauvais, tout acquis à la cause des Godons, qui agit au mauvais prétexte que je fus capturée sur les terres de son diocèse, quoique française. Quand ma protectrice, la vieille comtesse Jeanne, trépasse le 20 novembre, tout s’accélère. Je suis vendue le jour même aux Anglais.
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Certains disent qu’il serait folie de confier une armée à une fillette déguisé en homme. […]. Seule la noble reine Yolande d’Aragon semble vraiment soucieuse des intérêts du royaume et penche en ma faveur. Quelle dame ! Grâce à Dieu, le dauphin l’écoute et se rallie bien souvent à son opinion. L’arrivée à la cour de son cousin, le beau duc d’Alençon, me met le cœur en joie. Car lui aussi brûle d’en découdre avec les Godons qui l’ont tenu en captivité trois années durant et dépossédé de ses terres normandes. […]. On me demande pourquoi Messire Dieu, tout puissant qu’Il est, ne boute pas Lui-même les Anglais hors du royaume si telle est Sa volonté. « En nom Dieu, les hommes d’arme batailleront et Dieu donnera la victoire ! » assuré-je, comme mes Voix me l’ont enseigné. Eux aussi exigent un signe. Le signe, ils le verront bien quand on me conduira à orléans ! pas avant.
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1431
Bûcher

Neuf heures sonnent aux clochers des églises de Rouen lorsque l'on fait sortir Jeanne d'Arc de sa prison, vêtue d'un grand habit de drap soufré et coiffée d'une mitre d'infamie. Escortée d'hommes en armes, elle est conduite jusqu'à la place du Vieux-Marché, dernière étape de son calvaire. La foule est compacte, les habitants sont massés aux fenêtres et jusque sur les toits. Plusieurs centaines de soldats anglais cernent la place, où trois échafauds sont dressés : le premier pour les juges, au centre desquels siège l'évêque Canchon; le deuxième pour des hauts prélats et des dignitaires anglais, dont le cardinal Winchester, le comte de Warwick ou le duc de Bedford; le troisième, d'une effrayante hauteur, en maçonnerie couverte de fagots, pour Jeanne. À sa vue, elle ne peut contenir ses larmes et s'adresse à la foule qui se laisse émouvoir.
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Je retrouve le dauphin et la cour du château de Sully. Les éloges pleuvent sur mes épaules mais c’est du Roi du ciel qu’il convient de rendre grâce. Le dauphin veut me récompenser pour ce bouquet de victoires. Il m’offre de prendre pour armoiries les lys de France, la couronne et l’épée. Je n’en ferai pourtant jamais usage, car cet insigne honneur passerait pour de la vanité. Je préfère de loin les armes célestes brodées sur ma bannière. Ma plus grande récompense serait de prendre sans tarder le chemin de Reims afin que Charles reçoive enfin la sainte onction et sa royale couronne.
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Le fort des Tourelles vient de tomber. Orléans est délivré. Ce grand siège qui durait depuis sept mois, j’y ai mis fin en sept jours. J’entre dans la ville par la grande porte, accueillie par des cris de liesse. Des fleurs pleuvent des fenêtres. On court aux églises qui carillonnent à tout rompre. C’est le son jubilatoire de la France qui refuse de mourir.
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Vidéo de Vincent Mottez
Les Boucs émissaires de l'histoire, Vincent Mottez nous raconte ces personnages, ces poncifs qui ont marqué une génération.
En savoir + : https://bit.ly/2DkdOPS
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Pourquoi leur a-t-on fait porter le chapeau ?
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Il est temps de rendre à César ce qui est à César. Cet ouvrage déconstruit la légende noire de personnages hauts en couleurs, au destin hors du commun : Néron, Attila, Lucrèce Borgia, Catherine de Médicis, Lally-Tollendal, Marie-Antoinette, Robespierre, Mata Hari, Raspoutine ou encore Lee Harvey Oswald.
De l'Antiquité romaine à l'Amérique contemporaine, en passant par la Révolution française ou la Renaissance italienne, voici un étonnant voyage dans le temps, dans les coulisses de la fabrique des monstres.
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