AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782823613711
384 pages
Editions de l'Olivier (17/10/2019)
3.47/5   36 notes
Résumé :
Jinny attend son mari dans une voiture en plein soleil. Une échappée en compagnie d'un adolescent réveille en elle le frémissement de l'herbe qui danse dans les champs de maïs. Alfrida, femme indépendante et libertaire est le modèle de sa nièce, jusqu'au jour, où invitée chez elle, celle-ci découvre que cette tante adulée possède les mêmes meubles insipides et massifs que le reste de la famille. Le mari de Nina, atteint d'une maladie dégénérative, vient de se suicid... >Voir plus
Que lire après Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du toutVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,47

sur 36 notes
5
3 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
1 avis
Voici un ensemble de neuf nouvelles rédigées longuement —- qui ressemblent à de petits romans——-

Neuf histoires étonnantes qui parlent de nos vies : sont décrites minutieusement aussi bien les amours enfantines, que les amours anciennes au final de longues années: épreuve douloureuse , inéluctable de la maladie , folie douce ou approche de la mort , confusion mentale et perte de repères ... amours chroniques réservées à ceux qui désirent rester dans leur confort ..
Des histoires de couples, baisers brûlants donnés, trahisons nécessaires , liaisons simultanées , mots d'adieu, désir d'être libre , culture et bonne éducation , femmes constamment déchirées entre passion et temps domestique , meubles lourds et encombrants dont personne ne parvient à se séparer , dans l'éclat brûlant du soleil cuivré , haut dans le ciel de L'Ontario.
Des histoires d'amour ancrées dans une époque donnée, une certaine classe sociale , des préjugés à l'aune du conformisme de la religion, de l'âge ou de regard des autres.

L'auteure décortique et passe au scalpel sentiments , émotions , évolutions des êtres , comportements —-personnages féminins surtout avec acuité ,—lucidité , sans concession —-

Son écriture est travaillée, précise, ciselée .
Une lecture difficile : foisonnement, complexité des personnages, vertiges et abîmes de vies , une oeuvre qui ne donne pas envie de se lancer dans une relation à tout prix .,

J'ai préféré la première et la dernière :«  Un peu , beaucoup , passionnément , à la folie , pas du tout » , et «  Auprès de ma blonde » .

«  Ils estimaient que lorsque des personnes ne pensaient pas ainsi , c'était parce qu'elles se berçaient d'illusions——elles étaient devenues farfelues , ou stupides à cause de leur existence facile et protégées , ou encore de leur éducation » ...
«  Elles avaient perdu le contact avec la réalité .Les personnes éduquées, littéraires, riches, comme les beaux- parents socialistes de Grant, avaient perdu le contact avec la réalité . À cause d'une chance imméritée ou d'une imbécillité congénitale.. »
Traduction de l'anglais par Agnès Desarthe .
J'avais lu «  Fugitives » en 2008, et «  Trop de bonheur » début 2013.
Alice Munro est née en1931 au Canada, lauréate du prix Nobel de littérature en 2013.

Commenter  J’apprécie          280
Il y a des auteurs avec lesquels l'alchimie parfaite se fait, et une fois faite on retombe dans le chaudron délicieux de leur plume avec un même plaisir, une égale évidence que je peine à m'expliquer.
Elles sont pourtant bien statiques les nouvelles de Lady Munro, il s'y passe finalement peu de choses. Mais ici encore je me suis laissée porter par ces portraits de femmes, l'incroyable précision de l'écriture, l'acuité du regard de l'auteur qui fouille tous les recoins et à qui rien n'échappe.
Il y a celles qui sont malades, celles qui sont amoureuses, celles qui partent, celles qui vivent une brève aventure qui va nourrir l'imaginaire de toute leur vie, celles qui masquent leur fêlures anciennes sous des dehors rutilants.
Des scènes de vie banales ou douloureuses, éclairées par des images sidérantes que l'auteure pose ici ou là: un amas de meubles sur un quai de gare, une bouche pleine de dents vivantes, un pont sous la lune...
Je suis admirative et séduite par le travail d'écriture d'Alice Munro qui, comme elle le fait dire à l'un de ses personnages, cherche "davantage à saisir les choses flottant dans l'air qu'à construire des histoires". Pari plus que réussi.
Commenter  J’apprécie          250

Ce recueil de 9 nouvelles a pour fil conducteur les histoires d'amour, les histoires de couples, des histoires qui n'auraient pas d'intérêt sans le relief de l'environnement dans lequel elles évoluent : l'époque, la classe sociale, l'âge des protagonistes, leur famille, et.
Le style de Alice Munroe n'est pas celui de la passion. Il décortique avec objectivité, pour autant que ce soit possible, disons de façon factuelle, les déroulés des relations entre ceux qui s'aiment ou se sont aimés. Elle passe au scalpel les sentiments et les émotions sans leur donner le ton du vertige qui les décrits.
Bel exercice qui parfois est empreint de froideur et donne juste envie de rester célibataire, qui parfois donne envie de se jeter dans une relation à corps perdu.
Ah, l'Amour !
Commenter  J’apprécie          120
Beaucoup d'espoirs misés sur ce livre dont j'attendais une claque, un bouleversement d'opinion sur des histoires d'amour que j'espérais plurielles et grandement différentes. Or, j'ai été déçue, toutes les formes que peut revêtir l'amour (fraternel, maternel, amical,) ne sont pas évoquées, et l'on reste donc majoritairement sur des histoires d'amour « classiques », hétérosexuelles, amoureuses, décevantes, et qui enferment quasi à chaque fois la femme dans un carcan de souffrance, en place minoritaire, et dénuée de volonté et de pouvoir. Ce qui donne au final certaines nouvelles extrêmement plaisantes, et d'autres que l'on survole, avec un goût de « déjà vu ». Elles sont également sans réelle profondeur, bien que l'on puisse aisément entrevoir les morales qu'elles sous entendent, cela ne va pas « plus » loin, et ce livre ne bouleverse pas les codes classiques de la littérature romantique contrairement à ce que laisse penser le titre de ce recueil de nouvelles, et c'est bien dommage.
Commenter  J’apprécie          70
Je ne suis pas du tout habituée à lire des nouvelles.
J'ai découvert Alice Munro dans le cadre de mon défi personnel "Nobel".
Et j'ai été subjuguée !

Quelle conteuse extraordinaire !

A partir de moments de vie et de personnages ordinaires elle créer de la poésie! Chaque histoire est d'une justesse et d'une sensibilité remarquable.

Les personnages essentiellement des femmes, en font une très belle oeuvre féministe.

Mes trois histoires préférées sont:

- Les orties: où elle retrouve un amour de jeunesse aujourd'hui tout proche mais inaccessible.

- Ossature bois: où elle est volontairement piégée dans un "mariage parfait", dans lequel elle va petit à petit disparaître.

- Auprès de ma blonde: l'histoire d'un couple qui va s'éloigner à cause de la maladie d'Alzheimer. Une très belle histoire sur l'isolement de celui qui reste et ses sentiments ambivalents..




Commenter  J’apprécie          54


critiques presse (1)
LaPresse
04 novembre 2019
Comme toujours, l’écriture de Munro est fine, travaillée, précise. Et les personnages féminins sont riches et attachants. Ces neuf histoires nous rappellent pourquoi Munro est considérée comme la reine de la nouvelle.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
«  Les buissons et les arbres vireraient au noir une fois que les feux de croisement seraient allumés. Il n’y aurait plus que des touffes noires le long de la route, et les masses noires des arbres se refermeraient derrière eux, alors qu’à présent , on distinguait encore les silhouettes des épicéas et des cèdres , le plumetis des épinettes rouges, et les impatientes du Cap aux fleurs pareilles à des braises clignotantes .
Si proches qu’on avait l’impression de pouvoir les toucher , et ils roulaient si lentement .
Elle passa la main par la fenêtre ouverte » .
Commenter  J’apprécie          140
Les dents des gens à cette époque révélaient rarement l'alignement impeccable et superbe que l'on admire souvent de nos jours, à moins qu'elles n'aient été fausses. Mais les dents d'Alfrida étaient exceptionnelles en ce sens qu'elles étaient toutes différentes, clairement séparées et très grandes aussi. Lorsqu'elle lâchait un sacarsme particulièrement et volontairement outrancier, ses dents semblaient se précipiter vers l'avant comme l'aurait fait la garde d'un palais, ou une bande de joyeux hallebardiers.
Commenter  J’apprécie          72
Les jeunes maris étaient sévères à l’époque. À peine quelque temps plus tôt, ils étaient des prétendants, quasiment des figures comiques, genoux cagneux, crevant de désirs sexuels non assouvis. À présent, bien installés, ils se révélaient déterminés et désapprobateurs. Partis au travail dès potron-minet, rasés de frais, cou juvénile souligné d’un nœud de cravate, journée passée à des tâches inconnues, de retour à l’heure du souper pour examiner d’un œil critique le repas du soir et secouer leur journal, le déployer bien haut afin de créer un rempart entre eux et la pagaille de la cuisine, les bobos, les émotions, les bébés. Ils avaient tant à apprendre, et en si peu de temps. Comment faire des ronds de jambe aux patrons et comment gérer les épouses. Comment se montrer inflexibles à propos des hypothèques, des murs de soutènement, des pelouses, de la tuyauterie, de la politique, tout autant que des boulots devant subvenir aux besoins de leur famille pour le prochain quart de siècle. C’était les femmes alors qui pouvaient se replonger – pendant les heures de travail, et se prévalant toujours de l’énorme responsabilité qui leur était échue, en la personne des enfants – dans un genre de seconde adolescence. L’esprit qui s’allégeait soudain dès que le mari partait. Rébellions rêveuses, réunions subversives, fous rires qui les renvoyaient à l’époque du secondaire, paresses collectives entre les murs payés par le mari, durant les heures où il était absent.
Commenter  J’apprécie          10
«  Elle sortit du bâtiment climatisé et se retrouva dans l’éclat aveuglant d’une fin d’après-midi d’août en Ontario.. Que le soleil brûle dans le ciel ,ou qu’il demeure caché derrière une fine couche de nuages——la chaleur était la même .
Les voitures garées, la chaussée , les briques des autres bâtiments semblaient véritablement la bombarder , tels des éléments séparés vomis en une suite inerte » .......
.
Commenter  J’apprécie          30
Elle avait quarante-deux ans et jusque assez récemment elle avait toujours fait plus jeune que son âge. Neal avait seize ans de plus qu’elle. Elle avait donc pensé que, suivant le cours naturel des choses, elle finirait par se retrouver dans la position qu’il occupait aujourd’hui auprès d’elle, et elle s’était parfois inquiétée de l’attitude qu’elle adopterait alors. Une nuit, tandis qu’elle lui tenait la main avant de s’endormir, sa main chaude et présente, elle s’était dit qu’elle tiendrait ou toucherait cette même main au moins une fois après qu’il serait mort. Et qu’elle ne parviendrait pas à croire à cette réalité. Au fait qu’il serait mort et désarmé. Peu importe le temps dont elle disposait pour s’y préparer, elle ne réussirait pas à l’accepter.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Alice Munro (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alice Munro
Samedi 19 septembre 2020 / 9 h
Florence Seyvos et Anne Alvaro nous font parcourir l'univers de Sisyphe est une femme, l'essai de Geneviève Brisac, à travers l'évocation d'Alice Munro, Marguerite Duras, Rosetta Loy...
Florence Seyvos est écrivaine et scénariste. Les Apparitions, Prix Goncourt du premier roman 1995 et le prix France Télévisions 1995. L'Abandon, 2002, le Garçon incassable, 2013 (prix Renaudot poche). Elle a également publié à l'École des loisirs une dizaine de livres pour la jeunesse et coécrit avec la réalisatrice Noémie Lvovsky les scénarios de ses films, comme La vie ne me fait pas peur (prix Jean-Vigo), Les Sentiments (prix Louis-Delluc 2003) ou Camille redouble. Elle publie en septembre 2020 Une bête aux aguets, aux éditions de l'Olivier.
Anne Alvaro est actrice de théâtre et de cinéma. Elle a joué dans des pièces mises en scène par Georges Lavaudant, Claude Guerre ou Hubert Colas. Au cinéma dans le film Danton d'Andrzej Wajda en 1981, et dans quatre films de Raoul Ruiz. En 1999, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle dans le film d'Agnès Jaoui, le Goût des autres et une seconde fois en 2010 pour le personnage de Louisa dans le Bruit des glaçons de Bertrand Blier.
+ Lire la suite
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (118) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5270 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..