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3,74

sur 829 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il était temps de découvrir Alfred de Musset ! le romantique parmi les romantiques, le grand poète désillusionné.

Le roman est une biographie. Musset l'écrit après sa rupture avec George Sand (j'y reviendrai). Son personnage Octave est un poète désillusionné comme tous les hommes de sa génération en manque d'idéal. Napoléon n'est plus ; désormais le monarque est Louis-Philippe de Bourbon, le roi bourgeois. Octave est le poème bohémien parisien par excellence. Un jour, il découvre que sa maîtresse le trompe, il en devient fou. le temps passant, il rencontre une femme plus âgée dont il s'éprend. Toutefois cette relation passionnelle le mène à la folie. Exemple : « Avec qui étais-tu hier soir ? - Je ne te le dirai pas et pourquoi te le dirai-je ? - Je mourrai si tu me quittes ! ». Vous avez compris l'idée.

Par ce court résumé, nous comprenons que nous sommes face à une oeuvre romantique (le mouvement littéraire). En effet, le roman n'est qu'envolé lyrique ! J'adore le mouvement romantique car ce n'est toujours que grands emportements sentimentaux. Pour certains, ce mouvement est désuet. Baliverne ! Je trouve que la langue française n'a jamais été aussi belle ! Jamais la langue française n'a été aussi bien mise en valeur que dans ce mouvement ! J'ai adoré le style d'Alfred de Musset qui m'a beaucoup touché. J'y repense avec nostalgie (déjà).

Il y a plusieurs années, j'avais lu « Elle et lui » de George Sand. J'étais donc curieuse de lire « La Confession d'un enfant du siècle ». D'ailleurs la libraire à qui j'ai acheté le roman était tout autant excitée que moi de savoir qui aurait ma préférence. Musset a ma préférence ! Ses mots m'ont plus touchés que ceux de George Sand.

George Sand et Alfred de Musset, deux amants terribles ! Honnêtement, il fallait être folle pour entretenir une telle relation avec Musset. Il torture et mène à la folie celle qu'il aime. Certains diraient pervers narcissique, je n'ai pas d'avis sur cette dénomination. Mais il faut être tout de même sous une certaine dépendance affective pour rester avec lui.

Mon coup de coeur est le chapitre 2 de la première partie. le plus mélancolique à mon sens. Je reconnais être parfois tout autant désillusionnée que Musset lorsque je regarde notre siècle que je méprise profondément.

En conclusion, un roman que j'ai adoré et que je vous conseille. Il me tarde de découvrir d'autres oeuvres de cet enfant du siècle ;)
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J'ai décidé à prendre ce livre après une recommandation de la youtubeuse Nabolita et, ceci étant l'un des premiers titres phares de la mouvance romantique que j'ai lu, je me gardais bien d'expectatives associées à ce "genre (l'exaltation, l'hyperbole des sentiments...)".
Et, malgré la confirmation de ces "clichés" romantiques, j'ai trouvé que la confession De Musset portait beaucoup plus de réalité et réalisme qu'on ne nous avait dit auparavant. Parmi les déboires romantiques et les péripéties successives du protagoniste Octave, le livre introduit le lecteur aussi à une série de réflexions très perspicaces sur les relations homme-femmes, les coups de coeur, la déception romantique et même le suicide. La plume De Musset est très fleurie - peut-être même trop à l'avis de certains, pas le mien - d'analogies, qui sèment l'étendue du récit d'une très jolie poésie, et ses considérations sur l'amour m'ont parlé très profondément. Je répète encore ce que j'ai dit plus haut en affirmant que ce livre est plein d'un réalisme sentimental entremêlé dans ces moments d'exaltation romantique. C'est une lecture qu'en vaut hautement la peine, et comme preuve je laisse ici une citation d'un passage chère à moi, quand Octave, rejeté par son amoureuse, reprend ses relations avec elle, désormais avec plus de froideur:

"Elle m'accordait sa
confiance comme une réhabilitation, qui n'était pas sans
charmes pour moi. Mais nos entretiens étaient plus froids,
par cette raison même que nos regards avaient, pendant que
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nous parlions, une conversation tacite. Dans tout ce que
nous pouvions dire, il n'y avait plus à deviner. Nous ne
cherchions plus, comme auparavant, à pénétrer dans l'esprit
l'un de l'autre ; il n'y avait plus cet intérêt de chaque mot,
de chaque sentiment, cette estimation curieuse d'autrefois ;
elle me traitait avec bonté, mais je me défiais de sa bonté
même ; [...] elle ouvrait le piano
quand nous étions seuls ; le son de sa voix n'éveillait plus
dans mon coeur ces élans de jeunesse, ces transports de joie
qui sont comme des sanglots pleins d'espérance. Quand je
sortais, elle me tendait toujours sa main, mais je la sentais
inanimée ; il y avait beaucoup d'efforts dans notre aisance,
beaucoup de réflexions dans nos moindres propos,
beaucoup de tristesse au fond de tout cela."
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Juste LE banger du XIXe siècle… j'aime particulièrement le côté tourmenté – enfant perdu qui cherche l'amour des femmes plus âgées… à mon goût le meilleur trope de la littérature .. merci à Musset pour cette pépite du romantisme que je ne tarderai pas à relire…
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Quel plaisir de lire « La confession d'un enfant du siècle » à haute voix. Quelle beauté du texte. Musset est un poète, magicien et génie de la langue française. Avec des mots simples, il compose et interprète du grand art. Je suis absolument admirative.
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Musset nous livre sa confession au sein de ce roman quasi-autobiographique. Il partage ses réflexions sociologiques et politiques à l'égard de sa génération, ainsi que des bribes de sa liaison avec Sand.

Au travers du personnage d'Octave, l'auteur décrit le processus de désillusion amoureuse en lien avec « le mal du siècle ». Les deux premiers chapitres s'attardent sur le contexte historique, en évoquant le vide existentiel qui envahit la nouvelle génération dont fait partie le narrateur. Puis, ce dernier apprend que son amante le trompe, ce qui le plonge dans un profond désespoir. Les chapitres suivants, qui correspondent à la majeure partie du roman, évoquent la romance entre Octave et Brigitte, romance inspirée de la liaison Musset-Sand. Cette romance sera néanmoins tumultueuse. En effet, Octave reste marqué par la trahison de sa première amante, ce qui le conduit à faire preuve d'une jalousie excessive à l'égard de Brigitte.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. L'écriture De Musset est sublime, je suis tombée sous le charme. La passion amoureuse et la folie qu'elle peut engendrer sont très bien traitées. Les désillusions et la romance font partie des thèmes que j'affectionne tout particulièrement en littérature, j'ai donc été ravie de les retrouver ici. En revanche, Octave est un personnage pathétique auquel il est difficile (si ce n'est impossible) de s'identifier, et cela pourrait rendre la lecture compliquée pour certaines personnes. de plus, j'ai trouvé dommage que les premiers chapitres ne soient pas davantage développés par la suite. Ces deux chapitres dénotent tellement des suivants que l'on peut avoir l'impression de lire deux oeuvres différentes… Néanmoins, je garde un très bon souvenir de cette lecture et vous la recommande vivement.
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Dévorer Les Caprices de Marianne et redécouvrir Musset m'a fait me jeter et dévorer son roman autobiographique fameux (dont j'ai pourtant lu des choses mitigées au fil des années ici), et je me suis de nouveau régalé... Musset fabrique une ode à son histoire d'amour avec George Sand, et le personnage-narrateur Octave (encore ! Il y en avait un dans Les Caprices de Marianne), dans La Confession d'un enfant du siècle, est quasiment aussi transparent vis-à-vis De Musset que Bardamu ne l'est pour Céline. La Confession d'un enfant du siècle tient donc d'un hommage à la grande histoire d'amour De Musset, d'un roman-confession justement, où le processus par lequel passe le personnage est semblable au sien et sert comme de livre d'excuses à Sand pour avoir détruit leur relation. Mais Musset convoque aussi Les Souffrances du jeune Werther de Goethe et La Nouvelle Héloïse de Rousseau comme références, et on peut aisément voir La Confession d'un enfant du siècle comme son propre Werther, particulièrement au livre III.

Ayant dit ça, le roman commence par une introduction totalement inattendue, où Octave/Musset historicise son mal-être, puisqu'il se dit "enfant du siècle", donc produit, victime de son époque. Il explique par un topo historique, faire partie de la génération dont les pères se sont battus pour Napoléon. Les pères avaient un but, un objectif, un sens à leur existence, à leur destinée. Les enfants, sous la Restauration, avec un espèce d'entre-deux retour à la monarchie d'avant/espérance pleine de frustration pour un avenir meilleur, se trouvent coincés dans une époque qui semble s'être arrêtée en gare sur le train de l'Histoire. Perte de repères, de valeurs, désespoir : Musset explique que la génération devient blasphématrice de par ses désillusions, s'abîme dans les idées anglaises et allemandes d'un Byron ou d'un Goethe, et cela expliquera ensuite notamment ses errances morales, son libertinage et ses allers-retours passionnels vis-à-vis de Dieu.

L'on entame après cela véritablement le roman avec la très célèbre nuit où Octave découvre que sa bien-aimée le trompe. S'ensuit alors une immense chute psychologique, son personnage étant baigné de tout un idéal pastoral détruit en une nuit par cette seule infidélité. le monde que s'était bâti Octave est anéanti, et son ami Desgenais, sorte de mauvais génie (pas de jeu de mots...), le pousse alors à oublier sa dulcinée en s'abandonnant aux joies du libertinage. L'on pourra rire ou être frustré des éternels scrupules d'Octave à céder à la jouissance continuelle prônée par Desgenais, car on se dit que (mais c'est peut-être moi...) une sorte de Carpe Diem épicurien jouisseur perpétuel le guérirait de ses questions existentielles sur le siècle ou sur l'explosion de son idéal pastoral, en attendant éventuellement mieux. le livre II est donc celui de sa débauche, mais débauche forcée, suite d'épisodes où il se résigne à adopter des moeurs et un comportement prescrits, mais qui ne parviennent jamais à lui faire oublier sa dulcinée originelle. On est loin de l'expérience salvatrice que semble vivre Desgenais et que l'on espérerait pour Octave. Cette deuxième partie se referme sur la mort de son père et son exil à la campagne, dans la demeure familiale.

L'on en arrive pour moi alors à l'apothéose du livre, qui est d'ailleurs commentée à juste titre comme l'acmé du bonheur d'Octave par l'excellent Sylvain Ledda dans mon édition Garnier-Flammarion. La partie III est Les Souffrances du jeune Werther version Musset : Après un repli sur lui-même dans la maison du deuil et au milieu d'une campagne et nature mirifiques, Octave rencontre une nouvelle femme, Brigitte Pierson, avatar de George Sand. Elle éclipsera tout : La première maîtresse à l'infidélité traumatique et le tourbillon du libertinage. le livre III baigne dans un univers extraordinaire où Octave retrouve ses idéaux, avec une nature célébrée comme il se doit. le conte de fées s'y termine comme il se doit avec la conquête de Brigitte Pierson, mais je ne choisis pas justement par hasard le verbe "se termine"...

Dès le livre IV, une fois qu'Octave et Brigitte Pierson devraient vivre cet amour formidable, en happy end pastoral, comme en rêvait Octave depuis le début, le fait d'être enfin en couple (j'ai l'impression de parler comme un ado d'aujourd'hui) le fait tout d'un coup s'asseoir sur ses acquis et il sombre dans une jalousie paranoïaque perpétuelle qui entraînera la chute de leur relation. C'est surtout là que Musset semble confesser, à travers son double de fiction, comment il a torpillé son histoire avec Sand par les propres échauffements de son esprit et en devenant abominable : Jamais certain en totalité que Brigitte ne reproduira pas la trahison de sa première maîtresse, démangé par des pulsions irraisonnées restes de son libertinage et de ses discussions avec Desgenais, il n'aura de cesse de tourmenter Brigitte en s'enfonçant dans le soupçon obsessionnel toqué ou en lui disant regretter ses maîtresses précédentes. J'essaie de ne pas spoiler et vous laisse imaginer la fin, surtout que tout est mis sur la table : Rupture, suicide, maladie de Brigitte...

Le livre V est le retour à Paris censé être l'antichambre provisoire avant un voyage extraordinaire censé réparer toute leur histoire d'amour et tout le mal qu'Octave a causé à Brigitte. En réalité, on se doute bien que ce sera le dernier clou du cercueil de leur histoire...

Cela faisait très longtemps que je n'avais pas dévoré un classique avec une telle voracité et rapidité, et pourtant submergé par le boulot. Tous les ingrédients y étaient : Histoires d'amour tragique, XIXe romantique... J'ai a-do-ré. le roman est vraiment un régal du début à la fin, tant dans ses descriptions que dans le lyrisme De Musset et les références constantes (on apprend plein de choses justement de par l'excellence des commentaires de Ledda) aux autres oeuvres De Musset, aux auteurs et artistes qui l'ont influencé... On s'amusera, enrichi par les commentaires, des leitmotivs de l'auteur, notamment du double, omniprésent... Mon édition bénéficie de passages entre crochets qui sont des élans ou digressions supprimés un temps par Musset, dont on pourra estimer de la valeur ajoutée ou au contraire du caractère superflu, c'est selon. On peut à la limite préférer Les Souffrances du jeune Werther, trouver que tout ne se vaut pas toujours dedans, considérer Octave comme ridicule et insupportable par moments, se dire que Musset ne se hissera jamais sur mon podium personnel avec Hugo et Baudelaire, mais cela faisait vraiment très longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiaste avec un roman. Je viens d'en offrir un deuxième exemplaire à un de mes proches, et vraiment, je le recommande fortement, pour tous les fans de l'époque et du romantisme !
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Choqué de toutes ces critiques très négatives adressées à ce joyau de la littérature française; le peuple de Babelio a été décidément trop avili par toute l'engeance des écrivailleurs contemporains faisant tout pour ne pas élever le lecteur trop loin de sa médiocrité pour apprécier ce divin roman. Oui, je pense que si vous le détestez tant, c'est surtout parce qu'il y est décrit des âmes exaltés, vraies, qui vont au fond des choses, que ce soit dans le libertinage(l'enfer!) ou l'Amour(le Paradis!); qu'on parle trop de Dieu. Mêmes les blasphèmes grandioses, sataniques, que Musset fait prononcer à son héros vous ennuient tant la postmodernité vous a rendu indifférent à tout. Après tout, pourquoi se plonger dans les abîmes et les cieux de l'Homme, dans ses folles adoration du Diable et dans ses sacrifices infinis à Dieu, alors qu'on peut se mettre un sextoy en avalant les vomis de Despentes et le reste de ce cloaque qu'on ose appeler littérature? Allez, abandonnez les classiques, vous n'êtes plus assez humains pour cela..
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Alfred de Musset est incroyable. de sa douleur, de ses propres tourments amoureux il en a fait une oeuvre magistrale.
Je referme ce roman vraiment émue. Doublement émue.
Tout d'abord par le fond : le jeune Octave qui après avoir vécu une terrible trahison amoureuse va retrouver l'amour auprès d'une autre femme, ...mais jusqu'à se consumer lui même dans ce nouvel amour dévorant. Et ensuite par la forme : le lyrisme magnifique qui se dégage de toute l'oeuvre. On dirait un très long poème ou une longue chanson. C'est si beau à l'oeil et à l'oreille que l'on savoure chaque phrase, chaque ligne. le premier chapitre où il explique le mal de ce siècle m'a particulièrement saisie, quelle force, quelle profondeur !
C'est une histoire qui ne compte que peu d'action et peu de personnages, et pourtant on n'arrive pas à lâcher le livre. On plonge corps et âme dans ses tribulations amoureuses.
Alors oui bien-sûr parfois lorsque s'en est trop on a envie de taper sur la tête d'Octave (ou d'Alfred) et lui dire « ressaisis-toi ! cesse de répéter les mêmes erreurs ! », « ça va aller ne te lamente pas autant ! ».
Puis on se rappelle que finalement on ferait sûrement la même chose, pour peu que l'on ait l'âme aussi sensible et tourmentée que lui : s'enfermer inconsciemment dans sa douleur et s'autodétruire encore et encore.
Si le désespoir peut parfois créer de grandes oeuvres, La confession en est une.
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Quelle merveille ! J'adore découvrir sur le tard des monuments de la littérature, retrouver le goût de la découverte, la surprise, le fait d'être soufflée par le style. Et donc Musset s'interroge sur l'amour, le couple, la nature, la débauche. On voudrait l'aider mais les réponses sont loin d'être évidentes. On se laisse gagner par l'indécision ambiante. le monde noir et blanc n'existe plus. Tout devient nuancé, enfin on réfléchit !
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Superbe livre De Musset un tres bon roman pour se replonger dans l'univers du 19e siecle !
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