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EAN : 9782234092518
400 pages
Stock (23/08/2023)
3.68/5   14 notes
Résumé :
Cette nuit-là, j'ai fait deux rencontres, une personne, bien réelle que j'ai revue par la suite et une autre, plus floue, dont j'aurais du mal à parler. Peut-être l'ai-je seulement rêvée celle-là ? Ces rencontres ont été si puissantes, se sont révélées si décisives, qu'elles demeurent inscrites dans ma mémoire comme des balises, posées là pour éclairer mon chemin... " C'est un vendredi, le vendredi 10 mai 1968.
Sur sa mobylette, le jeune Tobie, maoïste en dés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce roman nous raconte une nuit dans la vie du héros, Tobie, qui circule à mobylette dans les rues de Pris, slalomant entre les barricades, narguant au passage des CRS, (l'un d'eux le traitera de « jeune con » au passage). Nous sommes le 10 mai 1968 et les évènements de mai débutent.

Tobie se cherche, il est en deuxième année de fac, maoïste convaincu, du moins le pense-t-il, et il nous entraîne au fil des pérégrinations, à rencontrer toutes les personnes qui ont fait mai 68, en particulier Dany Cohn-Bendit mais beaucoup d'autres, avec les réunions houleuses, les joutes verbales entre maoïstes, communistes de tous bords, alors persuadés de détenir la Vérité, la seule ce qui les rend bien sûr intolérants aux idées des autres.

Durant cette nuit agitée, on visitera à sa suite la Sorbonne occupée, le quartier latin, (comme plus tard l'occupation du théâtre de l'Odéon ou des usines) … il tombe sur un couple plongé en plein ébat sexuel, (qui se terminera mal pour l'un des deux) …

Le héros s'appelle Tobie, comme l'auteur, mais on se rend vite compte que ce n'est pas vraiment de lui qu'il s'agit, un peu comme un adulte parlant du jeune homme qu'il fut, avec la sagesse de la maturité, peut-être tout simplement parce que j'ai du mal en imaginer l'ethnopsychiatre reconnu en maoïste, sur la mobylette ou la guitare à la main comme sur la couverture par contre tout à fait…

J'ai aimé me plonger dans cette nuit de folie, au cours de laquelle on va retomber sur une vieille connaissance : Zohar dont on a connu l'histoire dans les romans précédents ainsi que celle qu'il appelle « La Libyenne »,dont on se demande si elle est ou non, une illusion, avec un retour sur l'exode de la famille de Tobie sommée comme tous les Juifs de quitter l'Égypte sous l'ère de Nasser, via l'Italie, car il était plus facile d'obtenir un passeport de nationalité italienne pour fuir.

J'ai aimé la manière dont l'auteur parle de l'exil, de sa mère brisée qui est devenu le fantôme d'elle-même, comme si une partie de son être était restée sur sa terre natale. J'ai fait la connaissance de Zohar avec « La société des belles personnes » que j'ai adoré, et avec son entrée en scène, ici, j'ai retrouvé les talents de conteur de Tobie Nathan : il raconte Mai 68 comme si on était dans les « Mille et une nuits », on a l'impression de faire partie du voyage, que ce soit sur la mobylette ou sur un tapis volant.

Un clin d'oeil au passage à la conférence d'un vieux professeur Mathias Robert, helléniste, qui se fait chahuter : parler de Socrate et critiquer le régime soviétique dont on connaît les exactions devant des étudiants communistes de tous bords c'était courageux voire téméraire, même flanqués de deux gardes du corps !

Ce roman est d'une grande richesse, par les sujets abordés, par l'écriture, avec Freud et la psychanalyse en toile de fond, et ma chronique ne lui rend pas vraiment hommage, car quand un livre me touche j'ai du mal à synthétiser, et pourtant je planche depuis quinze jours… j'espère avoir été convaincante !

Je remercie chaleureusement Tobie Nathan qui m'a proposé gentiment son roman qui peut se lire, même si on n'a pas lu « La société des belles personnes » ou « Ce pays qui te ressemble » qui m'attend toujours dans ma PAL, dans ma liseuse même…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je suis vraiment satisfaite d'avoir "essayé" les romans de Tobie Nathan après avoir trouvé son essai d'ethnopsychiatrie plutôt difficile d'accès.
Sa plume romanesque est foisonnante, sensuelle et chante la liberté d'être et de penser. (Chez Tobie au final c'est choisir de n'être d'aucune école,de ne se sentir bien dans aucun carcan,un cheminement lent mais finalement une démarche claire.)
Elle exprime aussi la douleur sourde d'être loin de son pays et la richesse de ces cultures croisées.
Elle parle des mythes qui se confondent avec la réalité, et qui enracinent Tobie .( Eh! On est ethnopsy ou on ne l'est pas!)
Quand je lis Tobie Nathan j'éprouve la même joie que lorsqu'enfant je lisais des romans de cape et d'épée, double bonheur du rythme d'un récit passionnant et d'un contexte historique explicité,ici l'exode des Juifs d'Égypte après la deuxième guerre mondiale et la révolution de 1968 en France.
Bref un excellent livre .
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Comment ne pas être logique? Lire le dernier tome d'une trilogie avant d'avoir, ne serait-ce qu'acheter les tomes précédents. J'ai un peu hésité à le lire mais ma libraire m'a rassuré. On peut lire le livre séparément sans être perdu. Au contraire, ça peut même donner envie de lire les autres. Une seule question s'est posée à la fin de ma lecture: ce livre est-il partiellement autobiographique? J'ai du faire des recherches sur internet. Je n'ai eu ma réponse que par l'auteur lui-même. Oui et non.

Explication. le personnages principal se prénomme Tobie (comme l'auteur) et fait des études pour être psychanalyste. Ajoutons à cela la période historique et on a le sentiment que nous avons affaire à l'auteur. Cependant, j'en doute. Je pense qu'il s'est basé sur son histoire pour construire ce personnage et apporter une réflexion profonde sur la société et même le monde.

L'histoire commence lors des manifestations de mai 1968. On découvre une ambiance particulière et une société totalement différente de celle que l'on connaît aujourd'hui. Tobie semble ne pas avoir de place particulière même s'il essaie de faire comme si. On découvre les différentes mouvances présentes à l'époque toutes d'extrême gauche. Une nuit, il va rencontrer deux personnes : Zohar et la bédouine. Ces rencontres vont bouleverser sa vie.

Ce roman est tellement plus vaste que ce que je viens d'écrire. Je ne sais par où commencer. Outre la période de mai 1968, on découvre la vie des juifs d'Egypte obligés de quitter leur pays comme ce fut souvent le cas au cours de l'histoire de par le monde. En parallèle, nous avons des échanges très réfléchi sur les dangers du communisme. La psychanalyse est très présente. le personnage centrale est perdu et cherche son origine. Ses parents vivent très mal le déracinement. Ça a un impact sur Tobie qui passe son temps à fuir.

J'ai tout de même un reproche à faire mais très nuancé au regard de l'époque. Il y a pas mal de passage très sensuel sans aucune vulgarité. À un moment donné, ça m'a un peu agacé. Je rêve de lire un roman sans aucune scène de sexe. Ici, c'est à oublier. Cependant au regard de l'époque, l'auteur se devait d'aborder ce thème. D'autant plus que Tobie se réfugie dans les bras des femmes qu'il croise.

En bref, j'ai adoré ce roman dense qui aborde tant de faits historiques divers et variés. Quand je commence à lire 150 pages en une fois c'est toujours bon signe. J'ai ressenti la rapidité de l'enchaînement des évènements et la recherche d'identité du héros. Zohar est un personnage charismatique que je prendrai plaisir à découvrir dans les tomes précédents.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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J'ai découvert Tobie Nathan en 2016. J'ai lu son roman "Les nuits de patience". J'avais apprécié. Je suis fascinée par l'univers nocturne donc, Et "Si c'était une nuit" allait de soi. Je suis d'avis qu'il s'agit d'une autofiction. le héros se prénomme Tobie. Nous sommes en 1968 où la contestation de la jeunesse éclate soutenue par le monde ouvrier qui s'engage dans un mouvement social sans précédent en France. Les manifestations étudiantes et les grèves bloquent le pays. le jeune Tobie est investi dans la lutte contre les institutions étatiques. Juif, il a été expulsé avec sa famille de l'Egypte de Nasser en 1957. A quatorze ans, il a lu Freud. Il a très tôt été fasciné par la psychiatrie et sa rencontre avec le professeur Mathias Robert le conforte dans son choix d'ethnopsychiatrie. D'autres rencontres entre réel et mysticisme forgent sa personnalité et son esprit. Tobie, c'est aussi un séducteur. Il aime les femmes. D'ailleurs, il est très proches des femmes de sa parentèle. Ce sont les femmes qui transmettent. Il y a sa mère, sa grand-mère Nona et surtout la Bédouine, Sett Sal'ha qui le visite dans ses rêves. Il s'unit à elle dans une danse érotique. Il y a aussi Betsy-Bethsabée, une jeune fille qu'il rencontre dans un train. Un mentor, l'Egyptien fait aussi son apparition. Il protège Tobie de ses frasques.
Les thèmes de l'exode, l'immigration, le déracinement, la transmission sont abordés dans ce textes.
Quelques fois, j'ai décrochée.
Chaque chapitre est le titre d'une chanson dont une note en bas de page précise l'auteur et la date de parution.
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critiques presse (1)
LeFigaro
05 septembre 2023
Le récit enlevé, baroque, des événements de Mai 68 vus par un étudiant juif égyptien maoïste.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les paysans qui l'hébergeaient la faisaient passer pour leur petite-fille que ses parents restés à Lyon leur auraient confiée. Ils n'étaient pas méchants. Ils étaient indifférents.

L'indifférence est peut-être la pire des violences qu'on peut exercer sur un enfant, une violence invisible, sournoise, à l'effet destructeur durable. De cela elle gardait les séquelles. elle ne supportait pas le moindre détournement du regard, le moindre moment d'inattention. Il était impossible de lire en sa présence, ou même seulement se pencher à la fenêtre. Elle entrait alors en rage, devenait panthère, hurlait, crachait, griffait...En elle, il y avait deux personnes- au moins deux ! La première , silencieuse, taciturne, réservée, la Jocelyne Costes de son enfance sans doute, et l'autre la Josy Tenenbaum, l'abandonnée, habitée d'une colère à exploser les vitres. Et la seconde finissait toujours par prendre le pas sur la première.

(p. 37)
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Après le plaisir si longtemps contenu, sont apparues les rancœurs. L’amour, dit-on, engendre naturellement la jalousie. Je haïssais celui qu’elle aurait pu toucher, ou même regarder ; elle détestait celle sur qui j’aurais posé mon regard. Je lui demandais qui elle avait aimé en mon absence. Et elle me répondait : « L’absence ! »
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En ce temps-là, j'étais comme un chien fou .non pas que j'avais la rage, non, mais je ne savais ni qui, ni quoi, ni pourquoi, ni comment. Ni qui j'étais, ni ce que j'étais, ni quelle était la finalité de mon existence, ni quel chemin je devais emprunter. Alors je questionnais le monde. Je le secouais parfois, pour le contraindre à répondre.
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"Il y avait une formule qui circulait entre nous, les ethnologues. On disait qu'on était vraiment arrivé sur le terrain le jour - ou plutôt la nuit - où on rêvait dans la langue des habitants.
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Videos de Tobie Nathan (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tobie Nathan
Tobie Nathan vous présente son ouvrage "Et si c'était une nuit" aux éditions Stock. Rentrée littéraire 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2885406/tobie-nathan-et-si-c-etait-une-nuit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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