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Laure Adler (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253134596
416 pages
Le Livre de Poche (16/02/2011)
3.98/5   20 notes
Résumé :

La rue Las Cases était tranquille comme au cœur de l'été, chaque fenêtre ouverte abritée d'un store jaune. Les beaux jours étaient de retour ; c'était le premier dimanche de printemps. Tiède, impatient, inquiet, il poussait les hommes hors des maisons, hors des villes. Le ciel brillait d'un tendre éclat.

On entendait le chant des oiseaux dans le square Sainte-Clotilde, un doux pépiement étonné et paresseux, et, dans les rues calmes et son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Recueil de nouvelles publiées dans différentes revues et parfois sous des pseudonymes différents.

Il faut se remettre dans le contexte à savoir que Irène Némirovsky est une femme, que nous sommes juste au début de la seconde guerre mondiale et... qu'elle est juive.
D'ailleurs elle sera déportée et décédera à Auschwitz en 1942.
Ce fut pour moi une belle découverte.
Les textes sont émouvants, souvent intenses. Elle m'a aussi fait voyager.
Elle traite de l'amour, des liens fraternels, familiaux, la place de la femme, les liens mère-fille, les arts (surtout la peinture) et la condition juive.
De plus, elle nous renseigne bien sur cette période d'avant-guerre, début de guerre.
Les nouvelles sont abouties. J'ai trouvé ce livre intéressant. Il m'a donné envie d'en connaître d'autres.

Bref, j'ai beaucoup aimé !
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La nouvelle "Les Fumées du vin" se passe en Finlande au début du XXème siècle. C'est l'hiver, tout est calme même si le pays est en pleine révolution.
Dans l'immeuble du professeur Krohn la vie pourrait suivre son rituel apaisant. Jusqu'à ce qu'une affiche plaquée par les Rouges incite le peuple à récupérer les biens des les palais désertés et là tout bascule car les caves sont pleines...
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Un très beau style fluide...ce recueil de nouvelles m'a fait voyager géographiquement et dans les années 1934-1942 . Très émouvant et très intense...une très belle plume féminine...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Que le corps humain semble fort lorsque c'est la chair d'un autre homme qui saigne ! Qu'il est facile de regarder la mort en face lorsque c'est d'un autre homme qu'elle approche ! Eh bien ! c'était son tour maintenant. Ce n'était plus d'un enfant chinois, d'une femme espagnole, d'un Juif d'Europe centrale, de ces pauvres charmants Français qu'il s'agissait, mais de lui, de Hugo Grayer ! De son corps roulé dans l'écume de la mer et les vomissements, glacé, solitaire, malheureux, tremblant ! Comme il avait regardé, puis froissé d'une main paisible, avant de se mettre au lit, ces journaux qui contenaient les récits de bombardements, de torpillages, d'incendies - ah ! il y en avait trop, la pitié elle-même se lassait -, ainsi, demain, des gens sages et tranquilles contempleraient un instant l'image d'une mer monotone et lisse où flotte une épave, et ils n'en perdraient pas une bouchée de pain, ni une gorgée de vin, ni une heure de sommeil. Il serait gonflé par l'eau, mangé par les bêtes marines, et dans un cinéma de New York ou de Buenos Aires passerait sur un écran : "Le premier navire neutre torpillé dans cette guerre !" Et cela serait vieux et oublié et n'intéresserait personne. Des gens penseraient à leurs affaires, à leurs maladies, à leurs ennuis. Des garçons saisiraient dans l'ombre des filles par la taille ; des enfants suceraient des bonbons.
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Les souvenirs d'enfance, ce qui fait leur pouvoir, c'est qu'ils contiennent en eux une part de mystère. Les événements et les personnages du passé semblent à double fond ; on croyait les connaître : on s'aperçoit, des années plus tard, qu'on s'est trompé. Ce qui paraissait simple se masque d'ombre et de secret. Au contraire, ce qui alors vous intriguait se réduit à de petites histoires d'héritage ou d'adultère. L'ignorance et l'étourderie de l'enfant créent ainsi un monde à demi révélé seulement, à demi voilé. C'est pour cette raison, peut-être, qu'il demeure dans la mémoire avec de si fraîches couleurs.
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Ce qu'il éprouvait était étrange. Il comprenait qu'il avait aimé une illusion, une ombre. Il savait avec une certitude absolue qu'il avait enfin appris la vérité. Mais il souffrait plus que jamais parce qu'il comprenait, lui, ce que Camille ne pouvait concevoir : que l'âme, l'esprit, l'intelligence de sa femme, tout cela était sans importance, tout cela avait été aimé par-dessus le marché. Ce qui comptait, c'était le mouvement doux de l'épaule lorsqu'elle inclinait sa tête vers lui, c'était la forme et la tiédeur de son sein, c'était un regard, une inflexion de voix, un petit geste rapide et las de la main, avec lequel elle l'écartait lorsqu'il s'approchait d'elle et qu'elle le fuyait (il savait maintenant pourquoi). C'était de cela qu'il ne pourrait guérir.
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J’avais quinze ans. J’étais un enfant d’émigrés russes. J’habitais en Finlande, dans un hameau perdu au fond des forêts. C’étaient l’hiver, la saison où le soleil se couche à trois heures, où, sous un ciel de cristal noir, la plaine glacée scintille de feux sourds. C’était l’hiver et la guerre civile.
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Elle commençait toujours ses phrases ainsi. Il était impossible de retrouver dans ses pensées, ni dans ses propres propos, un mot, un éclair qui n’eût pas trait à elle-même, à ses toilettes, à ses amis, aux mailles de ses bas qui sautaient, à son argent de poche, à ses plaisirs. Elle était… triomphante. Sa peau avait la blancheur de certaines fleurs veloutées, pâles et éclatantes à la fois, comme le jasmin, le camélia, mais on voyait le jeune sang battre au travers, monter à ses joues, gonfler les lèvres qui semblaient prêtes à faire jaillir un suc rose et ardent comme le vent. Ses yeux verts étincelaient.
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Vidéo de Irène Némirovsky
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Elle fut l'une des romancières les plus en vue des années 30 puis on l'a oublié après sa mort en déportation… jusqu'à sa redécouverte il y a quelques années. Son nom ? Irène Némirovsky;
« Suite française » d'Irène Némirovsky, c'est à lire aux éditions Denoël.
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